dimanche 4 novembre 2012

With the power of soul... anything is possible... et le pouvoir de l'image ? Trente ans ont passé depuis que mon frère et moi entrâmes dans cette salle du quartier latin pour voir Alphaville, un Jean-Luc Godard millésimé, entre Bande à part 1964 et Pierrot le fou 1965. La bobine n'avait pas tourné un quart d'heure que je sentais mon frère sombrer dans un profond malaise. S'en aller ? La question se posait. Ne pas regarder ? C'est ce qu'il faisait, la main en bandeau sur les yeux et sa tête s'abaissant sur l'épaule opposée à la mienne. Pourquoi ne sommes-nous pas sortis, pourquoi a-t-il décidé d'affronter jusqu'au bout ce supplice ? Je ne sais pas. Je ne savais pas, jusqu'au jour où je suis entré avec Guy au cinéma Jean Renoir de Martigues pour voir ce dont les "Bâtards sans gloire" de Quentin Tarantino étaient capables. Un quart d'heure n'a pas été nécessaire pour subir le même sort que mon frère avec Alphaville. Cinq minutes ont suffi, la scène d'ouverture dans la petite ferme du Limousin portant déjà le film au paroxysme de la perversité. J'ai choisi d'affronter cette épreuve, après tout je n'étais pas seul, ne regardant que par intermittence et attendant des séquences meilleures. Elles ne vinrent pas.

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