mardi 17 novembre 2020

ÇA ME PLAÎT  (8)

Dans mes rayons, bien abritées de la fureur du monde, dormaient cinq K7 de Pink Floyd. Alors je les ai réveillées, doucement, et j'ai entrepris de les passer au banc d'essai. Le matériel : un lecteur double cassette JVC TD-W204. Première à entrer dans la trappe, Saucerful of secrets. Surprise, le son est étonnamment bon. Pas de souffle significatif, une dynamique étonnante pour une bande magnétique vieille de 45 ans. Côté musique, rien de nouveau depuis la dernière fois que Let there be more light fit vibrer mes tympans et mon cerveau du côté de l'hippocampe et de l'amygdale. J'adore ce disque, il prolonge le big bang de The Piper at the Gates of Dawn et le dépasse dans l'affirmation et l'ambition, ce qui n'est pas une mince affaire. Syd Barrett est encore là. Jugband blues est de lui, il joue sur Remember a day, mais ça ne va pas au-delà. Comme pour Brian Jones qui gratte sa guitare acoustique pendant Sympathy for the devil, c'est l'embaumement avant la mise au tombeau. Ces deux albums de 1968 sont siamois, reliés par le sillon et par le son, par l'inspiration, sidérale et volcanique. Beggars Banquet et Saucerful of Secrets ont un pouvoir surnaturel, celui de vous maintenir vivant et bien disposé envers l'avenir immédiat, c'est à dire les prochaines 24 heures. Tout comme le portrait de Dorian Gray, ils n'ont pas pris une ride. It's amazing, fifty-two years later !

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