lundi 20 mai 2013

Les politiques français, si durs avec leur population et leurs PME, en sont au stade Bisounours sur l'amitié franco-allemande. Mais l'Allemagne, qui a déjà foutu en l'air deux fois le continent, est l'un des hauts lieux de l’irrationalité humaine. Ses performances économiques "exceptionnelles" sont la preuve de ce qu'elle est toujours exceptionnelle. L'Allemagne, c'est une culture immense, mais terrible parce que déséquilibrée, perdant de vue la complexité de l'existence humaine. Son obstination à imposer l'austérité, qui fait de l'Europe le trou noir de l'économie mondiale, nous impose une question : l'Europe ne serait-elle pas, depuis le début du XXème siècle, ce continent qui se suicide à intervalles réguliers sous direction allemande. Oui, un principe de précaution doit être appliqué à l'Allemagne. Ce n'est pas être un salaud xénophobe de le dire, c'est du simple bon sens historique. D'autant que ce pays est, à l'insu de nos chefs, dans une logique de puissance. Le seul obstacle à une hégémonie durable en Europe, pour l'Allemagne, aujourd'hui comme hier, c'est la France, tant qu'elle ne sera pas définitivement à terre économiquement. Mais je comprends que ce soit difficile pour nous d'admettre l'évidence : nous pensions tellement ne jamais revoir ces rapports de force.

© Emmanuel Todd dans Marianne du 4 mai 2013

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