jeudi 30 juin 2016

mercredi 29 juin 2016

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (3)

Lettre à Théo et Jo  (21 mai 1890)

Mon cher Théo et Jo,
Dans l'autre lettre j'ai d'abord oublié de te donner l'adresse d'ici, qui est provisoirement place de la Mairie chez Ravoux, puis lorsque je t'ai écrit je n'avais encore rien fait. À présent j'ai une étude de vieux toits de chaume avec sur l'avant-plan un champ de pois en fleurs et du blé, fond de colline, une étude que je crois que tu aimeras.
Et je m'aperçois déjà que cela m'a fait du bien d'aller dans le Midi pour mieux voir le Nord. C'est comme je le supposais, je vois des violets davantage où ils sont. Auvers est décidément fort beau. Tellement que je crois que ce sera plus avantageux de travailler que de ne pas travailler, malgré toutes les mauvaises chances qui sont à prévoir  dans les tableaux. C'est très coloré ici - mais comme il y a de jolies maisons de campagne bourgeoises, bien plus joli que Ville-d'Avray, etc., à mon goût. Paraît que Desmoulins, celui qui fait le Japon, a été ici, mais est reparti. Si vers la fin de la semaine tu pouvais m'envoyer de l'argent, ce que j'ai me tiendra jusqu'alors, mais je n'en ai pas pour plus longtemps. Je te demanderais également 10 mètres de toile, si cela ne te dérangeait pas, mais si puisque c'est vers la fin du mois cela te dérangerait, tu enverrais vingt feuilles papier Ingres. (...)
C'est en travaillant que l'on se rencontre, et ça c'est la meilleure manière. Suis d'ailleurs bien convaincu que telle est ton opinion et aussi celle de Jo. À ma maladie je n'y peux rien - je souffre un peu de ces jours-ci - c'est qu'après cette longue réclusion les journées me paraissent des semaines. J'avais ça à Paris et ici aussi, mais le travail marchant un peu, la sérénité viendra. Quoi qu'il en soit, je ne regrette pas d'être revenu et cela ira mieux ici. Serai bien content si d'ici quelque temps tu viennes un dimanche ici avec ta famille. Tu verras bien que pour comprendre la campagne et la culture, ça ne fait que du bien de voir d'autres pays. (...)
Lorsque tu pourras le faire, tu m'enverrais pour un temps les Exercices au fusain de Bargue, j'en ai absolument besoin, je les copierai pour garder pour de bon les copies.
Poignées de main bien cordiales,
                                                                                                                    Vincent

mardi 28 juin 2016

ÉBLOUI DU 3ÈME ŒIL                                                                       THIRD EYE DAZZLED

lundi 27 juin 2016

Amis lecteurs, vous l'aurez remarqué car vous êtes observateurs, j'ai aménagé mon BT15 (Bloc Texte 15 lignes) en BT 7-7 (Bloc Texte deux fois 7 lignes). La densité s'en trouve mécaniquement amoindrie du fait de la ligne centrale, occupée par le seul signe ><, mais la matière littérale reste inchangée. La composition de ce bloc demande plus de soin car au lieu d’équarrir un paragraphe, il faut en équarrir deux. Cerise sur le bloc texte, j'adore le 14, que je préfère parfois au 15. Évidemment, je me réserve la possibilité de revenir à tout moment au BT15 qui a fait ses preuves, tout en utilisant désormais ce nouveau bloc.
><
N.B. je m'en excuse par avance auprès des possesseurs de Mac qui ne recevaient pas toujours mes BT15 sous leur forme originale, car évidemment ils auront à l'écran un BT 7-7 encore plus imparfait que le BT15, puisqu'au lieu d'un bloc mal équarri ils en verront deux. Certains et même sans doute la majorité des possesseurs de Mac se moquent-ils de cette disposition comme de leur première souris, mais cela ne concernerait-il qu'un visiteur, même occasionnel, même adepte du compromis en typographie, je me dois de l'informer que je sais ce que son écran lui donne à voir et ce que je souhaiterais qu'il voie.

dimanche 26 juin 2016

                                                      humanité
ET DONNEY NOUS





SVP NOTRE YSM





QUOTIDIEN AMEN

samedi 25 juin 2016


                                                      animalité

vendredi 24 juin 2016

L’ÉQUIPE du dimanche 5 juin titrait LE PLUS GRAND. En couverture, une photo en noir et blanc - à dominante noire, ça va de soi - de Muhammad Ali dans toute la force de sa jeunesse. En page 3, la fameuse photo couleur de son combat victorieux de mai 1965 contre Sonny Liston. Lui muscles bandés, dents étincelantes, short Everlast immaculé, même pas froissé avec encore le pli bien repassé, toisant du haut de ses 191cm un Liston hébété, bras en croix, posé sur le dos comme une escargot tombé de sa feuille de laitue. L'arbitre est out lui aussi et oublie de compter Liston (17, lui criera Nat Fleischer !)
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La vieillesse n'est pas un lent amoindrissement de tous les sens, comme je l'espérais naïvement, mais plutôt une lente exacerbation de tous les sens. La bonne nouvelle, c'est qu'ayant mangé du pain blanc et en ayant gardé le goût, on avale plus facilement du pain gris. Mais est-ce qu'un arôme de bon pain peut sauver une cervelle en déliquescence ? Autre mauvaise surprise, le grand cru millésimé intitulé "21th Century Schizoid Man" signé Robert Fripp, a été choisi pour servir de faire-valoir, de fond de sauce dans une pub pour un parfum. Oh Robert, pourquoi t'as dit oui à Paco Rabanne ? On se serait cotisés !

jeudi 23 juin 2016

mercredi 22 juin 2016

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (2)

Lettre à Théo et Jo  (21 mai 1890)

Mon cher Théo et chère Jo,
Après avoir fait connaissance avec Jo, il me sera désormais difficile d'écrire à Théo seul, mais Jo me permettra - j'espère - d'écrire en français, parce qu'après deux ans dans le Midi, réellement je crois ainsi mieux vous dire ce que j'ai à dire. Auvers est bien beau, beaucoup de vieux chaumes entre autres, ce qui devient rare. J'espérais donc qu'en faisant quelques toiles de cela bien sérieusement, il y aurait une chance de rentrer dans les frais du séjour - car réellement c'est gravement beau, c'est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque.
J'ai vu M. le Dr Gachet, qui a fait sur moi l'impression d'être assez excentrique, mais son expérience de docteur doit le tenir lui-même en équilibre en combattant le mal nerveux, duquel certes il me paraît attaqué au moins aussi gravement que moi. Il m'a piloté dans une auberge où l'on demandait 6 francs par jour. De mon côté j'en ai trouvé une où je payerai 3 fr 50 par jour. Et jusqu'à nouvel ordre je crois devoir y rester. Lorsque j'aurai fait quelques études, je verrai s'il y aurait avantage à changer, mais cela me paraît injuste, lorsqu'on veut et peut payer et travailler comme un autre ouvrier, d'avoir à payer quand même le double presque, parce que l'on travaille à de la peinture. Enfin je commence par l'auberge à 3 fr 50.
Probablement tu verras le Dr Gachet cette semaine - il a un très beau Pissarro, hiver avec maison rouge dans la neige, et deux beaux bouquets de Cézanne. Aussi un autre Cézanne, du village. Moi à mon tour je veux volontiers, très volontiers donner ici un coup de brosse. J'ai dit à M. le Dr Gachet que pour 4 francs par jour je trouverais l'auberge indiquée par lui préférable, mais que 6 était 2 francs trop cher pour les dépenses que je fais. Il a beau dire que j'y serai plus tranquille, assez c'est assez. La maison à lui est pleine de vieilleries noires, noires, noires, à l'exception des tableaux d'impressionnistes nommés. L'impression qu'il a faite sur moi n'est pas défavorable. Causant de la Belgique et des jours des anciens peintres, sa figure raidie par le chagrin redevient souriante, et je crois bien que je resterai ami avec lui et que je ferai son portrait. Puis il me dit qu'il faut beaucoup travailler hardiment, et ne pas du tout songer à ce que j'ai eu.
Que je suis content d'avoir vu Jo et le petit et ton appartement, qui certes est mieux que l'autre. Vous souhaitant bonne chance et santé et espérant vous revoir sous bien peu, bonnes poignées de main,
                                                                                                                    Vincent

mardi 21 juin 2016

lundi 20 juin 2016

Deux révélations coup sur coup : jeudi, j'apprends par inadvertance dans un jeu télévisé que John Lennon aurait essayé d'acheter les droits pour le cinéma du Seigneur des Ann- eaux. Trois rôles principaux étaient dévolus à chacun des Fab, sauf Ringo. N'ayant pas lu le livre, j'ai oublié les noms des personnages, mais pourquoi pas Ringo, alors qu'il est le meilleur comédien des quatre ? Peu importe. Ça ne s'est ni fait, ni su, ou alors j'étais aux fraises grave. Mais je suis curieux de toute autre source pour confirmer cette info. Peut-être dans mon TRIVIAL PURSUIT BEATLES, après avoir tiré toutes les questions.
><
Autre révélation, plus anodine. Samedi, en réécoutant IT'S ONLY ROCK & ROLL, le titre n°5 - Time waits for no one - m'a replongé dans le melting pot de San Francisco. Pourquoi donc, alors que c'est une chanson écrite et composée par deux anglais et enregistrée à Münich ? Parce que Mick Taylor y prend un long solo qu'on dirait tout droit sorti de la guitare de Santana. Je l'ai écouté des dizaines de fois, mais c'est hier que cette image de Carlos m'est venue. Les clubs latinos de Mission Street, Bill Graham, le Fillmore West, Soul Sacrifice, Woodstock. La musique surclasse le temps et les compagnies aériennes.

dimanche 19 juin 2016


64 RUE DU Gal FOLTZ / CONSTAT DU 12 AVRIL 2016
L'HYMNE RUSSE EST BIEN





MAIS JE PRÉFÈRE





L'ITALIEN

samedi 18 juin 2016

                                                                             DAS IST EINE DEUTSCHE SONNENUHR

vendredi 17 juin 2016

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (76)

Récemment j'ai reçu la visite d'une de mes belle-sœurs (j'en ai trois), celle qui vit dans le Sud-Est (pas chez les Sudètes). Elle était accompagnée de son mari, de ses enfants et de sa jeune chienne Llanca. Elle est non parlante (la chienne, pas ma belle-sœur) mais très espiègle et joueuse. Vous vous en doutez, elle a vite compris l'avantage qu'elle pouvait tirer de ma caninité et je n'ai rien fait pour l'en priver. J'invite peu de chiens chez moi, ça me rappelle ma chienne (Nikita) morte il y a 5 ans. Je l'ai donc laissée s'ébattre à sa guise et à son aise. Ce qu'elle a fait dans la joie, le jardin et les jappements (que de j !)
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Dehors traînait un tapis de sol maculé de graisse (de canard). J'avais renversé une boîte vide de confit de canard (mais pas de graisse) à l'arrière de ma voiture. Llanca l'avait léché (le tapis) jusqu'à le laisser flick flack (très propre). Résultat des courses (dixit JPC), elle vomit peu après sur l'enrobé de la cour une petite flaque que mon beau-frère nettoya. Deux mois plus tard, la trace est toujours là, aussi visible que les gouttes d'huile de ma voiture malade. Un estomac de (petite) chienne est donc une mécanique aussi fragile et sophistiquée qu'un moteur 1560 cc (HDI). Dont acte (pourquoi toutes ces parenthèses ?..)

jeudi 16 juin 2016


FRANCE 2 - ALBANIE 0

SANS STRASS  MAIS

AVEC PAYET (BIS)







© M.Tillieux

mercredi 15 juin 2016

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (1)

Lettre à Wil  (20 mai 1890)

Ma chère sœur,
Depuis quelques jours déjà j'avais voulu répondre à ta bonne lettre que j'ai reçue à Saint-Rémy. Cela n'allait plus là-bas et j'y devenais plutôt malade davantage par le traitement. À Paris cela a été grande joie pour moi de revoir Théo et de faire connaissance avec Jo et le petit. Jo a fait sur moi une impression excellente, elle est charmante et bien simple et brave. Oui, cela me paraît aller vraiment aussi bien que possible pour le moment.
Et quant à moi, je redoute encore pour le moment le bruit et les tracas de Paris et je suis immédiatement parti pour la campagne - dans un vieux village. Il y a ici des toits de chaume moussus qui sont superbes et dont certainement je ferai quelque chose. Puis je crois que le médecin auquel je suis recommandé me laissera faire absolument comme si rien n'était.
À Saint-Rémy les derniers jours j'ai encore travaillé avec rage. Des grands bouquets de fleurs, des iris violets, des grands bouquets de roses, des paysages. Cela a été drôle de revoir toutes mes toiles depuis le commencement, depuis que je suis parti. Mais j'aurais bien voulu que tu eusses encore vu les vergers d'oliviers que j'ai rapportés à présent, à ciels jaunes, roses, bleus assez différents. Je crois que c'est là des toiles qui n'ont encore guère été peintes comme cela. Les autres jusqu'à présent les peignaient toujours en gris. J'ai vu avec un immense plaisir l'exposition du Champ de Mars où il y a beaucoup de choses que j'aime fort.

 ( La fin manque.)

mardi 14 juin 2016

lundi 13 juin 2016

RETOUR AUX SOURCES (5)

SOURCE GRANDE GRILLE

Température au griffon : 39°C

Ph : 6,9

Captage : naturel, cavité à 9,5m de profondeur, sous le hall des Sources

Débit : 15 l/mn

Déclarée d'intérêt public : 23.01.1861

Particularité : la plus riche en fluor

Origine du nom : elle tire son nom de la présence d'une grille destinée, dans le passé, à empêcher les animaux de s'abreuver à cette source

dimanche 12 juin 2016




































beuh arrh aussi
YOU   CAN'T   ALWAYS

GET WHAT YOU WANT


BUT  IF  YOU TRY

SOMETIMES YOU


JUST MIGHT FIND  YOU

GET  WHAT  YOU NEED

samedi 11 juin 2016


                                                                                              a picture for my brother

vendredi 10 juin 2016


Q = aime les crus mais pas les cuites

R = œnologue

jeudi 9 juin 2016

mercredi 8 juin 2016

À partir du mercredi 15 juin, le Fermoir illuminera sa sombre colonne de quelques lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo, à sa sœur Wil, à sa mère, à Paul Gauguin, à d'autres. Arrivé fin mai 1890 à Auvers-sur-Oise pour reprendre ses esprits après la désillusion d'Arles et l'enfermement de Saint-Rémy-de-Provence, Vincent s'installe à l'auberge Ravoux et se jette à corps perdu dans le travail. Pinceaux, couleurs, papier, encre, sueur, larmes et sang mêlés, tout lui est bon pour extirper sa vision dévastatrice, la fixer d'un geste avant qu'elle ne nous saute aux yeux - avec retard - décuplée, centuplée.:
><
Fin juillet, c'est allé trop loin, trop fort. Il a déserté la mansarde de l'auberge Ravoux pour un lit de camp dans le dortoir du ciel étoilé. Son frère décède six mois plus tard et c'est l'épouse de Théo qui tiendra le rôle de légataire universel (un oxymore absolu si on l'ap- plique à la peinture de Vincent) jusqu'à sa mort en 1925. Peu à peu, son œuvre gigan- tesque émergera des ténèbres où son auteur l'a conçue, jusqu'à ce qu'elle éblouisse l'art moderne de son soleil de plomb. En 1890, Anna Boch achetait La Vigne rouge 400 F. Un siècle 1/4 plus tard, on ne peut pas associer le mot "prix" à l'homme qui signait Vincent:.