mercredi 11 décembre 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (46)

Ci-dessous copie de la lettre que j'adresse au Médiateur des Droits des Races Canines et Félines, plus communément appelé MCF, Médiateur Canin Félin. J'ai entendu parler de lui lors d'une manifestation qui s'est déroulée à Dijon au printemps dernier. Parmi les banderoles, l'une disait : En cas de besoin, adressez-vous au médiateur de l'inutile. Était-ce du deuxième degré ou le simple reflet de la réalité ? Je veux en avoir le cœur net.

          
          Le Fermoir                  à :        M. le Médiateur Canin Félin
          24, rue Kupferberg                   Conservatoire des Savoirs Animaux
          21120 Tarsul                           46, Boulevard des Canuts
                                                       69004 Lyon

                                                                                               Tarsul, le 11/12/13

         Monsieur le Médiateur,

         C'est à dessein que j'ai choisi la date du 11/12/13, centenaire de la naissance

         de Jean Marais, pour m'adresser à vous. Cet artiste magique s'est notamment 
         illustré dans le rôle de la Bête dans le film de Jean Cocteau et a beaucoup fait
         pour la prise de conscience de la condition non-humaine à une époque où très
         peu d'hommes et de femmes se souciaient de cet aspect des choses.
         Depuis Spoutnik 2 et le sacrifice de la petite chienne soviétique Laïka en 1957, 
         les ressortissants canins et félins sont considérés au pire comme des choses, 
         des meubles, au mieux comme des faire-valoir de l'approximation humaine.
         À l'heure où des revendications de tout poil se font jour, attendez-vous à savoir
         que les chiens ne peuvent toujours se présenter ni à des mandats locaux, ni à
         des élections professionnelles, ni même donner un avis consultatif sur le plus
         petit aspect de leur quotidien.
         Je vous demande donc par la présente de me recevoir dans un délai raisonnable
         pour prendre connaissance d'un projet de représentation canine dans la société
         universaliste du 21èm siècle. Vous trouverez ci-joint un premier jet de mon travail
         sur ce sujet ô combien sensible pour la diaspora canine.
         Dans l'attente de la curiosité et de l'intérêt que j'espère susciter de votre part,
         je vous prie d'accepter mes salutations darwiniennes.

                                                                                               Droopy Goldman
                                                                                    Section Chiens Debouts   
        
       

mardi 10 décembre 2013


chien bleu et noir                                                                            black and blue dog

lundi 9 décembre 2013

   ÉCHANGE livre rose Jean-Jacques Schuhl

























                                          CONTRE pochette grise McCarthy-Relf-Dreja-Page
























S'ADRESSER AU JOURNAL QUI TRANSMETTRA

dimanche 8 décembre 2013

Sonnés et Chaise                                                                            Sonnies and Chair

samedi 7 décembre 2013


mon combat en chocolat                                                    mein kampf aus schokolade

vendredi 6 décembre 2013

MONOFACE (5)

P.S. Voilà. Le monoface est terminé. Exit donc Stan the man et Jammin' with the Ash (avec Tony Ashton au piano), car ce n'est pas faire injure aux musiciens que d'exclure ces deux jams qui n'ont pas la qualité requise pour figurer dans la discographie officielle d'un groupe de ce calibre. D'un autre coté, cela laisse un peu de travail aux fouilleurs d'archives et autres dénicheurs de raretés, ainsi tout le monde y trouvera son compte. Bref, ces enregistrements "live in the studio" m'apparaissent comme des morceaux d'appoint et n'ont pas d'attrait particulier, comme en avaient par exemple ceux de Jamming with Edward [ R.S.Records 39100 ] qui reste à mes oreilles un disque exceptionnel, au sens propre : une exception à la règle. Mais Tony Ashton n'est pas Nicky Hopkins et Stan Webb ne donne pas toute la mesure de son talent dans l'improvisation, comme savait le faire Ry Cooder. Bill Wyman ? Une pointure de la grosse guitare à quatre cordes, doublé d'un modeste, comme chacun sait. Quant à notre cher Charlie Watts*, sa formation jazz le prédisposait plus que tout autre à cet exercice. The boudoir stomp, Edward's thrump up, Highland fling. HIGHLAND FLING ! Le swing ahurissant de la partition de piano adossé à cette rythmique colossale est une chose peu commune. EIN KOLOSSAL MONOFASS !

* voir nos publications des 13 et 14 décembre 2011

jeudi 5 décembre 2013

MONOFACE (4)

Le groupe tape dans la bute et en quatre coups de godet, y a plus rien qui cache la vue ! Unlucky boy devait ouvrir l'album du même nom, un titre en accord avec l'image de prolétaire bohème de Stan Webb au début des années 70. Comme son nom ne l'indique pas, la musique est joyeuse, débridée. Reste pour compléter ce beau monoface : As time goes passing by et He knows the rules. Le premier est crédité Webb, mais si ce n'est pas un clin d'œil éhonté au Need your love so bad popularisé par Fleetwood Mac, alors je me retire définitivement de la chronique musicale. Derrière les violons et l'arrangement assez classique, on peut suivre en fil rouge le drumming de Paul Hancox, un des rares batteurs du circuit capable d'activer ses toms sur un slow blues aussi romantique. Avec He kwows the rules, le balancier repart dans l'autre sens. Et une fois passé dans l'écorche-poulet, ce good seller de Jimmy McCracklin ressemble un peu au Star star des Rolling Stones. Un beat à la Chuck Berry, un son affûté et un tempo galopant, ce titre résonne donc a posteriori comme une épitaphe joyeuse à la carrière de Chicken Shack, une façon de tirer sa révérence en gardant son bonnet de bouffon sur la tête. Chères têtes couronnées de travers et autres potentats du show-business, le déplumé vous salue bien !

mercredi 4 décembre 2013

MONOFACE (3)

On passe ensuite du coq à l'âne avec Prudence's party qui renoue avec une tradition bien établie dans le groupe, celle de l'instrumental en milieu de face. Et si celui-ci n'a pas la finesse de Remington ride ni la force de Pony and trap sur O.K. KEN, il reste un bon exemple de la Webb touch. Un arrangement dépouillé sans être minimaliste, passé dans le gros tamis blues de la maison, un son usiné vintage avec quelques copeaux qui volent, un piano bastringue pour agrémenter le tout et l'affaire est dans le sac. À suivre, Too late to cry, un blues de Lonnie Johnson de derrière les fagots, un petit échantillon choisi parmi les milliers de complaintes issues de la musique noire des années 30. Pour le commun des mortels - et nous en sommes tous, non ? - ça paraît facile, mais ça ne l'est pas. Nombre de musiciens l'ont expérimenté à leurs dépens. La chanson du vieil homme retrouve une nouvelle jeunesse avec cette version épurée et mélodique, qui se balance sur le fil de la guitare du petit maître anglais. A real swinging blues. L'enchainement est tout trouvé avec Unlucky boy de Champion Jack Dupree. Là, c'est l'inverse. Je ne connais pas la version originale, mais je ne l'imagine pas un instant sur le même tempo que celle-ci. Un coup de chiffon sur le saxo ténor de Mr Mercer et ça brille comme un sou neuf. Bingo !

mardi 3 décembre 2013

MONOFACE (2)

Joe Jackson a bien fait un LP à trois faces [ BIG WORLD ], alors pourquoi pas celui-ci avec une seule, si elle est parfaite ? Et puis, sept chansons sur une face, ça fleure bon le Beatles millésimé, ou un Costello grand cru si on baisse un peu la barre de coupe. Alors pour commencer, bien sûr il faut garder You know could be right, un excellent travail de Stan Webb, avec ce riff de guitare légèrement hypnotique et ce son chaud ( un ampli à lampes ?? ) C'est bizarre comme les meilleures compositions du frisé à la Gibson rouge fraise donnent l'impression d'être enregistrées dans un pub, voire dans une cuisine. You know est le teaser idéal pour la suivante. Sobrement intitulée Revelation*, cette petite chose est une merveille de feeling, un brûlot bluesy qui fait de Stan Webb l'égal de Peter Green. Comment ça ? Tout simplement parce qu'elle reprend Love that burns là où Peter Green l'avait laissée en 1968 sur MR WONDERFUL. Tout y est, les cuivres ( Chris Mercer en personne ), la Les Paul du chef, les vocaux plaintifs, une pointe de réverbération dans le son, tout, je vous dis, tout mais en mieux. Là ou Love that burns nous laissait un peu sur notre faim, celle-ci va au bout. La chanson est plus longue, le son est plus chaud, elle est plus émouvante. Bref, s'il vous faut une seule raison d'acheter cet album, c'est Revelation.

* voir article du 01/08/2011

lundi 2 décembre 2013

MONOFACE (1)

Sans risquer d'être démenti, on peut considérer UNLUCKY BOY comme le dernier album de Chicken Shack. Le dernier et le moins abouti, sachant que la moins bonne livraison d'un artiste comme Stan Webb reste largement supérieure à la moyenne de ce que l'industrie musicale nous propose. Neuf titres seulement, dont six enregistrées à l'Olympic Studio avec Anton Matthews aux manettes en lieu et place de George Chkiantz qui officiait sur le précédent. L'atmosphère un brin délétère des sessions eut pour effet de renvoyer cette fine équipe aux studios Island de Ladbroke Grove pour les trois derniers titres : You know could be right, Unlucky boy et He knows the rules. C'est à Munich que j'ai acheté le disque qui venait tout juste de sortir, et je n'ai compris que récemment pourquoi le vendeur m'en vantait les mérites avec un tel zèle. En 1973, Chicken Shack bénéficiait en Alle- magne d'un surcroit de popularité depuis les grosses ventes du single Poor boy et du LP IMAGINATION LADY l'année d'avant. Ce succès avait mis le spot sur la Cabane à Poulets, mais à l'époque, j'étais loin de me douter de ce particularisme géopolitique. Si j'avais été directeur artistique chez Deram, et afin de maintenir le standard de qualité attaché à la production du groupe, je n'aurais gardé que sept titres et j'en aurais fait un LP à une face !

dimanche 1 décembre 2013

En 1973, après six ans d'ombre et de lumière, Stan Webb a son avenir dans le dos. Mais le frisé à la Gibson Cherry Red l'aura à nouveau devant lui chaque fois qu'il fera demi-tour. C'est ce qui se passe avec le LP Unlucky Boy. Un disque grandement sous-estimé avec un grand guitariste-chanteur-auteur-compositeur-interprète. Comment ? Pourquoi ?? Vous le saurez en lisant  MONOFACE  dans votre e-journal, du lundi 2 au vendredi 6 décembre.
                                                                                © Charb 2013

samedi 30 novembre 2013

> Ça a pas l'air d'aller, Marcelle ???
- C'est mon mari... il allait au potager, ramasser des légumes pour le pot-au feu, et il est tombé, mort...
> Ouh là... qu'est-ce que vous avez fait ???
- Ben j'ai fait des nouilles...        © David Gouzil

vendredi 29 novembre 2013

LES BONS PLANS (14)

Teurgoule : nom féminin. Spécialité culinaire de Normandie. L’origine du terme viendrait de "se tordre la goule" (la bouche) lorsqu’on mangeait la teurgoule. Certains affirment que c’est parce qu’on se dépêchait de la manger alors qu’elle était encore très chaude. C’est un dessert, sorte de riz au lait sucré parfumé à la cannelle, cuit à four très doux mais très longtemps, environ 5 heures, dans un plat spécialement conçu à cet usage, de telle façon que les grains de riz ne sont plus discernables. Une variante préparée dans le sud de la Manche est faite par cuisson à feu modéré dans une casserole, où il faut tourner régulièrement le mélange lait, sucre et riz pour éviter qu'il n'attache au fond de la casserole, et pendant un temps suffisant pour qu'il prenne une jolie couleur et une consistance assez épaisse. Elle se déguste souvent chaude avec la fallue, une brioche normande, et du cidre. Plusieurs cas de figure échoient après cette lecture : 1) ça vous a donné envie, et vous vous mettez en quête des ingrédients 2) ça a fini de vous dégoûter de la Normandie et de ses produits 3) la recette vous a rassasié (de phrases) et c'était le but recherché, non ? 4) vous n'êtes pas porté sur les desserts, mais sur le canard, surtout le canard à la rouennaise 5) Rouen en Haute Normandie 6) la vie n'est que contradictions.

jeudi 28 novembre 2013

Pendant l'âge d'or du rock, entre 1965 et 1970, avant que les groupes anglais n'inventent le rock progressif, les chansons de plus de 10 minutes n'étaient pas monnaie courante. Le rock était adolescent, donc dans l'immédiateté. Il y eut bien Desolation Row de Bob Dylan et Going home des Rolling Stones qui dépassaient les 11 minutes, Heroin de Lou Velvet et Sister Ray du Reed Underground, puis Help me et Love like a man de Ten Years After. Même les Fab Four y ont goûté avec Hey Jude ou I want you mais la tendance était à la modération. Les cadors de la musique rythmée savaient canaliser leur énergie dans un format compris entre 2 minutes 30 et 4 minutes. John Fogerty n'a pas fait autrement, sauf pour I heard it through the grapewine et Ramble Tamble.

THERE'S MUD IN THE WATER
ROACH IN THE CELLAR
B U G S IN THE S U G A R
MORTGAGE ON THE HOME

MORTGAGE ON THE HOME

http://grooveshark.com/s/Ramble+Tamble/3w5Kmo?src=5

THERE'S GARBAGE ON THE SIDEWALK
HIGHWAYS IN THE BACK YARD
POLICE ON THE CORNER
MORTGAGE ON THE CAR

MORTGAGE ON THE CAR

mercredi 27 novembre 2013

putain de foutoir                                bloody shambles                                © Beth Bagby

mardi 26 novembre 2013

En province, le rock s'est incarné dans les années 70. Avant, il fallait se contenter des disques, des magazines, voire de le télé. Puis vers 1972, les groupes se sont enhardis, se hasardant dans les villes moyennes de l'Est de la France. C'est ainsi que j'ai pu voir les Who, Lou Reed, Bowie, Zappa, François Béranger, Magma. Du coté des groupes français, je mettais alors un point d'honneur à boycotter Ange et Téléphone, à ne jamais manipuler un de leurs disques ou approcher de leur zone d'influence. Pour Ange, le rejet tenait de l'allergie et ce fut facile. Pour Téléphone, à l’hippodrome d'Auteuil en 1982, j'ai choisi le concert des Rolling Stones avec J.Geils en guest et non celui avec Téléphone. Le temps a passé. Concernant le groupe rural A, l'histoire a conforté le bien-fondé de mon boycott. Concernant le groupe urbain T, j'ai mis de l'eau de Vichy dans mon bloody mary. Certes, Aubert est respectable, mais je n'aime pas sa voix, c'est mon french robert plant. La fille à la basse ? En fait, elle était là pour le look. Mais en 1980, en première partie de Rory Gallagher, se produisait Jacques Higelin et ses Supergoujats, avec Louis Bertignac à la guitare. Un bon souvenir. Et le 4 octobre dernier, je découvrais Richard Kolinka au beau milieu d'un groupe inconnu*. Depuis, Téléphone ne sonne plus pareil à mes oreilles.

* voir notre article du 8 octobre

lundi 25 novembre 2013

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I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I I                                                                                                                                I
I                                                                                                                                I I_________________________________________________________________________I

BT15 DØ  [ Bloc Texte 15 lignes Densité Zéro ]

dimanche 24 novembre 2013




















homme politique rincé

drenched politician, 2013

samedi 23 novembre 2013












© David
  Gouzil

vendredi 22 novembre 2013

LES BONS PLANS (13)

Je ne sais pas quoi faire. On me parle de Marcel Proust ou du docteur Destouches alias Louis-Ferdinand Céline. Mais ça ne me convainc pas. Le premier m'est tombé des mains il y a bien longtemps, avec ses phrases à tiroirs, remplies de métaphores à libération prolongée qui me tétanisent, les mains sur le livre comme sur une clôture électrique. À l'inverse, le second me démange depuis que je suis en âge de choisir mes lectures, mais une voix me dit non noon nooon, ne touche pas à Destouches, reste sur l'image du misanthrope au milieu de ses chats ou dans le jardin de son petit pavillon de banlieue. Garde juste en mémoire cette posture anti-démocratique et anti-prolétaire qui fait du docteur aux cheveux filasse un négatif de Georges Marchais à Champigny. Garde ça et oublie le reste. Est-ce la voix de la raison ? Je ne sais pas. En tout cas, pour assouvir mon envie de phrases, je prends mon dictionnaire. Dans mon petit Larousse édition 2003, je lis, page 490 : greubons : nom masculin pluriel ( de l'ancien haut allemand ). Suisse. Morceaux de gras restant après la cuisson d'une viande, que l'on fait frire et dont on garnit un gâteau salé dit taillé aux greubons. En France, on a l'équivalent avec la pompe aux gratons. Autre exemple, la teurgoule. C'est une autre histoire, l'objet du prochain bon plan.

jeudi 21 novembre 2013


schwarzer hund und weiße frau         black dog and white woman,1948

mercredi 20 novembre 2013

Dans un frigo, il y a des œufs
L'un d’eux s'adresse à son voisin
- Ça va pas ? Tu te sens pas bien ?
- Si. Pourquoi tu me demandes ça ?
- T'es tout vert et t'as des poils qui poussent
- Forcément, puisque je suis un kiwi, connard !

mardi 19 novembre 2013




































droopy dans le ciel avec goldman                           droopy in the sky with goldman

lundi 18 novembre 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (45)




N' Keta, déesse des chiens                                                          N' Keta, dog goddess

dimanche 17 novembre 2013

 COMMUNIQUÉ 

Un mouvement de grève affecte la parution normale de votre journal. Le pigiste revendique le droit de ne rien dire. Le gratte-papier s'en est entretenu avec lui et le lui a accordé, à condition que cette revendication ne soit pas de caractère opportuniste, assimilable à celles des nombreux bonnets, rouges, verts, bleus qui apparaissent ça et là depuis la rentrée de septembre. Un accord est intervenu. La parution reprendra demain 18 novembre

samedi 16 novembre 2013

En 1862 naît Auguste Lumière. En 1864, c'est Louis qui pointe le naît nez. Tous les deux en octobre, tous les deux à Besançon, place Victor Hugo. À vrai dire, cette place ne s'appelait pas encore Victor Hugo, qui n'avait alors que soixante ans, mais c'est un détail. « Un jour, nous prendrons des trains qui partent » disait Blondin. Sacré Antoine, toujours le mot pour rire. Arrivés à la maturité, les frères Lumière, eux, préfèrent ceux qui arrivent. En 1895, ils en choisissent un à la gare de La Ciotat. Il le mettent dans leur boîte à ima- ges et déposent un brevet pour protéger leur invention, qu'ils nomment cinématographe. La projection de ce film de cinquante secondes est un cataclysme. Les quelques dizaines de personnes présentes dans une salle obscure à Paris hurlent devant cette locomotive qui fonce sur eux en crachant son panache de fumée grise. Georges Franju n’exagère pas lorsqu'il considère que ce film est le premier film d'épouvante. Deux guerres mondiales plus tard, Luis Buñuel, Pierre Étaix, Stanley Kubrick et consorts donnent leurs lettres de noblesse au cinématographe. Aujourd’hui, un renard mal rasé nommé Albert Dupontel énerve les bons pervers pépères de famille. Mais pas les cinéphiles, qui font la différence entre septième art et bas art, cette industrie lourde de l'entertainment made in the USA ; .

vendredi 15 novembre 2013

Question bleue du jeu des mille euros :


Qu'est-ce que l'on désigne dans l'histoire de la musique par "album blanc" ?


Une bouteille de rouge pour les gagnants


N.B. perso, je l'aurais jouée plus fine : pour quelle raison l'album blanc est-il blanc ?
Q 1 : Votre mot préféré ?

R 1 : Os À Moi L'
        L' Os À Moi

jeudi 14 novembre 2013



êtres dans un trou                    beings in a hole                    © J-L Flouest 1984

mercredi 13 novembre 2013



chiot à chair de poule                                     chicken skinned puppy, 1960

mardi 12 novembre 2013



sourire est une chose sérieuse                                                          © Ian-Patrick 1975

lundi 11 novembre 2013

Ci-dessous copie de la lettre que j'adresse à la Direction d' EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS. J'ai beaucoup à espérer et peu à craindre d'hommes et de femmes qui ont pour credo le respect de mère Nature, donc des chiens, du moins ai-je la faiblesse de le croire.

          
          Le Fermoir                  à :        M. le Sénateur Jean-Vincent Placé
          24, rue Kupferberg                   Palais du Luxembourg
          21120 Tarsul                           15, rue de Vaugirard
                                                       75006 Paris

                                                                                               Tarsul, le 9/11/13

         Monsieur le Sénateur Placé,

         Je souhaiterais attirer votre attention sur le cas de mon ami François Jambaz.

         Celui-ci occupe depuis quelques mois un poste de permanent franchisé EELV
         à la mairie de Fère-en-Clermont. Il se donne corps et âme à son travail et se
         retrouve en fin de semaine dans un tel état de fatigue qu'il ne peut pas vaquer
         le cœur léger à ses loisirs et hobbies, notamment le basketball et la défense
         des chiens parlants dans la sphère médiatique des humains déblatérants.
         Étant chien parlant et aussi amateur de basket, je me trouve fort dépourvu
         quand je vois François arriver le samedi soir cinq minutes après le début du
         match dans l'incapacité d'exercer son sens critique sur la saine joute sportive
         que constitue le championnat de France de NM1 (National Masculins 1)
         L'autre jour, pour ne prendre qu'un exemple, il n'a pas réagi à un pitoyable 0/6
         aux lancers francs de notre intérieur turc Kolaçançuk, affirmant même que ce
         joueur était bon. C'est dire la gravité de la situation.
         Enfin, concernant les DCC (Droits Civiques Canins), il n'est plus le même avec
         les chiens errants, allant jusqu'à s'amuser à leur faire peur.
         Cher Jean-Vincent, au nom de la borisdiawersité, je vous demande de prendre
         attache avec votre shadow cabinet de Fère-en-C. afin de vous assurer que la
         charge de travail qui incombe à mon ami Français n'est pas attentatoire au
         regard de la législation européenne en vigueur.
         Merci sénateur de recevoir ma requête, si bien placée entre vos mains.


                                                                                               Droopy Goldman
        
       

dimanche 10 novembre 2013

« Dans chaque niche fiscale*, il y a un chien qui mord »                         Jacques Chirac

 * voir nos publications des 1, 11 et 21 novembre 2012

samedi 9 novembre 2013
















berger et son chien                                                         shepherd and sheepdog, 1983

vendredi 8 novembre 2013

CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE (5)

Quant à Don't stop, il s'agit d'un retour sur terre, dans la bonne tradition du chaud et froid, car après l'apesanteur de Universal, il nous fallait bien retrouver le plancher des vaches. Drôle de chanson qui commence comme un standard, ou une comptine, ou la reprise d'un titre familier. Au seuil des quatre minutes apparaît un clavecin, puis à 5'55'' à l'afficheur, plus rien. Le silence tel qu'en lui-même, sombre et entêtant comme un rêve absurde qui tourne en boucle dans la semi-conscience du petit matin. Terminé ? Non. Deux minutes plus tard, la musique renaît de ses cendres en un décalage harmonique, un bizarre glissement, une translation aléatoire de... allez je lâche le morceau... SING THIS ALL TOGETHER (SEE WHAT HAPPENS), la reprise controversée qui clôt la première face de THEIR SATANIC MAJESTIES. Débrouillez-vous avec ça, je n'en dirai pas plus, je ne tiens pas à finir dans une cave devant un tribunal populaire, comme Peter Lorre dans M le Maudit. Bye, bye, à bientôt... QUOI ENCORE ?? J'ai oublié les deux premiers titres du CD, Nothing too much et Two magpies ? Mais, chers amis mélomanes, Nothing est un clone de Helter Skelter et Magpies un de Blackbird et en l'état actuel de l'Éthique Artistique Internationale [ A.I.E = ARTISTIC  INTERNATIONAL  ETHICS ], le clonage musical reste un sujet tabou.

jeudi 7 novembre 2013

CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE (4)

Il reste deux morceaux. C'est bientôt la fin du voyage. Mais Universal here, everlasting now n'est pas une chanson et Don't stop running est tronquée. Difficile d'en parler. Mais vous avez raison, c'est moi qui ai commencé, il faut donc en finir. Universal... un piano joue, un chien aboie... des oiseaux chantent... les voix et les sons s'agrègent et s'orga-nisent comme ont dû le faire en leur temps les poussières d'étoiles après le big bang, mais ici en cinq minutes seulement, c'est infiniment plus rapide. La batterie accélère le pouls de l'astronaute auditeur et l'emporte dans un trip musical digne de la scène finale de 2001, A SPACE ODYSSEY, quand le regard de Dave se tétanise sous les vibrations et assiste impuissant à l’accélération de l'espace-temps caméléon... puis la pression se dégonfle, comme le brassard lorsque la tension artérielle est mesurée. Le piano reprend, seul. Où sommes nous ?... pas dans la chambre avec la lumière verte... je ne vois pas de lit, ni de fauteuil Louis XV... ni de vieil homme aux rides qui se creusent... au rythme de... son souffle court... je pense au bébé translucide qui tourne dans le ciel noir sur le thème d'Also Sprach Zarathustra... une allégorie ?... Lucy avec les diamants ?... Dieu soit loué, il n'existe aucune réponse, ni avec Stanley Kubrick, ni avec Paul. Et c'est ça qui est bien.

mercredi 6 novembre 2013

CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE (3)

Is this love... malgré la platitude du titre, c'est bien là un petit sommet, du haut duquel les contours de la planète rock se perdent dans la brume ; on les devine encore, mais ils ne tardent pas à s'effacer. Ocarina, percussions et synthés vous transportent dans un univers sonore fantastique. On flotte entre CARMINA BURANA et l'un de ses satellites, KOBAÏA. Atmosphère mystique, mais sans crypte ni chapelle, sans prières terrestres ni chœurs célestes... Seigneur es-tu là ?... pas si sûr !... Lovers in a dream. Boussole interne inerte, je me retrouve au centre d'un cercle. Non pas un cercle, mais une sphère, ouverte sur l'horizon marin. Sirène de bateau, glissant sur une mer de métal liquide. Le vent se lève et le bateau s’enivre. Tangage SANDINISTA et roulis REVOLUTION N° 9. Même pas malade ! Lovers est un pari risqué, un pari hasardeux, mais un pari réussi ; plus structuré qu'il n'y paraît et moins radical qu'on pourrait le craindre. L'air vibre d'harmonies cassées, le sol mélodique a été remué en profondeur, le paysage est méconnaissable. Méconnaissable pour tous ceux qui prennent Paul pour ce qu'il n'est pas, un auteur à succès, un businessman qui connaît la musique. Mais pas pour tous les autres, qui le mettent sur le même plan que ces musiciens géniaux, morts. Tous lointains, tous lointains, et lui vivant.

mardi 5 novembre 2013

CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE (2)

Avec Sun is shining, on n'est plus dans le black sound, ni même dans ce que l'on désigne habituellement par le terme "rock". Dans un climat irréel de chants d'oiseaux touchés par la fée électricité, une guitare romantique se mue en guitare underwaïenne ; elle a quitté le registre de Showbiz blues pour squatter celui d'Underway [ Then Play On Fleetwood Mac ] Restent les fameux vocaux mis au point par Paul tout au long de sa carrière post-Beatles, ces chœurs convoités par de si nombreux musiciens qu'ils pourraient remplir l'Albert Hall. C'est en cela que Paul est le roi du patchwork, tant il est vrai que c'est sur cette trame vocale que viennent se greffer tous les ingrédients qui font que ses chansons ont ce que beaucoup d'autres n'ont pas, la grâce et l'éclat. Dance 'til we're high, avec ses cloches et ses violons est dans la meilleure veine de Chaos and Creation, un incroyable bric-à-brac d'arrangements vocaux et instrumentaux, labyrinthe symphonique dans lequel n'importe qui se fourvoierait. Brillant, magnifique, éblouissant. Au suivant ! Moins de trente secondes suffisent pour comprendre que Lifelong passion pourrait être sous-titrée "Within and without George". Le sitar et les tablas ne laissent aucun doute sur la présence ici de brother George, et que dire des "Give me love" qui peuplent la deuxième moitié du morceau ?

lundi 4 novembre 2013

CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE (1)

One, two, three... fire, man ! Sing the changes adopte le tempo classique des Wings, avec cette emphase caractéristique dans les parties vocales et ces chœurs copieux. Une bonne mise en bouche. Le son est fin, la production claire. Travelling light poursuit dans le moelleux, avec cette voix de gorge qui glisse sur le toboggan des cordes vocales, avant de se jeter dans le grand bain de l'attente du public. Piano et vocaux d'inspiration médi- évale. La fin s'étire dans quelques accords en glissando que n'importe quel petergreenoï- nomane identifie instantanément comme sortis de Showbiz blues. Highway repique dans les Wings de Band on the run, avec Linda et Denny Laine, mais pas au Nigeria. Avec ses couplets équarris à travers la grille de Subterranean homesick blues, on est repassés de l'autre coté de l'Atlantique. Puis c'est Light from your lighthouse, un gospel traité comme un vieux country blues, à la manière de Moby dans Play. Voix chaude et éraillée, avec un peu de distorsion et un parfum de Deep South. Une touche de Shine a light, une larme de Sweet Virginia... nous avons les pieds sur un noble terroir ! Le temps de le dire, l'audio- phile vient d’absorber un cocktail, moitié pop song, moitié gospel blues, dont le résultat est instantané, relâchement significatif du quand dînera t-on et gonflement du lâcher prise.

dimanche 3 novembre 2013

 Paul McCartney & Youth  The Fireman / Electric Arguments  Toutes proportions gardées - ce n'est que de la musique, donc de l'air - l'écoute de ce disque paru en 2008 peut être comparée à un voyage, une expédition vers des pays pas sages, sauvages, non occupés, infertiles, insoupçonnés, imaginaires, non encore découverts, des mers intérieures, des terres non encore émergées, en attente d'insularité, indécelables à la boussole à aiguille.

Bref, dans votre e-journal du 4 au 8 novembre = CHRONIQUE D'UN PAUL MAGNÉTIQUE



samedi 2 novembre 2013



































                                                          Pop !                                     © Sempé 1972 

vendredi 1 novembre 2013

UN JOUR J'AI LU LE LIVRE
ET PUIS J'AI OUBLIÉ
UN JOUR J'AI GRAVI LA MONTAGNE
ET PUIS J'AI OUBLIÉ
UN JOUR LA GRÂCE ÉTAIT UN BÂTON BRANDI
ET PUIS J'AI OUBLIÉ
UN JOUR MARTIN LUTHER KING A DIT "UN JOUR"
ET PUIS J'AI OUBLIÉ
UN JOUR ÇA SE REMETTRA DANS L'ORDRE TOUT SEUL
ET PUIS J'OUBLIERAI
~)(~