dimanche 29 novembre 2020

samedi 28 novembre 2020

 

« deux dents de devant en moins

j'avais l'air d'un lapin en négatif »

 

Jack Malik dans Yesterday

un film de Danny Boyle

 

vendredi 27 novembre 2020

> j'imagine l'enterrement de Maradona

 - tu veux dire, de Diego Armando Maradona ?

> oui, je crois que ça va être grandiose

 - comme Victor Hugo, comme Gandhi...

> non, grandiose dans l'émotion

 - une marée humaine, en larmes

> je verrais plutôt ça en petit comité

 - Diego, en petit comité, t'es fou !

> avec juste quelques proches

 - ah oui, et qui par exemple ?

> deux Pelé et trois tondus

mercredi 25 novembre 2020

 ÇA ME PLAÎT  (9)

Après que Natch m'ait passé The Piper at the Gates of Dawn (Le Discobole à Nancy), et que j'aie découvert Saucerful of Secrets tout seul, le balancier est reparti de l'autre côté. C'est Y'ug qui m'a parlé de More, le film de Barbet Schroeder et j'ai eu envie du disque de Pink Floyd. En 1969, Balavoine n'avait pas chanté Sauver l'amour, mais comme je faisais tout à l'envers, je remplaçais l'envie par le besoin. Une petite visite aux Nouvelles Galeries et le tour était joué. J'ai aimé ce disque, plus que le film. J'ai même regretté qu'il ait été gravé pour le cinéma. Cette musique faisait naître tant de paysages que ceux d'Ibiza en cachaient une forêt d'autres. Pas grave. Quelques mois plus tard, Ummagumma me faisait de l’œil dans le présentoir des NG. Faux-semblant, Trompe-l’œil, il était parfait pour fêter la fin de la décade prodigieuse. Je ne l'écoute plus depuis longtemps, mais dans ce lot de K7 dont je vous parlais l'autre jour, il y avait le vol.2 (faut se replacer dans le contexte, en 1976 un double album faisait l'objet de deux K7). Une occasion unique de replonger dans cette époque dorée. En résumé, j'ai été déçu. Pas par le son, encore une fois étonnamment clair, mais par la diversion, la dispersion. Un labyrinthe sonore dans lequel je me suis perdu, sans m'abandonner. Malgré tout, au milieu de cet océan, une bouée, une petite balise, un phare miniature, Grantchester Meadows, une belle chanson qui remet la boussole à plat. Avertissement aux fans irréductibles du groupe : Please, ne lisez pas ce qui va suivre. Cela pourrait heurter plus ou moins gravement votre sensibilité. Grantchester Meadows, de Roger Waters, m'a transporté dans le monde merveilleux de Simon and Garfunkel. N.B. je vous avais prévenu, c'est du brutal.

lundi 23 novembre 2020

dimanche 22 novembre 2020

> à Caen, les premières vaccinations

 - oui, tu l'as dit, à quand ??...

> eh bien tout de suite, aujourd'hui

 - ne plaisante pas, c'est un sujet grave

> mais je suis sérieux, ça a commencé hier

 - ah oui, où ça ?

> à Caen

 - arrête Stp, c'est pas drôle !

© à toi RaymonD

samedi 21 novembre 2020

jeudi 19 novembre 2020

LIBERTÉ ÉGALITÉ SUR SEINE (17)

En 1946, à sa sortie du mouroir de Rodez, Antonin Artaud est hébergé à Ivry, sur Seine. Sursis dans la malédiction. Il y mourra mais pas son œuvre qui souffle encore, c'est à qui l'attrapera par un lambeau dans le vent de novembre. Je me souviens avoir cherché la rue où était située la clinique qui servit de refuge au poète persécuté. Mais rien ne subsistait, les années d'après-guerre avaient fait le grand ménage. Plus tard, Jean Ferrat lui aussi a vécu à Ivry, dans un grand HLM type Le Corbusier avec balcon terrasse qui domine cet espace urbain où cohabitent mairie, gare et chemin de fer. Il fut un temps où les gares jouxtaient les voies ferrées. Voix Ferrat. Et aujourd'hui, au hasard d'une recherche de(s) mot(s) juste(s), je lis qu'Allain Leprest, bien qu'ayant deux l minuscules dans son prénom et un L majuscule dans son pas trop mime, ou peut-être à cause de ces 3 L, a habité Ivry. Sur Scène. Mon impression première était donc la bonne. Et j'ai bien fait d'accepter ce rendez-vous au n°17 de la rue Pierre Rigaud, vous commencerez le lundi 19 m'avait dit JMV. Le 19 oui, pensé-je dans mon for mixte (mi-intérieur, mi-extérieur), ça me renvoie au siècle (le vingtième), mais avril quatre-vingt-deux, c'est encore mieux. Huit, quatre, deux.

mardi 17 novembre 2020

ÇA ME PLAÎT  (8)

Dans mes rayons, bien abritées de la fureur du monde, dormaient cinq K7 de Pink Floyd. Alors je les ai réveillées, doucement, et j'ai entrepris de les passer au banc d'essai. Le matériel : un lecteur double cassette JVC TD-W204. Première à entrer dans la trappe, Saucerful of secrets. Surprise, le son est étonnamment bon. Pas de souffle significatif, une dynamique étonnante pour une bande magnétique vieille de 45 ans. Côté musique, rien de nouveau depuis la dernière fois que Let there be more light fit vibrer mes tympans et mon cerveau du côté de l'hippocampe et de l'amygdale. J'adore ce disque, il prolonge le big bang de The Piper at the Gates of Dawn et le dépasse dans l'affirmation et l'ambition, ce qui n'est pas une mince affaire. Syd Barrett est encore là. Jugband blues est de lui, il joue sur Remember a day, mais ça ne va pas au-delà. Comme pour Brian Jones qui gratte sa guitare acoustique pendant Sympathy for the devil, c'est l'embaumement avant la mise au tombeau. Ces deux albums de 1968 sont siamois, reliés par le sillon et par le son, par l'inspiration, sidérale et volcanique. Beggars Banquet et Saucerful of Secrets ont un pouvoir surnaturel, celui de vous maintenir vivant et bien disposé envers l'avenir immédiat, c'est à dire les prochaines 24 heures. Tout comme le portrait de Dorian Gray, ils n'ont pas pris une ride. It's amazing, fifty-two years later !

dimanche 15 novembre 2020

 



le Docteur Destouches et son berger allemand



© Pierre Vals



en exil - le docteur, pas le chien - en 1949

vendredi 13 novembre 2020

jeudi 12 novembre 2020

Alors j'ai bien entendu André Bercoff vitupérer contre Olivier Véran, qui s'était lui-même emporté devant la représentation nationale. A.B. n'a pas de mots assez durs pour qualifier le discours et l'action gouvernementale contre la pandémie. Les morts? Combien sont-ils? Et surtout, QUI sont-ils ? Par bonheur, A.B. nous ouvre les yeux. Ceux qui meurent dans les hôpitaux sont des gens âgés, de plus de 65 ans, plus de 75 ans, qui n'avaient plus que quelques années à vivre. L'arsenal de mesures prises en France n'a aucun sens, aucune justification. On nous ment, on nous spolie de la vie, on nous assassine. Tu as raison André. Je vais me ranger à ton point de vue et m'inscrire sur la liste PANPS. Personne Âgée, Ne Pas Soigner. De cette façon, à mon arrivée à l'hôpital, et à la tienne possiblement, nous serons dirigés vers l'unité de soins palliatifs. Ainsi, plus de surcharge du système de santé due à la Covid, la vie normale peut reprendre. Que n'y avons-nous pensé plus tôt. Merci aux Bercoff, Kaufberg, Bärenkopf ! Heureusement que vous êtes là.

mercredi 11 novembre 2020

lundi 9 novembre 2020

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN  (109)

Il y a longtemps que je pense à cette chose. Malheureusement, je suis homme-chien de projets mort-nés. Concevoir est dans ma nature, mais pas concrétiser. Gratter, gribouiller, décrypter les sources d'inspiration et les imaginer en un petit ruisseau paresseux ou en un torrent courant vers sa perte, oui j'y arrive. Travailler et finaliser, non. Alors ce fragment pour vous dire que je vais, je veux mettre la main à la patte. Au delà d'un trait d'humour incertain, ce geste poétique est porteur de symbole. Il témoignera d'un combat initié vers l'an 2001 (thank you Mister Kubrick) pour lier mon sort à celui de mes frères et sœurs, humains et animaux, végétaux et minéraux. Si cette déclaration vous paraît sibylline, soyez rassurés. Vous êtes bien dans le réel, c'est moi qui suis dans le rêve. Cette année cauchemardesque a pour effet de plonger ma part d'humanité dans un profond sommeil :. « We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep », William Shakespeare, The Tempest 1610. Erratum, ce n'est pas mon sort que je veux lier à mes frères et sœurs, c'est mon essence, ma substance, la sève qui ne coule plus dans mon tronc, les mots dont je voudrais qu'ils jaillissent de ma plume comme la griffe de la patte du chat. « Brothers and sisters, why are we fighting? Who's fighting and what for? » Mick Jagger, Altamont concert 1969.

samedi 7 novembre 2020

Quelquefois, pas très

souvent, je vois que j'ai

oublié de la boucler,

ma ceinture de sécurité

mais où va se nicher

cette satanée hérédité

jeudi 5 novembre 2020

mardi 3 novembre 2020

 HaSoFiN  n° 590

« Madame Larry Seigneur Book, c'est elle qui peut nous gêner ». Vignerot me demande de l'appeler pour notre affaire. Occupé à autre chose, il me tend une feuille rhodoïd vide, sans plus d'explications. Vu ma mine déconcertée - que dois-je faire de ce transparent? - il sort sa botte, qui fut secrète - la première fois - « vous préférez le nuancier? » Faut dire qu'avec Vignerot, en sept années de collaboration, on n'a jamais pu se tutoyer. C'est rare dans la grande famille du BTP, où la hiérarchie cohabite avec un paternalisme séculaire. Je prends le rhodoïd sans discuter. Tout sauf le nuancier. D'après ce qu'on m'en a dit, c'est un truc mis au point dans les années 70 par François Gaye-Dracq pour tester le sang-froid et la réactivité d'un technicien d'étude en cas de visite surprise de la DGCCRF. Une sorte de crash test improvisé, pour voir la capacité du salarié à parler sans rien dire. C'est une boîte de 50 échantillons. Le contrôleur choisit 5 couleurs et vous devez dire à quelles questions elles sont les réponses. Ambiance garde à vue. D'un autre côté, les bureaux très Samouraï Deuxième Souffle de la rue Pierre Rigaud sont le cadre rêvé pour ce genre d'interrogatoire. J'ai envie de me raviser et de dire oui au nuancier. Le regard fatigué de Vignerot par dessus ses lunettes me dissuade de cette récréation à la Melville. Ça sera Miss Lord Book et L’État des Choses.

lundi 2 novembre 2020


Les États-Unis d'Amérique, première démocratie mondiale ?

Oui, c'est le premier amendement de "The American Dream"

Mais le deuxième amendement précise : Ce n'est qu'un rêve

dimanche 1 novembre 2020


L' ANCÊTRE


Après une vie fragile, préoccupée
Je repose dans un paisible enclos.

Je prends enfin des vacances parmi des grandes plantes
Et parmi de la terre qui ne bouge jamais.

Les lierres, les orties, qui poussent spontanément,
Sont mes complices.
Ils me parlent de l'air que j'ai tant respiré
(Et qui est) un peu comme une chose à moi.

Dans rien je ne suis plus pour rien ;
Je vis de pensées sans origines,
Sans avenir, sans souvenir.

Je suis de nouveau compagnon de la force du limon.
Moi qui me suis dressé sur les choses terrestres,
Seigneur et maître,
Elles s’étendent maintenant sur moi.

                                                                                   Armand Robin