lundi 31 décembre 2012


Le Gros Poucet


Les poches pleines de scories lourdes de sens
et d'obsidiennes "viens-y si t'es un homme"
le poucet n’a pas peur, sauf de se résigner
fatigué de changer de cap à chaque lacet
du petit chemin en épingle à cheveux

Il y perd le nord et aussi son latin
qui male amat, male castigat ?
non, c'est plutôt cave diem ou bien
carpe canem… le doute s'insinue
car il le sait, errare humanum est !

Vers l'est, il y va, puisque l'est est à droite
du nord quand on va du sud vers le nord
il pense : mein deutsch me serait plus utile
wie ein messer, comme un couteau de poche
pour trancher dans le lard de la nuit

Mais parler la langue du pays ne sert à rien
quand on est dans le maquis, alors il rajuste
son bonnet pour ne pas perdre les bruits
et il laisse tomber ses gros cailloux noirs
irgendwie, ça sera moins lourd au retour

dimanche 30 décembre 2012

here comes the sun, 2008

samedi 29 décembre 2012


éclipse ferroviaire, 2008

vendredi 28 décembre 2012

IN THE NAME OF JORMA (2)

En 1967, tout juste débarqué de Tijuana, Carlos Santana écume les clubs de blues du quartier de Mission à San Francisco en peaufinant son afro cuban sound, sans se douter que Bill Graham, qui l'a repéré et qui l'a à la bonne, va le propulser deux ans plus tard sur la scène de Woodstock, avant même que le premier disque soit dans les bacs. Quant à John Fogerty, dans la San Francisco Bay lui aussi, il n'en est pas encore à la perfection de Ramble tamble, le teaser magique de Cosmo's Factory, mais au toilettage du Suzie Q de Dale Hawkins, la chanson qui mettra son groupe sur le chemin de la réussite en 1968. Pour en revenir à la bande son de Notre Homme Sérieux, le choix de Machine gun par Jimi Hendrix, Billy Cox et Buddy Miles un peu plus loin dans le film confirme le léger décalage temporel. Musicalement, le curseur s'est déplacé de trois ans. Never mind, dans la foulée les Coen Brothers rétablissent l'équilibre avec brio en incluant la scène de la visite de Larry Gopnik à sa lubrique voisine, un clin d'œil énorme au Lauréat (The Graduate) avec Ann Bancroft (Mrs Robinson) dans le rôle de la mèche et Dustin Hoffman dans celui du pétard mouillé. Nous revoilà en 1967 et le tour est joué ! Enfin, après le rabbin Nachtner et sa parabole du dentiste, le film se termine en apothéose chez le rabbin Marshak, qui ménage ses effets avant de terminer son prêche au nom de Grace Slick, Marty Balin, Paul Kantner et Jorma... KAUKONEN of course ! Mais où sont passés Jack Casady et Spencer Dryden ? Putain de section rythmique, quand même, NON ??...

jeudi 27 décembre 2012

IN THE NAME OF JORMA (1)

"A Serious Man"... le titre est OK, l'accroche réussie avec la saynète en yiddish, mais c'est une fausse piste, car le film verse vite dans le burlesque. De plus, je soupçonne les frères Coen d'avoir glissé quelques petites coquilles dans la bande musicale, juste pour voir si le spectateur suit, comme le ferait le professeur Gopnik devant ses étudiants. Le pick-up familial qui sert à Danny à mémoriser la liturgie de sa bar-mitsva, le petit transistor à piles (l'oreillette me semble anachronique) qu'il utilise pendant les cours ne laissent planer aucun doute. L'action se situe au milieu des années 60, en 1967 plus précisément, puisque la chanson qui passe à la radio et monopolise son attention en plein cours d'hébreu est Somebody to love par Jefferson Airplane. Confirmation un peu plus tard, lorsque le père de Danny consulte le rabbin Scott qui lui désigne le parking devant son bureau. On peut lire distinctement la date sur un calendrier mural, mai 1967. Tout est parfait, le LP de Jefferson Airplane - Surrealistic Pillow - est sorti en février 67 et le single Somebody to love / She has funny cars en avril. Mais là où ça ne colle plus, c'est quand le professeur reçoit un appel dans son bureau et dément avoir commandé l'album du mois, Abraxas de Santana, ainsi que le suivant, Cosmo's Factory de Creedence Clearwater Revival. Deux LP de 1970 au printemps 67, ce n'est pas sérieux, Monsieur Joel... pas sérieux, Monsieur Ethan (...)

mercredi 26 décembre 2012

à Urdy, le viaduc de Milou reconnaissant

mardi 25 décembre 2012

Nous savons que certains de nos abonnés sont parfois perplexes à la lecture de messages sibyllins hébergés dans notre colonne. Chers lecteurs, excusez le pigiste, mais parfois, sans ses lunettes, il ne voit plus très bien ce qu'il veut dire ! [ Votre dévouée, La direction ]

lundi 24 décembre 2012

et décembre revint faire chier, avec son inter-pôle, son trop-plein de soap, son dérèglement ecclésiastique, sans compter les décharges d’électriniquité sur le bout de la truffe, et les coups de pied de l'agent cynophobe... par chance les dos des chiens sont ronds et le poil ras fait que le sabot fuse !..

dimanche 23 décembre 2012


I was black & white and I was proud !

samedi 22 décembre 2012


remettre l'homme le ballon au centre                                     photo © Kop Dragons Vichyssois

vendredi 21 décembre 2012



  MKJ explosa / Letraset sur livre, 1969

jeudi 20 décembre 2012

MY DAD                                             COULDN'T                                              STAND




                                                                                                                             ON

                                                                                                    
                                                                                            TWO


                                                            FEET 

                                  
                                AS


HE



LECTURED                                           ABOUT                                          MORALITY

Sea+And+Sand/2pejIG?src=5

mercredi 19 décembre 2012

Dans les casernes françaises en 1970, le monde kaki était à l'image de la géopolitique de cette époque. En lieu et place du Bloc de l'Est et de l’Alliance Atlantique s’affrontant sous le regard des Non Alignés, trois sous-groupes humains coexistaient pacifiquement, les Appelés, les Crevures et les Rampouilles. À savoir les appelés du contingent, les militaires de carrière et ceux qui avaient rempilé à la fin de leur service national. Comme Georges Wolinski faisant amende honorable pour avoir jadis mal traité le Grand Charles, je regrette un peu cette appellation désobligeante et légèrement injurieuse de crevure. Rampouille, par contre, c'était mignon. Dommage que ça n'existe plus. ~)(~

mardi 18 décembre 2012

TTTTTTTTTTTTTTTTT
TIRED OF WAITING FOR
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
TIRED OF WAITING
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
T I R E D  O F
T  I  R  E  D

lundi 17 décembre 2012

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (7)

Entre chiens, on se comprend. Certains parlent le dogwap - l'équivalent de l’espéranto chez les humains - d'autres uniquement leur dialecte racial ou ethnique, d'autres encore parlent certaines langues humaines en plus de tous les systèmes que je viens de citer. Par contre, en ce qui concerne la liberté d'expression accordée aux chiens, la situation est critique, voire paradoxale. Alors que la population canine mondiale (environ 4.750 millions au 1er janvier 2010) est égale à 67% de la population humaine, elle est maintenue dans un état de domesticité et de rusticité révoltantes. Très peu de chiens ont accès aux médias et une infime proportion de ceux-ci peuvent s'exprimer par le biais de la littérature, de la musique ou des arts graphiques. Quand je dis une infime proportion, je devrais dire aucun. Je connais personnellement des artistes canins et je les lis, les écoute ou les admire, mais c'est dans l'anonymat et la clandestinité que la société leur octroie. Conséquemment, comme dirait Sam Cutler recadrant les Hells Angels à Altamont, je me console avec les artistes humains non anthropocentrés, qui sont très peu nombreux et, de par la nature même de leur engagement, très peu médiatisés.
« On nous a tant dit que nous étions exceptionnels ! Centre du monde, enfants de Dieu, conscience du tout, sel de la terre, intelligence, êtres parlants, esprit des sciences, vecteur du progrès. Notre existence fut si fêtée par tant de mythes, de religions, de philosophies, de discours complaisants qu'on ne comprend plus nos échecs, nos bassesses, nos guerres interminables et nos boues sans nombre (...) Observez lucidement cette espèce absurde et violente. Regardez en face son absence de justification, son existence éphémère et insensée. Exercez-vous à endurer cette idée que l'humanité n'a fondamentalement ni raison d'être, ni avenir. Cela devrait contribuer à vous rendre serein »  ©  Roger-Pol Droit, 101 expériences de philosophie quotidienne - Éditions O. Jacob 2001

dimanche 16 décembre 2012


miettes de clavier, souris absente

samedi 15 décembre 2012

L'érection de l'obélisque a eu lieu sous Louis-Philippe.

[ NDLR : contrepèterie atypique qui peut être requalifiée en histoire courte ]

vendredi 14 décembre 2012



le mec

     orangé 
      

    





























collage sur livre, 1969    

jeudi 13 décembre 2012

William Seward Burroughs [ II ] eut une vie bien remplie. Incorrigible junkie, parangon du dandysme en oripeaux, maculant méticuleusement de son encre violette le duvet de la bannière étoilée, il lui fallut en outre à partir de 1965 assumer son statut de parrain de la beat generation, alors qu'il avait passé la cinquantaine. En 1979 à Bruxelles, il éconduit un Ian Curtis énamouré venu lui demander un livre griffé de sa main ou quelques mots de sa bouche de parchemin, voire les deux si affinités. Mais il a fait bien pire, ou beaucoup mieux, tout dépend de quel coté du miroir on se place. En 1951, il expérimente avec sa femme un jeu de société consistant à placer une petite bouteille d'eau sur la tête de celle-ci et à la détruire - la bouteille - avec une arme à feu. Parmi son arsenal, il choisit une arme légère et fusille Joan Vollmer à bout portant. Sans doute une mauvaise interprétation de l'histoire de Guillaume Tell, à moins que ce ne soit tout simplement un défaut d'entretien du pétard. Son fils William Seward Burroughs [ III ] eut une vie du même type, mais beaucoup plus courte. ~)(~

mercredi 12 décembre 2012

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12.12.12 - 12:12
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CINQ  FOIS  DOUZE
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TWELVE  BY  FIVE
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THE ROLLING STONES
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DECCA 4661 UK 1964
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DOUZIÈME CHANSON
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SU
ZIE
Q
=
http://grooveshark.com/s/12x5
+Suzie+Q/4sVfwK?src=5
Exceptionnellement, et aujourd'hui seulement, la parution est repoussée de six heures et douze minutes. Pourquoi ? Vous le saurez dans un peu moins de six heures et douze minutes !..

mardi 11 décembre 2012

Quelque part dans la campagne. Il fait beau. Devant moi un petit groupe avec un homme qui dépasse. Je m'approche. C'est le général de Gaulle. Il a l'air sonné, un filet de sang sort d'une de ses narines. Il parle avec difficulté, on dirait que sa langue est touchée. Je ne comprends pas le sens de ses paroles. Les personnes présentes l'entourent, essayant de lui prodiguer des soins. Il se dégage et s'éloigne en marchant droit devant lui. Nous le suivons pour voir si tout va bien, tout en nous maintenant à distance. Il est en tenue militaire, tête nue. On entend les bribes d'un monologue. On dirait qu'il se harangue lui-même, pour ne pas s’écrouler. Peu à peu, son pas accélère. Le ton s'est raffermi. J'entends distinctement les mots qui ponctuent les débuts de phrases : Ainsi... D'abord... Ensuite... Nous sommes toujours sur des chemins de champs, des versants de vignes, en légère déclivité. Enfin, le chemin arrive quelque part. Une pancarte indique "rue Freysse". Le général descend la rue à main gauche. Soudain il s'arrête. Il est là, immense et immobile. J'avance jusqu'à sa hauteur. Vous avez besoin de quelque chose, mon général ? Il me remarque à peine, son regard planté sur quelque horizon que je ne perçois pas. Oui, il me faut une table, un stylo et du papier. Je le guide jusqu'à la porte d'un jardin au fond duquel se trouve une petite maison. Il s'engage dans l'allée. Je le vois frapper à la porte et entrer dans la maison. Je descends la rue Freysse jusqu'à une avenue bordée de platanes. Derrière, des pavillons et des immeubles bas. C'est la ville. Je me retourne. Devant la porte du jardin, chacun attend de voir.

lundi 10 décembre 2012

The picture of Barry Godber


Le jeudi 3 juillet 1969 Brian Jones est retrouvé mort dans la piscine de sa maison d'H artfield, dans la campagne anglai se du Sussex au sud de Londres. Le concert prévu depuis un mois pour présenter Mi ck Taylor, le nou veau guitariste, blond lui aussi mais légèrement frisé, aussi effacé que Brian Jones était voyant, a lieu comme prévu le samedi 5 juillet à Hyde Park et se transforme en une gigantesque cérémonie païenne à la mémoire du musicien disparu. Dans le ciel, le soleil est au rendez-vous, et sur scène les percussionnistes africains pilonnent Sympathy for the devil, au risque de lui faire subir le syndrome du bébé secoué. Mais Lucifer tient le choc devant les cinq cent mille âmes rassemblées sur l'herbe rase qui surplombe gentiment la Serpentine. Les Rolling Stones ont le monopole absolu. 540.693 yeux marrons et 459.307 yeux clairs ( David Bowie est dans le public ) sont dardés sur la scène. Personne ou presque n'a remarqué le passage de King Crimson, le groupe fraîchement assemblé par Robert Fripp, qui a assuré avec Family et Screw la première partie du spectacle en jouant quelques morceaux de "In the Court of the Crimson King", leur disque en cours d'enregistrement dans les Wessex Sound Studios tout proches, une demi-heure à peine par Sussex Gardens, Park Crescent et King's Cross jusqu'à Highbury Corner. Ce n'est qu'en octobre que fleurira dans les bacs la célèbre pochette ornée du tableau peint par Barry Godber. Ce très jeune artiste mourra quelques mois plus tard. Ce fut son unique tableau, mais qui acquerra par la suite le statut d'icône du rock, comparable toutes proportions gardées à celui de la photo de Che Guevara prise par Alberto Korda en 1960. Robert Fripp a dit à propos du tableau : « The face on the outside is the Schizoid Man, and on the inside it's the Crimson King. If you cover the smiling face, the eyes reveal an incredible sadness. What can one add ? It reflects the music ». Le visage sur la couverture représente l'Homme Schizoïde, et à l'intérieur c'est le Roi Cramoisi. L'observation du visage souriant révèle une incroyable tristesse dans les yeux. Que dire de plus ? C'est le reflet de la musique.

dimanche 9 décembre 2012

the old world is behind me

samedi 8 décembre 2012

ELLA                                                                                     ELLA




ELLA




ELLE                                                                                       L'A !

http://grooveshark.com/s/
Ella+Elle+L+a/3V5DGJ?src=5

vendredi 7 décembre 2012

                                >+< 


Picasso était espagnol... moi aussi

Picasso était génial... moi aussi...

Picasso était communiste, moi non plus

 
          [ Salvador Dali ]
  
                           //               \\

                           \\                 \\


                           //                   \\-_

jeudi 6 décembre 2012

Depuis 15 jours, la COCOE et la CONARE nous ont bien diverti, reconnaissons-le, alors pour le salut de leurs âmes, récitons cinq paternotte et sept je vous salue Copé.
Notte pater qui êtes en commission (ad lib)... je vous salue Copé, plein de brie de meaux bris de mots (ad lib)...

   HELL'S HUNTERS


On a clear december day
the Altamont speedway was
buzzing with thousands freaks
but the december's children's
hope for happiness turned into
a pocketful of monster shells

Hells angels bikes growlin'
while the Jefferson Airplane
crashes before reaching
the other side of this life
somewhere in the crowd
some dogs smell fresh meat

Fat angels stuck in speed
and bourbon and beer
drunk angels hunting
beauty like beasts
they are blood suckers
they are Meredith hunters

Through the blue misty night
Mick Angelic tryin' to cool out
his brothers and sisters
but just as head is tail
they see no Lucifer in him but
an arsonist in a fireman's dress

Who's fighting and what for ?
we don't want to fight, come on !
and what can the poor boys do
but scream in a rock 'n roll band
'cause under the californian sun
there's no place for street fight

Fat angels stuck in speed
and bourbon and beer
drunk angels hunting
beauty like beasts
they are blood suckers
they are Meredith hunters

    LES CHASSEURS


Par un beau jour de décembre
le circuit d'Altamont vibrait
de milliers de freaks mais la soif
de bonheur des enfants de décembre
se transforma en une poche pleine
de coquillages monstrueux

Les motos des hells angels grondent
pendant que le Jefferson Airplane
se crashe avant d'atteindre
l'autre coté de cette vie
quelque part dans la foule
des chiens flairent la chair fraîche

Des anges pleins de speed
de bourbon et de bière
des anges bourrés traquant
la beauté comme des bêtes
des suceurs de sang
des chasseurs de Meredith

Dans la nuit bleue de brume
Mick Angélique essaie de calmer
ses frères et ses sœurs mais c'est
un serpent qui se mord la queue
personne ne voit Lucifer en lui
mais un pompier pyromane

Qui se bat et pourquoi ?
on ne veut pas se battre, allez !
et que peuvent bien faire les paumés
à part gueuler dans un groupe de rock
car sous le soleil de Californie il n'y a
pas de place pour le combat de rue

Des anges pleins de speed
de bourbon et de bière
des anges bourrés traquant
la beauté comme des bêtes
des suceurs de sang
des chasseurs de Meredith