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mardi 18 mai 2021


Je me crois en enfer, donc j’y suis

C’est  l’exécution  du  catéchisme

Je suis  esclave  de mon baptême

-\/-

Arthur Rimbaud

vendredi 5 février 2021

 
Je ne suis pas  très  à l'aise

Avec le concept de bonheuR

je ne sais pas  ce que  c'est
 
 
Boris

Cyru

Lnik
 

dimanche 27 décembre 2020


Comme je descendais des Fleuves impassibles,

Je  ne  me  sentis  plus  guidé  par  les  haleurs  :

Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,

Les  ayant  cloués  nus  aux  poteaux  de  couleurs.

 

Le baTeau ivRe

© ArthuR

dimanche 1 novembre 2020


L' ANCÊTRE


Après une vie fragile, préoccupée
Je repose dans un paisible enclos.

Je prends enfin des vacances parmi des grandes plantes
Et parmi de la terre qui ne bouge jamais.

Les lierres, les orties, qui poussent spontanément,
Sont mes complices.
Ils me parlent de l'air que j'ai tant respiré
(Et qui est) un peu comme une chose à moi.

Dans rien je ne suis plus pour rien ;
Je vis de pensées sans origines,
Sans avenir, sans souvenir.

Je suis de nouveau compagnon de la force du limon.
Moi qui me suis dressé sur les choses terrestres,
Seigneur et maître,
Elles s’étendent maintenant sur moi.

                                                                                   Armand Robin

mardi 16 juin 2020


LA CHAMBRE


La chambre croyait qu'il fallait
Un homme pour la réveiller ;

Chaque soir elle faisait un prisonnier,
Le liait jusqu'à l'aube ;

Jambes, épaules, ses quatre murs
Le maintenaient, très durs.

Elle a découvert
Que les charrettes réveillent mieux ;

Maintenant elle préfère
Sommeiller seule ;

Dans l'aube avec le premier bruit d'essieu,
rapide, fraîche, elle cahote ;

Très sûrs,
Ses jambes, épaules, quatre murs.

Dans ce pays très gourd nul n'a rien remarqué.

                                                                Armand Robin

samedi 21 mars 2020

Civilité Art'hur R'imbaud, né à Tchernobyl-Mézières 1854, poète fissible, vagabond irradié, illumineur de fond. Vit sa vie à l'Est d'Aden. Sa dernière rime à rien, Marseille 1891.

lundi 21 septembre 2015

« Je devins un opéra fabuleux : je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement » Voilà une phrase à ne pas sortir devant n'importe qui, de peur de se ramasser un bon bourre-pif. Arthur ne l'a pas envoyé dire dans une longue pièce d'UNE SAISON EN ENFER intitulée ALCHIMIE DU VERBE. Rimbaud réinvente l'usage des mots. Il les dispose sur son tamis magique, les agence en un ordre nouveau. Le verbe est si limpide que l'alchimie a disparu. Que je sache, il a fait quelque chose de sa vie, non ? Elle fut un peu délirante, allant et venant par des chemins raides, faits de sables glissants sur des pavés mouvants. Mais le nez à l'encrier tua l'odorat. L'énergie gaspillée sans regret, la force gâchée sans retour débordèrent et mouchèrent de leur écume le feu des voyelles et la braise des consonnes.

lundi 26 septembre 2011


LA RESTAURANTIÈRE


La restaurantière avait belles arcades
Sourcilières ; ses cils parlaient sans ambassade.

Elle m'a vu entrer, a pensé : « Il va manger ! » 
Et même elle m'a dit : « Il faut manger ! » 
Et moi, j'avais envie de la regarder.

Elle osa me servir un mets très abondant ;
Je devais manger, lentille par lentille, lentillement
Quelque chose qui s'appelait comme un escalopement.

Ce manger c'était comme un escaladement
Et moi j'écrivais un poème lentille par lentille, lentillement
Sur la restaurantière que je regardais restaureusement...

                                                                                             Armand Robin