vendredi 31 mai 2013


Rien Dire
LES BONS PLANS (12)

Une question se pose régulièrement avec acuité, plus encore en période dite "de crise" : comment faire face à la mauvaise foi ? Certains trouvent vite leur méthode, une beigne, une mandale, une châtaigne, etc. [ voir la chanson de Renaud ]. Mais là, vous risquez aussi d'en prendre plein la gueule. D'un autre coté - on the other hand, comme disent les anglais - si vous êtes adepte de la non-violence, ce n'est pas si simple. Autant lutter contre la mauvaise humeur, la mauvaise haleine, la mauvaise compagnie est accessible à chacun, autant se contenir face à une personne qui désire ardemment l'affrontement demande une stratégie et un entrainement long et difficile. J'ai longtemps cru avoir trouvé la parade dans le silence. Et il est prouvé que le silence, neutre, indolent et inexpressif est une arme redoutable. Inconvénient majeur, cette attitude est très difficile à conserver plus de cinq minutes en présence d'une personne motivée et virulente. Ce choix qui s'apparente à un retrait émotionnel tient rarement plus de deux ou trois minutes et fait alors place à un autre type de silence, le silence ironique. Or rien n'exacerbe plus l'ire du mauvais foissoyeur que l'ironie. La meilleure solution reste la fuite et il faut quitter la place si vous voulez conserver votre intégrité physique. Le pouvoir de l'esprit atteint vite sa limite

jeudi 30 mai 2013


































scooter grigio e due punti neri                     [ grey scooter and two black points ]
En 1968, Joe Cocker reprend With A Little Help From My Friends des Beatles. L'année suivante, il la chante à Woodstock. Toujours en 1968, Jimi Hendrix nous refait le coup avec All Along The Watchtower de Dylan. L'année suivante, comme il ne fait rien comme tout le monde, il arrive en retard sur scène à Woodstock, la dernière nuit (tellement en retard que le jour du lendemain se lève) et ne la joue pas, ni Wild Thing, ni Sergent Pep- per's Lonely Hearts Club Band (reprise), mais the Star Spangled Banner (sans lever le poing ganté de noir), Izabella et un échantillon représentatif de sa production avec son nouveau groupe, a Band of Gypsies. Ça va durer encore longtemps ? Non. En 1970, rien ; il meurt de reflux gastrique. En 1971, rien ; c'est Jim Morrison qui est retrouvé endormi profondément dans sa baignoire, mort d'hydrocution, son cocktail d’amphétamines et de curaçao n'ayant pas supporté le choc thermique. Putain,les seventies commençaient mal, pensez-vous, enfin c'est ce que je crois déceler dans votre silence embarrassé qui me semble assourdissant. Non, jeunes amis qui avez la vie devant vous, mais qui l'aurez sur le coté chaque fois que vous ferez un quart de tour, 1972 est une année magnifique. Roxy Music est en studio et confectionne une bombe artisanale. Bowie aussi. Et puis, il y a ce 45t des Rolling Stones = Tumbling dice / Sweet Black Angel. La pochette est un dessin pour enfants, avec du rose et du rouge, qui annonce un LP nommé ESJCF (Exile in Saint-Jean-Cap-Ferrat). Si vous appelez ça une décennie qui commence mal, il faudra me dire ce qu'est une décennie qui commence bien. Qu'est-ce que je voulais vous dire d'autre ? Rien, pourquoi ?... Ah si ! En 1972, Maxayn Lewis, une chanteuse noire et fière de l'être, se dit qu'elle aussi a le droit de s'approprier les hits des blancs. Elle choisit Gimme Shelter. Son groupe a pour nom le prénom de la belle. Ce ne sont pas des mauvais choix.

mercredi 29 mai 2013


une porte [peut] en cache[r] une autre                                                      [ The Doors ]
Quai Vauban à B. dans une chambre de bonne ; avec Natch, je prépare le tournage d'une scène de « Raide Mouvant » de Samuel Beckett ; il y a un problème de lettre, ou d'esprit ; on a besoin de SB, ou de son biographe ; c'est inquiétant car important ; tension car attention ; SB ne peut pas être joint ; son biographe s'appelle Jean-François ; il n'est pas là non plus mais sa femme est au courant ; la scène est difficile ; c'est la fin d'après-midi, on n'a pas d'acteurs ; la présence de SB ou du biographe est indispensable ; une femme arrive essoufflée, car l'escalier est raide mouvant, aussi ; elle reprend son souffle et râle ; elle n'est pas la femme de Jean-François, juste son attachée de presse ; je l'avertis « c'est lui ou sa femme et rien d'autre » elle gémit « mais vous n'y pensez pas ! » ; stupeur, elle se cure les dents ; le moral est au plus bas, l’obscurité monte d'un cran ; que faire ?..

mardi 28 mai 2013


ragazza italiana in carne                                                            [ italian girl in flesh and
e cane romano in osso                                                                 roman dog in bones ]
Durant l'été 1978, je squattais la maison de mes parents qui étaient partis en vacances. Seul et libre comme l'air, je saisis cette occasion et laissai libre court à mon penchant naturel pour le far pas grand chose, une variante septentrionale du farniente. C'est le moment qu'avait choisi la télévision suisse romande pour rendre hommage à Roland Kirk, mort six mois plus tôt, en diffusant un extrait de son passage à Montreux l'été précédent. Quel choc visuel ! Sur l'écran cathodique imparfait, à l'intérieur du tube devrais-je dire, Rahsaan Roland Kirk suait la musique de tous les pores de sa peau, plus luisant que Jacques Brel à l'Olympia mimant "Ces gens-là", rincé jusqu'à l'os, quatre ou cinq anches à la bouche, un drôle de bonnet sur la tête. Le choc musical, je l'avais eu bien avant. Avec l'album de Mingus OH YEAH dans lequel RK est éblouissant, puis par l'intermédiaire de Ian Anderson et de la fantastique version de Serenade to a cuckcoo sur le premier LP de Jethro Tull. Mais rien à voir avec le fait de le VOIR, en VRAI et en action. Grandiose, inouï.

lundi 27 mai 2013





































il dito del sole                                                                        [ finger of the sun ]
Ton homme politique de référence ?
 > Ernesto Guevara
Non, pas lui
 > Pourquoi ?
Il est hors catégorie, tu me l'as dit et redit
 > À ce point ?
Oh que oui... un autre !
 > Le grand Charles
Oui, mais tu l'as connu
 > Comment ça, je l'ai connu
Je veux dire : tu l'as connu en exercice
 > Et alors, qu'est-ce que ça change ?
Non... dis-moi un politique mort, d'avant ta naissance
 > Un mort dont l'esprit pourrait être une renaissance ?
Exactement
 > Franklin D. Roosevelt
Qu'est-ce qu'il avait de plus que les autres ?
 > Cinq ou six choses
À savoir ?
 > un handicap physique, une vision, l'idée géniale du new deal
Ça fait trois
 > la faculté de savoir parler à son peuple, son action en 1943-44
Et la sixième ?
 > La chance
Quelle chance ?
 > Mourir en avril 45
C'est une chance ?
 > Oui, celle de laisser Hiroshima à Truman

dimanche 26 mai 2013


jeans in marmo e fiori rosa                                            [ marble jeans and pink flowers ]
« Tout au long de ma carrière, je n'ai choisi - à part un concert avec David Bowie ou Elton John - que deux personnes : Paul McCartney et Yoko Ono. OK ? J'ai fait entrer Paul dans le groupe de départ, les Quarrymen, et lui a amené George et George a amené Ringo. J'avais mon mot à dire, mais la première chose que j'ai faite, c'était de faire entrer Paul McCartney dans le groupe. Et la seconde personne qui m'ait intéressé autant en tant qu'artiste avec qui je pourrais travailler, c'était Yoko. Ce n'est pas un mauvais choix » [ .. ]

 extrait d'une interview de John Lennon par Jonathan Cott à New York - 5 décembre 1980 

samedi 25 mai 2013



chien débotté avant la d-pride
Comme chacun, il a les défauts de ses qualités, mais après les vérifications d'usage, il s’avère qu'il est démuni de qualités. Je vous laisse imaginer quel peut être son profil. ~)(~

vendredi 24 mai 2013


mi parli ?                                                                               [ you're talking to me ? ]

jeudi 23 mai 2013

Plusieurs médias annoncent la mort de Georges Moustaki. Mais d'où savent-ils qu'un artiste meurt ? Qui plus est un George(s). Et pourquoi pas Brassens pendant qu'on y est ? Et Perec et Harrison, et Giorgio de Chirico, et puis Hergé aussi peut-être ? Continuez comme ça les gars, et dans quelques années, la liberté de la presse, faudra pas s'étonner si elle sert de lunette dans les chiottes de la démocratie [..]
LES BONS PLANS (11)

Vous êtes jeune, musicien, plein de vie, vous rêvez de faire un groupe, un concert, un disque. Composer, écrire, arranger. Mais votre inspiration est faible, vos tentatives ne sont pas probantes et vous ne savez plus dans quelle direction porter votre effort. Vos musiques sont fades, impersonnelles, interchangeables avec n'importe laquelle de celles qui inondent les ondes. Vos textes sont plus intéressants, mais un texte sans musique n'est pas une chanson. Vous savez qu'une solution existe, vous en avez entendu parler car certains l'ont essayée, parfois avec succès. Il suffit de puiser dans le réservoir existant. De préférence parmi des chansons d'artistes de deuxième catégorie, voire de troisième. Si vous êtes anglais, pompez dans le réservoir US. Si vous êtes américain, dans le vivier british. C'est mieux, ça se verra moins. Quand je dis puiser, il faut préciser "habilement". Si vous piquez une musique qui est passée de mode ou qui est tombée dans l'oubli, il ne faut pas qu'on puisse la reconnaître tout de suite. Seules les premières mesures sont protégées par les droits. Au bout de trente secondes, vous pouvez y aller. C'est ce qu'ont fait les Palma Violets avec leur titre Step up for the cool cats. La source : I'm a believer des Monkees. Bon, je suis d'accord avec vous, y a pas mort d'homme. Mais c'est quand même une façon de faire les poches de Neil Diamond. C'est sûr, les Monkees non plus n'étaient pas des auteurs-compositeurs, juste des interprètes, mais ils avaient la politesse de payer un pro pour le faire.

mercredi 22 mai 2013


Coccinella vicino allo Colosseo                                        [ Beetle near the Colosseum ]

mardi 21 mai 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (25)

Le vingt-cinquième fragment du manifeste canin concernant la d-fraternité n'est pas prêt. Bien qu'à la réflexion, les concepts de d-citoychienneté, de d-précarréité et de d-pride soient relativement bien définis dans ma tête, je n'arrive pas à les coucher sur le papier, et conséquemment à les faire entrer dans la colonne du journal. Devant cette difficulté imprévue, j'ai sollicité un avis du MDC - le Maître Des Chiens - le plus proche de mon domicile, mais certaines de mes récentes prises de position l'ont mal disposé à mon égard. Sans un signe ou une réponse claire de sa part avant le 30 juin, je vous donnerai mon sentiment personnel sur ce qui est loin d'être un point de détail, à savoir la moderni-sation du statut canin au 49ème siècle.
N.B. Je m'aperçois que j'ai oublié de vous signaler que notre calendrier n'est pas basé sur la naissance de Jésus le Palestinien, mais sur celle de Keo Djap, le chien mythique égyptien dont la représentation a été étudiée en 1820 par Champollion lors de ses travaux sur les hiéroglyphes. Ce dernier avait situé l'apparition de KD aux alentours de 3000 avant JP. Cette date a été affinée depuis. En 1980 le SDUC [ Speaking Dogs Universal Council ] l'a fixée arbitrairement au 1er mai de l'an 2840 avant JP. Nous, chiens parlants et non-parlants, athées ou croyants, pratiquants ou non, sommes donc entrés depuis quelques jours dans l'année 4853. Mais il est bien évident que dans un souci d'intégration, nous continuons d'utiliser le calendrier catholique apostolique romain.

lundi 20 mai 2013





































due uomini e mezzo a Roma                                  [ two men and a half in Roma ]
Les politiques français, si durs avec leur population et leurs PME, en sont au stade Bisounours sur l'amitié franco-allemande. Mais l'Allemagne, qui a déjà foutu en l'air deux fois le continent, est l'un des hauts lieux de l’irrationalité humaine. Ses performances économiques "exceptionnelles" sont la preuve de ce qu'elle est toujours exceptionnelle. L'Allemagne, c'est une culture immense, mais terrible parce que déséquilibrée, perdant de vue la complexité de l'existence humaine. Son obstination à imposer l'austérité, qui fait de l'Europe le trou noir de l'économie mondiale, nous impose une question : l'Europe ne serait-elle pas, depuis le début du XXème siècle, ce continent qui se suicide à intervalles réguliers sous direction allemande. Oui, un principe de précaution doit être appliqué à l'Allemagne. Ce n'est pas être un salaud xénophobe de le dire, c'est du simple bon sens historique. D'autant que ce pays est, à l'insu de nos chefs, dans une logique de puissance. Le seul obstacle à une hégémonie durable en Europe, pour l'Allemagne, aujourd'hui comme hier, c'est la France, tant qu'elle ne sera pas définitivement à terre économiquement. Mais je comprends que ce soit difficile pour nous d'admettre l'évidence : nous pensions tellement ne jamais revoir ces rapports de force.

© Emmanuel Todd dans Marianne du 4 mai 2013

dimanche 19 mai 2013



photo de René Daumal
                      prise le 19 mai 1944
                                          deux jours avant sa mort
                                                                 par Luc Dietrich
AND THEN


                           CONTINUE


                                                        BREATHING


                                                                                     NORMALY

samedi 18 mai 2013


































sole italiano in fuga                                                          [ italian sun on the run ]

vendredi 17 mai 2013

Extérieur rue pavée, beau temps, nuages voyageurs ; je repasse sur le tournage après m'être absenté plusieurs jours ; l'atmosphère est détendue et bon enfant ; la symbiose est totale entre les techniciens et les acteurs ; « mais où sont les acteurs ? » Michel ne répond pas, il passe son bras autour de mes épaules et me fait une bise sur l'oreille droite, tout en m'attrapant la gauche ; « hé quoi, fait-il devant mon mouvement de recul, tu ne me fais pas la même chose quand tu viens me voir ? » le plan de travail est respecté ; remarquant mon regard circulaire et interrogateur, Michel prend les devants « ne cherche pas d'hommes ni de femmes, il n'y a que des animaux »... « mais vous n'avez pas trouvé de figurants ? »... « si, quelques-uns, mais c'est toi qui as insisté, tu as dit : l'humain après tout, s'il en reste... c'est pas ce que tu voulais ? » si... « tu n'es jamais là, alors on a fait comme on l'a senti » ; effectivement, le lieu tient plus de la ménagerie que du plateau de tournage ; un poulain trottine librement, le nez au vent ; dans un coin, un âne étrillé de frais brille comme un sou neuf, une poignée de foin doré dépassant de sa bouche ; deux énormes geais se disputent une massue de jongleur ; nous croisons Jeff le régisseur ; il est occupé à projeter en l'air des sachets en plastique remplis de sauce bolognaise qui s'écrasent au sol en dessinant des soleils éclaboussés ; cinq ou six chiens lèchent le pavé en guettant les prochains vols ; la place est rouge de traces qui rayonnent dans toutes les directions ; Michel voit mon air dépité « fais pas cette tête-là, c'est les effets spéciaux ; tu m'as laissé carte blanche, oui ou non ? » oui, bien sûr, blan- che, mais pas orange ; il éclate de rire en même temps qu'un autre gros plein de sauce...

jeudi 16 mai 2013

hey m'sieur, j't'emprunte c't'empreinte queq' temps, j'te griffe une p'tite trace et pis j'te l’efface, mais promis m'sieur, dans queq'temps j'te la rends comme neuve ou presque m'sieur ! [ big up, spécial dédicace à D.J James Harley ]

mercredi 15 mai 2013

Q 7 : Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?

R 7 : Pierre Clémenti dans  I Cannibali  bras levés et pubis offert

mardi 14 mai 2013



Chien révolutionnaire cubain, 1961                      [ Cuban revolutionary dog, 1961 ]

lundi 13 mai 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (24)

Que doit-on penser des chiens dits "méchants" ? C'est une question que de nombreuses personnes me posent, sachant mon degré d'implication dans la défense de la société civile canine en général, et carcérale en particulier. Cela m'a valu dans le passé quelques solides inimitiés, qui pour certaines durent encore. À l'époque de mon canin' out, vers 1997, j'étais moins prudent et je ne mâchais pas mes mots. Fort de cette expérience, j'évite donc aujourd'hui de prendre fait et cause pour les chiens méchants et d'accabler leurs maîtres. Il n'en reste pas moins vrai qu'on ne naît pas méchant mais qu'on le devient. Pour détendre l'atmosphère tout en paraphrasant Dominique de Villepin, chaque chien "non gentil" pourrait rétorquer à son accusateur « je suis méchant par la volonté d'un seul homme, Nikola Serkiki ». Notez que ce pseudonyme un peu ridicule de Serkiki ne l'est pas tant que ça, car le collier qui serre le cou des cerbères de basse-cour ( comment appeler autrement ces pauvres chiens qui ont pour territoire 50 m² de dalle ciment ) est pour beaucoup dans le caractère a-social de ces d-voisins, de ces d-cousins, de ces d-frères. Qu'est-ce au juste qu'un d-frère, qu'un d-citoyen du monde ? Vous le saurez pro- chainement en lisant dans cette colonne la vingt-cinquième livraison du Manifeste Canin.

dimanche 12 mai 2013


match on the carpet                                                                 [ San Francisco  2008 ]

samedi 11 mai 2013

Docteur, j'ai une douleur à l’œil gauche
 - Quel genre de douleur ?
Une douleur aiguë, très ponctuelle
 - Et ça se produit à quelle occasion ?
Le matin et aussi à midi, après le repas
 - À quel moment précisément ?
Quand je bois mon café
 - Quand vous le buvez, ou après l'avoir bu ?
Juste pendant que je le bois
 - Je vois, ce n'est pas grave
Qu'est-ce qu'il faut que je fasse docteur ?
 - Retirez la petite cuillère

vendredi 10 mai 2013

 Le SVPJ [ Syndicat Virtuel Portugais des Journalistes ] s'est senti offensé par l'auto-censure de l'article du 25 avril dernier. Il y voit un artifice pour protéger de façon indue l'image publique de Pablo Picasso ainsi qu'une marque d'irrespect vis à vis de la révolution des œillets. Il menace de saisir le PLPS [ Porte-Voix Lusitanien de la Presse Souterraine]

NDLR = Ne voulant prendre aucun risque, le journal prend acte et ressort ce petit papier =
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Jonathan Richman avait raison, personne n'a jamais traité Pablo Picasso de trou du cul, mais par contre quel macho ! Tout homme qui se sentirait un peu morveux dans sa vie conjugale trouvera réconfort et estime de soi en lisant le récit de son cursus érotique. Huit femmes officielles, 20 maîtresses, des dizaines de femmes de petite et moyenne vertu, quatre enfants légitimes, en plus des non déclarés, des non identifiés, des plans C,D,E... Q,R,S à couper le souffle, un tissu de mensonges plus insaisissable qu'un banc de thons rouges fuyant la zone de pêche, des cohabitations surréalistes, etc. Ça donne le vertige...
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P.S. Pas de quoi fouetter un chat donc, mais ayant séjourné à Lisbonne avec Y'ug dans les années 80, je sais que les portugais sont très chatouilleux sous les côtes espagnoles

jeudi 9 mai 2013

Ne craignez pas d'écrire pour ne rien dire, car en ne disant rien, vous suscitez chez votre lecteur la curiosité d'en savoir plus, que rien

mercredi 8 mai 2013

J'entre dans l'appartement, j'ai la clé. Plutôt que la salle d'attente, je cherche une chambre pour m'allonger. J'ouvre une porte, puis une autre. « Vous cherchez quelque chose ? ». Un homme est derrière moi. C'est le frère de Mr D. Il ne me l'a pas dit, mais je le comprends. Il ressemble à Maurice Pialat. « Le contrat est la thérapie, pas l'hébergement » me dit-il en haussant le ton. Oui, je sais, mais je ne voulais pas déranger, juste me reposer. L'homme me toise, son regard est l'exécuteur d'une autorité qui lui est naturelle, instinctive. Excusez-moi, je vous rends la clé, dis-je en la lui tendant. « Vous expliquerez ça au juge » dit-il en saisissant la clé. Quel juge ?  « Le juge d'application des cures » S'il vous plaît, n'en parlez pas à Mr D., je m'en expliquerai avec lui « Je le remplace pour un temps, il est fatigué » De quoi souffre-t-il ? « Comme vous, des armes. On va s'arrêter là »

mardi 7 mai 2013

lundi 6 mai 2013











                                              Gino

dimanche 5 mai 2013

 NDLR = CECI EST UN VRAI LIVRE - POUR AMATEURS DE ROCK 



Musique pour Escalator, par Philippe Flesch et Droopy Goldman
[ broché 18,5 x 18,5 - 68 pages ]

Prix unique [ monde entier ] = 12 euros [ port compris ]
par correspondance uniquement

Pour la France : paiement par chèque à Claude Parisse
6 rue du Clos de Dursat - 03200 Le Vernet

Pour l'Europe, l'Afrique, l'Amérique, l'Asie et l'Océanie :
paiement par Paypal à l'adresse suivante : crrparisse@gmail.com

 QUATRIÈME DE COUVERTURE : VOIR ÉDITION DU 15 JANVIER 2013 
BODY AND SOUL (4)

The Rolling Stones : Ventilator blues : une chanson placée en plein cœur de la première face du deuxième disque formant Exile on main street, bien calée entre Turd on the run et I just want to see his face. Est-ce dû à cet environnement western-gospelien, toujours est-il que ce morceau innove grave, dans la forme et dans l'esprit. Un blues oui, cela n'est pas douteux, mais pas un blues comme les autres. Rien ici pour se souvenir de la poussière des chemins du Deep South. D'ailleurs, le voudrait-il que ledit ventilateur la disperserait pour faire place nette à un son. Oui, tout simplement un son, perfectible sur bien des points, mais un son nouveau. Nouveau comment, ça m’est difficile de vous l’expliquer. Tout se passe comme si les Rolling Stones avaient découvert quelque chose dans le sous-sol de la villa de Keith Richard à Saint-Jean-Cap-Ferrat et qu’ils l’avaient utilisé à des fins artistiques pour l’enregistrement de ce disque. Le résultat ne peut pas être explicité, mais seulement ressenti. Comme dans la plupart des dix-sept autres titres de l'album, l'auditeur a la sensation que Ventilator blues a tapé dans le mille et rafle la mise par son intuition première. Mais ce n'est qu'une impression, car ce ne sont pas quelques heures ou quelques jours, mais des semaines et des mois qui furent nécessaires pour mettre en boîte ces 3 minutes et 24 secondes de jubilation harmonique. Pour faire le lien avec les disques précédents, on pourrait qualifier cette chanson de Gimme shelter survitaminée. Par rapport à cette dernière, qui ouvrait LET IT BLEED, plusieurs choses sont montées d'un ou plusieurs crans. La prise de son et le mix, qui étaient les points faibles de Gimme shelter, mais aussi les chœurs, la dynamique d'ensemble et la guitare, si vous voyez ce que je veux dire. Deux ans après son arrivée, Mick Taylor est au top, Mick Jagger lui non plus n'ira pas plus haut et Charlie Watts confirme une fois de plus l'adage selon lequel il n'est pas de grand groupe sans un grand batteur. Tout le reste vous est donné de surcroît : la section de cuivres, le vieux Bill à la basse, Keith Richard au tuning, Nicky Hopkins au piano et Jimmy Miller qui pousse les curseurs. Le chant, l'instrumentation et le traitement du son propulsent rapidement la chanson hors du champ du blues, la catapultent dans les hautes sphères d'où elle ne retombera que très lentement et très loin du lieu de l'éruption... So, is it a ventilator blues or a volcano blues ??... un peu des deux, ladies and gentlemen, car qu'est ce donc qu'un volcan si ce n'est un gigantesque ventilateur ?
Extrait de Musique pour Escalator
© Phil.Flesch et D.Goldman 2012

samedi 4 mai 2013

BODY AND SOUL (3)

7) Rolling Stones : Everybody needs somebody to love : bien meilleure que la version tape à l'œil donnée 15 ans plus tard par les Blues Brothers dans le film éponyme. Un film qui a subi l'érosion des ans et que l'on regarde aujourd'hui d'une paupière lasse, ce qui n'est pas le cas des Rolling Stones de 1965, composant de façon parcimonieuse tout en étayant leur répertoire de quelques solides piliers du Chicago blues.
8) Clash : Somebody get murdered : un fragment noir et or de la fourmilière Sandinista, témoignage modeste mais hautement symbolique du soutien des artistes aux nombreux mouvements révolutionnaires sud-américains. Après la chute de Batista en 1959, déposé par Fidel, Ernesto et ses Compañeros, l'armée américaine, bras armé de la CIA, se porta plus d'une fois au secours des dictateurs de tout poil. On se souvient surtout du dénouement en Bolivie en 1967 et au Chili en 1973, mais il y eut aussi l'embargo au Nicaragua en 1984 après la prise du pouvoir par le FSLN et l'élection de Daniel Ortega. Quant à Joe Strummer, il a incarné la lutte des classes dans la musique populaire, prolétarienne de l'ère Thatcher.
9) Dogs : Nobody but me : la formule magique du power trio avec Hugues à la basse, Dominique à la Rickenbacker et Mimi aux baguettes. Trois dignes héritiers des grandes heures du pub rock de Dr Feelgood et Ducks Deluxe, qui sévissait outre-manche cinq ans plus tôt. Trois brillants brouillons des White Stripes de Jack et Meg White, qui écloront vingt ans plus tard à Detroit, Michigan USA.

10) Et puis il y a le cassis sur la crème glacée : Everybody needs some kind of...

vendredi 3 mai 2013

BODY AND SOUL (2)

4) Kinks : I'm not like everybody else : un bel échantillon de la qualité des produits qui sortaient de la fabrique des frères Davies vers 1966. La perfection du cousu main et le bas prix lié à la production de masse. Plus anglais que la moue et le phrasé de Winston Churchill (si, c'est possible !), ce qui n'est pas rien quand on pense que cet homme du XIXème siècle a poussé l’anachronisme jusqu'à attendre patiemment que la mort le cueille en 1965, en douceur et en pleine beatlemania.
5) Bob Dylan : Everybody must get stoned : bien sûr, j'ai triché, car tout dylanaddict qui se revendique comme tel sait que le titre de cette chanson est Rainy day women. D'un autre coté, ce qu'il nous reste en tête aujourd'hui, c'est ce refrain un brin provocateur, mais beaucoup moins qu'en 1966, et aussi cette fanfare, ce bazar musical indéfinissable qui fait le lien avec la joyeuse bande son des Balkans bricolée depuis par Emir Kusturica. Une confusion météorologique, un arc-en-ciel dans le blizzard.
6) Beatles : Everybody got something to hide except me and my monkey : l'une des manifestations du génie des Fab Four est l'osmose surnaturelle qui existait entre les deux têtes de l'hydre Lennon-McCartney. Si personne ne doutait que The fool on the hill et Let it be soient du Paul pur malt, ou I'm the walrus et Across the universe du John millésimé, je mets au défi quiconque de se coltiner au débotté les six LPs allant de Help à Abbey Road, et de me dire en moins de vingt secondes qui chante et qui compose sans se tromper une fois sur deux, hormis pour les chansons de George et de Ringo, bien entendu. Un bel exemple de cette fusion des styles est Helter Skelter. Ce qu'ignorent tous ceux qui n'ont pas vécu la période active de la carrière des Beatles, c'est que nous, les fans, n'en avions rien à battre de savoir qui de Paul ou de John avait écrit telle chanson ou chantait telle autre. Pour nous, les Beatles était un groupe et non une juxtaposition d'égos. Pour en revenir à Helter Skelter, j'ai découvert tardivement, aux alentours de 1983, et sans test ADM (acide désoxyribomusical) que son géniteur était en vie, alors que l'autre, à qui la chanson ressemblait pourtant à s'y méprendre, n'était plus là pour nous en dire deux mots (en général, c'était ce qu'il consacrait aux chansons de Paul)