mardi 31 décembre 2019

Une nuit que j'avais remis mon Then Play On - le 12 titres français, pas le 14 tracks UK - sur le plateau caoutchouté, mon père entre dans ma chambre comme un boulet, à moitié nu. Il crie que c'est une honte, que ça va pas se passer comme ça. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Je bredouille que c'est un disque que je viens d'acheter, il faut bien que j'invente quelque chose, que pardon, j'avais pas vu l'heure. Il beugle je te parle pas de ça, mais un si bon morceau ça se joue pas en sourdine. Hé ho, je crois rêver, il se plaint que Showbiz Blues, j'en étais à ce moment du LP, ne donne pas tout ce qu'il a dans le ventre. Soulagé, je sors mon Abraxas tout neuf, et celle-là qu'est-ce que t'en penses ? lui dis-je en posant l'aiguille directement sur Black Magic Woman. Il a l'air fatigué tout d'un coup, comme en veilleuse. Il écoute en fermant les yeux et sa tête bouge un peu au son des percussions. Alors ?? lancé-je, en espérant qu'il me parle de l'original de Fleetwood Mac, puisque ça a l'air d'être son pré carré. Oui, c'était pas facile mais elle tape dans le mille, dommage que Carlos n'ait pas voulu faire les vocaux. Putain, il m'en bouche un coin, d’où il sait ça, et comment ça se fait que je l'ignore ? Il se lève et remonte se coucher. Pointu, le dabe. J'ai pas osé lui demander qui chante, je ne l'ai su que plus tard. C'est Greg Rolie.

dimanche 29 décembre 2019

MÉMOIRE DE DAVID JONES  (5)

Acte 8
1971 - Au petit matin des seventies, David Bowie est à la rue. Après deux albums passés quasiment inaperçus, aucun label ne veut investir sur son nom.
En juin, l'artiste est invité à participer au festival de Glastonbury. David est sur scène à 5h du matin, devant un public clairsemé, à moitié endormi, dans une sorte de remake "british country" du passage de Jimi Hendrix à Woodstock. La comparaison s'arrête là.
Avec Mick Ronson, il joue quelques unes de ses nouvelles chansons, Kooks, Changes, The Supermen, et puis Amsterdam de Jacques Brel. Heureux, il aura des mots aimables pour l'assistance, être l'objet d'attention n'est pas si fréquent pour lui.
David passe l'été dans ce qui est devenu son Q.G. de campagne, le Trident à Londres. Exit Tony Visconti. C'est Trevor Bolder qui tripote les quatre grosses cordes et Ken Scott qui bidouille les curseurs. Rick Wakeman est aux claviers.
Le résultat est une portée de chansons inclassables, reflets d'un Oscar Wilde admirant son image dans le miroir du Velvet Underground.
Changes, Life on Mars, Quicksand, Andy Warhol, Queen bitch, the Bewlay Brothers, etc. Une palette d'une grande variété exprimée dans un style unique.
Des démos circulent, et à New York les grandes oreilles de RCA se dressent. La vieille compagnie a l’oreille fine, et le nez creux. 15 ans après avoir sorti Elvis du giron de Sun Records, elle propose un contrat pour 3 albums. En décembre, HunKy DoRy est pressé, emballé, distribué. Le SP Changes se vend un peu, ça change. L'album est bien accueilli par Melody Maker, New Musical Express et Rolling Stone. Fin acte 8

vendredi 27 décembre 2019

> bonjour, police nationale
 - oui, c'est pour quoi ?
> vous êtes un électeur macron ?
 - oui, pourquoi, c'est un crime ?
> non monsieur, c'est un délit
 - ah, et depuis quand ?
> depuis la loi des suspects
 - et que dois-je faire ?
> nous suivre au poste
 - qu'est-ce que j'encours ?
> privation du droit de vote avec
   mise sous surveillance du CSP
 - le Cercle Saint Pierre ?
> non, le Comité de Salut Public
 - holà, ça donne envie...
> pas d'humour déplacé, SVP

jeudi 26 décembre 2019

                                           
 

Daddy  &  puppY

mercredi 25 décembre 2019



é

n  a  ï  v  e  t  é

à   é  v  i  t  e  r


lundi 23 décembre 2019

samedi 21 décembre 2019

MÉMOIRE DE DAVID JONES  (4)

Acte 7
1970 - en avril, The Hype se met au travail. Bye bye le sillon Ray Davies ou Small Faces, ciao Syd Barrett, c'est du rock ÉLECTRIQUE qui fait trembler les escaliers victoriens de Haddon Hall, du même tonneau que celui qui retentira l'année suivante chez Keith Richards, dans la cave de la villa Nellcôte.
David écrit les textes avec Angie, ébauche toutes les chansons, prépare le cadre. Mick Ronson tend la toile et Tony Visconti plante les clous.
En novembre, le LP The man who sold the world est livré au public américain dans une pochette cartoon, un type en Stetson avec un flingue sous le bras. Chez Mercury, pas de tendance underground, on caresse le teenager dans le sens du poil.
1971 - pour la sortie anglaise, David a obtenu l'accord du staff pour une pochette photo où on le voit en majesté, vêtu d'une robe longue, allongé sur un canapé. En avril, l'album est dans tous les bons records shops de Londres, où il côtoie des disques plus empreints de testostérone, Black Sabbath, Led Zeppelin II et III, etc.
Woody Woodmansey ironise : « un album de hard rock avec un mec en robe sur la pochette, on a pensé que David se tirait une balle dans le pied ! »
Il n'a pas tort. Malgré des titres au fil du rasoir comme The width of a circle ou She shook me cold, le succès n'est toujours pas au rendez-vous.
Il faudra attendre que Kurt Cobain jette un jour son dévolu sur The man who sold the world pour que le génie du rock illumine ce travail d'orfèvre. Fin acte 7

jeudi 19 décembre 2019

Au pied de mon lit, je détecte une présence. J'ouvre les yeux mais dans la pénombre ça ne suffit pas pour voir en relief; avec les oreilles c'est plus facile. On me parle, ou bien je rêve ? « Comment est-ce que tu écris le verbe metrre ? » me demande une voix d'homme, indéterminé de l'intérieur. M, E, deux T, R, E. La réponse est sortie de ma bouche, mais sans passer par la case cerveau. « T'es sûr ? Je croyais que c'était comme dans "metrre étalon" » Tu fais comme tu veux, après tout la licence poétique est faite pour qu'on s'en serve. Qu'est-ce qui m'a pris de lui parler de ça. L'intrus qui dit tu maugrée que la poétique n'est plus utilisée depuis longtemps, sauf par les personnes fragiles, celles qui ont peur d'appeler les choses par son nom. Par leur nom, précisé-je sans m'adresser directement à lui, car en l'occurrence j'ai pris la parole au nom des mots. « Toi, évidemment, t'as des états d'âme, tu vis dans un autre monde ». Un autre monde que le tien, ça m'étonnerait. En tout cas, je n'oublie pas où je suis, c'est le premier stade de la conscience. « Et tu es où, là, exactement ? »
En France, et toi ?
« BasutoLand »

mardi 17 décembre 2019


On reconnaît le rouquin

                                aux cheveux du père

                                                             et le requin

                                                                              aux dents de la mère

Pierre Desproges

dimanche 15 décembre 2019

vendredi 13 décembre 2019

MÉMOIRE DE DAVID JONES  (3)

Acte 5
1969 : le 20 juillet (19 in the USA) Neil Armstrong marche sur la lune.
Huit jours plus tôt, le 45t Space Oddity est le premier pas de David Bowie vers le succès, n°5 in the UK. Depuis sa table de mixage, Gus Dudgeon a jeté un pavé dans la grande mare du rock sixties. Les ronds dans l'eau seront visibles longtemps après.
En novembre paraît le deuxième album. David Bowie comme le premier, mais sur Philips. Fini la coupe mod gentil garçon, le voici permanenté sur fond de Vasarely.
Tony Visconti et Herbie Flowers, basse. John Cambridge batterie, Mick Wayne guitare, Rick Wakeman Mellotron, Paul Buckmaster violoncelle. David est au stylophone !
Le LP ne décolle pas dans les ventes mais l'horizon commence à se dégager. Fin acte 5

Acte 6
1970 : New year, new love. Côté cœur, David s'installe avec Angie B. dans un manoir, Haddon Hall. Côté cour, Mick Wayne gratte ses six cordes dans Junior's Eyes, John Cambridge y fouette ses peaux. Tous deux ont participé aux sessions de Space Oddity.
John connait bien Mick Ronson, un guitariste avec qui il a joué dans The Rats.
Il le recommande à David, qui l'invite à Haddon Hall. J'ai trouvé mon Jeff Beck, confie Bowie, qui voit l'or plus vite que Picsou. Newborn band is called The Hype. Mick Ronson, David Bowie, John Cambridge, Tony Visconti
Ils se produisent à la Roundhouse en février, costumés et maquillés, une idée d'Angie.
Le groupe brille d'un son tout neuf, mais laisse le public froid.
En avril, Woody Woodmansey remplace John Cambridge derrière les toms.
La Gibson de Mick Ronson a pris le pouvoir. La musique du groupe se durcit. Fin acte 6

mercredi 11 décembre 2019


Je hais les haies
qui sont des murs
je hais les haies
et les mûriers
qui font la haie
le long des murs
je hais les haies
qui sont de houx
Je hais les haies
qu’elles soient de mûres
qu’elles soient de houx
je hais les murs
qu’ils soient en dur
qu’ils soient en mou
je hais les haies
qui nous emmurent
je hais les murs
qui sont en nous

Raymond Devos

lundi 9 décembre 2019

MNÉMOTECHNIQUE POUR TOUS  (42)

Cold winter    :  très belle performance vocale de Mick Jagger, hé oui ça lui est arrivé plus souvent qu'à son tour (Goat's Head Soup, side 2, track 3)

Cool winner   :  vainqueur modeste, qui engendre la sympathie, il (elle) a toujours un mot gentil pour le perdant, la perdante magnifique

Gold miner    :  homme, femme, capable de remuer des tonnes de terre, pour voir

Grave digger  :  une chanson triste de Matmatah, # 6 dans Rebelote, un album jaune qui enthousiasme ou qui désespère, comme Never mind the Bollocks, here's the Sex Pistols, un autre groupe de musique celtique

samedi 7 décembre 2019

vendredi 6 décembre 2019

Plutôt que des grèves de 1995, souvenons-nous d'une autre musique de rue, d'une autre nuit agitée. Un concert californien, non pas dans les champs comme à Woodstock, mais autour d'un anneau de vitesse. Altamont Speedway, 6 décembre 1969. Les Rolling Stones fêtent la fin de leur tournée américaine en organisant un concert gratuit. Ils invitent les groupes locaux. L'idée est bonne mais ça commence mal. Carlos Santana, la révélation de Woodstock, est heureux comme un gamin dans un magasin de jouets. Il est chez lui, son groupe et son LP marchent, courent, décollent, volent. Mais ce jour-là, pas d'effluves d'encens ou de marijuana dans la foule, ça sent plutôt le souffre. Bad vibrations, dira-t-il plus tard. Pour Jefferson Airplane c'est pire. Marty Balin se fait molester. Paul Kantner menace d'arrêter de jouer. Bonjour l'ambiance, Jerry Garcia jette l'éponge. The Grateful Dead ne montera pas sur le ring les planches. Voilà le décor. La suite est dans Gimme Shelter, le film des frères Maysles (et de Charlotte Zwerin). La mine déconfite de Sam Cutler, le regard d’absinthe des Hells Angels, leurs chiens tristes, la queue basse, le bras tendu de Keith qui désigne quelqu'un dans la foule, c'est pas poli ça, et puis le petit cul de Mick Jagger qui frétille, sûrement pas de plaisir, mais de trouille. « Brothers and sisters, who's fighting and WHAT FOR ?? »

jeudi 5 décembre 2019

MÉMOIRE DE DAVID JONES  (2)

Acte 3
1966 - sortie en décembre de Rubber band / The London boys, produit par Mike Vernon (with a little great help from Gus Dudgeon) pour DERAM
1967 - David rejoint The Riot Squad pour 2 mois et 25 concerts. Enregistre Little toy soldier, une chanson inspirée de l'univers du Velvet Underground. Retour de New York, son manager Ken Pitt lui a rapporté une démo de l'album à la banane.
En avril, le single The laughing gnome / The gospel according to Tony Day annonce un heureux événement, un album sur un Major Label. Le bout du tunnel ?
Le 1er juin 1967 est mis sur le marché le LP David Bowie - Deram SML 1007 - le même jour que Sergent Pepper's des Beatles. Éclipse totale. Fin acte 3

Acte 4
David rencontre Lindsay Kemp , danseur, chorégraphe et plus car affinités. Il joue avec lui Pierrot in Turquoise au Mercury Theatre. Pantomime et costumes, une ébauche de Ziggy
1968 - Hermione Farthingale, danseuse classique. Love at first sight. Feathers est conçu et naît. C'est un trio avec Hermione et John Hutchinson. David est amoureux et inspiré. Il écrit Let me sleep beside you et Ching-a-Ling, mais DERAM n'en veut pas.
En décembre, la belle danseuse est appelée sur le tournage de Song in Norway, une superproduction américaine sur la vie du musicien norvégien Edvard Grieg. Elle et David ne se reverront pas, mais il écrira Letter to Hermione
1969 - année spatiale : Trident Studios, David travaille sur une chanson inspirée du film de Stanley Kubrick, 2001 : A Space Odyssey. Tony Visconti "n'adore pas la chanson" et la refile à Gus Dudgeon. Fin acte 4

mercredi 4 décembre 2019


Bravo l'Hermine !

mardi 3 décembre 2019

Ce soir c'est l'avant-dernière marche. Nantes Basket Hermine reçoit la JAVCM pour une place en finale de la Leaders Cup Pro B. Ces Nantais sont à surveiller comme le lait sur le feu, on l'a vu au match aller. L'ailier fort René Rougeau, pur yankee comme son nom ne l'indique pas, Terry Smith, ressortissant des États-Unis d'Arménie, Gary Chathuant, Abdel Kader Sylla, etc. Avantage à l'Hermine qui a gagné 70-71 à Vichy. Que le meilleur gagne !

dimanche 1 décembre 2019