La déclaration de guerre le surprend en Irlande, mais il
décide aussitôt de retrouver Paris. L’avancée de l’armée
allemande le repousse avec les Joyce jusqu’à Vichy. Ils séjournent à
l’hôtel du Beaujolais, jusqu’à ce que celui-ci soit réquisitionné pour loger le
gouvernement de Pétain. Les Joyce sont alors hébergés à
Saint-Gérand-le-Puy par une amie parisienne, Madame Jolas. Beckett,
grâce à l’aide de Valéry Larbaud, poursuit sa route, dormant où il
peut. Il est à Toulouse, Cahors et Arcachon, où il s’établit quelques
semaines dans la villa Saint-Georges.
En octobre 1940, il regagne Paris. Il commence à traduire des
documents que les résistants transmettent à Londres. Il rejoint le
réseau de résistance "Gloria SMH" dirigé par la fille de Picabia.
À l’été 1942, il échappe à la Gestapo. C'est Vichy à nouveau,
puis Avignon et finalement Roussillon, un village perché, un havre de paix
jusqu’au début de 1945. Il travaille dans les
champs et commence la rédaction de Watt, qui sera publié dans la revue anglophone Merlin en 1952 et par Olympia Press en 1953. Un peu d’argent lui arrive régulièrement de sa famille en Irlande.
Après avoir servi dans la Croix Rouge irlandaise à l’hôpital de
Saint-Lô en Normandie, il est de retour dans la capitale en 1946, rue des Favorites. Alors, et jusqu’à la mort de sa mère en 1950, l’écriture occupe l'homme. Molloy et Malone meurt paraissent en 1951, En attendant Godot est joué en 1952. À Ussy-sur-Marne, il
retrouve un air de sa campagne irlandaise, avec
ses travaux des champs et ses longues marches.
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