mardi 31 juillet 2012


Je sens dans les replis
de mon âme servile
des veines fragiles
où ma pensée circule
dans une galerie de termite  

À la recherche de ses ouailles
de ses idées… pourquoi ses ?
une seule idée suffira
- l’une après l’autre -
dépouillement fait loi

Mais il n’y a plus rien, tout
s’est écroulé, je ne sais pas
faire parler la poudre
encore moins trouver les mots
ceux que l’on transforme en acte

« Arrête ! » me dit une voix
« ne vois-tu pas que tu arrives
au bout de l’ennui ? » bien sûr,
mais je dois poursuivre, ne suis-je
pas le « chairman of the bored ? »  

J’ai trouvé ! Ici gît un fossile
un éclat de couleur pure, lessivé
si mal dégagé de sa gangue fœtale
qu’on pourrait le croire mort-né

Retourne-toi, prie une dernière fois
et fais une croix sur ta foi

lundi 30 juillet 2012


Je ne te parle pas, je t’écoute
tu ouvres les yeux sur tes propres paroles
comme un miroir de mots

Je ne te parle pas, je t’écoute
tu es ce que j’écris sans te voir
et tu m’ouvres à toi dans ton silence clos

Je ne te parle pas, je t’écoute
au centre de toi, je respire tes songes
et lave d’une saignée de gestes
ta souterraine angoisse

Pourtant je ne te parle pas, je t’écoute
je t’écoute et tu me contes un dieu
où loge ma naissance

C’est en toi que je nais,
et c’est dans mon silence que tu meurs
car je ne te parle pas, je t’écoute

dimanche 29 juillet 2012

NOUVELLES DE L'EUROPE...



                                                                                           ET DU PROCHE-ORIENT
      Vous prendrez bien...


                                                                                    un petit verre de vin rouge ?

samedi 28 juillet 2012

Ce matin-là, Natch avait un petit sourire inhabituel. C'était un sourire contenu, ce qui ne lui ressemblait pas. Il m'avait donné une K7 en me disant « écoute ça et tu me diras quoi » Cette expression aussi m'avait étonné. Natch parlait un français classique, émaillé de quelques rares locutions argotiques ou régionales, mais pas du Nord. Bizarre. À la reprise à 14h, j'étais en retard. Entrant en salle de cours juste au moment où la porte se refermait, je lançai un regard en forme de point d'interrogation dans sa direction mais il avait toujours cet air complice "confidentiel défense". À l'interclasse, j’allai aux nouvelles : > qu'est-ce que c'est que ça ? - c'est la maquette d'un morceau de Creedence qui sera sur le prochain LP > comment t'as eu ça ? - black market, peux pas t'en dire plus > mais ça ressemble à rien, non ? enfin si, le riff est génial, mais les vocaux c'est n'importe quoi, c'est pas John Fogerty ! - c'est un jeune qui intègre le groupe > bordel, on dirait un grillon asthmatique qui se prend pour une crécelle ! - il débute, il va s'améliorer > qui c'est ? - un p'tit blanc bec à la Danny Kirwan, tu le connais > non je vois pas, c'est pas un ricain en tout cas - ouais, un gars d'ici > comment ça d'ici ? - d'ici, au lycée > ah je vois, vous avez bidouillé un truc à l'internat - non, c'est externe à l’établissement, dit-il en s’esclaffant. Il avait enregistré une conversation un peu animée dans la cour et ils avaient - Stan et lui - fait un montage puis remixé ma voix sur le basic track de Creedence. Mon air déconfit le mettait en joie. > ah oui, et comment t'appelles ça ? - Rumble crumble, ça va faire un hit !!

vendredi 27 juillet 2012


ciel bleu dans un œil noir

mercredi 25 juillet 2012

LA CASSEROLE ROUGE (5)

Il me raconta l'histoire suivante. À l'automne 1889, son père dut quitter sa famille et sa région pour aller travailler non loin de Paris. Ce changement de situation faisait suite à l'incendie qui détruisit la scierie de Levier pendant l'été. Le patron dut se résoudre à remettre en service une petite usine à bois désaffectée dont il avait hérité et qui était située dans la forêt domaniale de L'Isle-Adam, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris. Il proposa à ceux de ses employés qui le souhaitaient de le suivre. C'est ainsi que mon arrière grand-père accepta de s'exiler à près de 500 kilomètres de chez lui, alors qu'il avait rarement dépassé les limites du canton. Il était occupé 12 heures par jour à approvisionner les grumes à l’intérieur de la scierie, ainsi qu'à remiser les différentes pièces de bois après sciage. À cette époque, l'esprit de compagnonnage était grand et les ouvriers sur site étaient parfois sollicités pour des tâches moins qualifiées à pourvoir sur chantier. À la fin de l'année 1889 débuta un important chantier dans une aile du château de Méry, endommagée par un incendie lors de la célébration du centenaire de la révolution française. Francis y participa, sous la houlette d'un compagnon charpentier. Au printemps de 1890, il partageait donc son temps de travail entre la scierie et le château. Sa préférence allait à ce dernier, pour plusieurs raisons. Le cadre, les compagnons, les conditions de travail, mais surtout la nourriture. Le casse-croûte du matin et le repas de midi étaient préparés dans les cuisines du château et apportés dans une dépendance des écuries qui faisait office de réfectoire et de vestiaire. Le soir, chacun pouvait rentrer chez lui ou dormir sur place, le repas du soir restant à sa charge. Les économies faites au quotidien permettaient à certains de manger à l'auberge locale, un ou deux soirs par semaine. En l'occurrence le Lapin Chasseur à Méry, mais il apparût vite à la fine gueule qu'était Francis que de l'autre coté du pont à Auvers, le chef de l'auberge Ravoux avait quelque chose que les autres n'avaient pas.

mardi 24 juillet 2012

la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait border la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait border la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder la goutte qui fait déborder

lundi 23 juillet 2012

J'AI                                                                                 QUELQUE





CHOSE




À VOUS                                                                                  DIRE

dimanche 22 juillet 2012

L’ÉNIGME DEXYS

Kevin Rowland est un mystère. Né anglais de parents irlandais, il a rendu possible la réunion de différentes musiques, blanches et noires, américaines et celtes, acoustiques et électriques. Il les a concassées dans un incroyable creuset, au cœur d'une improbable époque. En 1980, lui et son groupe Dexys Midnight Runners portent sur les fonds baptismaux un enfant magnifique, souvent jalousé, jamais égalé, le LP nommé Searching For The Young Soul Rebels. Onze titres de feu, que la difficulté de l'entreprise empêche de décrire. Que ceux qui ignorent tout de ce disque sachent qu'il est une expérience unique dans la vie d'un mélomaniaque. Disons pour faire simple que chaque face démarre sur les chapeaux de roues ( Burn it down / Seven days too long ) et finit au bord du volcan ( Geno / There there my dear ). Deux ans plus tard, KR a l'occasion de changer le nom de son groupe en Celtic Soul Brothers. Il n'en fera rien. Ce sera seulement le titre du premier morceau du deuxième LP, Too-Rye-Ay. Moins noir, plus celte, plus acoustique, mais tout aussi extraordinaire que son prédécesseur. Témoins entre autres Plan B et Until I believe in my soul, deux faces d'une médaille étincelante, ou la refonte du Jackie Wilson said de Van Morrison. Puis plus rien. De sombres querelles d'égo conduiront à la dissolution du groupe en 1986, après un troisième album indigne. Alors je pose une question. Est-ce que quelqu'un peut dire pourquoi, comment un tel génie a pu se dissoudre et disparaître comme un avion s'abîme en mer ?

samedi 21 juillet 2012

SKYSCRAPER                                                   YOU'LL NEVER  




NEVER

NEVER




SCRAPE                                                                        THE SKY

http://grooveshark.com/s/
Sky+Pilot/3GSYuk?src=5

vendredi 20 juillet 2012


REMISE DES PRIX DE L’ACADÉMIE ROBERT DALBAN  POUR LA SAISON 1955-2010

Le meilleur trois quarts de rôle : Bruno Ganz, Paul dans "Dans La Ville Blanche" d'Alain Tanner

Le meilleur premier rôle et demi : Joe Dallesandro, Sigismond dans "La Marge" de Walerian Borowczyk

Le meilleur troisième rôle : Jeremy Irons, Beverly et Elliot Mantle, les frères jumeaux de "Dead Ringers" de David Cronenberg

Le meilleur quatrième rôle et demi : Yves Montand, Léon Marcel dans "IP 5" de Jean-Jacques Beineix

Le meilleur sixième rôle : Venantino Venantini, Joe dans "J’ai Toujours Rêvé d’Être Un Gangster" de Samuel Benchetrit

Le meilleur septième rôle et demi : Marcel Pérès, le concierge alité de "Dernier Domicile Connu" de José Giovanni

Le meilleur neuvième rôle : Noël Roquevert, le locataire irascible dans "Les Diaboliques" d'Henri-Georges Clouzot

Prix spécial de l'injury : Thimothy Bottoms, Joe Bonham dans "Johnny Got His Gun" de Dalton Trumbo

FÉLICITATIONS À TOUS. Pour les artistes décédés, le prix de 15 euros sera remis aux ayants droit au secrétariat de l'Académie, les lundis et mardis de 14h à 16h (sauf en août)

jeudi 19 juillet 2012


You want my branch across your face ?

mercredi 18 juillet 2012


Help, I'm a train !

mardi 17 juillet 2012

AVEC                                                                               MON AIR



CON
- --                                                                                               ---
---                                                                                               -- -
ET



MA VUE                                                                              BASSE

lundi 16 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (4)

 BLUNDERBUSS 

Deux rocks, deux jazz, neuf White Spirits. La chose est bien dosée.

1) Missing pieces : tuh tuh tuh tuh tuh tuh... Le ton est donné. Le clavier mène la danse. Le tempo est roi, le morceau ne dévie pas d'un pouce. Un contrepoint précieux à la folie de Jack l’Éventreur (de Conformisme) P.S. comme tout un chacun, JW fait ses petits ajustements de dernière minute : just a tag on the pillow et non on the mattress comme indiqué dans le livret
2) Sixteen saltines : première incursion dans le territoire des White Stripes. Pas besoin de fumée blanche. Tout est là dès la première seconde, le riff dévastateur, la dépression sonique, les chorus à la pédale, la paranoïa anachronique : I'm hungry and the hunger will linger... I eat sixteens saltine crackers, then I lick my fingers... merci, ça fait du bien mais on pouvait attendre encore un peu
3) Freedom at 21 : magnifique chanson hypnotique qui s'appuie sur le background des WS pour les dépasser. Une véritable usine à rythmes, un petit surgénérateur à elle seule. Le beat est une horloge qui aurait avalé un métronome. Le riff vous tire instantanément du Triste Sire Le Réel, cet Empêcheur de Minuiter' Around. Quant à la voix, elle vous pousse dans les chausse-trappes du rêve éveillé. Une réussite totale !
4) Love interruption : piano et guitare acoustique, vocaux plaintifs. Brooke Waggoner au piano électrique Wurlitzer, Emily Bowland à la clarinette. Des noms qu'on ne connait pas, des instruments qu'on ne demande qu'à connaître. Très belle chanson éditée en single, pochette carrelage blanc, rasoir à la main.
5) Blunderbuss : la steel guitar joue le jeu mais c'est encore et toujours le piano qui procure cette dimension classique et orchestrale, celle qui fait d'un surdoué un génie mélomaniaque. Doing what two people need... is never on the menu...
6) Hypocritical kiss : guilleret, grandiloquent, turbulent, classique, comique : tout pour plaire. Des accents de piano bar et de charleston. Une bande son exubérante de nos années folles, les années deux mille dix
7) Weep themselves to sleep : Fender print, piano droit et dramaturgie, l'ébauche d'une mini symphonie du "nouveau" Nouveau Monde. Idéal pour ouvrir la face 2. N.B. je sais, il n'y a qu'une face sur un CD, mais si ça me fait plaisir et que ça ne vous fait pas de mal...
8) I'm shakin' : une chanson écrite par Rudy Toombs pour Little Willie John en 1959. Dernière corne de brume avant le grand large. Pas une once de piano ; ça fait tout drôle mais on sent confusément qu'on repiquerait volontiers si...
9) Trash tongue talker : si Jacques Blanc n'avait pas fait le rêve d'être transformé en un Jerry Lee Lewis borderline, à l'orée du 21ème siècle. Et voilà une ration de boogie tout frais sorti du pis rebondi de la vache américaine
10) Hip (eponymous) poor boy : ça démarre comme une nursery rhyme, ça continue en tour de manège et quand c'est fini ça recommence
11) I guess I should go to sleep : très bel intermède country rock avant...
12) On and on and on : une révélation. It's the beginning... of a new age... comme chantait Doug Yule au printemps de 1970. Passées les trente premières secondes interrogatives, la ligne de basse qui introduit le chorus de piano a plus à voir avec Cecil McBee préparant l'entrée de Keith Jarrett sur la scène de Monterey qu'avec les Raconteurs. C'est l'avantage avec JW, on ne sait jamais vraiment où on va atterrir. C'est le cas ici. On peut jouer et rejouer ce morceau... On and on and on... On ne s'en lasse pas  
13) Take me with you when you go : un autre sommet, le dernier puisque c'est la fin. Garder les meilleurs morceaux pour la fin est la marque des grands. Tel Kevin Rowland remisant Geno et There there my dear en bout de piste sur SEARCHING FOR THE YOUNG SOUL REBELS, Jack White nous refait le coup avec Take me with you. L'exposition du thème au piano "à la Dave Brubeck" vous transporte dans un environnement qui n'a de rock que le générique, que l'habitude. Envolée l'étiquette, oubliés le décor morbide et les oiseaux de proie, vous êtes dans la Musique Pure, celle qui n'a besoin de personne pour en être Une. Une apothéose !

dimanche 15 juillet 2012

LA CASSEROLE ROUGE (4)

En réalité, la casserole rouge faisait partie des meubles. Vers l'âge de quinze ans, alors que mon intérêt pour la peinture commençait à prendre forme, un détail du tableau auquel je n'avais pas prêté attention se mit à m'intriguer. En bas à droite, la signature de l'artiste était tracée en lettres grasses et déliées. À distance raisonnable du tableau, on lisait clairement : Vincent. Le V majuscule avait cette forme particulière, évasée et arrondie comme un vase dessiné par un enfant de trois ans. Exactement comme sur un tableau de Van Gogh qui m’intriguait tout autant, mais pas pour les mêmes raisons, les tournesols. Un jour que mon grand-père était penché par dessus mon épaule et observait d'un œil attentif - il avait été instituteur - mon travail en cours, je lui dis en me tournant vers la casserole qui rayonnait dans la clarté de la mi-journée « tu as vu, le tableau est signé Vincent, comme les tournesols de Van Gogh ». Il prit alors cet air plus que sérieux, sévère que je connaissais bien et qui précédait presque toujours un fin heureuse « Ah, tu as remarqué ? » Puis, avant que j'aie pu placer un mot, comme on abat un carré de rois ou un full aux as : « mais c'est un Van Gogh ! ». Jouissant du plaisir de voir mon air ahuri, il laissa s'écouler une ou deux secondes, puis les plis sur son front se déplacèrent de chaque coté de ses yeux. Son visage était rempli de ce sourire radieux, si caracté- ristique. Il n'aimait rien tant que la juxtaposition du sérieux et du léger. Il ôta ses lunettes. « T'ai-je déjà parlé de mon père ? ».

samedi 14 juillet 2012

C'est l'anniversaire de mon grand-père.
123 ans aujourd'hui.
Il y a bientôt trente ans
qu'il s'est éveillé du rêve de la vie.

vendredi 13 juillet 2012

LES BONS PLANS (7)

Pour un amoureux de la langue, un bon plan reste évidemment de recopier tout ou partie
d'une chanson d'un auteur compositeur de renommée mondiale

C'était tremblant c'était troublant
c'était vêtu d'un drap tout blanc
ça présentait tous les symptômes
tous les dehors de la vision
les faux airs de l'apparition
en un mot c'était un fantô... me

À sa manière d'avancer
à sa façon de balancer
les hanches quelque peu convexes
je compris que j'avais affaire
à quelqu'un du genre que je préfère
à un fantôme du beau se... xe

À minuit d'une voix douce de séraphin
elle me demanda si je n'avais pas faim
ça le ferait-il revenir ajouta-t-elle
de pousser la piété jusqu'à l'inanition

que diriez-vous d'une frugale collation ?
et nous fîmes un petit souper aux chandelles

Regardez s'il est beau, dirait-on point qu'il dort ?

ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort
de noyer mon chagrin dans un flot de champagne

quand nous eûmes vidé le deuxième magnum
la veuve était émue nom d'un petit bonhomme
et son esprit se mit à battre la campagne...

Vous l'aurez remarqué, j'ai accolé quatre couplets de deux chansons différentes
mais néanmoins voisines. Ce n'est certes pas Georges qui me donnerait tort...

jeudi 12 juillet 2012

Men In Black 5

mercredi 11 juillet 2012

ARRESTATION                                                   D'UN COUREUR


DU TOUR


DE FRANCE                                                            SOUPÇONNÉ


DE DOPAGE


IL N'Y AVAIT AUCUN SIGNE                            AVANT-COUREUR




VSL

( Vide Sanitaire Littéraire )





White Man in Camden Market

mardi 10 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (3)

 

The buzzardos kiss you goodbye !

lundi 9 juillet 2012


ABSENCE DE RESPIRATION


                            ABSENCE DE CONSCIENCE


                                               ABSENCE D’ACTIVITÉ CARDIAQUE


                                                                                  LE PRONOSTIC EST RÉSERVÉ

dimanche 8 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (2)

À l’extinction des feux, Little Jack arrive en complet bleu porcelaine, chemise noire et ceinture cloutée. Comme sur la photo de Blunderbuss, mais sans vautour sur l'épaule. La charte graphique a changé. Personne ne l'attend donc plus en rouge et noir comme aux belles heures des White Stripes. Non ; la question est plutôt : qui va jouer ? Lundi pour le premier concert, c'étaient les hommes, les sombres Buzzardos, qui assuraient le service. Ce soir, Jack a dit "femmes", ou plutôt "women" car il ne parle pas français. Comme il ne regarde pas à la dépense, il en a pris six. Comme il ne mégote pas sur la qualité, il a pris les meilleures. Les Peacocks. En français : les paons, cf. les affiches de la tournée et le livret du CD. De gauche à droite : - une batteuse ( ça se dit ? ) qui ressemble à Catherine Ringer en plus menue - une contrebassiste de grande taille ( vu la taille de l'instrument, c'est recommandé ) - une grande blonde sur l'estrade au milieu, attablée devant sa pedal steel guitar - une petite violoniste rousse en robe à dentelles - une chanteuse noire avec tambourin, grande bringue svelte à la Tina Turner - et enfin une pianiste tous claviers, qui rappelle un peu Linda McCartney ( par le look, pas par le jeu ). Le show s'ouvre sur le Dead leaves des White Stripes, après quoi Blanc Comme Neige et ses six Grandes Naines nous feront les trois quarts de Blunderbuss avant de repiquer Bandes Blanches / Raconteurs pour le rappel. Atmosphère country western, steel guitar et violon, beaucoup de piano comme dans l'album, mais on ressent surtout une grande plasticité. Les différentes sources d'inspiration tirent les morceaux dans toutes les directions, les poussent dans d'improbables extrémités. L'unité naît alors d'un grand baroque bordello qui se répand dans l'espace rendu disponible, avant de se réunir dans un fracas jubilatoire. Quand il est au piano, Little Jack endosse le costume de Jerry Lee Lewis, voire celui d'Elton John dans sa période flamboyante. Sa posture et sa silhouette guitare au poing évoquent parfois celle de Peter Green. Par exemple à l'entame du dernier morceau. Accords bluesy à la Showbiz blues, la tête qui penche du coté où la foudre va frapper, un léger sustain dans le son, on sent que ça va venir, mais quoi ?... Comment ??... WHAOOOFF !!... I'm gonna fight them OFF... a seven nation army couldn't hold me BACK !!! Cet hymne des stades enfin rendu à son public, celui des salles obscures, je pouvais rentrer mettre la viande dans le torchon. Sûr, quand j'ai su que la veille les Buzzardos avaient attaqué avec Black math, j'ai été un peu déçu, mais on ne peut pas avoir le Bored et l'argent du Bored *                                              * We are the Chairmen of the Bored !


























samedi 7 juillet 2012


THE                                                                                     PUNK



AND



THE GOD                                                                         FATHER

And+The+Godfather/1N1o2v?src=5

vendredi 6 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (1)

19h40 sur le boulevard des Capucines. Devant l'entrée de l’Olympia, certains font de la retape, mais pas pour vendre. Ils sont demandeurs. Comme le groom dans La mort aux trousses avec sa pancarte "Mr Kaplan", ils sont à la recherche de billets surnuméraires. La cote de Jack White serait-elle en hausse en ces années de vaches pas grasses ? Bon, tout le monde est là. On y va. Une fois passés le service d'ordre et les guichets, on pénètre dans un large vestibule vitré, tapissé de velours rouge qui donne accès à un vaste patio circulaire, plus que ça, un atrium, un forum, je ne sais pas comment l'appeler. C'est tout en escaliers et perspectives, ça sent l'ordre et un peu le luxe, mais ni le calme ni la volupté. On entre dans la salle comme dans un cinéma, sur les cotés par des portes à battants peintes en noir. À l'intérieur, je ne reconnais pas les lieux. Je n'y suis venu qu'une fois, pour voir Mink DeVille en 1982. Je n'ai pas de souvenir de ce concert. Le grand Willy était bien là, mais hélas bien las. Aujourd'hui, la vénérable salle classée a été mise en mode "rock dur". Les fauteuils ont été déposés pour la circonstance. Le sol est équipé de grilles de climatisation et le plancher descend vers la scène. Ou monte vers le fond, c'est selon. Comme dans n'importe quel cinéma ou théâtre. Une idée pourtant simple que les organisateurs de concerts ont toujours royalement ignorée et qui permet aux moins de 1,70m de prendre du recul pour voir ce qui se passe sur la scène. En première partie, First Aid Kit. Deux blondes scandinaves en robe des mers du sud, l'une aux claviers, l'autre à la guitare acoustique, plus un barbu à la batterie qui ressemble à Julien Doré. Les deux suédoises sont grandes, leurs cheveux sont longs et leur addiction au country folk américain sans limite. Elles rendent hommage à plusieurs de leurs maîtres, dont Johnny Cash et June Carter, Gram Parsons et Emmylou Harris à laquelle elles ont dédié une chanson. Leur musique a de la force, mais pas d'amplitude. J'attendais qu'elles nous fassent une belle reprise bien sentie, un morceau de bravoure qui nous scotche. Ring of fire par exemple, puisqu'elles ont cité June Carter, ou In my hour of darkness de Gram Parsons. Non, pas de vertige revisité, mais un ballet de chevelures agitées en mesure. J'ai cru revoir l'image des guitaristes de Status Quo, Fender sur la cuisse, balançant leurs tignasses au rythme de leurs riffs lourds du derche. Bon, c'est pas tout ça, mais on est venus pour notre Pierrot lunaire, notre gros Jack qui tache. Où reste-t-il, comme dit Milou quand il a perdu son maître ? Ah, le voilà !..
  White and black blues                                                                                          photo © Olivier Corsan

jeudi 5 juillet 2012

                                                                    
          O.U.T.I.T.M                                                                                                       le  03. 07. 2012 
          Once Upon a Time In The Middle                                                                à  Mr. D.O.Goldman
          Esplanade Georges Méliès                                                                           24, rue Tulip Kupfer
          77 586 MORNE LA VALLÉE                                                                                      21 TARSUL
                                                                                  
                                                                                                                                          
             Monsieur,
 
           Suite à votre demande, je vous ai reçu le 25 juin au sujet du poste de Dingo Émissaire Coursier
           que je veux créer à l'intérieur de mon Unité de Soins à But Lucratif (USBL).
           Dans un premier temps, je vous avais laissé entendre que vous aviez toutes les cartes en mains
           pour obtenir ce poste. Votre apparence veule et votre manque total de dynamisme m'avaient
           favorablement disposé à votre égard. En outre, les certificats que vous avez produits à l'appui
           de votre candidature étaient, je dois l'avouer, des atouts plaidant pour votre cause.
           J'ai notamment en mémoire cette lettre de M.Haroblick vous licenciant sur le champ pour l'avoir
           mal regardé et celle non moins intéressante de M.Barthois d'ISSY-LES-MOULINEAUX auquel
           vous avez refusé de faire des excuses après l'avoir traité devant témoin de gros plein de sous.
           Malheureusement, j'ai changé d'avis suite à un petit sondage d'opinion que j'ai souhaité faire
           pour valider mon impression première. Parmi vos très nombreux employeurs, plusieurs patrons
           ont eu l'amabilité de me rappeler et tous m'ont confirmé votre indolence et votre manque total
           de bonne volonté. Cependant M.Kahnweiler de l'Entreprise FERTIG FRANCE m'a confié que
           sous vos apparences de gros mal poli, il avait décelé à une occasion un sentiment d'empathie
           envers l'un de ses salariés dont il s'est séparé depuis au motif d'incitation à la bienveillance.
           Vous comprendrez donc que je ne puisse donner suite à notre récent entretien et vous nommer
           Émissaire Coursier d'un pool de 45 patients, qui plus est avec le statut de Dingo.
           Ces personnes, bien qu'à l'abri du besoin, sont fragiles et je ne peux leur faire courir le risque
           d'être mises en présence, même fortuitement, d'un être humain.
           L’émissaire doit rester un bouc et le dingo un carnassier.
           Dans l'espoir que vous trouverez rapidement une "high-heeled" savate à votre pied bot,
           Veuillez agréer Monsieur, l'expression de ma commisération.

                                                                                                                 Faraway Hayes,                                                                                                                      Panier Manager




mercredi 4 juillet 2012

LE PUNK ET LE PARRAIN

24 février 1974 - Lyon, Palais des Sports de Gerland. Les Who sont dans la place. 10.000 personnes sont venues offrir leur corps à la science en général et à la physique vibratoire en particulier. Un quart d'heure après que le groupe ait pris possession de la scène, le volume sonore est tel que je dois quitter l'enceinte pour trouver abri dans les coursives. Même derrière 30 cm de béton armé, mes oreilles demandent grâce. Pitié pour mon ouïe, oui pitié ! Mais à l'attaque de "The punk and the godfather", le démon en moi commande à mes jambes de réintégrer l'arène vibrante. Mal m'en prend car en moins de temps qu'il n'en faut pour retourner une crêpe, le punk me ratiboise les tympans et le parrain me cueille d'une droite au plexus... les chancilles vadellent... 5... 6... 7... des doigts naissent dans la main de l'arbitre... 8... 9... OUT !!
4 juillet 2012 - Paris, 14025 jours plus tard, je ne peux que constater les dégâts, qui répondent au joli nom d'acouphènes... enfin qui répondent... quand ils m'entendent, les petits salopiots !

mardi 3 juillet 2012

LE PIG                                                                                    ISTE




EST




DANS L'ES                                                                         CALIER

lundi 2 juillet 2012

Ce soir et demain à 20h à l'Olympia : Jack White. La déontologie nous impose d'y dépêcher quelqu'un, le pigiste en l’occurrence. Compte-rendu dans nos prochaines éditions.
"Gominé comme un maquereau napolitain". Depuis que Daniel Morin a accepté de contribuer au blog, ne serait-ce que par son apport au moulin de la mécanique du rire et par son influence ô combien bénéfique, j'observe un surcroît d'émulation et de libération* parmi le personnel, bien que la fréquentation du blog ait diminué. Toujours est-il que nous sommes donc privés à partir d'aujourd'hui de sa chronique quotidienne de 12h10 puisque "Les Affranchis" ne seront pas reconduits. Une absence des ondes très préjudiciable pour les amateurs d'humour de rire et d'art oratoire. Bravo encore cher Daniel et merci pour tout.

* prochainement dans nos colonnes, lancement d'une souscription pour créer le FELCDP, le Front d’Émulation et de Libération du Comique, de la Dialectique et de la Poésie
VIVA ESPAÑA

Magnifique séquence que celle de Michel Platini remettant les médailles aux vaincus, puis aux vainqueurs, avec une parole pour chacun, lui qui a tout connu. La victoire en finale de l'Euro 1984 contre l'Espagne, mais aussi les deux défaites en Coupe du Monde, les deux en demi-finales, les deux contre l'Allemagne. Des images imprimées dans un coin de notre cervelle. Celle de France-Portugal en 84, le visage rayonnant de not' Platoche après son but décisif qui propulse son équipe en finale. Celle du regard noir de not' Michel à la fin du match épique de 82 à Séville, perdu aux tirs aux buts face aux Allemands, peu après celle de Patrick Battiston inconscient, la tête agitée d'un spasme, quittant le terrain sur une civière.

dimanche 1 juillet 2012

En 1980, non loin de chez moi habitait Thierry, grand fan de Jimi Hendrix devant l’Éternel. Mais il aimait beaucoup d'autres artistes, notamment Phil Ochs. Il avait ce 33t des Kinks, le vol.3 avec cette magnifique photo de profil. Il m'avait tapé dans l’œil - le LP, pas Thierry - et j'eus tôt fait de lui proposer un échange. Il mit du temps à accepter l'idée de ce deal, principalement parce que c'était un disque qu'il tenait de son frère. Mais un jour, il m'a dit « OK, contre REHEARSALS FOR RETIREMENT, le LP de Phil Ochs ». Quelques temps après, je trouvai ce disque et le lui apportai en échange du 33t des Frères Davies. Puis j'ai quitté la région et nous ne nous sommes plus revus. J'avais oublié tout ça et j'y repense aujourd'hui, "the day of retirement, not rehearsed", le jour de la retraite, non répété. Longtemps après, au détour d'une conversation, mon frère m'a dit qu'il était mort. Il faudra que je lui repose la question, car plusieurs fois il m'a annoncé des morts imaginaires. Phil Ochs est mort aussi. Ça c'est sûr. En 1976, sept ans après REHEARSALS. Maniaco-dépressif, paranoïaque au dernier degré, privé de tout repos par la violence de ses rêves. Le VOL.3, lui est toujours là. ~)(~