dimanche 31 mai 2020

LE
NOM
XXX  BRE  XXX

DE
DC

A
BC

vendredi 29 mai 2020

LA VIE CONJUGUE MAL  (14)

Tout est superflu, le vide aurait suffi.
L'Emil a tapé dans le mille. Comment peut-on dire la condition humaine en peu de mots mieux qu'avec ces sept-là, cette virgule et ce point final. Pas sûr d'ailleurs que la virgule soit de Cioran, c'était plutôt un point. Mais elle est venue toute seule, alors je l'ai laissée. À présent, plus j'y pense, et c'est de plus en plus fréquent, et plus j'ai envie de remplacer le mot "vide" par le mot "néant".
Le vide me laisse insatisfait. Malgré les apparences, c'est un aspect du réel, caractérisé par l'absence de tout objet, de tout sujet, matière, etc. mais il suppose (impose) un état. Seulement ça, il est vrai, mais tout de même, ce n'est pas rien. Tandis que le néant... le nommer n'a pas de sens, lui adjoindre une représentation n'a pas lieu d'être. Dire le néant est l'abolir, lui manquer de respect. Il faut se contenter d'y penser, d'en amorcer le concept timidement, sans affect, et surtout veiller à ce que ce petit champ électrique ne quitte pas le cortex, qu'il ne se manifeste d'aucune manière, ni par la parole, ni par l'écriture ou toute autre forme d'expression connue à ce jour. C'est dire combien je contreviens aux principes que je viens d'énoncer, à quel point je transgresse les règles que j'ai pris soin d'établir. Voilà, j'en ai fini. Revenons à Cioran.
Tout est superflu. Le       aurait suffi.

mercredi 27 mai 2020

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mardi 26 mai 2020

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lundi 25 mai 2020

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samedi 23 mai 2020

© Claude Gassian

vendredi 22 mai 2020


MICKIE MOUTH


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MICKEY MOUSE

jeudi 21 mai 2020

mardi 19 mai 2020

Vu l'autre soir sur une chaine info Jean-Luc Mélenchon tel qu'en lui-même, soliloquant en déversant son fiel, son venin, assénant des réponses à son propre questionnement sans se préoccuper du propos de son interlocutrice. J'en suis resté baba, car à ce stade de la mauvaise foi, l'exercice touche au génie, celui de la comédie, ou du tragique c'est selon. À la réflexion, j'opte pour la deuxième hypothèse car sa vitupération, son visage déformé par la haine m'a rappelé celui de Bruno Ganz incarnant Hitler dans Der Untergang (La Chute), le film d'Oliver Hirschbiegel en 2004. Même rictus de la commissure des lèvres, même déformation du bas du visage, avec ce lance-flammes dans le regard et cette violence du verbe, ce ton incendiaire. Il se projette Saint-Just ou Camille Desmoulins mais se révèle théoricien du 4ème Reich. C'est grave docteur ? Hélas oui, et surtout c'est triste.

dimanche 17 mai 2020

MNÉMOTECHNIQUE POUR TOUS  (48)

Sterling Morrison  :  grand échalas, grand guitariste

Jim Morrison        :  poète de naissance, parisien d'adoption

Van Morrison        :  Irish singer, his name was I-V-A-N... Ivan...

Moe Tucker          :  c'était la petite souris du grand méchant Lou

Cold Turkey          :  l'un des témoins de mariage de John & Yoko

Richard Starkey    :  fêtera ses 80 ans le 7 juillet, plus jeune que jamais

vendredi 15 mai 2020

LA VIE CONJUGUE MAL  (13)

Les animaux sensibles, dont l'homme est la forme la plus complexe, excrètent le virus de la peur, c'est un mécanisme inné et naturel, indispensable à la survie de l'espèce. Ainsi résonnaient les sirènes de la communauté scientifique, jusqu'à ce qu'en 1979, un jeune casque bleu de la FINUL observe un gypaète d'une espèce endémique d’Éthiopie. Cet autodidacte féru de sciences et de natures mortes note que le bel oiseau sécrète une substance gélatineuse qui se solidifie en une excroissance au niveau des cervicales, une deuxième tête rudimentaire et orientée dans l'autre sens. Cette effigie de pâle occurrence, cette vigie qui regarde derrière, fait office de radar quand le gypaète se repose. Elle n'est opérationnelle que pendant la nuit et ne réagit qu'à l'émission de lumière ou de chaleur. Le moindre lux la fait tressaillir, un signal égaré du règne animal la tétanise. Elle exècre la différenciation entre les atomes du vivant et le halo des morts, elle jouit des ténèbres infinies. L'effet induit du rôle de gardien de nuit de cette tête de mort est que le gypaète glabre ne connait pas la peur. Il est le seul animal sensible connu à ce jour à être doté de ce pouvoir. Ce que je révèle ici n'est pas un secret absolu puisqu'il est partagé par trois personnes : S.Hexters, l'homme qui l'a découvert, E.Bellotto, le secrétaire qui a traduit son manuscrit de l'espéranto et votre serviteur, qui par excès de sympathie pour les secrétaires italiens, a recueilli ses confidences que personne n'a jamais pensé à susciter. Vous êtes le(s) quatrième(s)...

mercredi 13 mai 2020


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mardi 12 mai 2020

Interview de Serge Cazzani en 2011 (1)


Le Nouvel Observateur - Pourquoi parlez-vous si peu, pour ainsi dire jamais?
Serge Cazzani. - Je pense que ce que j'ai à dire n'est pas intéressant, je ne suis jamais que le fils de sa sœur.

N. O. - Mais vous avez bien connu Georges Brassens...
S. Cazzani. - Pas avant 1953. Il n'avait même pas assez d'argent pour descendre à Sète voir sa famille. Quand le succès est arrivé et qu'il a commencé à être plus à l'aise, il venait souvent. Pour moi, Georges était une sorte d'oncle d'Amérique. J'avais une mère autoritaire et possessive, si bien que quand mon oncle venait, il me sortait de ma «prison». Lui aussi considérait que ma mère était trop possessive. En même temps, il avait une reconnaissance infinie pour elle car, durant l'enfance, elle l'a protégé comme une seconde mère, cachant par exemple ses bulletins scolaires déplorables pour qu'il ne se fasse pas disputer par ses parents. Aussi, surtout, sur son gramophone elle lui a fait découvrir Mireille, Tino Rossi, Pills et Tabet, Jean Tranchant mais aussi les opérettes, dont elle raffolait.

N. O. - A la mort de Georges Brassens, vous avez été convoqués, votre mère et vous, pour ouvrir le testament. Et là, surprise...
S. Cazzani. - J'étais en effet très étonné que nous soyons ses héritiers. Il avait bien sûr laissé une rente à sa compagne, Püppchen, ainsi que l'usufruit de tous les appartements qu'il prêtait à ses amis, dont la maison de l'impasse Florimont à son secrétaire particulier, Pierre Onténiente. Ma mère et moi avons donc été surpris qu'il lègue tout à sa famille. Georges était à moitié italien par sa mère, il a donc été élevé avec l'idée que la famille est une valeur primordiale.

N. O. - Votre mère, Simone, qui était donc la demi-sœur de Georges Brassens, s'est retrouvée en 1981 à la tête d'une œuvre à gérer. Elle était néophyte. Comment s'en est-elle sortie?
S. Cazzani. - A chaque fois qu'une proposition lui arrivait, elle se tournait vers Pierre Onténiente ou Jacques Caillard, du label Phonogram, la maison de disques de Georges. Depuis la mort de ma mère en 1994, cette lourde tâche me revient. En ce qui me concerne, je demande systématiquement son avis à Gérard Davoust, président des Éditions Raoul-Breton, qui a connu Georges dès ses débuts. C'est un homme honnête, droit et compétent. Il arrive qu'il m'engueule si je prends une décision trop hâtive. Mais d'une manière générale, nous gardons en mémoire les principes de Georges et tentons de les appliquer.

lundi 11 mai 2020

Interview de Serge Cazzani en 2011 (2)


N. O. - En 1981, vous aviez 46 ans, vous avez largement eu le temps de connaître votre oncle. Quels souvenirs gardez-vous de lui?
S. Cazzani - Je l'ai connu pendant une quarantaine d'années. Chaque été, quand il venait à Sète, il passait un à deux mois chez nous. C'était la fête. Il avait une carabine 22 long rifle et, quand j'avais 12 ou 13 ans, il m'emmenait tirer avec contre un mur. Il n'était pas rare qu'on se prenne par ricochet un peu de plomb sur les cuisses. Il m'avait aussi appris à gonfler des ballons de baudruche qu'on jetait sur les passants...

N. O. - Vous le décrivez comme très joueur, pourtant lui-même n'a jamais eu d'enfant. Comment l'expliquez-vous?
S. Cazzani - Il y a au moins deux raisons à cela. La première est qu'il était d'un naturel lucide voire pessimiste; il ne voulait pas mettre sur cette terre un être destiné à souffrir. La seconde est qu'il était épris de liberté et qu'un enfant aurait rendu sa vie compliquée. Mais pour revenir à la première raison, je pense que c'est plus complexe que ce que je viens d'expliquer, dans la mesure où je suis moi-même assez pessimiste. Quelques mois avant sa mort, je lui faisais part de mes inquiétudes quant à l'avenir de notre monde et il avait tenté de me rassurer, de me convaincre que j'avais tort.

N. O. - Le 30e anniversaire de sa mort est l'occasion d'une exposition majeure à la Cité de la Musique, de la publication d'une bonne dizaine d'ouvrages, tandis que des films et documentaires sont en préparation et que la réédition d'une intégrale est prévue à la rentrée. Comment expliquez-vous que, de décennie en décennie, son oeuvre ne cesse de grandir?
S. Cazzani - Cela prend en effet des proportions inouïes. En plus de l'exposition qui va durer six mois, il y a effectivement trois ou quatre films en préparation. L'intégrale dont vous parlez sera agrémentée de nombreux inédits retrouvés à l'INA et dans les archives d'Universal. Je regrette simplement qu'il faille attendre un anniversaire pour que tout se bouscule. Enfin, je dis cela parce que j'ai mauvais caractère... Il faut savoir qu'il n'y a pas que la France qui lui rend hommage, je reçois des demandes d'Amérique du Sud, du Japon, d'Israël ou de la Libye. Je suis ravi que dans ces régions du monde on soit sensible à la philosophie de Brassens.

N. O. - Brassens fait quasiment l'unanimité. Vous arrive-t-il cependant d'être blessé quand on l'attaque?
S. Cazzani - On salue toujours sa prosodie, l'emploi qu'il fait de la langue et sa versification, mais la musique passe trop souvent au second plan. Je le regrette, et Georges le déplorait lui-même. Mais pour répondre à votre question, quand j'entends des critiques sur mon oncle, j'éprouve plus de mépris que de haine.

samedi 9 mai 2020

Le Nouveau Palais Bourbon à Saint-Antonin-Noble-Val  (82 140)

jeudi 7 mai 2020

HaSoFiN  n° 551 / 560

C'est la promenade autorisée, 1 heure maximum, à 1 km du domicile. Temps couvert, vent froid. 4°C en milieu d'après-midi. La petite rue qui court à flanc de coteau est déserte. Je marche seul, je marche vite pour me réchauffer. Dans le haut de talus à droite, j'entends les buissons qui frissonnent. Quelques secondes plus tard, un petit chevreuil saute sur le bitume, dans un cliquetis de sabots. Il est là, immobile, 10 mètres devant moi. Il tourne la tête et vient à ma rencontre. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as fait une fugue ? Il tend sa tête pour une caresse. Je lui gratte le cou en remontant sous la mâchoire. Ses oreilles frétillent. Toi t'es pas sauvage, soliloqué-je, surpris par ce comportement très social. Tu finis le tour avec moi ? Il a l'air partant. Je reprends ma route, doucement, puis je presse le pas pour voir, m'attendant à le voir détaler à tout moment. Non, il me suit docile, au pas cadencé, son museau vient taquiner mon aisselle. Nous attaquons la partie du chemin qui descend. Si ça n'avance pas assez vite, ne m'attends pas, lui dis-je pour le mettre à l'aise. « J'ai tout mon temps » me répond une petite voix chevrotante, artificielle. STOP !!!..

Je m'arrête net. Quoi ? Qui parle ? Un rapide coup d’œil alentour, personne à l'horizon, personne à proximité. La truffe du petit cervidé brille. Il regarde droit devant, mais je vois qu'il capte parfaitement mon air ébahi. Je pose une main sur sa tête. C'est doux, c'est chaud. C'est toi ? Il sourit de tous ses traits, comme un enfant en fête. Dis-moi que je rêve... tu n'es pas un chevreuil parlant ? « Un daguet parlant » Ah bon... et tu me dis ça comme ça ? Mon état de sidération l'amuse beaucoup, je vois la malice dans son regard qui fuit le mien et plonge vers la rivière, loin là-bas dans la clarté du soleil froid. Nous reprenons notre marche vers le carrefour des Garets tout proche. Tu sais, lui dis-je sans le regarder, car j'ai vu sa façon de communiquer, personne ne va me croire. « Problème d'humain » rétorque-t-il. Et toi, tu as quoi comme problème de chevreuil ? « De daguet. »

Ah oui, de daguet, excuse-moi j'avais oublié... mais les états d'âme doivent être du même ordre, non ? « Tu crois ça ? Imagine-toi avec des questionnements de chimpanzé » Je m'arrête et je le fixe droit dans les yeux. Pour la première fois, il me regarde en face, calme et attentif. Toute malice a disparu. Une distance, une forme de froideur, c'est tout ce que je vois, tout ce qui reste. Soudain il relève la mâchoire, son poitrail frémit. En une fraction de seconde, le voilà qui s'élance dans le pré voisin. Hé, ho... où tu es parti ??... Trop tard, il est déjà loin. Je baisse le front, piteux. J'ai même pas pensé à faire un selfie.

mardi 5 mai 2020

Le sphinx. C'est comme ça qu'on l'appelait à Saint-Étienne. Cette belle chevelure rousse, crépue, dénotait complètement dans les années 60, peuplées de sportifs aux cheveux courts, bien dégagé derrière les oreilles. Par la suite, son volume capillaire a prospéré, jusqu'à tendre vers la coupe afro de Billy Preston, le bon génie des Beatles en fin de parcours, fidèle serviteur des Rolling Stones au sommet de leur gloire, mort à 60 ans. Aujourd'hui c'est Robert Herbin, un grand artiste du foot hexagonal. Il a contribué à jeter les ponts entre l'ère Kopa-Fontaine1958 et Platini-Zidane. Nous, baby boomers joueurs de foot du jeudi après-midi, ne l'oublierons pas.

dimanche 3 mai 2020

vendredi 1 mai 2020

HaSoFiN  n° 538

Nous sommes à pied d’œuvre, au bord du chemin. C'est Natch qui a eu l'idée hier soir pendant le repas. Et si on allait au Mont Lachat ? Vu mon air mi-flic, mi zinzin, il précise les choses : « On essaye. Si on va pas au bout, c'est pas grave » Oui, comme ça, ça va. Alors on est prêts, lacets lacés, sac sur le dos. Grand beau ciel de traîne sans la mariée, y a plus qu'à mettre un pied devant l'autre. Je jette un regard vers le sommet, une barre rocheuse en mâchoire de cheval, bien exposée, on ne voit qu'elle. Natch perçoit une appréhension qui ne dit pas son non « C'est un peu raide sur la fin mais c'est bien balisé, tu verras, y a pas de lézard » Dommage, j'aime bien les petits iguanes ! De toutes façons, on a toujours notre petite veilleuse, clos-je. Il sourit « Quelqu'un va nous accompagner ? » Bien sûr que non, je parlais de la veilleuse ombilicale. Il reste coi. Quoi ? Ne me dis pas que tu as oublié le pouvoir protecteur de la petite flamme, lui dis-je en soulevant mon t-shirt et en dévoilant mon nombril. Son visage se fige « Si tu es fatigué, on ira un autre jour » me dit-il avec un petit rictus d'incrédulité, d'inquiétude. À sa mine contrariée, je vois qu'il ne comprend rien à ce que je lui dis. C'est toi qui n'as pas l'air en forme, on va rentrer. Hé Lachat, nous voilà pas ! C'est fou comme la confiance a vite fait de changer de camp.