Les Ritals :
Lino Ventura
Yves Montand
Serge Reggiani
Cavanna
Adamo
Nino Ferrer Mirza
Roberto Alagna
Christophe
ÇA ME PLAÎT (10)
À trop se baigner dans les Pink waters, il arrive qu'on se Floyed. C'est ce qu'il m'est arrivé en 1970. Décrypter les subtilités de la pochette d'Ummagumma ne dure qu'un temps, on s'en lasse. Ils étaient vingt et cent, les pur-sangs qui abreuvaient mes sillons, et j'ai zappé Gilmour, Mason, Waters & Wright. Bien sûr, il y a eu Money et sa cascade de bandits manchots, mais rien à voir avec le réveil-matin discret de A day in the life, « Wake up, fell out of bed, dragged a comb across my head... » Bref, pour en finir avec ces K7 sorties de nulle part dont je vous ai rabattu les oreilles dans un chapitre précédent, je dois avouer, sans vergogne, que j'ai écouté Atom Heart Mother et Meddle pour la première fois en octobre 2020. Je veux dire : d'un bout à l'autre. Bien sûr, j'en ai entendu des bribes, de loin en loin, chez certains vieux potes psyché-babordéliques, et je connaissais ces albums "de pochette", comme on connaît quelqu'un "de vue". Résultat des courses, comme dit mon beau-frère d'Italie, ils me plaisent bien. Peut-être que la vache holstein fait tinter à mon oreille le cliquetis des sabots de Scarecrow et que Fearless m'envoie à Liverpool, dans les tribunes d'Anfield Road. Never mind. Je vais réarmer ma platine phono et déposer Harvest SHVL 781 et SHVL 795 sur l'Aimable Cylindre Délicatement Caoutchouté (ACDC)
ÇA ME PLAÎT (9)
Après que Natch m'ait passé The Piper at the Gates of Dawn (Le Discobole à Nancy), et que j'aie découvert Saucerful of Secrets tout seul, le balancier est reparti de l'autre côté. C'est Y'ug qui m'a parlé de More, le film de Barbet Schroeder et j'ai eu envie du disque de Pink Floyd. En 1969, Balavoine n'avait pas chanté Sauver l'amour, mais comme je faisais tout à l'envers, je remplaçais l'envie par le besoin. Une petite visite aux Nouvelles Galeries et le tour était joué. J'ai aimé ce disque, plus que le film. J'ai même regretté qu'il ait été gravé pour le cinéma. Cette musique faisait naître tant de paysages que ceux d'Ibiza en cachaient une forêt d'autres. Pas grave. Quelques mois plus tard, Ummagumma me faisait de l’œil dans le présentoir des NG. Faux-semblant, Trompe-l’œil, il était parfait pour fêter la fin de la décade prodigieuse. Je ne l'écoute plus depuis longtemps, mais dans ce lot de K7 dont je vous parlais l'autre jour, il y avait le vol.2 (faut se replacer dans le contexte, en 1976 un double album faisait l'objet de deux K7). Une occasion unique de replonger dans cette époque dorée. En résumé, j'ai été déçu. Pas par le son, encore une fois étonnamment clair, mais par la diversion, la dispersion. Un labyrinthe sonore dans lequel je me suis perdu, sans m'abandonner. Malgré tout, au milieu de cet océan, une bouée, une petite balise, un phare miniature, Grantchester Meadows, une belle chanson qui remet la boussole à plat. Avertissement aux fans irréductibles du groupe : Please, ne lisez pas ce qui va suivre. Cela pourrait heurter plus ou moins gravement votre sensibilité. Grantchester Meadows, de Roger Waters, m'a transporté dans le monde merveilleux de Simon and Garfunkel. N.B. je vous avais prévenu, c'est du brutal.
ÇA ME PLAÎT (8)
Dans mes rayons, bien abritées de la fureur du monde, dormaient cinq K7 de Pink Floyd. Alors je les ai réveillées, doucement, et j'ai entrepris de les passer au banc d'essai. Le matériel : un lecteur double cassette JVC TD-W204. Première à entrer dans la trappe, Saucerful of secrets. Surprise, le son est étonnamment bon. Pas de souffle significatif, une dynamique étonnante pour une bande magnétique vieille de 45 ans. Côté musique, rien de nouveau depuis la dernière fois que Let there be more light fit vibrer mes tympans et mon cerveau du côté de l'hippocampe et de l'amygdale. J'adore ce disque, il prolonge le big bang de The Piper at the Gates of Dawn et le dépasse dans l'affirmation et l'ambition, ce qui n'est pas une mince affaire. Syd Barrett est encore là. Jugband blues est de lui, il joue sur Remember a day, mais ça ne va pas au-delà. Comme pour Brian Jones qui gratte sa guitare acoustique pendant Sympathy for the devil, c'est l'embaumement avant la mise au tombeau. Ces deux albums de 1968 sont siamois, reliés par le sillon et par le son, par l'inspiration, sidérale et volcanique. Beggars Banquet et Saucerful of Secrets ont un pouvoir surnaturel, celui de vous maintenir vivant et bien disposé envers l'avenir immédiat, c'est à dire les prochaines 24 heures. Tout comme le portrait de Dorian Gray, ils n'ont pas pris une ride. It's amazing, fifty-two years later !