Après une enfance douloureuse entre une mère névrosée
et un père bon vivant détesté par sa femme, après des études
brillantes, Beckett découvre Paris à 22 ans lorsqu’il devient lecteur d’anglais
en 1928 à l’École Normale Supérieure. S’il retourne ensuite enseigner
comme lecteur de français au Trinity College de Dublin, c’est pour en
démissionner en 1932. Il veut fuir le milieu familial et le monde en
vase-clos de son coin d’Irlande. Il se déroute d’un avenir tout tracé et
rejoint l’Allemagne puis la France.
En 1934, il est à Londres et en 1936 à nouveau à
Paris, et pour longtemps. À l’instar de James Joyce, des américains de la
"Lost generation" et des européens qui affluent dans la capitale dans
les années 1920, il pense que c’est là qu’il peut créer librement.
Sauf que Beckett adopte non seulement une ville nouvelle, mais aussi une
langue nouvelle. C'est un nouveau départ, it's a brand new start...
Il s’installe d’abord à l’Hôtel Libéria, rue de la Grande Chaumière à Montparnasse.
Le 7 janvier 1938, il est agressé par un inconnu, sans mobile
apparent. Son cœur, épargné par le couteau, ne l’est pas par une
jeune femme qui lui rend visite à l’hôpital Broussais, Suzanne
Dumesnil. Ils ne se quittèrent plus et se marièrent, beaucoup plus tard. Au printemps suivant, il emménage dans peu de mètres carrés au septième étage, 6 rue des Favorites.
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