mardi 17 janvier 2012

Dans l’œuvre de Roman Polanski, il y a les films novateurs, les films picaresques, les films aboutis dans la forme, aboutis dans l'esprit et aussi ceux qui cumulent toutes ces particularités. Avec leurs différences, tous sont venus se placer au-dessus du lot au fil des ans. LE COUTEAU DANS L'EAU, CUL-DE-SAC, LE BAL DES VAMPIRES, LE LOCATAIRE, TESS, FRANTIC, LUNE DE FIEL, LE PIANISTE, OLIVER TWIST, ETC. Dans ce bel ensemble, deux films ont une place à part. ROSEMARY'S BABY que j'avais apprécié en son temps, mais que je n'ai pas pu revoir. Trop violent. Une petite épine dans mon pied de cinéphile, mais pas dans la plante, juste sur un orteil. Ça ne m'empêche pas de marcher sereinement sur le chemin de Roman. Et puis il y a CHINATOWN. Ce film est un trou noir. J'ai longtemps été incapable de dire si je l'avais vu. Chacun je suppose a ce genre de doute, la question se posant seulement pour les films importants, les autres on s'en fout. Et puis je l'ai vu, 35 ans après sa sortie et quelques mois après MULHOLLAND DRIVE. Pourquoi ai-je vite fait un parallèle avec le film de David Lynch ? « God only knows », comme dirait Brian Wilson. Sans doute l'atmosphère nocturne, Los Angeles, l'intrigue policière. Toujours est-il que malgré la version française et le temps ordinaire, la vision de CHINATOWN a été une sorte de révélation tardive, le chainon manquant, la clé de voûte de l'édifice Polanski. RP réussit là où David Lynch nous laisse sur notre faim. Jack Nicholson est parfait, Faye Dunaway aussi, et il y a la présence de John Huston. À peu de chose près le rôle qu’occupaient Nicholas Ray ou Sam Fuller dans L'AMI AMÉRICAIN de Wim Wenders. Et puis il y a cette réplique de Jake Gittes à Mr Yelburton de la Compagnie des Eaux qui s'inquiète de son nez tailladé par un homme à la lame agile, joué par Roman Polanski :
- Oh... votre nez ! ça ne vous fait pas trop mal ?
- Non, seulement quand je respire...

1 commentaire:

  1. J'ai revu aussi Chinatown sur Arte, sauf que l'image de la télé défaillait en permanence pour un problème d'antenne sans doute, en tous cas un vrai supplice, un parfait gâchis du plaisir de goûter ce chef d’œuvre.....et de continuer à être fasciné par Faye Dunaway, ce n'est donc pas un hasard si l'image défayait.

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