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jeudi 6 janvier 2022

LIBERTÉ ÉGALITÉ PLOMBERIE (19)

Des difficultés à contacter ce plombier, après tant d'autres, on peut dire que j'en ai eues. Après plusieurs tentatives, il me rappelle. Je lui expose le problème et lui demande s'il peut venir. Il me dit qu'il va voir et qu'il me tient au courant. Il se passe un long temps avant que je l'aie de nouveau au téléphone. Il me dit qu'il est désolé mais qu'il ne pourra pas s'occuper de mon cas. Pourquoi ? Parce qu'il a beaucoup de demandes et qu'il est obligé de faire un tri. En résumé, il m'explique que la situation que je lui ai décrite est trop complexe, en gros c'est une usine à gaz (il y a pire pour un plombier!) et qu'il craint que le diagnostic soit trop difficile à établir, la durée d'intervention trop longue et le coût trop élevé. Alors là il m'a cueilli, j'ai dit oui, oui, je comprends et j'ai raccroché, même pas à regret, comme anesthésié. Tant pis, je vais laisser pisser. Peu de temps après, au détour d'une conversation sur Peter Jackson et Get back, son dernier film documentaire, cet ami me lance « mais au fait, qu'est-ce qui a précipité la séparation des Beatles? » J'ai souri - oui, oui j'y arrive dans certaines circonstances - et lui ai dit que c'était trop compliqué, long à démêler et que ma version des faits allait vite le fatiguer. Non, je déconne, je lui ai raconté à ma façon la fin des Fab Four, entre Twickenham et Savile Row, London 1969. C'est vrai quoi, chacun son truc.

mardi 14 décembre 2021

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (18) 
 
Mes chères amies, souvent je vous croise, au hasard de mes pérégrinations et souvent la tristesse me gagne. Vous claudiquez mais sans ostentation, c'est beau. Perdre l'équilibre, glisser sur un trottoir qui se dérobe sont des pensées qui vous habitent, ce n'est pas une illusion ou une construction mentale je le sens bien. Mais ce sont surtout vos petites mines, votre peau affadie qui me font de la peine. Votre fraîcheur s'est évanouie, évaporée au soleil de la barretabasse. Vos rides se sont creusées plus vite que le sillon de votre progéniture. Sous vos paupières ou derrière vos yeux mi-clos, je ne devine pas un assoupissement, mais l'amertume devant le cycle irrémédiable des saisons. Dans votre immobilisme, je crois lire un recul devant les petites jeunesses qui se sont installées dans le voisinage et dans votre silence un abandon, un renoncement  qui ne dit pas son nom. Cela ne devrait pas m'affecter à ce point, on me le répète et j'en ai bien conscience. Vous n'êtes que des maisons, je sais, mais mon cœur se fendille quand je vous vois dans cet état, ça va faire une petite fissure de plus sur votre façade. N'en prenez pas ombrage, c'est ma contribution au bâti de l'âme.

jeudi 19 novembre 2020

LIBERTÉ ÉGALITÉ SUR SEINE (17)

En 1946, à sa sortie du mouroir de Rodez, Antonin Artaud est hébergé à Ivry, sur Seine. Sursis dans la malédiction. Il y mourra mais pas son œuvre qui souffle encore, c'est à qui l'attrapera par un lambeau dans le vent de novembre. Je me souviens avoir cherché la rue où était située la clinique qui servit de refuge au poète persécuté. Mais rien ne subsistait, les années d'après-guerre avaient fait le grand ménage. Plus tard, Jean Ferrat lui aussi a vécu à Ivry, dans un grand HLM type Le Corbusier avec balcon terrasse qui domine cet espace urbain où cohabitent mairie, gare et chemin de fer. Il fut un temps où les gares jouxtaient les voies ferrées. Voix Ferrat. Et aujourd'hui, au hasard d'une recherche de(s) mot(s) juste(s), je lis qu'Allain Leprest, bien qu'ayant deux l minuscules dans son prénom et un L majuscule dans son pas trop mime, ou peut-être à cause de ces 3 L, a habité Ivry. Sur Scène. Mon impression première était donc la bonne. Et j'ai bien fait d'accepter ce rendez-vous au n°17 de la rue Pierre Rigaud, vous commencerez le lundi 19 m'avait dit JMV. Le 19 oui, pensé-je dans mon for mixte (mi-intérieur, mi-extérieur), ça me renvoie au siècle (le vingtième), mais avril quatre-vingt-deux, c'est encore mieux. Huit, quatre, deux.

mardi 25 août 2020

LIBERTÉ ÉGALITÉ PATERNITÉ (16)

Selon l'état civil et ses registres toujours bien tenus, j'ai deux enfants. En ces temps où l'esprit peut se mettre à tanguer, à chavirer, c'est une source de jouvence et de stabilité. Mais dans la vie de tous les jours, et c'est celle-là qui a toujours le dernier mot, ils sont trois à m'appeler papa. J’entérine donc le fait que je suis trois fois père, au risque de contredire les probes écritures consignées dans quelque placard centenaire ou cryptées dans un data center déshumanisé. D'un autre côté, on the other hand, as british people say, je ressens un lien filial avec deux hommes (je sais être raisonnable dans mes désirs) : mon père (nous partageons un grand nombre d'éléments innés et acquis, ainsi que les chiffres de notre année de naissance) et Georges Brassens. Ce dernier ne voulait pas d'enfant et il n'en a pas eu. Alors je mets les mains dans la casserole* et au lieu de l'appeler tonton comme d'habitude, j'ai décidé ce 25 août 2020 de l'appeler papa. Ipso facto, j'entre donc ce jour dans le clan restreint des vivants ayant deux pères décédés. Oui, c'est un peu borderline comme subterfuge, mais je vous le dis tout net, il se trouve que, nullement lassé d'être en butte aux lazzi, je ne me résoudrai pas à l'exil, trois fois non. *mettre les pieds dans le plat serait déplacé, eu égard à la solennité de la démarche.

samedi 29 février 2020

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (15)

Parité, j'écris ton nom, non, votre nom, pourquoi vous tutoyer, on n'a pas pelé les oignons ensemble. Ce geste d'écriture, je le fais de la main droite, de la gauche vers la droite. Mais de temps à autre, trop peu souvent à mon goût car j'ai tendance à céder à la tentation du moindre effort, je le fais de la main gauche, et de la gauche vers la droite également car dans l'autre sens, c'est vraiment difficile. Le cerveau a trop de peine et le résultat est quasiment illisible. Chiffres, la parité vous concerne également, comme tout(e) un(e) chacun(e). Je trace la moitié de vous en partant du bas vers le haut : 2, 3, 6, 8 et 9. L'autre moitié en partant du haut vers le bas : 0,1,4,5,7.  Lettres, je vous aime, d'un amour tendre et vache à la fois. Vous me donnez beaucoup de plaisir, mais vous me causez aussi du tracas. C'est pourquoi j'ai voulu vous violenter amoureusement en imaginant EQL (Enlever Quatre Lettres). L'idée m'a plu, mais au moment de passer à l'action, j'étais sec, en échec. Il m'a fallu demander de l'aide. Le seul exemplaire de EQL a été finalisé à quatre mains avec Y'ug et publié le 8 janvier 2020. C'est trop peu. Et imparfait, car la parité voudrait que le concept aille jusqu'à ETL (Enlever Treize Lettres). Treize lettres actives et treize lettres mortes. Et puis, loin des lettres et du sens qu'elles prennent quand on les agence, j'ai ces 800 photos prises dans les concerts de rock dans les années 70. Il faut qu'il advienne quelque chose d'elles, que je joue mon rôle de père avec ces petites filles de joie d'un soir. Mais je suis dans l’atermoiement, la procrastination, l'immobilisme, la paralysie. Combien et lesquelles choisir, en respectant quelle p(ol)arité ? 40 couleur, 40 noir et blanc ? 40 US, 40 UK. Ça ne tient pas debout. C'est pas étonnant, ça bougeait pas mal dans la fosse.

vendredi 6 juillet 2018

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (14)

Aussi vrai que Tom Petty est l'un des plus grands, aussi grand que Ray Manzarek, John Fogerty ou Johnny Thunders, aussi vrai que INTO THE GREAT WIDE OPEN et ECHO sont deux grosses pépites, aussi vrai que Gérard Blain a été le premier mari de Bernadette Lafont, aussi vrai qu'il fut un grandiose M.Minot dans L'ami américain de Wim Wenders, celui qui convainc Bruno Ganz de basculer dans le crime presque parfait pour soigner sa leucémie, aussi vrai que B.Ganz incarne Jonathan Zimmermann, un encadreur fan des Kinks et non de Bob Dylan, aussi vrai qu'à la fin du film, quand sa raison chavire au volant de sa coccinelle - a red Beetle - il fredonne "baby you can drive my car", aussi vrai que Beggar's Banquet est un festin de frugalité, à commencer par Sympathy for the devil, aussi vrai que Mick Jagger a calqué son Let's drink to the salt of the earth sur le Let's all drink to the death of a clown de Dave Davies, mais ça doit être une sorte de private joke entre le cadet des frères Davies et l'ainé des frères Jagger, aussi vrai que lorsque j'écoute No more, la douzième chanson sur ECHO de Tom Petty, j'entends l'écho d'un vers de Salt of the earth : a swirling mass of grey and black and white, c'est fou, on croit avoir avancé mais on a juste tourné en rond sans s'en apercevoir, et on se retrouve au point de départ.

mardi 17 avril 2018

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (13)

Daniel Cohn-Bendit a fait mai 68, comme mon frère. DCB est né en 45, comme mon frère. Tous deux ont été traités de rouquins, de juifs allemands, d'extrémistes. Ils ont passé le plus clair de leur temps à mettre en pratique leurs idéaux, l'un dans la lumière, l'autre non. Il leur est arrivé, comme tout un chacun, d'enrager, de vitupérer, de se contredire, de se tromper. Ils veillent à ce que leur vécu n'obère pas leur présent, que leurs combats passés ne viennent pas dénaturer leurs projets en gestation. Leur préoccupation réside dans leur quotidien. Pour DCB c'est 2018, voire 2019 à cause des élections européennes. Pour mon frère, c'est avril mai 2018, car une année est un long temps, difficile à appréhender. DCB aime le foot, comme mon frère. La dramaturgie de ce sport de plein air inventé par des anglais bien élevés et pratiqué par les bras cassés de la terre entière leur fait ressentir des émotions à la fois physiques et spirituelles, un joli patchwork de l'âme humaine. Le cerveau gauche de DCB est plutôt germain, son cerveau droit plutôt franc celte. C'est un juif allemand politique français. Mais en foot, c'est du brutal. Il soutient toujours la France contre l'Allemagne. Ça me fait un peu pareil avec l'Italie. Depuis que j'ai découvert ma part italienne de lumière, j'ai envie qu'elle ventile mon vieux souvenir français. Je la laisse faire.

lundi 8 janvier 2018

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (12)

Ça y est, aujourd'hui L' Italie est devenue le 6ème pays au nombre de pages lues de mon petit organe de presse souterraine. Grazie mille, fratelli e sorelle dell' Italia ! Drupi Azzurro

samedi 30 décembre 2017

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (11)

Ce vendredi 29 décembre vers 17h, l'Italie est devenue le 10ème pays en terme de pages lues de ce journal, poussant ipso facto les Émirats Arabes Unis hors de mon top 10. Quel beau cadeau de Noël, merci beaucoup ! Vous savez mon amour pour ce pays magnifique, son histoire, ses paysages, sa cuisine, ses artistes, etc. Le 23 octobre dernier, je faisais ici mon coming out national identitaire, sous la forme d'une demande de naturalisation adressée à Monsieur le Président du Conseil des Ministres de la République Italienne, Paolo Gentiloni. Je n'ai pas encore reçu de réponse à ma lettre. Je ne devrais pas le dire, encore moins l'écrire, mais je ne suis pas pressé. Si cette régularisation intervenait pour mes 67 ans, je serais comblé. Si elle n'aboutissait qu'à l'horizon des 72 ou des 77, pareil. Par contre après, on entre dans des temps plus délicats, aléatoires, improbables. Ça me laisse plus de dix années pour accueillir ce plaisir immense que sera(it) de recouvrer ma nationalité transalpine. Et puis le bon côté de la chose, c'est que j'ai le loisir de (ré)ap- prendre ma langue maternelle, devenue muette. En attendant, je viens d'acheter deux 45t de mon chanteur azzurro préféré, Adriano Celentano. Sabato Triste et Il ragazzo della via Gluck, une chanson magique, bien supérieure à la version française de Françoise Hardy.

dimanche 1 octobre 2017

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (10)

Au lycée, dans la bande de potaches qui se réunissait parfois au café du coin, il y avait ce blond barbu, une sorte de gentil bûcheron scandinave, qui ressemblait un peu à Doug Clifford sur la pochette de Cosmo's Factory ou encore au Phil Collins de la grande époque Genesis. Son nom était Schwalm mais nous l'appelions Herrsch. Enfin, ils l'appelaient Herrsch, pas moi, ou alors par conformisme, par panurgisme. Un jour, j'avais pris un de la bande à part et lui avais demandé le pourquoi de ce surnom. Il m'avait ri au nez, genre « arrête avec tes questions idiotes ». Longtemps après à Montélimar, un de mes collègues de travail m'appelait Bruno. Je venais d'arriver et je n'avais pas envie de le démentir, de le décevoir, j'avais l'impression de passer directement du statut de nouvelle recrue à celui d'habitué de la maison. Cela dura deux ou trois semaines, un mois peut-être, jusqu'à ce que dans une conversation de groupe, quelqu'un s'en étonne et dise à Philippe qu'il me prenait pour quelqu'un d'autre. Il était un peu vexé, un peu fâché aussi. Je l'ignorais alors, mais quand Paul Simon rencontra Pierre Boulez, celui-ci l'appela Al pendant toute la soirée sans que le chanteur n'ose le reprendre. Il en fit plus tard une très belle chanson et n'a sûrement pas regretté d'avoir usurpé l'identité de cet inconnu(e) qui somnole en nous.

mardi 25 juillet 2017

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (9)

Hasard des requêtes en suce-vinyle légitime, alignement des planètes Hunky Dory et Andy Warhol, chance du vieux con des neiges d'antan ou audace du petit con de la dernière averse, je ne sais à quoi l'attribuer, mais quelques jours après la publication de mon annonce du 28 juin montrant la photo de la pochette, quelqu'un mettait en vente le 45T de David Bowie : Changes / Andy Warhol - RCA 49.861. Le 10 juillet, j'emportais l'enchère et le 15 juillet, je recevais ces 30 g de vinyle glissés dans un carton orné d'un portrait sépia du Thin White Duke. Le processus final de ma collection s'en trouve par là-même inversé et c'est donc l'achat (ou l'échange, qui sait ?) du SP des Pretty Things : Private sorrow / Balloon burning - Columbia CF 176 (annonce du 26 juin) qui mettra fin à une période d'environ 13.420 jours de chine (décompte approximatif arrêté à ce jour, mais qui peut se prolonger jusqu'autour des 14.700 jours, Dog only knows !) qui débuta sur le bel ovale ombragé du marché aux puces de la place Saint-Sernin à Toulouse, fin 1980. Cette phrase est beaucoup trop longue. Bref, aussitôt que ce disque tombera entre mes mains, ma mission deviendra évidemment impossible et je cesserai aussitôt d'exercer mes fonctions. N.B. cette fin de phrase n'est pas de moi, je l'ai empruntée pour l'occasion.

vendredi 22 mai 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (8)

Hier soir, en écoutant Francis Cabrel parler du premier disque qu'il acheta, en l'occurrence Monster, le LP de Steppenwolf, j'ai pensé qu'un jour ou l'autre il faudrait que je le dise, ne serait-ce qu'au détour d'une conversation ou d'une chronique. Oui, le premier disque que j'ai acheté était un 45t de Johnny Hallyday, mais je peux expliquer comment et pourquoi. En 62, mes fonds secrets servaient à ce genre de dépenses, mais tout achat n'était pas autorisé. J'avais chargé mon frère de s'en occuper. La consigne était simple : un 45t de JH. Il fit contre mauvaise fortune bon cœur, car il ne l'aimait pas. Lui c'était Ray Charles, Fats Domino, Joey Dee, etc. Il me rapporta donc JOHNNY à New York, avec cette photo du beau gosse relax sur une chaise de camping. J'aimais bien I Got a Woman et Be Bop a Lula, plus que Maybellene et Blueberry Hill. Pourquoi ai-je fait ça ? Je ne sais pas, par provocation prépubère, par volonté de prendre le train en marche, pour être dans la vague. En tout cas, cet acte fondateur ne fonda rien du tout, puisqu'il ne fut suivi d'aucun autre disque hallydesque. En 65, pour mon anniversaire, ma mère me laissa choisir ce que je voulais. Je jetai mon dévolu sur HELP des Beatles et BOOM-BOOM des Animals. Mais le premier disque que j'achetai, un mois après, seul et sans témoin, fut Like a Rolling Stone.

lundi 11 mai 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (7)

Avant, les enterrements étaient ennuyeux... bien sûr, il y a toujours eu le subtil encens et la fraîcheur des nefs, et aussi l'écho des pas et des paroles, la pénombre des absides... mais si le flacon était plaisant, le breuvage n'était qu'une piquette et l'ivresse absente... bref la messe n'était pas à la hauteur, car, comme dirait tonton Georges, le prêtre voulait péter plus haut que son culte... aujourd'hui c'est beaucoup mieux, certains curés vivent dans le même monde que leurs ouailles et ne se gargarisent plus de chants liturgiques ou de comptines pour adultes naïfs... le défunt n'est plus la pâle victime d'un destin funeste, c'est lui qui rassemble pour un jour, c'est lui qui invite des inconnus à partager ce qu'ils n'ont pas encore touché, à se contenter de ce qu'ils ont déjà perdu... mais ce qui me réchauffe le cœur dans les cérémonies d'aujourd'hui, c'est la musique... on peut jouer ce qu'on veut, du classique, du jazz, de la chanson française, de la pop anglaise... rien que ça, ça me fait voir la mort d'un autre œil... pour ma part, je choisirais en 1 : Blackbird, joué par Paul McC. à Abbey Road lors de cette soirée privée organisée pour la sortie de Chaos and Creation, en 2 : Village Ghetto Land par George Michael, live à Wembley pour les 70 ans de Nelson Mandela... et en 3 : Underway par Peter Green >< Fleetwood Mac...

lundi 4 mai 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (6)

une relative immobilité associée à une certaine rigidité, cet état des choses ne me déplait pas... sans doute parce qu'elles se sont installées au fil des jours... je vous parle d'un état physique et non mental, qui n'est pas si facile que ça à expliquer, mais qui me semble relever de l'évolution... non pas celle de la découverte géniale de Darwin, admirée dans le monde entier, sauf par les créationnistes américains... mais une évolution individuelle, rapportée à l'échelle d'une vie humaine, d'une durée de 80 ans environ... en fait, je suis rassuré par l'idée que l'être humain passerait naturellement d'un état agité de la matière (muscles, organes, fonctions vitales, etc) à un état figé de celle-ci... non pas à cause de maladies, d'accidents ou simplement d'une usure normale, mais par une lente adaptation visant à l'amener doucement à l'état ultime du corps humain, à savoir : immobilité et rigidité... froideur aussi pendant que tu y es, allez vous me dire... oui, pourquoi pas, mais là on va trop loin dans l'anticipation... d'un autre côté, l'envers de ce tableau morbide de la vie humaine existe... car cette avarie dans la chambre des machines, ce lent naufrage du corps peut être compensé au newton près par un regain de la liberté de pensée... les forces de l'esprit, le pouvoir de l'âme... une vaste étendue, de Fr. Mitterand à Jimi Hendrix.

lundi 27 avril 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (5)

ne rien faire de ses dits doigts... ne rien savoir faire de ses dix doigts... ou mieux encore, fier de ne rien faire de ses cinq doigts... parce qu'en fait on n'a que cinq doigts différents, en double... je suis droitier, donc le très petit usage que j'en ai est de ceux-ci... les cinq doigts gauches ne me servent qu'en cas d'urgence, ils n'en sont que plus gauches... les cinq droits n'en tirant pas profit pour autant... mais je m'égare, je m'étais mis en tête (gauche), de faire l'inventaire de mes cinq doigts (droits)... le premier est trop fin... hé oui pour moi le premier est l'auriculaire, puisqu'en regardant ma main ouverte, il est à gauche, et je lis et je compte de gauche à droite... celui-là est bien nommé et sert à gratter le conduit auditif droit, en vibrant c'est très efficace... le deuxième n'est ni grand ni petit, je l'affecte uniquement au soutien du troisième... le troisième, plus long, me sert à ramasser d'un geste circulaire la part de moutarde ou de confiture restée dans la gorge en haut du pot... le quatrième me sert à pointer et aussi à curer mon nez, deux usages millénaires que je ne remettrai pas en cause... enfin le n°5, le pouce, m'a servi en 1971 à faire de l'auto-stop... par la suite, j'ai voulu l'utiliser comme outil de préhension, en opposition avec l'index et le majeur, mais l'hérédité maternelle et la rhizarthrose s'y sont trop tôt opposés.

lundi 20 avril 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (4)

fini le temps où j'avais des articles sous le coude, où je pouvais alléger, élaguer, prévoir, dispatcher... aujourd'hui je suis sec... la source littérale ne me donne que quelques mots au compte-gouttes... j'en fais des phrases qui mises bout à bout forment un texte... c'est dire à quelles extrémités j'en suis réduit... seule consolation, je mets à profit mon BT15, ce Bloc Texte 15 lignes dont j'ai fait ma marque de fabrique*... tout ça ne pisse pas loin... mon napoléon en haillons, puis ma casserole rouge n'ont pas atteint le dixième épisode... mon manifeste canin n'a plus le mordant des débuts, il fallait s'y attendre... quant à LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ, ce n'était pas une mauvaise idée et je fondais quelques espoirs dans cette chronique... encore eût-il fallu que j'y mette du contenu... ce qui me plaisait, c'était le titre... comme celui du livre de claude pélieu, TATOUAGES MENTHOLÉS  ET CARTOUCHES D'AUBE*... restent les bons plans qui bon an mal an tiennent leur rang et les doléances qui sont là, fidèles, dévouées, mais je ne peux pas passer mon temps à défendre des causes douteuses... enfin il y a eu ce dernier tango à L.A. qui m'a donné satisfaction, mais je n'y suis pour rien, je n'ai fait que le recopier, avec application... malgré ce constat terne en tiers de teinte, je vais poursuivre un peu, en attendant mieux...

* voir article du 4 juillet 2011     * bizarrement certains écrans ne respectent pas ce format

lundi 16 février 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (3)

Il y a même deux problèmes. Le plus grave est : qui est Hunter et qui est Wagner ? Ou plutôt qui joue quoi dans ce putain de disque. Car enfin, c'est quand même frustrant d'avoir entre les mains le meilleur album live commercialisé depuis que le rock est rock, de mettre un nom et un visage sur l'organiste et le bassiste, Ray Colcord et Prakash John, deux magnifiques musiciens qui comptent pour 16,66 + 16,67 = 33,33 % dans la magie de ce concert, de visualiser parfaitement le chanteur et le batteur, un rasé à collier de chien et un bel éphèbe blond à poil long, et de ne pas savoir distinguer Hunter de Wagner. À tel point que Wagner - Dick, pas Richard ! - est mort et que je ne sais pas qui j'ai perdu. Qui de lui ou de Steve Hunter endossait le costume du conquistador - à la Mick Taylor - et celui du toréador - à la Keith Richard ? Enfin, une question subsidiaire : un technicien de RCA a-t-il conservé dans son garage les master tapes de ce concert ? Ou une copie. Si on le lui demandait poliment, et contre rétribution, pourrait-il les restituer pour qu'un CD soit encodé et mis sur le marché ? Existe-t-il une 14ème, une 15ème chanson ? Un rappel, une figure non imposée, un crash test ?? Ma demande est légitime et raisonnable, mais elle concerne trop peu de gens. Ce disque verra-t-il un jour le jour ??

lundi 9 février 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (2)

L'avantage avec RNR ANIMAL, c'est que lorsque vous avez épuisé vos préférées, par exemple ROCK AND ROLL, HEROIN, SWEET JANE, vous vous apercevez que les autres, LADY DAY, WHITE LIGHT WHITE HEAT sont du même calibre. Enfin, cela ne concerne que cinq chansons, puisque le LP original n'en contient pas plus. La réédition CD de 2000 inclut deux autres titres, HOW DO YOU THINK IT FEELS et CAROLINE SAYS, qui ne modifient pas sensiblement le niveau de l'ensemble. L'étape suivante vous fait alors sortir LOU REED LIVE de sa boîte, de sa pochette, peu importe. Forcément, puisque LOU REED LIVE ne comprend rien moins - et rien d'autre - que six chansons issues de ce même concert du 21 décembre 1973, non retenues par RCA en 1974 pour RNR ANIMAL et assemblées l'année suivante pour capitaliser sur le succès de ce dernier. La vieille compagnie a fait preuve d'opportunisme, mais ce VOL.2 n'a pas reproduit, ni approché, les ventes de son grand frère. Merci quand même à la RADIO CORPORATION OF AMERICA, car ce LP composé de "chutes live" - si on peut qualifier OH JIM, SAD SONG et SATELLITE OF LOVE de chutes - donne une idée plus précise de l'atmosphère qui régnait à New York en cette première nuit de l'hiver 1973. Oui, mais il y a un problème.

lundi 2 février 2015

LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (1)

Un jour de 1997, en mai - je ne sais plus le jour mais je me souviens d'une conjonction de nombres impairs - j'entendis à la radio une chanson qui me fit l'effet d'une petite bombe. Son rythme syncopé avec de brusques chutes de tension suivies d'explosions mélodiques m'avait laissé coi. Cette époque n'était pas bonne. Rien n'allait vraiment bien, rien n'avait d'attrait, rien ne me consolait d'un mal que je n'arrivais pas à définir. Et tout se passait comme si - c'est ainsi que s'exprimait notre prof de physique chimie quand il avait atteint les limites de son magistère - cette chanson avait d'un seul coup mis à nu cette zone douloureuse, sans aller jusqu'à l'identifier, et mis du baume dessus. J'en parle à mon aise aujourd'hui, mais quand ce choc émotionnel se produisit, je n'en démêlai bien sûr aucun fil. Ce n'est qu'au fil des ans que j'arrivai à expliciter ce pouvoir magique de la musique que je n'avais jusqu'alors éprouvé que de façon empirique. Évidemment, la compréhension que j'en ai aujourd'hui n'a aucune valeur d'exemple, elle ne vaut que pour moi et je n'en parle à personne. Comme le soleil, la mort ne se laisse regarder en face. La musique si. On peut la dévisager, l'envisager. Pour l'écouter, la danser, la jouer, on peut être seul ou à deux, à dix, à mille, à des millions. C'est l'un des immenses pouvoirs du plus immatériel des arts.