mercredi 31 août 2011



Space Hymen

 
   Envoyer un SMS
   Save My Soul

Saloperie
De sparadrap
De poésie

 Qui colle
 A la plaie
Comme le plus
Au trop 

 Je ne sais pas
Vraiment vers quoi
Mais j’(more and
                        Less) y vais


mardi 30 août 2011



Revue de Paquetage


Fouillant l’uniforme feldgrau de mon œil
l’iridologue en examinait chaque tache
chaque usure, aucune à l’autre pareille
mêlant des encres oxydées de port d’attache

À main levée, il a fait un rapide croquis
de mes deux iris sans les quitter des yeux
après quoi, d’un index fouisseur et nerveux
il a pointé dans son grimoire des mots précis

De lui si absent, si présentement absorbé
je devinais l’image de ces lettres gothiques
sur sa rétine, créant un courant électrique
qui guidait sa main mécanique sur le papier

Il relevait la tête mais ne me voyait pas
comme un jeune cerf, la truffe au vent
qui sait d’instinct que le vent ne ment pas
et n’a jamais douté ni de l’air, ni du temps

Pour finir, il a écrit sur l’ordonnance
la liste des solutions, des triturations
tout en vrac, mais en virtuelle communion
me disant à la hâte l’emploi des substances

Je l’ai quitté à regret, et relisant ses notes
comme un billet doux, j’ai vu le léger remous
de mon aveu versé dans la langue de Goethe
lebt in der vergangenheit… pas d’antidote

Vit dans le passé… un œil clair, l’autre flou
pour en sortir, il faut y passer, mais par où ?


                                                        ( à Armand Robin )

lundi 29 août 2011

À la radio


Respirez à fond...
 )...(..).(..)...(
Encore... bien... une... DEUX... respirez bien à fond... TROIS !!
 (..)
J’en vois trois à la radio, mais il y en a peut-être plus
 C'est grave, docteur ?
Non... simplement trois agrafes mal placées... une dans le cœur et deux dans le poumon... c’est la première fois que je vois ça en trente ans de pratique
 Ah... et je peux vivre avec ça ?
C’est difficile à dire, cher Monsieur... mais un jour ou l’autre, il faudra opérer... sinon ça risque de s’agrafer...



samedi 27 août 2011

En Europe occidentale au milieu des années 30, le tableau est sombre. La couleur "noir" est pour plus tard. Entre l'Oder et le Rhin, grosso modo sur les bords de l'Elbe, l'allemand moyen remet son destin entre les mains de son Reichskanzler, un peintre à la vocation contrariée mais aux stigmates ô combien éloquents : une petite brosse sous le nez et un grand blaireau sur le front. L'Espagne est en guerre contre elle-même et sert de terrain de manœuvres à l'aviation allemande et italienne. En France, Picasso peint Guernica et les ouvriers déplient les cartes Michelin pour tailler la route des congés payés. Pendant ce temps, à Londres, Murphy attend son heure, celle qui le verra intégrer la M.M.M.M.*




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"Dans Hyde Park, près de son gîte habituel, un groupe joyeux et goguenard était assemblé devant la célèbre statue de Rima que des ouvriers essayaient de nettoyer d'une pollution copieuse et récente de permanganate rouge. Murphy alla en bougonnant à l'écart, impatient de terminer son déjeuner. Il dépaqueta les biscuits avec amour et les disposa, retournés, devant lui, sur l'herbe, dans l'ordre de ce qu'il tenait pour leur mangeabilité. C'étaient les mêmes que toujours : un pain d'épices, une rondelle rassise déguisée en galette, un Digestif pulvérulent, un Petit Beurre ni Lu ni Connu, et un dernier qui n'osait dire son nom. Il mangeait toujours le premier en dernier, parce qu'il l'aimait le plus, et l'anonyme en premier, parce qu'il l'estimait probablement le moins bon. L'ordre dans lequel il mangeait les autres lui était indifférent et variait de jour en jour. À genoux maintenant devant les cinq, l'idée lui vint que de telles préventions avaient pour résultat de réduire à six seulement le nombre de manières dont il pouvait faire ce repas. Mais c'était violer l'essence de l'idée d'assortiment, c'était du permanganate sur la Rima de la variété. Même en surmontant son aversion pour l'anonyme, il n'y aurait que 24 manières dont les biscuits pourraient être mangés. Mais pour peu qu'il fît le premier pas, et vainquît son engouement pour le pain d'épice, voilà que devant lui l'assortiment se dresserait dans toute sa plénitude, dansant la danse radieuse de sa permutabilité totale, mangeable de cent-vingt façons différentes !"...

* Maison Madeleine de Miséricorde Mentale

Achevé d'imprimer le 22 juin 1965 sur les presses de Joseph Floch à Mayenne

vendredi 26 août 2011

Le soleil brillait, n'ayant pas d'alternative, sur le rien de neuf



The sun shone, having no alternative, on the nothing new

jeudi 25 août 2011

FAUT VOIR THEN PLAY ON, c'est la bataille de Diên Biên Phu emballée par Christo ; immense et insondable ; ciel blanc et suaire noir ; le jour se lève ; il ouvre un œil sur les premiers accords de Coming your way ; les tablas, la basse, puis la guitare et la voix incantatoire de Danny Kirwan ; une sensation de chair et de nerfs, de la musique chromo- somique ; après, c'est Closing my eyes, une chanson qui peut vous libérer en mettant votre cœur à nu, en le débarrassant de la gravité, de la pression ambiante ; Showbiz blues, un des plus beaux morceaux de blues à la guitare écrit par un blanc... Peter Green... oui, c'est lui ; puis My dream, un instrumental joué à quatre mains, avec Danny Kirwan ; Although the sun is shining fait penser à une chanson du Velvet chantée par Doug Yule ; un feu sans artifice, un briquet qui protège son étincelle ; Rattlesnake shake n’a pas connu la faveur du hit, mais reste l’une de mes favor hits ; c’est le serpent dans le jardin d’Eden qui sonne le glas de l’entertainment-roi ; si ce n’establishment, c’est donc ton frère ; à cheval sur deux faces, comme l’éphèbe de la pochette qui monte à cru, une main dans le dos, est la suite Searching for Madge / Fighting for Madge ; une monstrueuse machine volante défiant ses ingénieurs, amorçant un virage à 180° et prenant son concepteur pour cible, parfaitement insensible aux circonvolutions de l’âme humaine ; enfin il y a Underway, un instrumental comme il n’en existe que trois ou quatre au monde, comme les lacs de lave sur la planète terre ; le mont Erebus de la Gibson Les Paul, le Erta Alé de la Sunburst 1959 ; restent encore When you say, Like crying et Before the beginning, mais à ce stade du disque vous êtes déjà dans les strates hautes, les sphères rares.

http://grooveshark.com/s/Coming+Your+Way/3ijUo7?src=5

http://grooveshark.com/s/Before+The+Beginning/290tlK?src=5

mercredi 24 août 2011

À New York, un petit clan de replets sort du cauchemar. Mais ce mot "cauchemar" a t-il un sens dans leur bouche quand à Tripoli des milliers de sans-grade déposent leur vie sur la place publique ? Inconscients du poids de leur sacrifice, cibles hurlantes en plein soleil, c'est leur nombre qui fait pencher le fléau de la balance, et quand la nausée renaîtra, chaque jour au réveil, c'est vers eux que mes pensées iront, pour redonner un court éclat à la "grande nécessiteuse", la vermine humaine.

lundi 22 août 2011

Veuillez nous excuser pour cette interruption momentanée de l’image et du son…

samedi 20 août 2011

yé… ex… zé… rç… in… up… mo… ta… de… age… son…

jeudi 18 août 2011

Veu… nou… cu… pou… êt… ter… sion… men… née… lim… édu…

lundi 15 août 2011

"La vraie réussite...
                                          c'est de passer 
                                          d'un échec à l'autre...
sans perdre son enthousiasme"

dimanche 14 août 2011

samedi 13 août 2011

 J'ai reçu ceci de Pôle Emploi : 

 Si cette offre vous intéresse, veuillez adresser votre CV et une lettre de motivation 
 en précisant le numéro de l'offre à : 

 ENTREPRISE BOUILLOT - M.METROP 
 9, RUE JEAN JAURES 
 71300 MONTCEAU-LES-MINES 


 Après ça, je n'ai plus qu'à aller faire DODO ! 

vendredi 12 août 2011

jeudi 11 août 2011

Ce que l'argent propre n'ose pas, la sale monnaie l'ose

                       Le bas de laine cache l'avarice >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

                    <<<<<<<<<<<<<<<<<< Je ne trouve pas les traders digestes

À quoi voit-on qu'un politicien ment ?... quand ses lèvres bougent !

mercredi 10 août 2011

mardi 9 août 2011

En 1967, De Gaulle décide de lancer un nouvel emprunt d'état. 
Le ministre des finances lui présente son projet. Le grand Charles opine.
Le déplumé conclut : "il ne reste plus qu'à lui trouver un nom, mon Général"
"Nous l'appellerons comme vous, Giscard... c'est un très bon nom d'emprunt !"

lundi 8 août 2011

dimanche 7 août 2011

Au suivant... Rumin Jean
- C'est moi
Que voulez-vous faire plus tard, Monsieur Rumin ?
- Travailler à l'international
Intéressant... et pourquoi ce choix ?
- Parce que l'international sera le Jean Rumin
Parfait... au suivant !

samedi 6 août 2011

vendredi 5 août 2011

Un homme a décidé de passer commande d'un pantalon à un tailleur renommé. Un mois, deux mois, trois mois passent ; six mois après, le client se rend chez le tailleur pour l'ultime essayage. La commande est enfin prête. Le client passe le pantalon. Tout est parfait, le tissu, la coupe, la finition, mais l'homme est déçu, désabusé... « Enfin Monsieur, vous ne vous rendez pas compte ! Dieu a mis six jours pour créer le monde et il vous faut six mois pour faire un pantalon ? »... « Vous avez raison, cher Monsieur, mais voyez votre pantalon... et voyez l'état du monde ! »

jeudi 4 août 2011

Au programme
du 5 au 15 août :
 "histoires courtes" 
en alternance avec
 "chassez le naturel et 
 Chaval revient au galop"






du coté syrien si rien ne change




 
si rien ne change du coté syrien







si rien ne change du coté syrien





du coté syrien si rien ne change




mercredi 3 août 2011

Le soc de
l'instant
présent
laboure
le champ
du possible

mardi 2 août 2011

Beckett et Démosthène, même combat : des cailloux dans les poches, des cailloux dans la bouche. La tradition orale a porté du 4ème siècle avant J.C. jusqu'à nos jours l'habitude qu'avait l'orateur grec de s'exercer à l'art oratoire avec des cailloux dans la bouche, mais en 1951 Samuel Beckett a besoin de toutes les ressources de l'écrit pour nous présenter par le menu la technique mise au point par Molloy pour tromper sa faim.


"Je profitai de ce séjour pour m'approvisionner en pierres à sucer. C'étaient des cailloux mais moi j'appelle ça des pierres. Oui, cette fois-ci, j'en fis une réserve importante. Je les distribuai avec équité entre mes quatre poches et je les suçais à tour de rôle. Cela posait un problème que je résolus d'abord de la façon suivante. J'avais mettons seize pierres, dont quatre dans chacune de mes quatre poches qui étaient les deux poches de mon pantalon et les deux poches de mon manteau. Prenant une pierre dans la poche droite de mon manteau, et la mettant dans ma bouche, je la remplaçais dans la poche droite de mon manteau par une pierre de la poche droite de mon pantalon, que je remplaçais par une pierre de la poche gauche de mon pantalon, que je remplaçais par une pierre de la poche gauche de mon manteau, que je remplaçais par la pierre qui était dans ma bouche, dès que j'avais fini de la sucer. Ainsi il y avait toujours quatre pierres dans chacune de mes quatre poches, mais pas tout à fait les mêmes pierres. Et quand l'envie me reprenait de sucer je puisais à nouveau dans la poche droite de mon manteau, avec la certitude de ne pas y prendre la même pierre que la dernière fois. Et, tout en la suçant, je réarrangeais les autres pierres, comme je viens de l'expliquer. Et ainsi de suite. Mais cette solution ne me satisfaisait qu'à moitié. Car il ne m'échappait pas que cela pouvait être, par l'effet d'un hasard extraordinaire, toujours les mêmes quatre pierres qui circulaient. Et en ce cas, loin de sucer les seize pierres à tour de rôle, je n'en suçais en réalité que quatre, toujours les mêmes, à tour de rôle. Mais je les brassais bien dans mes poches, avant de faire sucette, et en le faisant, avant de procéder aux transferts, dans l'espoir de généraliser la circulation des pierres, de poche en poche. Mais ce n'était là qu'un pis-aller dont ne pouvait longtemps se contenter un homme comme moi. Je me mis donc à chercher autre chose"...

Achevé d'imprimer le 21 janvier 1963 sur les presses de l'imprimerie Bussière à Saint-Amand (Cher)