vendredi 30 septembre 2011


Un jour où je perdais patience
je courus à la mairie demander
impérativement ce qu’était la vie

On me répondit « le plus juste
serait de dire que c’est un point
central surpris à exister »

« Et le travail consiste à franchir
le néant pour vivre l’existence
du point à l’intérieur de lui-même,
à vivre le point dans le point »

J’allai réparer mon vélo

jeudi 29 septembre 2011

Nous attendions, toi et moi
devant le passage à niveau fermé

Il n’y avait pas de rail
Peut-être que les trains ont changé
pensions-nous

La route, de l’autre coté de la barrière
demeurait invisible
Peut-être que les voitures ont changé
pensions-nous

Mais l’absence de données peut cacher
la disparition du problème
voilà pourquoi

Devant le passage à niveau fermé
toi et moi, nous attendions

mercredi 28 septembre 2011

mardi 27 septembre 2011


l'infirmière

combien de fois
m'a t-elle demandé

mon avant-bras
mon poignet et
même mon doigt

mais jamais, non
jamais elle ne m'a
demandé ma main

lundi 26 septembre 2011


LA RESTAURANTIÈRE


La restaurantière avait belles arcades
Sourcilières ; ses cils parlaient sans ambassade.

Elle m'a vu entrer, a pensé : « Il va manger ! » 
Et même elle m'a dit : « Il faut manger ! » 
Et moi, j'avais envie de la regarder.

Elle osa me servir un mets très abondant ;
Je devais manger, lentille par lentille, lentillement
Quelque chose qui s'appelait comme un escalopement.

Ce manger c'était comme un escaladement
Et moi j'écrivais un poème lentille par lentille, lentillement
Sur la restaurantière que je regardais restaureusement...

                                                                                             Armand Robin

dimanche 25 septembre 2011


Pourquoi mets-tu sous l'oreiller
Ton passé miniaturisé ?

Je n'y avais jamais pensé
Il y aurait un oreiller
Entre moi et mon passé ?

Oui, un oreiller que ta tête
Lourde chaque nuit écrase

Alors cette nuit ce sera
Face contre drap

samedi 24 septembre 2011





1789 : le 14 juillet, rien
1865 : rupture de stock de noir à coton
1906 : un petit Samuel est né
1914 : un grand Jaurès est mort
1951 : Molloy, Moran, Malone, Mahood, etc.
1965 : Bob Dylan fait son 115ème rêve
1968 : 25 nov. : garçons, un blanc, double !!
1979 : la levée du 13 mai est faite
          ... prochaine levée le 24 juin 1980
1980 : 25 juin... prochain droopy day* dans
          ... 36115 jours !
~)(~
* les droopy days : le 13.5.79 et le 24.6.80 ; ils n'ont qu'un inconvénient, on ne les vit que deux fois (quand tout va bien)
~)(~

vendredi 23 septembre 2011










           Kadhafi aux rayons X
          
            ( X-rayed Gaddafi )

jeudi 22 septembre 2011

Cette petite ville n'avait pas l'air différente de toutes les autres. Même trafic, mêmes panneaux, même empressement des piétons et mêmes réactions à fleur de volant des conducteurs de tout poil. Il faisait beau, avec un peu de vent. Je promenais mes pensées floues le long des canaux qui, remarquai-je, étaient multiples et découpaient la ville en un damier asymétrique, délimité par les cours d'eau et maillé par trente-six ponts, tous différents, tous charmants. Au premier que je traversai, je vis bien quelqu'un qui était debout, immobile, et qui parlait tout seul, mais je n'y prêtai que peu d'attention. A l'entrée du pont suivant, je vis encore un homme parlant avec force gestes et qui paraissait s'adresser à un public d'oiseaux dissipés. Je commençai à me demander ce qui se passait lorsqu'au troisième pont, un pied posé sur une grosse pierre, une femme entre deux âges, aux traits marqués par une colère froide, s'expliquait de vive voix avec des êtres invisibles. Personne ne s'arrêtait à son niveau, personne ne semblait la voir. Je me rendis à l'évidence : à chaque pont que je traversais, il y avait quelqu'un qui se tenait là à parler fort, à remuer l'air sous le regard indifférent des passants. J'ignore si cela vous est jamais arrivé, mais je vous assure que devant la répétition d'un tel spectacle, que nul ne remarque à part vous, on se pose vite des questions sur l'existence des phénomènes paranormaux, sur l'humain en général et sur la permanence de sa propre raison en particulier. À bout de nerfs, j'abordai la première personne que je croisai et lui demandai qui étaient ces gens postés à chaque pont. « Vous n'êtes pas d'ici ? » me répondit-elle, « ce sont les escorteurs de ponts ». Et elle poursuivit son chemin sans que je puisse en savoir plus. Les escorteurs de ponts ? Était-ce un nouveau métier, lié au développement des dernières "nouvelles technologies" ? On n'escorte habituellement que ce qui se déplace, un navire, un convoi... mais escorter un pont ! Est-ce qu'un pont se déplace ? Et avec qui, dites-moi, ces escorteurs pouvaient-ils bien communiquer, en s'exprimant de cette façon ? Y avait-il un rapport avec la mer et les poissons ? Je n'y comprenais plus rien. En dernier recours, je décidai de m'adresser aux escorteurs de ponts eux-mêmes. Ils me donnèrent des explications toutes plus irrationnelles les unes que les autres, me désignant qui le ciel, qui l'eau, qui la ville. Je quittai donc cette dernière sans en savoir plus, en me disant qu'il s'agissait d'une chose naturelle pour ses habitants, et néanmoins si singulière à mes yeux qu'elle me laissait entrevoir un futur proche où tout serait modifié, sans retour possible à l'ordre précédent.

mardi 20 septembre 2011

Hangman, hang my shell




                                                     on a tree

Hang+My+Shell+On+A+Tree/2qbCHg?src=5

lundi 19 septembre 2011

Dimanche 18 septembre 2011, 20h30... le Casanova des amours ancillaires a eu peur... très peur... mais pas du ridicule !

Ah oui, j'oubliais... sa légèreté... il l'a perdue... pour toujours...

C'est trop triste... à demain !

dimanche 18 septembre 2011


LE CLUB DES MÉPRISANTS

Situé derrière la gare d'Auster- litz, ce club groupait des mem- bres méprisants. Les réunions avaient lieu en principe le lundi et se déroulaient au milieu d'un profond mépris. Le processus en était toujours à peu près le même, le président jetait un regard méprisant sur les mem- bres, ceux-ci le regardaient en ricanant, certains lui tournaient ostensiblement le dos, d'autres crachaient par terre. Le prési- dent haussait les épaules et lisait trop vite et du bout des dents un texte désinvolte qu'il froissait ensuite entre ses mains. Ces réunions ne pouvaient durer plus de quelques minutes en raison de l'animosité qui ne cessait de croître entre les membres que seul leur mutuel mépris empêchait de se battre. Cela ne pouvait donc durer et ne dura pas en effet plus de quatre ans ce qui n'est déjà pas négligeable.

LES GROS CHIENS, textes de Chaval - achevé d'imprimé le 20 février 1967 sur les presses de l'imprimerie Color à Montreuil pour le compte de Jean-Jacques Pauvert éditeur

samedi 17 septembre 2011

entre ) parent ( thèse

Utiliser le je est un abus de langage. Je pense, je crois, je veux... Qui est ce je ? Personne en réalité, puisque son existence lui échappe totalement, n'ayant décidé de rien, n'ayant prévalu à rien, n'y étant pour rien. Je est mis devant le fait accompli. Je n'est que le fruit du dessein, commun ou non, mais en tout état de cause trompé, de ses parents, qui eux-mêmes ont endossé un destin funeste pour les mêmes raisons, etc. Je n'est que le dépositaire d'une essence frelatée, l'objet d'un idéal abandon-né. Je est ici et maintenant, le temps que la parenthèse fermante matérialise l'acte manqué qu'illustre la parenthèse ouvrante. Que vienne la fermeture de ce je, ce retour au néant dont il n'a pris conscience qu'en existant, à son âme défendante, et qu'il a un mal infini à conceptualiser. Exceptions qui confirment la règle du je, certains humains bravent la condition « cum qua non » et avancent sur la ligne de feu, les armes à la main et le troisième œil grand ouvert. ~)(~

vendredi 16 septembre 2011

Je suis dans un bureau avec Natch, en train de tracer sur un plan le chemin d'accès à sa maison à la montagne. Il ne faut pas dépasser 10 % de pente, ni 50 mètres de longueur. Après calcul, je m'aperçois que ça ne va pas. Si je garde une pente modérée, le chemin fait plus de 100 mètres de long avec deux virages en épingle à cheveux, et si la longueur est bonne, c'est la pente qui dépasse les 15 %. Dans les rues sombres d'un bourg de montagne, une fête se prépare avec la famille de N., des amis, des notables. Ça grouille de monde. Les plus jeunes ont des physionomies de révolutionnaires sud-américains, les plus âgés sont en tenue de soirée. Je suis devant une maison médiévale. Au-dessus de la porte, des lettres taillées dans la pierre forment un nom, à moins que ce soit une date en chiffres romains. Il y a un E, un X, un O, peut-être aussi un H, un I, un T. À l'intérieur se trouve une exposition. Sur un rayon, un livre de poésie avec un dessin sur la couverture. Je demande à l'acheter, une femme me dit « faites le chèque au nom de l'État ». Je suis dans un jardin. Deux hommes sont là, l'un me dit « aucun bananier ne peut pousser ici ». Sous un arbre immense, je m'assied à une table parmi les invités. Je ne connais personne, j'entends quelqu'un murmurer « c'est le protégé de Natch ». Dans la rue, je vois passer un forain avec un lion blanc au bout d'une chaine. Le lion avance très lentement, il a l'air perclus de rhumatismes. Je me dis « où est le danger ? ». J'ai l'impression que toutes les maisons du bourg sont occupées par la famille de N. « Est-ce que le danger serait la consanguinité ? ». Le nombre de tables est à la mesure de l'assemblée, énorme. Loin de moi, j'aperçois mon Natch, hilare, attablé avec des convives. « MAIS QU'ON VIVE, BON DIEU, QU'ON VIVE !! »... 

jeudi 15 septembre 2011

Vert Bleu



WILL MY GREEN TREE...


TURN A DEEPER BLUE ?


mercredi 14 septembre 2011

L’homme qui était né deux fois (1)


Il était né deux fois. Une première fois le 14 juillet 1889, puis rené le 11 novembre 1918, si bien qu’il eût sa fille à 2 ans, son fils à sept, et ses premiers congés payés à 17 ans et demi. Quand arriva la seconde guerre mon dieu pour ne pas être appelé une deuxième fois, il fit valoir sa première naissance - c’était de bonne guerre - et il put ainsi après 5 années de galère civile passer directement à l’après-guerre, ayant déjà survolé l’entre-deux-guerres puisqu’il était rené juste à la fin de la première et qu’il avait eu deux enfants en bas âge. S’il nous voyait jouer avec des pistolets ou des fusils, il se fâchait tout seul et on arrêtait, le charme était rompu. L’expression « mort au champ d’honneur » le rendait amer, car il ne voyait pas d’honneur dans le massacre organisé. Pour l’honneur, j’étais d’accord avec lui, mais pour « fauché au champ », je trouvais que ça disait bien ce que ça voulait dire. Son champ d’action à lui c’était la rue. Dès que le talon de sa chaussure touchait l’asphalte, une mécanique de précision se mettait en marche et on pouvait le suivre au bruit de son pas qui sonnait sans jamais trébucher, tel un métronome le guidant vers son urbaine destination, les bureaux de l’Inspection d’Académie, place Jean Cornet, en ville ( E.V.)...

L’homme qui était né deux fois (2)


À la fin de sa carrière, vers 1960 - ça ne lui faisait que 42 ans ! - nous mangions les quatre à la cuisine, ma grand-mère et lui, mon cousin et moi, dans ce lieu ceint de murs de base fausse avec colonne en coin, sombrageux envers de décor XIXème, muni de barreaux à la fenêtre sur cour, d’un garde-manger à moustiquaire et flanqué d’un antique couloir condamné à faire office de cagibi, large d’un mètre et haut de quatre. L’horloge indiquait 12 heures trente tandis que la lueur solaire touchait le fond de la cour. Ma grand-mère nous faisait notre plat préféré, des rissoles avec de la salade verte et à la radio nous écoutions l’éditorial de Geneviève Tabouy. C’était très musical, un chant de mère oiseau à ses petits, ponctué de ces délicieux « attendez-vous à savoir » qui sembleraient sortis d’un rêve si je ne les avais ouïs de mes jeunes tympans, oui. La langue française était sa vocation. Parlant de tout autre que lui, on aurait pu dire son sacerdoce, mais il n’aimait pas les curés. Instituteur, puis directeur d’école, son credo - laïc - tenait en quelques mots : « employez le mot juste ! ». Alors je m’y emploie de ma maigre force, je continue de dénuder le fil des mots sous tension, attentif à ce qu’aucun sens mal versé n’abreuve son sillon, à ce que nul hiatus égaré ne vienne à l’oreille de l’homme qui était né deux fois.

mardi 13 septembre 2011

Suite à notre communiqué du 8 septembre concernant le choix de l'hymne du Fermoir, des lecteurs se sont émus de certains aspects de cet acte symbolique. Quelqu'un me fait remarquer que le terme "hymne" contredit l'esprit du blog par un excès de solennité, voire de décorum. Un autre me dit que cette chanson est décidément "trop triste". Un troisième me fait remarquer que les modalités qui ont présidé à cette désignation sont pour le moins discutables. Je prends acte de vos doléances, chers amis, mais je suis au regret de ne pouvoir y donner suite, car incompréhension et impopularité sont de nobles écueils au regard du cap gardé, même incertain. Bien à vous,

lundi 12 septembre 2011

dimanche 11 septembre 2011

c'--- -- dernier --- ; -- petit ---- -- fil --- ----- la ----- -'un -----, -- petit ----- -- peluche, - -- des ----- -- lit -- -- fille, -- ----- lit -- -- fille, --- -- avoir ------ --- ; en ---- ---, tous --- ------ fils, --- ---- électriques, --- ------, de ------ -- de ------ -------, toutes --- --------, les ------, --- fils -- -----, tout - --- rongé, -----, ------ à --- ----- vitesse --'--- nuit - ----- pour ---- ----- disparaître ; -- -'est ------- -- même -----, ---- les -------, ---- toute -- ---, dans -- ----- entière, ---- --- seulement ; ------- ---- le ----, -- sur ---- --- continents ; --- -- planète ------- ; ---, c'--- -- qu'------- ---- cesse, ---- -- plus -- ---- faiblement --- --- piles -'----- vite, -- ----- radio --- ---- avons ---- ---- et ---... ----- ; c'--- ---- ; elle ----- -'est -------, --- il - - sûrement ----- --- fils ---- ----- petite ----- - piles ; ---- -'électricité, ---- --- fils -------- ; ------ ------- -- fonctionne ---- ; ---- ---, ---- câble, ---- -- -------, ---- ne ------ ; --- ------, --- avions ---- ----------- --- -- terre ------- ; ----------- --- --- pistes -- --- -----, ----- des -------- ------ ------ --------- le ------- ; -- -------- -'a ----- -- ---- --- accidents, -- ------ --- ------------ causées ------- -- ---- --- cette ----------- -- ---- -- qui --- --- ; -- -- tournant ---- -- ------ ----- un ------ ---------, -- -'aperçois --- --- ------- ---------- à ------ ; ---- --- ---- qui --- ------- -'------------ dans -- ------- ; -- -'ai ---- -- --------- --- autres, -- --- ------- - l'--------, -- --- ---- parti -- --- ; --- ---------- sans ---, --- --------- -----------, ne ------- -- -'-------- plus ---- ; ---- ----- ----- à ----- --- ---- ------ dans --- ------ -- ---- les ----------, ------- ---- -- tout --- ; -- ----- ------, ----- ----- -- ---- les ----- --- -- ----- -- -'--------, - une ------- ------------, ---- ---- -- -- ------ ---, et -- ------- --- --------- ---------- - -- ------- de -- ------ -----, ---- ---- ------, ------------, -- je -'--- --- -- ---------, -- -- ------- ce ----- ----- ---- --- --- - -- -----, ce --- --- -'- --- ------, -- -- le ------, -- -- ----, -- ----- ------, -- est ------, ------, -- --- -- -----, -- ----- peut-être, -- -'- ------ ---- ------ -- -------- a ---- -------... -- -- -----, -- --------, -- tire - -------, -- ------- ; -- --- ------, ---------, pourquoi ---- ------- ----... -- ------ -- ----- -- chien -- -- ---- ------ -- ------ --- ------, mais -- --- -----, -- ---- ---- ----, ------ plus ---- ; -- ------- -- ----- ; -- -------- -----, il -- -------------, ------ --- ---- ----- -------- -- disparaît ---- --- ---- ; -'----- -- ------- ---, je -'-- ----- ; ---- --, - ----- --- THREAD !

samedi 10 septembre 2011

c'est le dernier fil ; un petit bout de fil qui relie la patte d'un chien, un petit chien en peluche, à un des pieds du lit de ma fille, du petit lit de ma fille, qui va avoir quatre ans ; en tout cas, tous les autres fils, les fils électriques, les câbles, de petite ou de grande section, toutes les ficelles, les cordes, les fils de coton, tout a été rongé, mangé, digéré à une telle vitesse qu'une nuit a suffi pour tout faire disparaître ; et c'est partout la même chose, chez les voisins, dans toute la rue, dans la ville entière, mais pas seulement ; partout dans le pays, et sur tous les continents ; sur la planète entière ; oui, c'est ce qu'annonce sans cesse, mais de plus en plus faiblement car les piles s'usent vite, la seule radio que nous avons chez nous et qui... voilà ; c'est fini ; elle aussi s'est arrêtée, car il y a sûrement aussi des fils dans cette petite radio à piles ; plus d'électricité, tous les fils détruits ; aucune voiture ne fonctionne plus ; sans fil, sans câble, rien ne démarre, rien ne tourne ; les trains, les avions sont immobilisés sur la terre entière ; immobilisés sur les pistes et les voies, comme des cadavres encore tièdes attendant le légiste ; et personne n'a parlé de tous les accidents, de toutes les catastrophes causées pendant la nuit par cette disparition de tout ce qui est fil ; et en tournant dans la maison comme un animal décérébré, je m'aperçois que les rideaux commencent à fondre ; tous les fils qui les tissent s'évanouissent dans le silence ; je n'ai plus de nouvelles des autres, de mes enfants à l'internat, de mon mari parti en mer ; les téléphones sans fil, qui devraient fonctionner, ne captent ni n'émettent plus rien ; sans doute aussi à cause des fils placés dans les relais et dans les satellites, quelque part en tout cas ; le monde entier, notre monde de tous les jours est en train de s'écrouler, à une vitesse vertigineuse, mais vous ne me croyez pas, et je remonte les escaliers conduisant à la chambre de ma petite fille, elle dort encore, paisiblement, et je n'ose pas la réveiller, et je regarde ce petit chien avec son fil à la patte, ce fil qui n'a pas changé, et je le touche, je le tire, il tient encore, il est intact, solide, un fil de nylon, de pêche peut-être, où l'a t-elle donc trouvé et pourquoi a t-il résisté... je le lâche, le reprends, le tire à nouveau, le relâche ; il est souple, élastique, pourquoi donc résiste t-il... je prends la patte du chien et je tire dessus de toutes mes forces, mais le fil tient, je tire plus fort, encore plus fort ; et soudain il casse ; et aussitôt cassé, il se recroqueville, chacun des deux bouts rétrécit et disparaît sous mes yeux ; c'était le dernier fil, je l'ai cassé ; HELP ME, I BROKE THE THREAD !

vendredi 9 septembre 2011

chasing shadows, Cuba 2008

jeudi 8 septembre 2011

Organisée dans les locaux du blog le mardi 6 septembre 2011, la consultation interne pour désigner l'hymne du Fermoir a donné le résultat suivant :

- Inscrits : 1
- Votants : 1
- Abstentions : 0
- Nuls : 0

Ont recueilli des voix :
- Closing my eyes : 1
- Majorité requise : 0,51

Après délibération d'usage, le Bureau, représenté par le Pigiste Gratte-Papier en Chef, déclare « Closing my eyes » de Mr Peter Allen Greenbaum hymne du Fermoir, pour une durée de 99 ans, non renouvelable. En l'absence de questions, le Bureau clôt la session et retourne à ses occupations habituelles, à savoir le Far "Quasi" Niente.

mercredi 7 septembre 2011

Portrait

( Cadre )
Paysage

) Hors

                                                                     Cadre (

lundi 5 septembre 2011

H I M M E L


M I T


M E N S C H

dimanche 4 septembre 2011



Cette propagande proche de l'hirsutisme faisait dire à son ami Paul que s'il avait donné ce deuxième prénom - Paul - à son premier né, c'était parce que dans le sud il y avait cette publicité "Ça Va Seul" et que ce faux message subliminal illustrait l'illisibilité du quotidien.
~)(~
photo © « archéologie du futur, archéologie du quotidien »

samedi 3 septembre 2011

Rond-Point du Cherche-Idée


Tout médium de communication, tout organe de presse, même modeste, a besoin d'idées nouvelles. Le Fermoir ne fait pas exception à la règle et en ma qualité de pigiste rédacteur général, j'ai besoin d'environ 3,5 idées par jour pour faire fonctionner ce blog. Pourquoi ce nombre,  d'où sort-il et que signifie t-il ? Cela est relativement simple. L'exploitation de mes statistiques en la matière fait ressortir une efficience moyenne de 27,94 %, c'est à dire qu'il me faut un quantum de 3,579 idées journalières pour en tirer une idée exploitable. J'ai dit « exploitable », je n'ai pas dit « bonne ». Car la question la plus délicate avec une idée, c'est de savoir si elle est bonne. Et son corollaire est : « comment s'en assurer dans un délai de douze heures environ, pour une utilisation le jour même ? ».

La méthode la plus éprouvée, à savoir la maturation, est ici à proscrire, car trop chronophage, tout au moins pour les idées spontanées, qui sont souvent les meilleures. L'autre méthode de référence est l'intuition. Certains chroniqueurs l'ont cultivée jusqu'à l'aberration, car faire fructifier son intuition est une pratique contre nature, et je ne la recommande à personne. La spontanéité est une belle chose, qui s'applique à l'action, à la parole, mais rarement à l'écrit.

Il reste donc au gratte-papier qui ne pratique ni la maturation, ni l'intuition, à se rabattre sur le recyclage d'idées d'âge variable. Or ces dernières forment le gros du contingent des idées à risques, et parmi elles le redoutable risque de mauvaise idée. Cette technique du recyclage ne serait-elle donc qu'un pis-aller, voire une fatalité ? Je ne le crois pas. Toute idée, même mauvaise, porte en elle le germe de l'inédit, du beau, de l'admirable, tout comme en chaque criminel sommeille un chérubin, souvent très profondément il est vrai. Mais là réside la noblesse de l'entreprise. De la fange faire naître la fleur, des miasmes exhaler la fraîcheur.

( à suivre...)

vendredi 2 septembre 2011

Murphy dans la M.M.M.M.


Ça y est. Murphy est dans la Maison Madeleine de Miséricorde Mentale. Il y occupe un poste d'infirmier, sous la responsabilité d'un infirmier sous-chef, Monsieur Timothy « Bom » Clinch, lui-même sous l'autorité d'un infirmier-chef, Monsieur Thomas « Bim » Clinch.




"Il semblait à Murphy que de tous ses amis parmi les malades, nul ne valait sa « fiche », Monsieur Endon. Il semblait à Murphy qu'il était lié avec Monsieur Endon, non seulement par la fiche, mais par un amour de la plus pure espèce, exempt de ces éjaculations précoces qui dans le grand monde passaient pour actes, pour pensées et pour paroles. Ils restaient l'un pour l'autre, même aux moments de la plus grande fusion spirituelle, Monsieur Murphy et Monsieur Endon.




On appelait « fiche » un malade « sur parchemin ». On mettait « sur parchemin » tout malade dont on avait occasion de craindre un faible pour le suicide. L'occasion pouvait être fournie par des menaces proférées par le malade ou simplement par sa façon générale de se comporter. Alors l'infirmier-chef faisait une fiche à son nom, où était spécifiée, dans tous les cas où une préférence avait été exprimée, la forme de suicide contemplée. Ainsi : « Monsieur Higgins. Ouverture de ventre. Ou tout autre moyen approprié ». « Monsieur O'Connor. Venin. Ou tout autre moyen approprié ». « Tout autre moyen approprié » couvrait tous les risques. Puis l'infirmier-chef endossait la fiche et la confiait à l'infirmier sous-chef, qui l'endossait et la confiait à un infirmier, qui l'endossait et était responsable, à partir de ce moment-là, de la mort naturelle du malade en question.
Cette responsabilité comportait des devoirs spéciaux, dont sans doute le principal était le contrôle du suspect à des intervalles réguliers de vingt minutes au plus. Car selon l'expérience de la M.M.M.M., il fallait être d'une adresse, d'une résolution et d'une force inouïes pour faire le coup en moins de temps.
Monsieur Endon était sur parchemin et Murphy avait sa fiche : « Monsieur Endon. Apnée. Ou tout autre moyen approprié ».
Le suicide par apnée a souvent été tenté, notamment par les condamnés à mort. En vain. C'est une impossibilité physiologique. On s'évanouit, puis on se remet à respirer malgré soi. Mais la Maison de Miséricorde n'était pas disposée à courir des risques inutiles. Monsieur Endon avait bien affirmé que pour lui ce serait l'apnée ou rien. Sa voix intérieure s'opposait à toute autre méthode."...

Achevé d'imprimer le 22 juin 1965 sur les presses de Joseph Floch à Mayenne

jeudi 1 septembre 2011

Revue de presse


J'ouvre le journal : "Cela fait plus de vingt ans que la situation des éleveurs et des producteurs se dégrade..."

Tu écoutes la radio : "En vingt-cinq ans, l'économie s'est financiarisée au point de se substituer à l'économie réelle..."

Nous regardons la télé : "Depuis plus de trente ans, dans nos villes et nos campagnes, la violence et l'incivilité ont pris le pouvoir..."

Elles squattent internet : "En quarante ans, la condition des femmes n'a fait que louvoyer entre pis-aller et grands principes..."

Etc, etc, etc...


 STOP !! 

Dans un souci de santé publique, le Fermoir vous transporte - au diable l'avarice - 45 ans en arrière, dans un monde où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté...

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