dimanche 30 septembre 2012


Réveil


Bel objet
Qui donne
L’heure exacte
Deux fois par jour
Pour peu qu’il soit arrêté

samedi 29 septembre 2012


Le Nom du Père


Dans quelque temps peut-être
je pourrai te dire si l’écriture
automatique a prospéré
en marge du Verbe-Alizé
pour l’instant je n’ai trouvé que le nom
du mal qui m’a heurté un matin
masqué à l’heure du laitier
c’est celui de mon père
mais avec un J, avec un C, avec un B

Dans l’intervalle séparant la vision de la peur
juste avant le hoquet qui indique
que le corps de l’oiseau glisse au vent
sans queue ni tête pour gouverner
ses ailes creuses vers la vallée
je me rapproche en silence du rocher
luisant de l’humeur vitrée
d’un des mille yeux de la nuit, crevé
en passant le chas de l’aiguille blanche

vendredi 28 septembre 2012


  le fantôme de l'Opéra

jeudi 27 septembre 2012

VIVEMENT                                                                       CE SOIR




><




QU'ON SE                                                                       COUCHE

mercredi 26 septembre 2012

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (2)

Je n'étais pas triste à l'origine, je le suis devenu, par inadvertance, par contagion. Par vocation peut-être. Un jour, le sourire, ce marqueur élémentaire de la légèreté, m'a déserté sans que j'en aie ni la conscience ni la perception. Quand était-ce ? Je ne saurais le dire avec exactitude, ni même approximativement. À vrai dire, ce sont les autres qui ont le pouvoir de vous révéler ce genre de phénomène. Votre voisin, votre cousin, votre facteur. Votre patron, votre médecin, votre coiffeur. Chien Non Souriant. No Smiling Dog. C'est mon signe particulier, celui qui est inscrit sur mon TRACK, Test Rorschach d’Appar- tenance Canine K. La tristesse est mon empreinte cérébrale. Elle me définit aussi sûrement que le kaléidoscope de mon iris ou le colimaçon de mon ADN. Je suis triste comme d'autres sont hyperactifs ou hémophiles. Bien que cela ressemble à un combat sans enjeu, je lutte pour le rester, pour que la tristesse l'emporte toujours sur l'acrimonie. S'il vous plaît, ne souriez pas, c'est un scrupule moins anodin qu'il n'y paraît.

mardi 25 septembre 2012

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (1)

Loin en arrière, j'étais un chien timide. Puis, au fur et à mesure que j'ai découvert la brutalité du monde, j'ai viré chien battu. D'où cette tête inénarrable qui est devenue la mienne et que je ne souhaite à personne, pas même aux chiens qui desservent notre cause par leur comportement irresponsable. Mon père et ma mère étaient racés, mais sans pedigree. Quant à ma crainte des humains, elle vient sans doute d'un guide allemand chez qui mes parents avaient élu domicile dans les années 1946 à 1949. Il s'appelait Bodo. Un bel éphèbe, idéalement proportionné et maitrisant parfaitement ce langage articulé que certains d'entre nous se sont appropriés depuis, mais totalement atypique. Avant cet épisode, il vivait seul, alors que le grégarisme était la règle parmi ses congénères. En butte à la morale de son temps, il avait ensuite choisi de partager son quotidien avec une famille canine. Jamais il ne se piquait de montrer de quoi il était capable et son humilité n'avait d'égale que sa bienveillance. Mais ce comportement m'inquiétait, ne cachait-il pas un rêve de domination ? Cet œil brillant, ce sourcil mobile, ces muscles tendus même au repos, assujettis à toute éventualité, ce potentiel intel- lectuel très supérieur au nôtre, me faisaient craindre pour mon statut de chien du monde. Et surtout, les personnes de son entourage ne partageaient pas cette empathie à notre égard. Un jour les hommes ne voudraient-ils pas exercer un monopole absolu sur la vie en société. N'allaient-ils pas tôt ou tard déclarer les chiens indésirables, illégaux, nuisibles ?




































  she kept her eyes wide shut

lundi 24 septembre 2012

ÉMOI EN CÔTE D'OR

La brigade des stupéfiants de la Direction Régionale de Bourgogne a réalisé une grosse prise ce week-end. Samedi matin, agissant sur dénonciation, deux brigadiers faisaient irruption chez M.Chientriste, au lieu dit "La Jument de Courtivron", dans une ferme en bordure de la RD 996 entre Vernot et Moloy, et interpellaient le susnommé en flagrant délit. Il s'agit d'un marginal proche de l'UDI de Jean-Louis Borloo et défavorablement connu de la brigade de gendarmerie d'Is-sur-Tille. Ce dernier a été immédiatement mis hors d'état de nuire. On a trouvé sur lui deux comprimés de Stablon 12,5mg (Tianeptine), plus quatre autres dans sa salle de bains. Le chien Hanibien a conduit les enquêteurs jusqu'à une cache contenant trois boîtes de 30 comprimés, dont une entamée, ainsi que diverses substances prohibées. L'individu a reconnu les faits et a été placé en cellule de dégrisement. Devant l'importance de cette prise, le dossier a été confié au BINHJ de Dijon ( Bureau Investigation Nasty Habits Jeunes )

- de notre envoyé spécial à Is-sur-Tille, Aymeric Toyota
 
le flair du fidèle Hanibien a été fatal à la mallette

dimanche 23 septembre 2012

MY BOURGEOISIE ACHES (3)

L'histoire d'Ernesto Guevara n'est que la mise en pratique de cet idéal. Nommé successivement par Fidel Castro directeur de la Banque Nationale de Cuba, ministre de la réforme agraire et ministre de l'industrie, il a passé plus de temps à balayer les chiottes du pouvoir qu'à mettre à profit son statut de bras droit de Fidel. Après avoir dénoncé publiquement l'inféodation des pays pauvres à la puissance américaine et soviétique, ce qui lui valut sa mise à l'écart par Castro début 65, il a incarné et défendu la cause de la révolution populaire et tiers-mondiste. Si Alain Souchon ne connait pas cet aspect de la vie du Che, il pourra lire "Passages de la guerre révolutionnaire : le Congo" de 1965 ou "Journal de Bolivie" de 1967. Libre à lui de ne voir que le revers de la médaille, de ne retenir que la violence du personnage, son rôle dans l'exécution des opposants lors des purges post-révolutionnaires. Les autres - et ils sont nombreux à travers le monde - se souviendront de la violence tout aussi grande qu'il s'est infligée à lui-même, au point d'abandonner le pouvoir pour se fourvoyer dans des galères inconcevables. Qui peut aujourd'hui imaginer qu'un homme d'état, reconnu comme tel par les politiques et les intellectuels du monde entier, puisse aller s'enferrer volontairement dans des combats empreints de mysticisme, en pleine brousse africaine ou dans la montagne bolivienne ? Aucun autre homme politique contemporain n'a mis ses actes en conformité avec ses idées de façon aussi radicale. Pourquoi Popopo est un honteux ratage ? Parce que ça sonne le creux, ça sent l'artifice. Abd Al Malik lui, a mis dans le mille en une seule phrase dans sa chanson intitulée La gravité : avoir mal à la bourgeoisie, comme Che Guevara... Tout le monde sait que l'homme au béret étoilé était asthmatique au dernier degré, mais ça n'éclaire pas son parcours. Le fait qu'il avait mal à cet endroit-là, si. Et ça, ce n'est pas sur internet que vous le trouverez.

samedi 22 septembre 2012

MY BOURGEOISIE ACHES (2)

Quant à Écoutez d'où ma peine vient, c'est pas difficile, elle vient de la dernière chanson. Les autres sont dans la veine habituelle de la Souche. Rêveurs et Les saisons sont plaisantes. Écoutez... est une pépite. Finesse, musicalité, humilité, elle a tout pour elle. Elle danse rappelle C'est déjà ça, qui était au top. 8 m² est bien faite. La compagnie et Bonjour tristesse ne sont pas dans le chant du présent, un peu hors sujet pourrait-on dire. Mais le sujet on s'en fout, ce qui compte c'est le verbe, celui que conjugue Abd Al Malik. À mon sens, Parachute doré est le meilleur morceau. Le propos est limpide, la cible clairement identifiée et pour le coup, on participerait volontiers à la curée médiatique en collant un bon coup de pied dans le ventre à ces enfoirés de grands patrons, même à terre ! Hélas, pour clore l'opus souchi, il y a Popopo. Autant désigner à la vindicte populaire les gros vers blancs du CAC 40 amusera tout le monde, excepté une poignée d'oligarques, autant passer le Che à la moulinette du presse-icône est une idée qui méritait réflexion. Le résultat est une chanson déplacée. Pis que ça, affligeante, sauf la musique, qui est de Lolo Voulzy. Mais le texte ! Déjà, ça commence mal : allons faire un tour sur internet voir si ce guérillero était vraiment le mec net... le ton n'est pas juste, il y a de l'arbitraire dans l'air. Le pire des partis pris règne en maître sur cet exercice de style, écrit pour épater la galerie. Après, on tombe carrément dans l'imagerie d'Épinal, made in Habana : le pistolet sur la tête du fonctionnaire bête, du paysan analphabète, ce héros romantique aimait le petit déclic et l'efficacité des armes automatiques... réduire Che Guevara à un tortionnaire cynique, laisser entendre qu'il se serait comporté comme un dignitaire nazi pendant l'occupation est mensonger et diffamatoire. Pas besoin d'internet pour être convaincu du contraire. Que la terreur et l'épuration aient entaché la révolution française et l'avènement des bolcheviks en Russie n'est pas douteux, mais cela n'autorise pas le parallèle avec la révolution cubaine qui fut artisanale, faite avec des bouts de ficelle. Une aventure menée à bien par des théoriciens de l'action politique, des amateurs avec idéal. Ou alors ce n'était qu'un rêve.

vendredi 21 septembre 2012

MY BOURGEOISIE ACHES (1)

Nowadays, the young man... he got... NOTHING !! Pourquoi l'intro de Young man blues, déclamée par Roger Daltrey un peu comme celle de The soft parade par Jim Morrison, me traverse-t-elle soudain l'esprit ? Impossible à dire. Un bruit, une odeur, une résurgence limbique, une image subliminale. Ou alors une apostrophe, une prière, une imprécation, me catapultant au milieu du refrain de Shakin' all over, en plein Live at Leeds. Fantastique interprétation des chansons de Mose Allison et de Johnny Kid, qui relègue au troisième plan - voire au quatrième - le fait de savoir si ce disque fut oui ou non enregistré en public. Peu importe le salon, pourvu qu'on ait la fresque. Sur ce point, aucun doute, Live at Leeds est le Lascaux du R&R, la grotte Cosquer de la fière Albion ! Mais au lieu d'enfoncer les grottes ouvertes, parlons du présent. Qu'est-ce que le présent, sinon le futur d'hier. Effet collatéral de la crise de 2008 ou ascétisme librement consenti, toujours est-il que j'écoute un peu moins de disques - en quantité - mais plus assidûment. Pour un voyage de 500 kilomètres, deux ou trois CD me suffisent. L'autre jour par exemple, Gibraltar d'Abd Al Malik, les Rita Mitsouko Variety et Écoutez d'où ma peine vient d'Alain Souchon. Que du français pour une fois. Gibraltar est un bon disque. Quinze titres homogènes, avec des hauts et des - faux - plats, mais pas de bas. Soldat de plomb est un haut : tout maigre dans ma grosse veste qui me servait d'armure... j'avais du shit dans mes chaussettes et je faisais dans mon... pan-ta-lon. Un autre haut est Mourir à 30 ans ou M'effacer. Il y a aussi Je regarderai pour toi les étoiles et son petit Mohamed qui est le pendant de la "p'tite beauté" de Jacques Higelin (24.9.90) et Gibraltar avec ses poussées de fièvre et son rythme implacable. La musique est là, et pas qu'un peu, pas en vedette américaine. Le jazz des virées et la java des cités. Claude Nougaro aurait goûté, mais c'est trop tard, il sirote son pastis par les orbites.

jeudi 20 septembre 2012

BEN                                                                              ZO                                                                              DIA



                                                                                                                             


PINE 


                                      QUAND 



TU                                                                             NOUS                                                                       TIENS

mercredi 19 septembre 2012

22256, 22257, 22258, 22259, 22260, l'un dit, marre dis, l'autre dit, raoul eddy, et vlan c'est dit, dopamine, sérotonine, mélatonine, ocytocine, aussitôt spleen, n'ai-je donc vécu que pour cette litanine ?

mardi 18 septembre 2012

  T'are ta gueule...
  à la récré !

lundi 17 septembre 2012

YOU         SAID        YOU'D         NEVER        COMPROMISE        WITH        THE        MYSTERY         TRAMP
                                                                                          
                                                                                                                 BUT NOW


                                                                                                  YOU


                                                                      REALIZE


                                               HE'S NOT


                          SELLING


ANY ALIBIS


AS    YOU   STARE    INTO   THE   VACUUM    OF   HIS   EYES

Like+A+Rolling+Stone/4moeNu?src=5

dimanche 16 septembre 2012


  hémiplégie

samedi 15 septembre 2012

  you know Watt ?... call me Knott !

vendredi 14 septembre 2012

LA CASSEROLE ROUGE (8)

C'était l'été. Les travaux au château de Méry avançaient à un rythme soutenu. Francis recevait régulièrement des nouvelles de sa famille et en donnait en retour, s'attachant à ne pas faire transparaître son attachement grandissant pour son nouveau travail. Il n'avait pas le mal du pays et n'en était ni surpris, ni content car cet exil provisoire n'était, quand il survint, ni à craindre, ni à espérer. Pour lui, cela s'apparentait à une expérience imprévue, de celles qu'on fait à trente ans ou qu'on ne fait jamais. Le point sensible restait la séparation d'avec son premier enfant, né trois mois avant son départ pour l'usine à bois de Montagny Prouvaire. Sa femme Esther lui donnait de bonnes nouvelles du petit. Depuis le mois d'avril, l'emploi du temps de Francis avait progressivement glissé d'une semaine sur deux à Méry à deux semaines sur trois, voire trois sur quatre. À l'usine, la demande était moindre et quelques hommes arrivés en octobre étaient repartis à Levier, soulagés de retrouver leur famille, même si l'année 1890 s'annonçait incertaine. Le jour du 14 juillet, Francis déjeunait sur l'herbe à Chaponval avec son collègue Jacques. Il était un peu triste de ne pas être chez lui pour le premier anniversaire de son fils. Alors que les deux amis fumaient leur pipe à l'ombre d'un cerisier, ils virent passer un homme au visage pâle et émacié, vêtu d'une chemise écrue pleine de taches, rentrée dans un pantalon sans forme, lui-même serré à la ceinture avec une cordelette brune. En bandoulière, il portait un grand sac de jute duquel dépassaient un chevalet et une toile sur cadre. Il marchait vite, sans détourner le regard. Ils le virent disparaître derrière une élévation du chemin, avant de renaître au loin, minuscule rongeur grattant l'échine du bois. « C'est le peintre solitaire » dit Jacques. « On n'est jamais seul dans les champs et dans les bois », répondit Francis.

jeudi 13 septembre 2012

LA FIN (fin)

"J'étais bien dans le canot, je dois le dire. Mon couvercle s'ajustait si bien que je dus y percer un trou. Il ne faut pas fermer les yeux, il faut les laisser ouverts dans le noir, telle est mon opinion. Je ne parle pas du sommeil, je parle de ce qu'on appelle je crois l'état de veille. D'ailleurs je dormais très peu à cette époque, je n'avais pas envie, ou j'avais trop envie, je ne sais pas, ou j'avais peur, je ne sais pas. Allongé sur le dos je ne voyais rien, sinon vaguement, juste au-dessus de ma tête, à travers des fentes minuscules, le jour gris de la remise. Ne rien voir du tout, non, c'est trop. J'entendais sourdement les cris des mouettes qui s'affairaient tout près, autour de la bouche  des égouts. Dans un bouillon- nement jaunâtre, si j'avais bonne mémoire, les immondices s'unissaient au fleuve, les oiseaux tourbillonnaient au-dessus, en braillant de faim et de colère. J'entendais le clapotement de l'eau contre l'embarcadère, contre la rive, et l'autre bruit, si différent, de l'ondulation libre, je l'entendais aussi. Moi-même, quand je me déplaçais, j'étais moins bateau qu'onde, à ce qu'il me semblait, et mes stases étaient celles des remous. Cela peut sembler impossible. La pluie aussi, je l'entendais souvent, il pleuvait souvent. Parfois une goutte, traversant le toit de la remise, venait exploser sur moi. Tout cela faisait plutôt liquide. Le vent y joignait sa voix, c'est entendu, ou plutôt celles si variées de ses jouets. Mais qu'est-ce que c'est ? Bruissements, hurlements, gémissements et soupirs. Ce que j'aurais voulu, c'étaient des coups de marteau, pan, pan, pan, frappés dans le désert. Je pétais, c'est une affaire entendue, mais difficilement sec, cela sortait avec un bruit de pompe, se fondait dans le grand jamais. Je ne sais combien de temps je restai là. J'étais bien dans ma boîte, je dois le dire. Il me semblait que j'avais acquis de l'indépendance dans les dernières années. Qu'on ne vînt plus, qu'on ne pût plus venir, me demander si j'allais bien et n'avais besoin de rien, cela ne me faisait plus guère de peine. J'allais bien, mais oui, parfaitement, et la peur d'aller plus mal ne se faisait guère sentir. Quant à mes besoins, ils s'étaient en quelque sorte réduits à mes dimensions et, sous l'angle de la qualité, tellement raffinés que tout secours était exclu, à ce point de vue-là. Me savoir être, quelque faiblement et faussement que ce fut, en dehors de moi, cela avait eu autrefois le don de me toucher. On devient sauvage, c'est forcé. C'est à se demander parfois si on est sur la bonne planète. Même les mots vous lâchent, c'est tout dire"...

Achevé d'imprimer le 20 janvier 1974 sur les presses de l'imprimerie Floch à Mayenne

mercredi 12 septembre 2012

C'EST VRAI                                                             QU'ILS SONT




PLAISANTS




TOUS CES PETITS                                                     VILLAGES

Des+Gens+Qui+Sont+N/396AwW?src=5

mardi 11 septembre 2012




































 
  This is the place rats come to die...




































                                                                             this is the crossroads for you and I

lundi 10 septembre 2012

C'était avant que les choses ne changent. C'était avant que certaines choses ne changent. C'était avant que quelque chose ne change. C'était avant qu'un certain détail ne change. C'était avant que j'oublie que quelque chose de l'ordre du détail avait changé. C'était avant que j'oublie ce que ce changement avait changé.

dimanche 9 septembre 2012

L'ACTION                                                                N'EST PAS                                                                 LA VIE





                                                                                                         TOUT JUSTE





                                                     UN MOYEN





DE GÂCHER                                                            QUELQUE                                                                 FORCE

samedi 8 septembre 2012

LA FIN (...)

"Je ne travaillais pas tous les jours. Je n'avais presque pas de frais. J'arrivais même à mettre un peu de coté, pour les tout derniers jours. Les jours où je ne travaillais pas, je restais couché dans la remise. Elle se trouvait au bord du fleuve, dans une propriété privée, ou qui l'avait été. Le jour où j'adoptai cette remise, j'y trouvai un canot, la quille en l'air. Je le retournai, le calai avec des pierres et des morceaux de bois, enlevai les bancs et en fis mon lit. Les rats avaient du mal à arriver jusqu'à moi, à cause de l'inclinaison de la coque. Ils en avaient pourtant bien envie. Pensez donc, de la chair vivante, car j'étais quand même encore de la chair vivante. Il y avait trop longtemps que je vivais parmi les rats, dans mes logements de fortune, pour que j'en eusse la phobie du vulgaire. J'avais même une sorte de sympathie pour eux. Ils venaient avec tant de confiance vers moi, on aurait dit sans la moindre répugnance. Ils faisaient leur toilette, avec des gestes de chat. Les crapauds, eux, le soir, immobiles pendant des heures, ils pompent les mouches. Ils se mettent aux endroits où le couvert passe au découvert, ils aiment les seuils. Mais il s'agissait de rats d'eau, d'une maigreur et d'une férocité exceptionnelles. Je construisis donc, avec des planches éparses, un couvercle. C'est formidable ce que j'ai pu trouver comme planches dans ma vie, chaque fois que j'avais besoin d'une planche elle se trouvait là, il n'y avait qu'à se baisser. J'aimais bien bricoler, non, pas tellement, comme ça. Il recouvrait le canot entièrement, je parle maintenant à nouveau du couvercle. Je le poussais un peu vers l'arrière, j'entrais dans le canot par l'avant, je rampais jusqu'à l'arrière, je levais les pieds et je repoussais le couvercle vers l'avant jusqu'à ce qu'il me recouvrit entièrement. La poussée s’exerçait contre une traverse en saillie que j'avais fixée au dos du couvercle à cet effet, j'aimais bien bricoler. Comme prise pour mes mains, je plantai deux grands clous, là où il fallait. Ces petits travaux de menuiserie, si j'ose dire, exécutés avec des instruments et des matériaux de fortune, ne me déplaisaient pas. Je savais que ce serait bientôt fini, alors je jouais la comédie, n'est-ce pas, celle de - comment dire, je ne sais pas"...

vendredi 7 septembre 2012

LES (ANCIENS) BONS PLANS (8)

ou COMMENT SE FAIRE RÉFORMER

L’officier recruteur : Pourquoi voulez-vous faire votre service militaire ?
- le contingentable : Parce que vous allez me donner un fusil
L’officier recruteur : Oui, mais encore ?
- le contingentable : Il y en a un chez moi
L’officier recruteur : Eh bien alors ?
- le contingentable : Personne ne veut que je m'en serve
L’officier recruteur : Réformé, au suivant !

jeudi 6 septembre 2012

AND IT'S A ROM                                                          IT'S A ROM




IT'S




A ROMNEY'S                                                        A-GONNA FALL

mercredi 5 septembre 2012

Nous étions trois bacheliers... enfin deux bacheliers et un non bachelier... enfin un bachelier du premier coup, un bachelier repenti et un non bachelier... enfin, à la fin, tout ça ne change rien, Dieu reconnaîtra les chiens...

mardi 4 septembre 2012

LA CASSEROLE ROUGE (7)

C'étaient des morilles, un champignon inconnu des Picards. À la question « comment ça se cuisine ? » Francis n'avait opposé qu'un prudent « comme tu le sens ! », tant est si bien qu'un soir de fermeture, Armand avait préparé un plat pour quatre. Étaient de la fête, Monsieur Ravoux et sa nièce Juliette, serveuse en poste à l'auberge, Francis et bien sûr le chef Armand en personne. La recette du jour était une variante de la fameuse omelette aux cèpes, à cette différence près que des légumes avaient été ajoutés, pour atténuer le risque gustatif qu'Armand estimait avoir pris. Carottes, oignons et poivrons émincés donnaient à l'ensemble un aspect des plus appétissants. Le tout accompagné d'une verre de chablis, sauf une eau de seltz pour Mademoiselle Juliette. Ce fut une réussite totale. Les trois Picards furent conquis par le parfum envoûtant du champignon sylvestre, et Francis n'était pas peu fier d'avoir été à l'origine de ce mets initiatique. Monsieur Ravoux offrit sa tournée pour finir la soirée. Armand regardait Juliette débarrasser la table d'un œil teinté de spleen, son Costanza posé sur le coin du billard, lorsque qu'on entendit quelqu'un manœuvrer la serrure de la porte extérieure qui donnait accès directement aux chambres par un long couloir. Une silhouette anima le verre cathédrale de la porte de service. « Qui est-ce ? » questionna Francis qui se levait pour rentrer au château, casquette à la main. « Un artiste qui dévisse du sommet, le soleil du midi a dû lui fêler une tuile faîtière » lança l'aubergiste. Il y a longtemps qu'il est là ? - Non, mais sa chambre ressemble déjà au marché aux puces - Comment s'appelle-t-il ? - VincentBonne nuit Monsieur Ravoux, salut Armand, merci pour le repas !

lundi 3 septembre 2012

LA FIN (suite)

"Une fois sur la route je n'avais qu'à suivre la pente. Des charrettes bientôt, mais toutes me refusèrent. Si j'avais eu d'autres vêtements, un autre visage, on m'aurait pris peut-être. J'avais dû changer depuis mon expulsion du sous-sol. Le visage notamment avait dû atteindre sa climatérique. Le sourire humble et naïf ne venait plus, ni l'expression de misère candide, contenant les étoiles et les fuseaux. Je les appelais, mais ils ne venaient plus. Masque de vieux cuir sale et poilu, il ne voulait plus faire s'il vous plaît et merci et pardon. C'était malheureux. Avec quoi allais-je ramper, à l'avenir ? Couché sur le bord de la route, je me mettais à me contorsionner chaque fois que j'entendais venir une charrette. C'était pour qu'on ne s'imaginât pas que je dormais, ou me reposais. J'essayais de gémir, Au secours ! Mais le ton qui sortait était celui de la conversation courante. Je ne pouvais plus gémir. Ce n'était pas encore la fin et je ne pouvais plus gémir. La dernière fois qu'il m'avait fallu gémir je l'avais fait, bien, comme toujours, et cela en l'absence de tout cœur à fendre. Qu'allais-je devenir ? Je me dis, Je rapprendrai. Je me couchai à travers la route, à un endroit où elle était étroite, de sorte que les charrettes ne pouvaient passer sans me passer sur le corps, d'une roue au moins, de deux s'il y en avait quatre. L'urbaniste à la barbe rouge, on lui enleva la vésicule biliaire, une grosse faute, et trois jours après il mourait, dans la force de l'âge. Mais le jour vint où, regardant autour de moi, je me trouvai dans les faubourgs, et de là aux vieilles erres ce n'était pas loin, au-delà du stupide espoir de repos ou de moindre peine. Je me couvris donc le bas du visage d'un chiffon noir et allai demander l'aumône à un coin ensoleillé"...

dimanche 2 septembre 2012

WHAT                                                                               A DRAG



IT IS



GETTING                                                                              OLD

http://grooveshark.com/s/
Mothers+Little+Helper/2YoeMv?src=5

samedi 1 septembre 2012


Michael bist du da ? Da bin ich !
NOUVELLES DU MONDE :

À L'OUEST, ROMNEY A BESOIN DE SA FEMME POUR QUE LES ÉLECTEURS AMÉRICAINS LUI TROUVENT DES QUALITÉS HUMAINES.

À L'EST, AL-ASSAD N'A BESOIN DE PERSONNE POUR ÊTRE CE QU'IL EST, UN HIMMLER DU XXIème SIÈCLE, JUSQU'À LA MOUSTACHE.