vendredi 30 novembre 2012


             Banco


Dans ma poche j'ai mis les billets
 et comme il y en avait encore
dans une valise j'ai mis les billets
 et comme il y en avait encore
dans un camion j'ai mis les billets
 et comme il y en avait encore

dans un wagon j'ai mis les billets
 et comme il y en avait encore
j'ai regardé ce qu'il y avait marqué
 si c'était pas des faux billets

Dessus c'était écrit "banco nacional
 
de la republica cubana", couleur verte
comme des dollars, mais de mauvaise
 
qualité, de mauvaise facture dirait-on
pour faire un bon mot, mais enfin
 c'était pas des billets de monopoly
alors pourquoi ça avait l'air d'une farce
 pourquoi est-ce qu’on n’y croyait pas ?

Porque caché dans un pequeno rincon
 entre la bandera della republica
cubana y una vista della gran plaza
 della revolutione, il y avait écrit
"el director del banco nacional" et
 c'était signé de trois lettres : Che !

jeudi 29 novembre 2012


        Instant Drop


La goutte d'eau de l'instant présent
the instant drop of water

tombe sur le sommet de ma tête
falls on the top of my head

d'une stalactite de larmes gelées
from a stalactite of frozen tears

sur une boursouflure d'humanité
on some kind of human puffiness

condamnée à l'oubli de la malfaçon
forced to mistake and oblivion

à la poubelle de la civilisation
to the garbage of civilization

comme un avorton de la pensée
like a bad born baby thought

asphyxié par son propre cordon
strangled by his own cord

mercredi 28 novembre 2012


 machine à en découdre, vers 1968 

mardi 27 novembre 2012

 La dix-millième visite du Fermoir a eu lieu à 10h40, 44 ans et 2 jours après l'apparition de The BEATLES le 25 novembre 1968 >< 8691 erbmevon 52 el SELTAEB ehT ed noitirappa'l sérpa sruoj 2 te sna 44 ,04h01 à ueil ue a riomreF ud etisiv eméillim-xid aL  
Trivial Pure Shit (1)

Première question POLITIQUE / VIE PUBLIQUE :
De quel groupe des années 80 Jeffrey Copey était-il le chanteur ?

A - les Bossuets de Meaux
B - les Olivensteins
C - les Cacatoès
D - les Cocoès

N.B. Attention, il y a un piège !

lundi 26 novembre 2012

L'oncle Robert. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir jamais rencontré, mais j’ai gardé celui de son portrait, une photo en noir et blanc prise de trois quarts, dans le style classique du studio Harcourt. L’image était sous verre dans un cadre posé sur le poste de TSF chez nos grands-parents, au coin de la bibliothèque derrière le fauteuil Morris. Un haut lieu de notre enfance en appartement. Le poste de radio tout en angles et en plastique marron et ivoire trônait sur un guéridon dans l’angle de la pièce. Il émettait tous les samedis soir une pièce policière que notre grand-père n'aurait manquée pour rien au monde. Un petit signal étoilé vert fluo indiquait la qualité de la réception en s’ouvrant plus ou moins comme un œil de chat. Dans la bibliothèque, un meuble finement sculpté dans un style baroque bourgeois, régnait l’ordre, à défaut de luxe et de volupté. Un tabernacle des arts académiques excluant toute modernité, où l’on cherchait ce qui ne s’y trouvait pas, mais qui pouvait servir de tout autre chose qu’un lieu dédié à la lecture. D’instrument de musique par exemple, en tournant ses deux colonnes torsadées qui produisaient alors un son strident proche de celui de la longue corne des bergers suisses, en plus aigu. De miroir déformant avec ses vitres en verre soufflé. Quant au fauteuil Morris, c'était un magnifique spécimen de cabane-cachette. Son dos était inclinable sur une barre horizontale qu'on pouvait déplacer sur une série de crochets disposés à l’arrière des accoudoirs en bois verni. Ce système, ludique en soi, présentait un double avantage. Celui d’une indéniable innovation qui lui était conférée par la maniabilité et la robustesse du système barre et crochets métalliques, et celui d’une cabane intemporelle, car l’arrière du fauteuil servait de réceptacle à un repose-pied qui en position repliée laissait de la place pour occuper l’endroit. On pouvait donc y garder toutes sortes de trésors de guerre pris à l’ennemi d’alors, l’ennui. Tout objet, précieux ou non à nos yeux, pouvait se retrouver un jour dans cette minuscule caverne d’Ali Baba. Dans le dos de Morris transitèrent les frets les plus variés, gâteaux secs, bonbons ou caramels, journaux, cartes postales du temps présent en cours d’étiolement, catalogues de Manufrance, voitures ou chevaux de course en déshérence. Tous objets craignant la lumière trop vive du rigorisme ménager de notre grand-mère et qui devaient être prudemment soustraits à sa vue. Pour cela, nous avions les coussins violets. Quelques gros coussins de velours qui avaient perdu leur éclat et sentaient la poussière, mais avaient un pouvoir d’occultation remarquable. Un de chaque coté du fauteuil et la nuit tombait chez Morris. Comble de l’utilitarisme, ils pouvaient transporter l’occupant de Morris directement du monde du réel au monde des rêves, par le seul pouvoir hypnotique de leurs rayures jaunes bordées de noir sur fond violet, telle une grosse guêpe posée sur une digitale dans la forêt à la tombée du jour. Et un demi-siècle plus loin dans l’espèce tant décriée d’espace-temps qui nous tient lieu de liquide amniotique extra-utérin, quand le manque de quiétude se fait sentir telle une contracture de la pensée, le calme revient à l’évocation du gros fauteuil docile ... Peace, peace, Morris is not dead, he does not sleep, he has just awakened from the dream of the purple flower near the screaming columns...  © D.O.Goldman, 2007

samedi 24 novembre 2012























Eric
Bleu

Ginger
Vert

Jack
Rouge

Ô Noir

Ü Blanc
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vendredi 23 novembre 2012


CE QUE VOUS                                   DITES PAR                                  LA BOUCHE






              POUVANT                                             ÊTRE                                             RETENU






                            CONTRE                                              VOUS                                              PRENEZ






                                           LE PARTI                                            DE L'É                                             CRITURE

jeudi 22 novembre 2012

À vélo, je descends la rue principale de ce petit bourg des Alpes, en roue libre. Sur le porte-bagages situé devant le guidon, en éclaireur éclairé, est assis un enfant qui doit être mon dernier-né puisqu'il m'appelle papa. Papa, c'est là, tourne à droite ! Au bout de la rue, une terrasse de café. Je hèle le garçon. C'est bien ici l'Assemblée Générale ? Oui, je suis le syndic. La dernière fois, c'en était un autre. Qui êtes-vous ? Xavier-Yves Zermutti. Pas d'enfant en bas âge en AG, s'il vous plaît. Eh bien, vous avez le sens de l'hospitalité, M.Zermutti ! Il me gifle. Je regarde Morgan. Papa, il t'a giflé !? Je lui fais un clin d’œil façon "attends, c'est pas fini". Je demande à deux personnes dans l'assemblée de témoigner qu'un homme m'a giflé dans un lieu public. Un homme âgé lève la main. Merci Monsieur. Puis la baisse. Il ne vous a pas giflé, il vous a souffleté. C'est vrai, mais vous trouvez ça normal ? Il la relève. Une femme lève la main. C'est par solidarité avec mon mari, qui l'a fait par solidarité. Merci Madame. Je me tourne vers Xav-Yves Zermutti. Monsieur, en ma qualité d'offensé, je demande réparation sur le playground, dimanche matin à 9h. Je serai accompagné de mes deux témoins et de mon fils. En tant que plaignant, j'ai le choix de l'arme. Je choisis le tear drop. X-Y. Z. ouvre des carreaux béants comme un panier vide. Morgan exulte et me saute au cou. Ouwêêh P'pa, y sait pas ce que c'est qu'un tear drop !

mercredi 21 novembre 2012



  


                        niche fiscale   [ détails ]

mardi 20 novembre 2012

Le génie de la politique, ça n'existe pas en tant que tel. Ceélément n'a jamais pu être isolé de son époque, de son contexte. Il lui faut être hébergé par un humain de bonne lignée, mentalement armé et robuste physiquement, un porteur sain qui fera en sorte de le synthétiser et d'en transmettre les effets bénéfiques à une multitude. Certains hommes, certaines femmes politiques ont eu du génie. Pourquoi ont eu, et pourquoi pas ont ? Parce qu'il faut le recul de l'histoire pour extraire le cristal du génie de sa gangue de lave refroidie. En voici quelques spécimen (et spéciwomen), par ordre d'apparition à l'écran :
1) Rosa Luxemburg (1870-1919) : révolutionnaire allemande au destin tragique, dont l'idéal prospéra entre deux guerres, avant de finir écrasée entre Bolchevisme et République de Weimar. Pour la faire taire, il fallut lui mettre une balle dans la tête.
2) Charles de Gaulle (1890-1970) : sa vie fut longue et passionnante, débordant de choix difficiles et par là-même d'innombrables occasions de se tromper et de se renier, ce qu'il ne fit que très rarement, rapport à la densité du siècle. Immense et indélébile est sa trace.
3) Ernesto Guevara (1928-1967) : dans son parcours terrestre, de sa naissance argentine à sa mort assassine, tout regorge de sens. Médecin dans sa jeunesse, révolutionnaire au parcours hors du commun, il a réalisé la fusion parfaite entre ses idéaux et ses actes, mettant sa vie dans la balance dans tous ses combats. Oubliez l'icône et prenez-le pour ce qu'il est, un modèle d'humanisme et d'intégrité politique.
4) Robert Badinter (1928-    ) : son discours de septembre 1981 à l'Assemblée Nationale en forme de plaidoyer contre la peine de mort le dispute à ceux des plus grands orateurs, de Martin Luther King à André Malraux. C'est aussi un pédagogue, cf. la réponse faite à un étudiant qui lui demande un conseil, une méthode pour rendre la justice. « La justice ? Vous avez votre vie pour y penser. Commencez par combattre l'injustice ! ».
5,6,7) les Pussy Riot : provoquer Poutine sur l'autel de sa propre orthodoxie, faut avoir les ovaires pour le faire. Une jolie contribution à la préface d'un best-seller : Quand la Russie s'extirpera (du permafrost).

lundi 19 novembre 2012

Bien que non-sympathisant de l'UMP-PMU, j'ai pris mes responsabilités et je suis allé voter. Mon candidat de coeur était Flippé mais aux dernières nouvelles c'est Couillon qui a gagné !
On a reçu ça au journal
                                                            
             
      


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dimanche 18 novembre 2012

P : "Parrain"... what's that ?
V : Godfather
P : Supposed to be a compliment ?
V : I don't know... it fits you well

Espion(s) de Nicolas Saada avec Stephen Rea (Palmer) et Guillaume Canet (Vincent)

samedi 17 novembre 2012

C'était un petit crr'i, minuscule, dans la vérr'anda. Un oiseau, à deux heurr'es du matin ? Non, c'était un miaulement. Je défis le loquet pour fairr'e glisser la porr'te. C'était Yucca. Elle était là, étonnament prr'oprr'e, darr'dant son œil noirr' qui se ferr'mait à mesurr'e que sa petite gueule s'ouvrr'ait sur cette lamelle rr'ose borr'dée d'aiguilles blanches. Où étais-tu passée ? dis-je instinctivement, n'attendant pas de rr'éponse prr'écise. Je la prr'is dans mes brr'as pour la porr'ter à mon visage comme j'avais l’habitude de le fairr'e mais elle se débattit et se jeta au sol. Trr'ottant jusqu'à la porr'te de la buanderr'ie, elle grr'impa au sommet de l'étagèrr'e où je lui avais jadis installé son couchage, mais ne le trr'ouvant pas - quelques mois aprr'ès sa disparr'ition, j'avais fait place nette de toute trr'ace d'occupation féline - elle fila par la lucarr'ne rr'estée ouverr'te. Je courr'us dehorr's pour la rr'appeler. Perr'sonne. Une rr'onde rr'apide à la lampe torr'che ne donna rr'ien de plus. Elle n'était rr'éapparr'ue qu'une minute pour rr'edéguerr'pirr' sans rr'egrr'et. Et j'enrr'age d'un rr'êve qui n'est qu'un err'satz de conte de Perr'ault, un grr'oom à la Spirr'ou qui se grr'ime de rr'éalité !

vendredi 16 novembre 2012


TU AVAIS                                        L'IMPRESSION                                        QU'EN






               CONTINUANT                                DE MARCHER                                 TU FINIRAIS






                             PAR ALLER                                          PLUS LOIN                                          MAIS






                                           LES CHOSES                                NE SONT PAS                                 SI SIMPLES

jeudi 15 novembre 2012

ALORS RACONTE (2)

En 2008 sort le deuxième CD des Raconteurs, Consolers of the Lonely. La première impression est visuelle. Le clin d’œil à la pochette de Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band est évident, sauf pour ceux qui n'ont pas le sens de l'observation ou qui ne connaissent pas ce disque. De gauche à droite, deux chiens en tenue de parade, aux ordres, puis Jack Lawrence avec son port de basse vintage, Pat Keeler nu tête, sage poulbot sans sa casquette, Jack White en M(atthieu Chedid), Brendan Benson en rocker sudiste et la reine d'Angleterrre, le bandeau sur les yeux, prête à être livrée au peloton d’exécution "because her fascist regime" comme disait Johnny Rotten. Derrière la reine, les roadies et les techniciens. Ouvrons la boîte.
# 1 - Consoler of the lonely : qui Raconteurs ? où Raconteurs ? Moi je ne vois que la White poussière qui poudroie sur la White road qui roue droit
# 2 - Salute your solution : j'ai pas bien compris l'énoncé du problème
# 3 - You don't understand me : plus de piano, moins de guitare, des vocaux léchés... ça sent bon le cocktail maison, les bons plans de brother Jack pour nous faire voyager dans l'univers fini de notre living room... mais qu'est-ce que c'est que ce piano à une minute de la fin... woke up, fell out of b.., dragged a c... across my h... ??
# 4 - Old enough : de la country, des violons, du banjo, des bagpipes, et nous voilà en pleine cambrousse, dans un chemin de traverse qui va nous envoyer dans le décor, enfin dans l'envers du décor, c'est ça qui est bien, non ?
# 5 - The switch and the spur : une pépite qui éclipse le pâle soleil du système du même nom, une boule de gros son qui éclate, étincelante comme Ring of fire par Johnny Cash, émouvante comme June Carter, sa country folk singer et songwriter de femme. Totale réussite. Magnifique !
# 6 - Hold up : une concession aux goûts de la ménagère grunge de moins de 45 ans
# 7 - Top yourself : n° 7 de 14, une place de choix dans tout grand LP, la dernière chanson de la face 1. How you gonna top yourself when there is nobody else, how you gonna do it by yourself cause I'm not gonna be here to help you (voir notre édition du 10 novembre)
# 8 - Many shades of black : encore une place de choix, la première de la face 2 ; vocaux à la Paul McCartney, arrangements et chœurs, cuivres à volonté... souriez les gars, souriez ! Qui ça ? Mais tous ceux qui vouaient Let it be et The long and winding road aux gémonies, et aussi bien sûr Maybe I'm amazed, Live and let die et tout le reste, j'en passe et des moins bonnes, tous ceux qui souriaient, qui tordaient la bouche quand on leur parlait de Paul dans les années 80, 90... souriez, moi je m’escaglaffe, et si quelque chose vous chiffonne, expliquez-moi - preuves à l'appui - que cette chanson ne doit rien à Sir Paul ! Une des cinq meilleures chansons des Raconteurs.
# 9 - Five on the five : cherchez pas, c'est de la pure, de la super White, Stripe on stripe !
# 10 - Attention : one, two, three o'clock, four o'clock rock... five, six, seven o'clock, eight o'clock and... nine, ten, eleven o'clock, twelwe o'clock roll...
# 11 - Pull this blanket off : comme on fait son lit, on se couche. C'est dans ces draps que Jack White a conçu Blunderbuss
# 12 - Rich kid blues : alors là c'est encore plus fort que Many shades of black ; une intro pur Macca millésimé ; après ça, on a des arômes de Bono, oui j'ai bien dit de Bono de U2, pas de Sonny Bono. Le mot de la fin revient à mon cher Paul. Que je sois changé en statue de gingembre si je mens !
# 13 - These stones will shout : dito Pull this blanket off, guitare acoustique, breaks et ponts divers, un gros riff qui tache... prenez le train en marche, direction Blunderbuss
# 14 - Carolina drama : 14ème et dernier titre. Quand on arrive à quatorze sans s'être ni perdu en route, ni compromis, c'est qu'on a un pied sur la chaussée des géants. Carolina Quatorze, un petit caillou blanc tombé sur la route à côté de Run for your life, Tomorrow never knows, A day in the life, Carry that weight *
* OK, j'ai un peu arrangé la réalité, A day in the life est n°13 et Carry that weight n°15, mais vous allez pas me chercher des pew dans la taît !

mercredi 14 novembre 2012

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (5)

Dès mon plus jeune âge, ma mère fit en sorte que ma soit-disant appartenance canine soit tue. Je lui en parlai très tôt, mais elle apportait très peu de crédit à mes dires, en raison de mon apparence tout à fait normale. La parole, l'absence d’appétence à l'os à moelle et un odorat très peu développé lui faisait penser que j'affabulais. À l'école, ce fut facile. Ma timidité et les prémices d'une indolence devenue ma marque de fabrique firent qu'aucun de mes maîtres n'eut de doute sur mon identité. À la maison, pas de problème non plus, j'étais souvent seul. Les difficultés apparurent quand se posa la question de trotter de mes propres pattes. Vers l'âge de cinq ans, trente à trente-cinq ans en EAH [Équivalent Âge Humain], je pris la décision d'utiliser mon atout principal, à savoir cette tête de chien battu qui prenait mauvaise tournure (ou bonne, suivant l'usage), sans toutefois mettre le doute sur mon intégration dans la société des humains au travail. Mes chefs et compagnons d'entreprise virent vite le profit qu'ils pouvaient en tirer et je fus nommé dog éponge. Dog éponge est le nom que je donnai à cet emploi. Eux le nommaient facilitateur de soupape. Après deux ans en qualité de FS 1er puis 2ème échelon, j'accédai à mon bâton de maréchal, la fonction, le titre et la rémunération (!) de dog émissaire. Je m'y sentis bien, non pas parce que cela me plaisait, mais parce que cela correspondait à l'accomplissement de mon PUCK (Positive Universal Canine Karma).

mardi 13 novembre 2012

la misère est moins noire au soleil

lundi 12 novembre 2012

Vers 1987, après quinze ans passés à aligner les chiffres et susciter les interpolations, l'idée me vint d'un calcul plus élémentaire, plus personnel. Quel serait le jour de mon 3D, le Dad Double Day ? À savoir, le jour où mon père aurait le double de mon âge, ou, formulé d'une autre manière, le jour où j'atteindrais l'âge qu'avait mon père le jour de ma naissance. C'est ainsi que le mardi 7 juin 1988, je partis au travail d'un pas léger en me disant que mon 3D était arrivé et qu'il était unique dans ma vie. Mieux que ça, ma jouissance était décuplée par le fait que beaucoup ne connaissent jamais la plénitude de ce jour-là, par désintérêt ou méconnaissance de leur père, ou à cause de la mort de ce dernier, mais surtout parce que 99,90 % de mes congénères s'en foutent complètement. Se réjouir d'une conjonction temporelle dont tout le monde se fout est un de mes petits plaisirs. Plaisir solitaire, que je ne partageai avec personne, pas même avec le principal intéressé. Mais ce jour de 1988 est loin maintenant et la question se pose aujourd'hui de mon GDD, mon Grandad Double Day, celui où j'atteindrai, si le Tatoué ne s'en mêle pas, l'âge qu'avait mon grand-père quand je suis né. Principale différence avec le 3D, il est rare que votre grand-père soit encore en vie ce jour-là. À moins qu'il ait été lui-même père à vingt ans et grand-père à quarante ou qu'il vive centenaire et plus, la probabilité de vivre son GDD du vivant de son grand-père n'est pas courante. Le mien est mort en 1982. Il n'en demeure pas moins que mon Grandad Double Day devrait survenir le 9 janvier 2014, dans des conditions absolument incertaines, mais certainement pas par inadvertance ~)(~

dimanche 11 novembre 2012



 niche fiscale   [ intérieur jour ]

samedi 10 novembre 2012


COMMENT TU VAS              T'EN SORTIR              QUAND IL N'Y               AURA PLUS


PERSONNE ?


                        COMMENT 


                                                   TU VAS 


                                                                          FAIRE 
 

                                               POUR TE 


                      DÉMERDER 


TOUT SEUL


 
QUAND                     JE NE SERAI                     PLUS                      POUR T'AIDER ?


http://grooveshark.com/s/
Top+Yourself/2B9UoN?src=5

vendredi 9 novembre 2012

COMMUNIQUÉ - S'IL VOUS PLAÎT ET SI VOUS EN AVEZ LE LOISIR, PASSEZ AU JOURNAL, NOUS VOUDRIONS VOUS ENTRETENIR D'UN SUJET DE LA PLUS PETITE IMPORTANCE -

jeudi 8 novembre 2012





































 t... en l'... (sur un c... de t....)

mercredi 7 novembre 2012

LE TON EST DONNÉ

Qu'est-ce qui fait que la magie du cinéma opère, en dehors de celle de l'image et du son ? La mise en scène, la grandeur du décor, le génie des acteurs bien sûr, leurs folies et leurs faiblesses, mais une grande partie du charisme de l'acteur réside dans le ton. Qu'est-ce qui fait que vous décrochez au son de la voix de Roberto Benigni, Brad Pitt ou Marie-Anne Chazel alors qu'écouter Laurent Terzieff, Marie-France Pisier ou Vincent Lindon vous procure une sensation de bien-être ? Le ton. La tonalité, les harmoniques, les infimes ramifications du spectre de la voix humaine qui se perdent dans les arcanes de votre subconscient. Celui de Jean-François Balmer, le commandant Rovère dans Boulevard du Palais, ne fait pas exception à la règle. Quoi de plus banal qu'un flic alcoolique ? On pourrait en dénombrer des centaines, depuis l'arrivée du train en gare de la Ciotat en 1895. La main dans la main, ils pourraient former un cordon sanitaire de Carentan à La Roche- sur-Yon en passant par Pontivy. Des flics qui élucident à haute voix la flasque à la main, avant de piquer un somme sur la moleskine de leur bureau, il y en a déjà beaucoup moins. Quant à ceux qui soliloquent en chanson de gestes pour ne pas perdre le fil de leur écheveau, je n'en connais pas d'autre.

mardi 6 novembre 2012


blue turns to green, Cuba 2008

lundi 5 novembre 2012

ALORS RACONTE (1)


En 2006, le JAG (John Anthony Gillis) alias Jack White s'acoquine avec Jack Lawrence (bss), Brendan Benson (gtr) et Patrick Keeler (dms) pour rigoler un peu. Témoin la photo de la pochette. De gauche à droite, Jack en Nana Mouskouri, Brendan en Antoine Kinget inquiet sans chapeau, Jack White III en Neil Young et Pat Keeler en Renaud, les quatre affublés d'ecchymoses diverses et d'un verre de vin rouge pour le dernier. Sortie de soirée BCBG qui s'est mal terminée, ou fin de garde à vue un peu musclée ? The Raconteurs : Broken Boy Soldiers. Dix chansons, quelques belles pépites, des collages à la Villeglé, un joli Pink Floyd Joke, du pur jus de la treille. Le ratio est bon. OFF/ON... STOP/PLAY...
# 1 : Steady, as she goes... un beat à la caisse claire... une ligne de basse... quatre notes en sustain... un riff qui racole... un premier vers couperet... pas besoin de chercher midi à 14 plombes, l'essence du rock est là et pis c'est tout... un n°5 de CHANNEL CROSSING... ou plutôt ATLANTIC CROSSING... moi je dis, c'est un hit en béton, et pis c'est tout ! OK, Philippe, mais encore ?
# 2 : Hands : une chanson à tiroirs et à miroirs qui éloigne le fan de la dangereuse (?) promiscuité avec les White Stripes. Le break au milieu vous renvoie à un doux cocon londonien, vocaux et guitares à la swinging Gilmour, tout ça vous requinquerait un roadie en plein bad trip devant son tonneau de bière vide
# 3 : Broken Boy Soldier me plairait plus que bien, avec son intro en cymbale mineure, mais vous me connaissez, les vocaux qui lorgnent du coté de Robert Plant me donnent le tournis. J'y peux rien, c'est rapport à un accident de whole-lotta-plane quand j'avais 18 ans
# 4 : Intimate Secretary : alors là c'est l'inverse, ce titre a tout pour me plaire, le tempo et les vocaux à la George Harrison, les effets psyché-rock-orientalistes, le son saturé, mais pas trop, l'ensemble baignant dans un doux bordel ambiant qui vous remet la tête au bon endroit, pile entre les deux épaules
# 5 : Together : ah les claviers, les harmonies, l'archi-texture, le corps busier
# 6 : Level : dito, avec ce putain de clavier qui pique une tête dans le puits sans fond de... No quarter ! [ NDLR : Led Zeppelin, Houses of the holy ]
# 7 : Store Bought Bones : un vibrant hommage à Deep Purple en général et à Jon Lord en particulier, auquel on ne peut qu'être sensible quand on a brûlé Fireball par les deux bouts à l'âge où le goût s'affirme, en amour, en musique, en parfum
# 8 : Yellow Sun : une chanson mid-tempo à la guitare acoustique sur laquelle Kurt Cobain n'aurait pas craché, le bougre. Big great tune
# 9 : Call it a day : un petit Pink (Floyd) Joke : déjà le titre (cf. Remember a day) et puis le reste, laid back, chambre d'écho, messe basse sans curé, vocaux à la traîne derrière la mariée en rose fuchsia, en indigo, mais surtout pas en blanc !
# 10 : Blue Veins : dans la même veine, mais plus de rose, que du bleu ; une bien belle réussite avec prise de risque à la clef ; attention, chanson vénéneuse à haute dose...

à suivre : ALORS RACONTE (2), parution 15 novembre 2012

dimanche 4 novembre 2012

With the power of soul... anything is possible... et le pouvoir de l'image ? Trente ans ont passé depuis que mon frère et moi entrâmes dans cette salle du quartier latin pour voir Alphaville, un Jean-Luc Godard millésimé, entre Bande à part 1964 et Pierrot le fou 1965. La bobine n'avait pas tourné un quart d'heure que je sentais mon frère sombrer dans un profond malaise. S'en aller ? La question se posait. Ne pas regarder ? C'est ce qu'il faisait, la main en bandeau sur les yeux et sa tête s'abaissant sur l'épaule opposée à la mienne. Pourquoi ne sommes-nous pas sortis, pourquoi a-t-il décidé d'affronter jusqu'au bout ce supplice ? Je ne sais pas. Je ne savais pas, jusqu'au jour où je suis entré avec Guy au cinéma Jean Renoir de Martigues pour voir ce dont les "Bâtards sans gloire" de Quentin Tarantino étaient capables. Un quart d'heure n'a pas été nécessaire pour subir le même sort que mon frère avec Alphaville. Cinq minutes ont suffi, la scène d'ouverture dans la petite ferme du Limousin portant déjà le film au paroxysme de la perversité. J'ai choisi d'affronter cette épreuve, après tout je n'étais pas seul, ne regardant que par intermittence et attendant des séquences meilleures. Elles ne vinrent pas.

samedi 3 novembre 2012

mentir pour de vrai > ray sugar rob > robert t'es gore > gorille dans les grumes > rhume des foins > oinj d'estropié > pied de grue chez ma tante > hante le château > au p'tit bonheur la chance > anstère phal > fallait foncer avant > ventre à terre a pas d'oreille > ayes au moint le respet de l'ortograve > rave parti vaincra > craspouille ta race > race de chien race de rat > draps dents de sales > saltimbanque > banque pour gogos > go home et restez z-y > zyrcon à la con > con de firmament > mentir pour de faux