dimanche 8 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (2)

À l’extinction des feux, Little Jack arrive en complet bleu porcelaine, chemise noire et ceinture cloutée. Comme sur la photo de Blunderbuss, mais sans vautour sur l'épaule. La charte graphique a changé. Personne ne l'attend donc plus en rouge et noir comme aux belles heures des White Stripes. Non ; la question est plutôt : qui va jouer ? Lundi pour le premier concert, c'étaient les hommes, les sombres Buzzardos, qui assuraient le service. Ce soir, Jack a dit "femmes", ou plutôt "women" car il ne parle pas français. Comme il ne regarde pas à la dépense, il en a pris six. Comme il ne mégote pas sur la qualité, il a pris les meilleures. Les Peacocks. En français : les paons, cf. les affiches de la tournée et le livret du CD. De gauche à droite : - une batteuse ( ça se dit ? ) qui ressemble à Catherine Ringer en plus menue - une contrebassiste de grande taille ( vu la taille de l'instrument, c'est recommandé ) - une grande blonde sur l'estrade au milieu, attablée devant sa pedal steel guitar - une petite violoniste rousse en robe à dentelles - une chanteuse noire avec tambourin, grande bringue svelte à la Tina Turner - et enfin une pianiste tous claviers, qui rappelle un peu Linda McCartney ( par le look, pas par le jeu ). Le show s'ouvre sur le Dead leaves des White Stripes, après quoi Blanc Comme Neige et ses six Grandes Naines nous feront les trois quarts de Blunderbuss avant de repiquer Bandes Blanches / Raconteurs pour le rappel. Atmosphère country western, steel guitar et violon, beaucoup de piano comme dans l'album, mais on ressent surtout une grande plasticité. Les différentes sources d'inspiration tirent les morceaux dans toutes les directions, les poussent dans d'improbables extrémités. L'unité naît alors d'un grand baroque bordello qui se répand dans l'espace rendu disponible, avant de se réunir dans un fracas jubilatoire. Quand il est au piano, Little Jack endosse le costume de Jerry Lee Lewis, voire celui d'Elton John dans sa période flamboyante. Sa posture et sa silhouette guitare au poing évoquent parfois celle de Peter Green. Par exemple à l'entame du dernier morceau. Accords bluesy à la Showbiz blues, la tête qui penche du coté où la foudre va frapper, un léger sustain dans le son, on sent que ça va venir, mais quoi ?... Comment ??... WHAOOOFF !!... I'm gonna fight them OFF... a seven nation army couldn't hold me BACK !!! Cet hymne des stades enfin rendu à son public, celui des salles obscures, je pouvais rentrer mettre la viande dans le torchon. Sûr, quand j'ai su que la veille les Buzzardos avaient attaqué avec Black math, j'ai été un peu déçu, mais on ne peut pas avoir le Bored et l'argent du Bored *                                              * We are the Chairmen of the Bored !

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