samedi 22 septembre 2012

MY BOURGEOISIE ACHES (2)

Quant à Écoutez d'où ma peine vient, c'est pas difficile, elle vient de la dernière chanson. Les autres sont dans la veine habituelle de la Souche. Rêveurs et Les saisons sont plaisantes. Écoutez... est une pépite. Finesse, musicalité, humilité, elle a tout pour elle. Elle danse rappelle C'est déjà ça, qui était au top. 8 m² est bien faite. La compagnie et Bonjour tristesse ne sont pas dans le chant du présent, un peu hors sujet pourrait-on dire. Mais le sujet on s'en fout, ce qui compte c'est le verbe, celui que conjugue Abd Al Malik. À mon sens, Parachute doré est le meilleur morceau. Le propos est limpide, la cible clairement identifiée et pour le coup, on participerait volontiers à la curée médiatique en collant un bon coup de pied dans le ventre à ces enfoirés de grands patrons, même à terre ! Hélas, pour clore l'opus souchi, il y a Popopo. Autant désigner à la vindicte populaire les gros vers blancs du CAC 40 amusera tout le monde, excepté une poignée d'oligarques, autant passer le Che à la moulinette du presse-icône est une idée qui méritait réflexion. Le résultat est une chanson déplacée. Pis que ça, affligeante, sauf la musique, qui est de Lolo Voulzy. Mais le texte ! Déjà, ça commence mal : allons faire un tour sur internet voir si ce guérillero était vraiment le mec net... le ton n'est pas juste, il y a de l'arbitraire dans l'air. Le pire des partis pris règne en maître sur cet exercice de style, écrit pour épater la galerie. Après, on tombe carrément dans l'imagerie d'Épinal, made in Habana : le pistolet sur la tête du fonctionnaire bête, du paysan analphabète, ce héros romantique aimait le petit déclic et l'efficacité des armes automatiques... réduire Che Guevara à un tortionnaire cynique, laisser entendre qu'il se serait comporté comme un dignitaire nazi pendant l'occupation est mensonger et diffamatoire. Pas besoin d'internet pour être convaincu du contraire. Que la terreur et l'épuration aient entaché la révolution française et l'avènement des bolcheviks en Russie n'est pas douteux, mais cela n'autorise pas le parallèle avec la révolution cubaine qui fut artisanale, faite avec des bouts de ficelle. Une aventure menée à bien par des théoriciens de l'action politique, des amateurs avec idéal. Ou alors ce n'était qu'un rêve.

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