mardi 31 janvier 2012


Janvier


Le mois de janvier est fini.
c’est vrai qu’on ne voit pas
beaucoup le jour en janvier,
mais il faut être patient.
le mois de janvier ne saurait
excéder trente et un jours
et trente deux nuits.
ça en fait le mois de la nuit
en quelque sorte,
avec décembre aussi.
mais n’entrons pas dans
cette question de savoir
quel est le mois le plus
nocturne de l’année.
Nocturne… ou nuiteux,
comment doit-on dire ?
nuisible peut-être,
mais là on ne parle plus
véritablement
de la nuit, ni du mois
mais du moi, et de l’ennui
on s’éloigne, on se perd
mais c’est le risque
qu’on prend
avec la nuit

lundi 30 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (7)

Ferdy est rentré depuis un quart d'heure. Je porte machinalement la main à ma trousse, mais sans la sortir de ma poche. Les bois secs c'est comme l'aspirine, c'est à la demande. Or mon estomac reste muet. Pas le moindre gargouillis. Cette sensation si familière de baudruche qui enfle sous les poumons ou qui fuit comme un pneu crevé n'est pas là. L'impression laissée par ce protocole de soins hérité du 12ème siècle prend toute la place et me laisse perplexe. Si j'ai franchi le pas en allant voir H.Garhaupt, c'est un peu par curiosité, mais c'est surtout pour explorer des pistes thérapeutiques nouvelles. Or ce processus de traumatisme crânien me semble inintelligible. Quelle réalité peut bien se cacher derrière une telle allégorie ? Quelle image faire émerger de ce brouillard ésotérique ? L'homme m'a donné dix jours pour ronger cet os et en extraire la philosophique moelle. Soit, mais je me vois mal me présenter devant le canapé sans une liste de questions, sans une interprétation a minima qui lui laisserait toute latitude pour me guider plus avant dans ma recherche. Une chose est sûre, le squat n'est pas le lieu propice à cette réflexion. Comme souvent en pareil cas, la solution est sur la route. Seule la marche pourra clarifier cet énoncé intemporel qui met en échec la logique et la pensée rationnelle. Le temps est au beau, je peux donc choisir la moyenne ou la grande boucle. Au fil des ans, j'ai élaboré trois itinéraires adaptés aux trois types de promenade. La petite boucle dans Paris est adaptée à l'humeur gaie, à la légèreté. Son tracé peut varier dans des limites situées entre la porte des Lilas, la place Auguste Métivier, la gare Saint Lazare et la porte de Saint-Ouen. Dans ce cadre, ma préférée est la boucle des Buttes Chaumont, mais la boucle du Père Lachaise a des qualités certaines. La moyenne boucle peut prendre la journée et consiste en un tour du Bois de Vincennes. Enfin la grande boucle est un parcours modulable que j'ai imaginé au bord du canal de l'Ourcq. Son avantage réside dans sa linéarité modulable. Le cap vers l'Est est clair et sans équivoque, mais à tout moment vous pouvez passer de l'autre coté et rentrer à Paris. C'est celle qu'il me faut.

dimanche 29 janvier 2012

1) Économies



















              2) Bouts de chandelle

samedi 28 janvier 2012

Les asphalteurs, 2011

vendredi 27 janvier 2012

La carrière de Jean Zay

Jean Zay fut à 32 ans le ministre de l’Éducation Nationale du gouvernement de Léon Blum en juin 1936. Un ministre brillant tant par ses réalisations que par l'éthique qu'il incarna. Il prolongea jusqu'à l'âge de 14 ans la scolarité obligatoire, dédoubla les classes au delà de 35 élèves, créant par là-même des milliers de postes d'enseignant, dans le primaire et le secondaire. Sous son ministère, l'état augmente considérablement les financements destinés à l'équipement pédagogique. Il favorise l'apparition de nouveaux médias comme le cinéma et la radio scolaire. Aux cotés de Léo Lagrange, il imprime sa marque en faisant entrer l'éducation physique à l'école et la médecine préventive dans les facultés. Il est à l'origine de la création de l’École Nationale d'Administration. Il dépose un projet de loi sur les droits d'auteur et encourage la lecture publique. Enfin, en 1938, il est à l'origine de la création du Festival International du Cinéma à Cannes. Lors de la déclaration de la deuxième guerre mondiale, Jean Zay, non mobilisable puisque membre du gouvernement, démissionne pour s'engager. Arrêté puis condamné à la déportation le 4 octobre 1940, il est transféré en 1941 à la maison d'arrêt de Riom dans le Puy de Dôme. Le 20 juin 1944, trois miliciens se présentent à la prison de Riom, munis d'un ordre de transfert à Melun signé par le directeur de l'administration pénitentiaire, avec instructions du chef de cabinet de Darnand. Se faisant passer pour des résistants, les miliciens conduisent Jean Zay en voiture jusqu'à la carrière des Malavaux à Cusset, à coté de Vichy. Ils l'abattent d'une rafale de mitraillette, dépouillent son corps de ses vêtements et le jettent dans le ravin.
Ce n'est que le 22 septembre 1946 que deux chasseurs découvriront son cadavre.

jeudi 26 janvier 2012

HAUT



                                                                                           BAS

mercredi 25 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (6)

Mon savon est une écorce de pin que Rod Runner - c'est ainsi qu'on l’appelle en raison de son endurance physique hors du commun - m’a rapportée il y a quelques années de la forêt de Bavella. Elle est épaisse et dense comme de l'ébène, mais légère comme une pierre ponce. Un goût insolite de champignons aux herbes du maquis, avec un reste en bouche de poudre à canon. Rod m'avait dit quelques mots de ce bel arbre, baptisé pin Napoléon par les insulaires, mais je ne me rappelle pas ce qui faisait sa particularité. Sans doute encore un truc pour touristes. Je l’avais dans ma trousse depuis si longtemps que mon emploi du temps quotidien semblait lié à la présence de mon savon à barbe. À l'origine, le fameux morceau d'écorce mesurait environ 36 cm de long sur 9 de large et je l'avais morcelé pour en rationaliser l'emploi. Je me trouvais alors à la tête d'une collection de 24 spécimens de 4,5 x 3 cm. Ce n'est qu'après en avoir consommé cinq que je réalisai le potentiel énorme de ce bois-là en matière de santé physique et mentale. Les dix-neuf languettes restantes firent donc l'objet d'un plan triennal très rigoureux, Rod m'ayant affranchi sur la date de son prochain séjour en Corse. Rod désignait ainsi ce bois car l'usage que j'en faisais lui rappelait le cérémonial de son grand-père se rasant le matin, après avoir disposé son petit savon à barbe sur l'angle gauche du lavabo et son rasoir sur l'angle droit. Élevée au rang de placebo absolu, cette émanation végétale était la bière angulaire de ma brasserie idéale, l’amie de ma langue. Sans elle, point de salut. La seule idée de l’égarer me panique, à tel point que ce jour funeste où Rod l’avait subtilisée pour me faire une farce, j’ai cru que cette énième scène de ménage entre mon corps et mon âme était celle de la rupture. Des spasmes agitaient mes jambes et mes bras, dans un enchainement mi-anarchique, mi-coordonné. C’est la faim, me répétait-il pour me rassurer, mais il n’en menait pas large, car même la vue du pain meurtri qu'il avait soustrait toutes affaires cessantes de la trappe isotherme ne suffisait pas à calmer la crise. Il avait alors sorti sa botte secrète, une petite bouteille de chartreuse verte, et j'avais repris mes esprits en quelques minutes. Dans l'intervalle, il avait remisé le flacon en un lieu connu de lui seul.

mardi 24 janvier 2012

  El otro dia, esteba en la calle a Figueras
> si
  tropecé y rompi mis gafas
> llego como ?
  cai sobre la acera delante del museo Goya

> es no el museo Goya, es el museo Dali

  oh sabes... yo, sin mis gafas !

lundi 23 janvier 2012





































Les goûteurs, Roumanie 1968                     photo © Gilles Caron / Contact Press Images

dimanche 22 janvier 2012

( un mot ) : un monde entre parenthèses

a world : ( a word ) in brackets

samedi 21 janvier 2012














Personnel volant, 2011

vendredi 20 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (5)

À peine le temps de toiletter un quark du monde que bom, bom... bomm, bomm... le pas de Ferdy raisonne au dessus de ma tête. Il quitte son poste devant le cimetière de Montmartre à 14h quand Manuel prend la relève. Le pas de Ferdy est un métronome qui l'amène en 55 minutes au Quai de l'Ourcq, plus 3 minutes pour grimper dans sa carrée. Donc au quatrième bom, il est l'heure des bois secs. Ces deux mots familiers ne désignent pas une bande de soiffards s’égosillant sur le quai, mais un assortiment d’écorces et de bûchettes de différents calibres, rangées dans une trousse à fermeture éclair qui ne quitte jamais la poche de ma veste d’intérieur-extérieur. Secs, ils le sont par vocation, par essence devrais-je dire, car ils ont vocation à être sucés par votre serviteur quatre fois par jour entre les heures de repas, la notion d'heure étant plus pertinente que celle de repas. Ils sont alors percolés de salive jusqu’à délivrer leurs ultimes molécules gustatives, après quoi je les remplace par d’autres spécimens, en attente au séchage sous l’alambic. Ce 3 mai à 15 heures, je disposais des bois suivants : 1) une écorce de rhomsorgo ramassée au Jardin des Plantes que je mets en bouche en premier, car son pouvoir réparateur la destine naturellement à l’entame de diète matinale ; de plus, la puissance de son arôme de framboise moisie ne tarit pas et peut même couper l'appétit, dans certains cas, 2) une petite fourche d’ormeau des jardins de Notre-Dame, idéale pour ronger mon frein, quand j’ai une heure à perdre, 3) un petit bâton de chêne vert du Périgord rapporté par Rod de son dernier périple dans le Sud, 4) une pousse de mélèze, très parfumée mais peu durable, quinze jours tout au plus, 5) deux petites baguettes de frêne, un bout taillé en pointe, l’autre équarri pour servir de baguette chinoise quand j’ai quelque chose de noble à diriger vers le carrefour des mandibules, c'est-à-dire les jours où il pleut de l’eau bénite, 6) une boite d'allumettes malgaches de 105 mm de longueur (385 unités à l'origine, il m'en reste 147) qui sont à usage unique, 7) enfin, mon "savon à barbe".

jeudi 19 janvier 2012

Croix Sainte, 2008

mercredi 18 janvier 2012

Un aller pour La Lucidité s'il vous plaît
> Sur quelle ligne ?
Ancienne ligne Metz-Kalinin
> La Lucidité n'est plus desservie
Première nouvelle !
> Insuffisance de voyageurs
Alors qu'est-ce que je fais ?
> Passez par Crevures en Décors
Par Crevures ! Ça fait un sacré détour
> Oui, mais vous vous rapprochez de La Lucidité
Je ne veux pas m'en approcher, je veux y aller
> C'est un site classé TASP, Monsieur
C'est à dire ?
> Tout Abus Sera Puni
Qu'est-ce que je risque ?
> D'être interdit ferroviaire

mardi 17 janvier 2012

Dans l’œuvre de Roman Polanski, il y a les films novateurs, les films picaresques, les films aboutis dans la forme, aboutis dans l'esprit et aussi ceux qui cumulent toutes ces particularités. Avec leurs différences, tous sont venus se placer au-dessus du lot au fil des ans. LE COUTEAU DANS L'EAU, CUL-DE-SAC, LE BAL DES VAMPIRES, LE LOCATAIRE, TESS, FRANTIC, LUNE DE FIEL, LE PIANISTE, OLIVER TWIST, ETC. Dans ce bel ensemble, deux films ont une place à part. ROSEMARY'S BABY que j'avais apprécié en son temps, mais que je n'ai pas pu revoir. Trop violent. Une petite épine dans mon pied de cinéphile, mais pas dans la plante, juste sur un orteil. Ça ne m'empêche pas de marcher sereinement sur le chemin de Roman. Et puis il y a CHINATOWN. Ce film est un trou noir. J'ai longtemps été incapable de dire si je l'avais vu. Chacun je suppose a ce genre de doute, la question se posant seulement pour les films importants, les autres on s'en fout. Et puis je l'ai vu, 35 ans après sa sortie et quelques mois après MULHOLLAND DRIVE. Pourquoi ai-je vite fait un parallèle avec le film de David Lynch ? « God only knows », comme dirait Brian Wilson. Sans doute l'atmosphère nocturne, Los Angeles, l'intrigue policière. Toujours est-il que malgré la version française et le temps ordinaire, la vision de CHINATOWN a été une sorte de révélation tardive, le chainon manquant, la clé de voûte de l'édifice Polanski. RP réussit là où David Lynch nous laisse sur notre faim. Jack Nicholson est parfait, Faye Dunaway aussi, et il y a la présence de John Huston. À peu de chose près le rôle qu’occupaient Nicholas Ray ou Sam Fuller dans L'AMI AMÉRICAIN de Wim Wenders. Et puis il y a cette réplique de Jake Gittes à Mr Yelburton de la Compagnie des Eaux qui s'inquiète de son nez tailladé par un homme à la lame agile, joué par Roman Polanski :
- Oh... votre nez ! ça ne vous fait pas trop mal ?
- Non, seulement quand je respire...

lundi 16 janvier 2012

Samedi soir sur la 2, deux candidats étaient en quête de reconnaissance : Hervé Morin et Corinne Lepage. La patronne de Cap 21 a égrené le chapelet des grands principes qui sous-tendent son action. Si chacun sait maintenant que la révolution verte est dans les tuyaux, comme toute théorie politique l'écologie a besoin d'un tribun et Madame Lepage n'est pas la femme de la situation. N'est pas Cohn-Bendit qui veut. Last, but not least, Hervé "Midget" Morin. Vingt minutes d'un plaidoyer qui s'apparente plus à un sermon qu'à une vision. L'abbé Morin voudrait garder ses ouailles dans le bon chemin, celui d'une demande si discrète qu'on dirait un acte de contrition. La télévision est un impitoyable scanner. On a tous compris que sa période de cohabitation avec le Chef de l’État avait laissé des séquelles. S'il arrive globalement à garder sa tête et ses épaules sous contrôle, ce sont ses pieds qui le trahissent. Ils ne tiennent pas en place, glissant, bougeant sans cesse dans toutes les directions, à la recherche d'un impossible consensus.
    THREE



















                 COOL

                                                                                                                    CATS

 














Three+Cool+Cats/3yYNfe?src=5

dimanche 15 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (4)

Ça va mieux. Au pain meurtri, mon estomac reconnaissant. J'ai pris un pain meurtri dans la cagnotte du squat. C'est mon premier en mai. Chaque cosquatteur a droit à six P.M. par mois. Je vous en dirai plus. Pour le moment, je vais me pencher sur ce mémoire médicinal qui répond à ma demande - non formulée - à Herr Herbert. Il en ressort que le principe de nucis medium fissura est le suivant : dans l’affection dénommée "harcèlement du passé", le cortex cérébral émet un gaz qui rend les méninges poreux. Celui-ci se répand dans la boite crânienne et monte en pression, empêché de sortir par la paroi osseuse et les muqueuses. Il faut donc rompre cette étanchéité, sans porter atteinte à la matière noble, en créant une fissure pour permettre au gaz de s’échapper, comme lorsqu’on ouvre un bocal en tirant sur le joint de caoutchouc, sauf que pour les conserves c'est l'inverse, c'est le gaz qui rentre. Au dos de la feuille en latin, une série de calculs résumée dans un tableau, avec un croquis du dispositif de soins et un mode opératoire. Suivant les dimensions du crâne du patient, son âge et les caractéristiques mécaniques de son squelette, on obtient par lecture directe le poids et la hauteur de chute de la masselotte qui, en percutant la tête au niveau de l’axe temporal, doit provoquer la fissure salvatrice. Tout ça me semble intéressant, dans l’esprit. Car dans la pratique, il faut avoir la cervelle bien malade, et salement aimantée, pour accepter cette sorte de roulette russe, rouge, impair et manque, sur tapis de matière grise. Il faut surtout vérifier que le palpitant est bien accroché, lui qui a souvent le vertige dans sa cage, rapport au vide qui se creuse sous lui, quand mon estomac fait relâche. En outre, sans omettre de remplir les missions régaliennes qui lui incombent, mon cœur a beaucoup palpité, hésité, capitulé devant la dictature de l'inconscient. Mais je m'égare et pendant ce temps, le triangle de lumière a quitté le ventre de l’alambic pour rendre son âme de papillon frileux dans la zone vermoulue du plancher, signe à cette période de l’année qu’il est 10 heures, l’heure des bois secs. Sauf que comme j'ai mangé un pain meurtri à 8h30, tout est repoussé d'une période. Donc pour les bois, ce ne sera pas avant 15 heures. Pour tromper l'attente, rien de tel qu'un petit somme. La sieste c'est le cinéma du pauvre, la dispersion de l'humanité par le silence et l'immobilité, la multiplication du sacré par le rêve.

samedi 14 janvier 2012













Points sur les i, 1975

vendredi 13 janvier 2012

En 2012, il faut voir Mélenchon faire le matamore, pérorer et incarner le culte de la personnalité tout en nous parlant de Robespierre. Ce candidat immodeste se qualifie de révolutionnaire, d'homme de lettres sachant écrire et se gargarise de sa condition d'hom- me politique "doté d'une force de caractère". Se disant adepte de l'art oratoire. Vouant Plantu aux gémonies à cause d'un dessin irrespectueux et traitant son interlocuteur au mieux comme un faire-valoir ou un subordonné, au pire comme un défouloir. Donnant l'image d'un homme impoli, imbu de lui-même, infatué, ne parlant que de lui tout en prétendant être le défenseur de l'homme du commun qui n'a ni sa culture ni son talent. Servant du PUJADAS comme jadis Marchais du ELKABBACH. Il faut le voir et l'entendre pour le croire. JLM se plaint de la complaisance des journalistes pour les hommes de pouvoir et de leur ostracisme à son égard. Qu'il commence par se regarder et par s'écouter. Ce qui m'attriste, c'est qu'il a mis Marie-George Buffet dans sa poche et que cette militante au dessus de tout soupçon sourit à chacune de ses rodomontades. Ça ne me fait pas rire.

jeudi 12 janvier 2012

" LA CRIME " de Philippe Labro... Claude Brasseur est le commissaire... Gabrielle Lazure est la belle blonde... Dayle Haddon est la belle brune... le commissaire fait son numéro chez la donzelle... il est vautré dans un fauteuil, essaie le caviar à la petite cuillère... « c'est bon, ces petites boules noires »... il met en perspective les protagonistes... « un commissaire... une pute ! »... Paf, le commissaire en prend une, il est sonné, avec la mèche de travers et des petites boules noires sous le nez... un petit air de führer contrit...

mercredi 11 janvier 2012



















En tout cas, il est à la hauteur des Américains !

mardi 10 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (3)

Je franchis le seuil, la seule chose à franchir pour entrer dans le squat, je place une ration de rice pudding dans la gamelle de Torgnole et contrôle son eau. Une fois grimpée l’échelle, puis redescendue la pente vers l’alambic, je me retrouve dans mon pré carré, c'est à dire un 37 m² borgne - mais pas aveugle - synonyme de précarité. Je me laisse tomber sur le pouf sous la lucarne, la main serrant le papier dans ma poche, et j’attends que le premier rai de lumière touche le ventre de l’alambic pour en prendre connaissance. En réalité, il s'agit de deux feuillets pliés en quatre. Sur la première feuille, inscrits très lisiblement, quatre mots disposés au centre de chaque quart de feuille : SET FREE (en haut) et MID GET (en bas). La deuxième feuille consiste en un texte écrit à la main, d’une calligraphie grossière au premier regard, mais qui après un examen plus attentif semble plutôt " tracée maladroitement avec application ". Comme s’il avait été écrit de la main gauche par un droitier, ou bien de la droite vers la gauche par un occidental. Effectivement, le texte est aligné sur le bord droit de la feuille, mais se lit néanmoins de gauche à droite. Le reflet solaire de 8h11 sur le serpentin est salutaire et me remet les yeux en face des trous. Je lis : « De cerebrum humanum aeque nux matura. Maestus Dilucidus, anno MCLXXI ». Mes quelques années de latin trouvent subitement un emploi judicieux, capable de tromper l'appétit structurel du matin, car après cette escapade matinale, je n’ai rien à opposer au conformisme désolant de mon métabolisme, digestif dans son principe, mais ingestif dans sa demande. Ce que j'ai sous les yeux est extrait d’un ouvrage médical sur le traitement d’un trouble de la mémoire nommé lacessitio tempus praeteritum, littéralement "harcèlement du passé". Suivant la gravité et la fréquence des symptômes, il est préconisé plusieurs remèdes. Si les troubles persistent après quatorze jours de calor tenera feles, il faut alors recourir à nucis medium fissura. Cet assemblage de rébus anglais et de grimoire latin a tout de la carpe et du lapin. Est-ce l'effort de concentration, mais ça gargouille sec dans mon bidon vide. Il faut que je mange !

lundi 9 janvier 2012

                              Vor kurzem, war ich am Pariser Platz
                            > und dann ?
                              dann bin ich gestolpert und ich habe meine brille zerbrochen
                            > bist du weh getan ?
                              n
ein, aber war ich auf dem bürgersteig vor dem Reichstag verlängert
                            > das ist nicht der Reichstag, das ist das Brandenburger Tor
                              oh kennst du... ich, ohne meine brille !

dimanche 8 janvier 2012

Le disque le plus vendu, le plus lumineux, le plus laborieux, le moins recherché, le moins reconnu, on peut en débattre à l'infini. Mais la pochette la plus mystérieuse, on la connaît, c'est celle de  WHITE LIGHT WHITE HEAT (Verve) THE VELVET UNDERGROUND  une orgie de T et de U, de V et de W, de noir et de blanc, de mat et de brillant...

 
                                                                                                 photo © Bradleyloos

samedi 7 janvier 2012

Des gens dont c'est le métier confirment que les fonctions cognitives du cortex cérébral de l'homme diminuent en moyenne de 9,6 % après 60 ans. Pour la femme, la perte est limitée à 7,4 %. Mais ça on le savait déjà. La nouveauté c'est que ces mêmes fonctions chutent déjà de 3,4 % après 45 ans. Au lieu d'être à la tête de 90,4 % de mes facultés mentales, je devrai donc me contenter de 87,33 %. Si on ajoute retranche 0,25 % par année de boulot alimentaire, 5 % pour sévice national, 5 % forfaitaires au titre de l'hérédité et 10 % pour agressivité environnementale, à ce jour ma cervelle est efficiente à 65,47 % ~)(~

vendredi 6 janvier 2012

C'est en forgeant
qu'on devient forgeron
et c'est en sciant
que Léonard de Vinci

\ \\ \\\ :: /// // /

© Pierre Dac

jeudi 5 janvier 2012

NAPOLÉON EN HAILLONS (2)

Je m'avance dans sa direction, jusqu'à me tenir à une distance que j'estime protocolaire du canapé de lumière. L'homme aussi irradie, mais d'un éclat mat. Sa physionomie laisse ressentir une vibration intérieure. J'ai l'impression que son visage se modifie à intervalles réguliers, comme une image subliminale accède à la conscience, l'espace de quelques millisecondes, avant de repartir dans l'inconnu. Il me tend une feuille de papier pliée en quatre. « S'il vous plaît, prenez connaissance de ceci et revenez me voir dans dix jours ». Aucun affect dans son regard, pas d’intonation allemande dans sa voix. Je n'ai pas vu bouger ses lèvres. Fixer une partie de son corps me semble difficile. Je ne saurais le décrire. Ma vision reste globale. Je pose ma question : « Voulez-vous savoir la raison de ma présence ici ? »... « La prochaine fois, si vous le jugez utile ». Brusquement, le canapé repart dans l'obscurité. Un basculement dans le noir illuminé de quelques phosphènes chocolatés, zébrés de violet et de jaune. Dans mon dos, les deux photos éclairées balisent le chemin de la sortie. Je repasse entre la RAF et BLOOD, SWEAT & TEARS et je reprends la cheminée dans le sens de la montée pour déboucher au bord de l'écluse. L'air frais du matin, la clarté solaire à l'Est et l'eau froide cinq mètres en contrebas me replongent instantanément dans le RÉEL, cette appellation non contrôlée d'une fraction négligeable du POSSIBLE. Maintenant le papier fermement au fond de ma poche, je hâte machinalement le pas vers le squat du quai de l'Ourcq. Pourquoi ne pas le lire tout de suite ? Pourquoi attendre ? Je ne sais pas, sans doute ce vieux problème d'adéquation entre le lieu, l'heure et l'action. Un document de cette importance ne doit pas être lu n'importe où. Absorbé dans mes pensées, j’aurais pu me retrouver à Pantin, si je ne m’étais pas entravé dans Torgnole, un berger des Pyrénées qui prend plaisir à dormir à l’entrée du squat dans un trou du quai taillé à sa dimension. « Torgnole, qu’est-ce que tu fous là ?... Ah, t’es dans ta niche ! »... « Allez, viens manger, Calamity Dog, c'est l'heure du p'tit déj... ». Il me tire une belle langue rose tout en dardant son œil noir. Sa queue bat la mesure d'une partition joyeuse. C'est l'avantage avec les chiens, ils sont francs du collier.

mercredi 4 janvier 2012





Le deuxième prénom

de mon fils est Paul,

les initiales de ma fille

sont MCP... d'image subli

minale dans les années

80, Paul est devenu

figure emblématique...

mardi 3 janvier 2012

À la bonne heure !


















Tout être humain qui focalisera son attention sur cette image pendant 4 ans, aura l'heure juste 2922 (*) fois ~)(~
(*) 3 années normales : 365 x 3 = 1095 + 1 année bissextile = 366, soit 1461 jours x 2 (une horloge arrêtée donne l'heure exacte deux fois par jour) = 2922 (CQFD) ~)(~

lundi 2 janvier 2012

 ERRATUM  : Considérant les perspectives incertaines, NAPOLÉON EN HAILLONS paraîtra 73 fois par an, soit 6,083 fois par mois et non pas chaque dimanche comme annoncé précédemment.
Zone                                                                                                                                                              Vide





                                                                                Horaire





Temps                                                                                                                                                           Ment

dimanche 1 janvier 2012

BONNE  ANNÉE,  CHER  LECTEUR
BONNE SANTÉ, CHÈRE LECTRICE

( ET VICE-VERSA ! ! )

Chaque dimanche jusqu'à nouvel ordre
( jusqu'à ce qu' un ordre nouveau soit )
le Fermoir vous propose un feuilleton :

 NAPOLÉON EN HAILLONS 
NAPOLÉON EN HAILLONS (1)

Qui m’avait indiqué ce marabout du désespoir, je ne sais plus. Le fait est que j’avais son adresse avec un croquis, griffonné sur un prospectus de la Foire du Trône. En marge du croquis, j'avais écrit " 5h / 6h du matin ", et à coté en majuscules "HERBERT GARHAUPT". C'était l'hiver dernier, au tout début du mois de janvier, après quelques abus de boisson et de langage. J'avais punaisé le prospectus sur le mur malade de la cuisine, le mur mitoyen au sud qui prenait l'eau comme un curiste zélé, en me disant que je verrais ça aux beaux jours. Et mercredi dernier, le 30 avril, en voyant la feuille rose flétrie sur le mur vérolé, je me dis que la météo était bonne et que le temps était venu de faire quelque chose, tenter une offensive contre cette infection qui aime tellement son patient qu'elle le remplit comme le béton son coffrage, la tristesse.
Samedi est venu. Je me suis levé à 5h, ce 3 mai 1997. Pas l’ombre d’un chiffre pair. L’Anfang se présente bien. L'entrée de la planque se situe au bord du canal Saint-Martin, à coté de la porte d’une écluse. C'est un trou d'homme dans lequel on peut se laisser glisser après quelques contorsions. Dodus et rhumatisants s’abstenir. Ensuite, il faut descendre dans un puits cylindrique munis d'échelons. Une dizaine de mètres plus bas, le pied touche un sol dur et l'oreille démasque une voûte. Après le délai nécessaire à la rétine pour percevoir une infime clarté, le terrier se trouve être une cave, étroite mais haute, qui recèle une présence. À défaut d’y voir un peu plus clair, je me hasarde à grignoter un coin du silence, avec précaution, comme un gosse entame un petit beurre... « Entschuldigung, kann ich eine Fra... »... à peine ai-je prononcé ces quelques mots dans mon allemand de 3ème que la lumière naît en deux endroits précis, en bas des murs latéraux, ce qui dessine une perspective vers le fond de la cave. Les deux sources lumineuses révèlent deux petits cadres. À gauche, la photo d’un pilote devant un avion de chasse. En face, un portrait de Winston Churchill, tel qu’en lui-même, avec son gros air d’être anglais contre le monde entier. Une vision furtive happée par ma vue avide, mais aussitôt occultée par l'apparition d'un homme, trônant dans un bain de lumière au bout du corridor. Passé l’effet de surprise, je m'avance et je vois que cet éblouissement provient d'un canapé revêtu de feuilles de papier d'aluminium. Apparemment, le maître des lieux a l'âme d'un décorateur, ou alors c'est un grand maniaque, un vrai fondu de chocolat. Troisième possibilité, ce canapé est celui de la Factory d'Andy Warhol. Hypothèse fantaisiste, car à mesure que je me rapproche de l'homme, mes narines frémissent aux effluves d'un cacao, et pas n'importe lequel. Du Sao Tomé. Aucun doute, il y a du "Vila Gracinda" ici et pas qu'un peu. Pour s'imposer dans une cave pareille, il en faut un wagon !