dimanche 1 novembre 2020


L' ANCÊTRE


Après une vie fragile, préoccupée
Je repose dans un paisible enclos.

Je prends enfin des vacances parmi des grandes plantes
Et parmi de la terre qui ne bouge jamais.

Les lierres, les orties, qui poussent spontanément,
Sont mes complices.
Ils me parlent de l'air que j'ai tant respiré
(Et qui est) un peu comme une chose à moi.

Dans rien je ne suis plus pour rien ;
Je vis de pensées sans origines,
Sans avenir, sans souvenir.

Je suis de nouveau compagnon de la force du limon.
Moi qui me suis dressé sur les choses terrestres,
Seigneur et maître,
Elles s’étendent maintenant sur moi.

                                                                                   Armand Robin

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