jeudi 30 mars 2017

Bon anniversaire Vincent
Gelukkige verjaardag Vincent

mercredi 29 mars 2017

mardi 28 mars 2017



DROOP' IT YOURSELF


lundi 27 mars 2017

JE SUIS NOMBREUSE (5)

Grandmother

My grandmother used to tell me : « ne t’inquiète pas, tu es comme ça, et si tu te sens bien, les autres ne t’atteindront pas ». J’ai grandi comme un garçon. Je faisais beaucoup de sport, surtout du foot. Un jour après l’entraînement, j’avais quinze ans et demi, l’entraîneur nous a dit : « allez, tous à la douche, séance tenante, et tous à poil ! ». Et là, les autres m’ont regardé comme s’ils me voyaient pour la première fois.
« C’est pas possible, you are a girl ! »
Ils ne comprenaient plus rien. Le  garçon qu’ils connaissaient, leur pote de jeu, était une fille. L’entraîneur m’a viré. Les copains m’ont largué. J’ai pleuré toute la nuit. Le lendemain je suis allé voir ma grand-mère. Ce qu’elle me disait toujours, lorsque j’étais petit, m’avait aidé, jusqu’à présent, à résister. Mais cette fois-ci, j’étais atteinte au  plus profond. Tout en moi s’écroulait. Et pour la première fois, je ne savais plus qui j’étais.
Ma grand-mère était malade. Elle m’a regardé du fond de l’oreiller et je n’ai rien eu à dire. Elle avait compris. Elle a pris ma main, la sienne était froide, j’ai senti couler mes larmes, elle m’a fait signe de m’approcher, et je l’ai entendue : « don’t worry, tu es belle ». Est-ce vraiment ce qu’elle m’a dit ? Je ne le saurai jamais. Deux jours plus tard, je la perdais. Mais je sais que tout a changé, depuis ce moment là.
Aujourd’hui, je suis vieille. À mon tour. Et je peux dire que j’ai vécu en femme heureuse. Sans ma grand-mère, je serais sans doute devenue comme presque tous ceux qui, à la naissance, ne sont ni fille ni garçon : un ange déchu. Une plaie béante.

dimanche 26 mars 2017


COMMENT GAGNER





L'OUBLI SANS PER





DRE LA MÉMOIRE ?

samedi 25 mars 2017


ERRATUM : hier soir, sans me relire, j'ai écrit Pierre Boulin et non Robert Boulin
                  Toutes mes excuses à sa famille

vendredi 24 mars 2017

Jeudi soir à L’Émission Politique, François Fillon a avoué avoir beaucoup pensé à Pierre Bérégovoy depuis qu'il est dans la tourmente. Il évoquait le suicide d'un homme harcelé, trainé dans la boue, dont l'honneur fut livré aux chiens, comme l'avait proféré Mitterand. Mais en 2017, il n'y a plus que les créationnistes et les personnes souffrant de phobie administrative qui croient encore que Pierre Bérégovoy s'est suicidé. Comme Robert Boulin, retrouvé en 1979 dans un sous-bois, le visage tuméfié, noyé dans 50 cm d'eau. Le 1er mai 1993, le corps de Bérégovoy fut exfiltré par hélicoptère au Val de Grâce, avant d'être inhumé sans enquête judiciaire. On apprendra plus tard que le rapport d'autopsie s'est volatilisé et que l'absence de résidus de poudre sur ses mains a été tue. Bref, Fillon a pensé au suicide en se remémorant un assassinat politico-mafieux. C'est pas la peine d'essayer de faire vibrer la corde sensible quand est obsédé par le polar électoral.
> hey droop', t'en fais une tête, qu'est-ce qui t'arrive ?
 - une grosse tuile
> c'est à dire ?
 - je suis mis en examen
> pour quel motif ?
 - soit disant pour négAC/ionnisme
> quoi ?? redis-moi ça dans l'ordre
 - on m'accuse de nier le talent d'AC/DC
> et alors, c'est un crime ?
 - ici non, mais en Australie oui
> mais tu n'y a jamais mis les pieds !
 - un de mes amis y a séjourné et a cafté
> et alors, qu'est-ce que tu risques ?
 - l'écoute de leur discographie complète, 9h par jour pendant 9 mois
> ah oui quand même... t'en fais pas, on va te sortir de là

jeudi 23 mars 2017

mercredi 22 mars 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (22)

Lettre à Théo  (sans date)*

Mon cher frère,
Merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Je voudrais bien t'écrire sur bien des choses mais j'en sens l'inutilité. J'espère que tu auras retrouvé ces messieurs en de bonnes dispositions à ton égard.
Que tu me rassures sur l'état de paix de ton ménage, ce n'était pas la peine, je crois avoir vu le bien autant que l'autre côté. Et suis tellement d'ailleurs d'accord que d'élever un gosse dans un quatrième étage est une lourde corvée tant pour toi que pour Jo. Puisque cela va bien, ce qui est le principal, pourquoi insisterais-je sur des choses de moindre importance, ma foi, avant qu'il y ait chance de causer affaires à tête plus reposée, il y a probablement loin. Voilà la seule chose qu'à présent je puisse dire et que cela pour ma part je l'ai constaté avec un certain effroi, je ne l'ai pas caché déjà. Mais c'est bien là tout. Les autres peintres, quoiqu'ils en pensent, instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux. Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit et je le redis encore une fois avec toute la gravité que peuvent donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut, je te le redis encore, je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme. Car là nous en sommes et c'est là tout au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative.. Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux d'artistes morts et d'artistes vivants. Eh bien, mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison y a sombré à moitié - bon - mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache, et tu peux prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité, mais que veux-tu ?

* brouillon de lettre que Vincent portait sur lui le 29 juillet

mardi 21 mars 2017

MNÉMOTECHNIQUE POUR TOUS  (10)

BÉBERT  ET  L'OMNIBUS       /  Yves Robert     1963
CLASSE  TOUS  RISQUES     /  Claude Sautet  1960
COMPARTIMENTS  TUEURS   /  Costa - Gavra 1965

lundi 20 mars 2017

JE SUIS NOMBREUSE (4)

La tour de Babulle

On est dessus depuis trois jours sans dormir pour ainsi dire et mangeant sur le pouce on avait du retard sur le programme prévu à cause du mauvais temps ça y est maintenant on l’a rattrapé mais on est tous cuits des cernes sous les yeux les cheveux cassants et les traits tirés on va pas se plaindre la pluie a cessé le terrain sèche vite on devrait pas tarder à se mettre aux bulles les souffleurs sont tous là ils ont chacun leur paille et la citerne d'eau avec la glycérine et le savon noir vient juste d’arriver on a installé la bâche qui va nous servir de base pour dresser la tour on a placé aussi le treillis translucide sur toute la hauteur heureusement le vent  a l’air de se calmer la météo annonce du beau ça nous fait un souci en moins. Excuse-moi mon cœur je ne t’ai même pas demandé comment tu allais envoie moi vite un mail mais plus long s’il te plaît que celui d’avant-hier.
Je sais en même temps que tu es pressé d’avoir des nouvelles de cette tour de bulles tout le monde en parle on est débordés tous les journalistes toutes les caméras toutes les chaînes aux trousses tu ne peux pas t’imaginer le bazar que ça crée on entend parler toutes les langues chacun y va de sa critique « votre tour va dégringoler c’est impossible à faire tenir ça va durer quelques secondes et pourquoi dépenser autant pour un truc qui ne sert à rien » et je te passe les plus corsées surtout celles qui nous visent nous les trois femmes à l’origine de ce projet s’il y avait eu un homme pour nous accompagner peut-être aurions-nous dû mais n’en parlons plus tu connais l’histoire aucun architecte n’a voulu nous suivre c’est compréhensible leur jeter la pierre n’avance pas à grand chose. Au fait n’oublie pas tes médicaments il faut arrêter ces fichues crises d’asthme bien sûr tu n’es pas le seul tout le monde y passe c’est pareil ici ce matin encore quelqu’un a failli y laisser sa peau on a dû l’évacuer sous la tente à oxygène je ne voudrais pas t’affoler mais Fais attention
Fais attention
Fais attention
Ta maman qui t’aime.
Si tu m’écris une lettre, adresse-la directement au service de gériatrie.

dimanche 19 mars 2017

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samedi 18 mars 2017

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vendredi 17 mars 2017

C'est bête à dire, mais une des choses que faisait mon père et qui retenait mon attention était sa signature. Une pirouette du pouce et de l'index, avec de l'amplitude, et de la gueule. Elle faisait feu des 4 fuseaux, la tête pointue du R au Nord, une jambe au Sud, la boucle du P à l'Ouest et ce E imaginaire en forme de N, s’abaissant en direction de l'Est. La cerise sur cette griffe était le point du I, en réalité une sorte d'accent qui battait de l'aile comme un corbeau en vadrouille. D'une circonstance à l'autre, elle faisait preuve d'une étonnante assurance, de la part d'un homme qui n'en avait pas une grande provision. Ce qui m'a intrigué en retrouvant cette signature sur des documents datant des années 40, c'est qu'elle avait très peu changé dans le temps. Ce qui n'est pas le cas de la mienne. Dans les années 70 elle est mal fagotée, en 1980 sans consistance. Ce n'est que vers 1995 qu'elle prend sa forme actuelle, avec ses deux boucles, de plus en plus ventrues, de plus en plus rondes. Aujourd'hui, j'ai l'impression que je signe comme mon père. Le C a remplacé le R, le E est subliminal, mais le geste est ressemblant. Quant au I, son point est de plus en plus gros, de plus en plus , si l'on peut dire ça d'un point, parfois rageur au point de trouer le papier. Oui mais avec l'index sur le smartphone du facteur, ça va pas.

jeudi 16 mars 2017

mercredi 15 mars 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (21)

Lettre à Théo  (24 juillet 1890)

Mon cher frère,
Merci de ta lettre d'aujourd'hui et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Je voudrais peut-être t'écrire sur bien des choses, mais d'abord l'envie m'en a tellement passé, puis j'en sens l'inutilité. J'espère que tu auras retrouvé ces messieurs dans de bonnes dispositions à ton égard.
En ce qui me regarde, je m'applique sur mes toiles avec toute mon attention, je cherche à faire aussi bien que certains peintres que j'ai beaucoup aimés et admirés.
Ce qu'il me semble en revenant, c'est que les peintres eux-mêmes sont de plus en plus aux abois. Bon... mais le moment de chercher à leur faire comprendre l'utilité d'une union n'est-il pas un peu passé déjà ? D'autre part une union, se formerait-elle, sombrerait si le reste doit sombrer.
Alors tu me dirais peut-être que des marchands s'uniraient pour les impressionnistes, ce serait bien passager. Enfin il me semble que l'initiative personnelle demeure inefficace et expérience faite, la recommencerait-on ?
J'ai constaté avec plaisir que le Gauguin de Bretagne, que j'ai vu, était très beau et il me semble que les autres, qu'il a faits là-bas, doivent l'être aussi. (...)
À bientôt, porte-toi bien et bonne chance dans les affaires, etc., bien le bonjour à Jo et poignées de main en pensée.
                                                                                                                    t. à t.
                                                                                                                Vincent.