mardi 25 août 2020

LIBERTÉ ÉGALITÉ PATERNITÉ (16)

Selon l'état civil et ses registres toujours bien tenus, j'ai deux enfants. En ces temps où l'esprit peut se mettre à tanguer, à chavirer, c'est une source de jouvence et de stabilité. Mais dans la vie de tous les jours, et c'est celle-là qui a toujours le dernier mot, ils sont trois à m'appeler papa. J’entérine donc le fait que je suis trois fois père, au risque de contredire les probes écritures consignées dans quelque placard centenaire ou cryptées dans un data center déshumanisé. D'un autre côté, on the other hand, as british people say, je ressens un lien filial avec deux hommes (je sais être raisonnable dans mes désirs) : mon père (nous partageons un grand nombre d'éléments innés et acquis, ainsi que les chiffres de notre année de naissance) et Georges Brassens. Ce dernier ne voulait pas d'enfant et il n'en a pas eu. Alors je mets les mains dans la casserole* et au lieu de l'appeler tonton comme d'habitude, j'ai décidé ce 25 août 2020 de l'appeler papa. Ipso facto, j'entre donc ce jour dans le clan restreint des vivants ayant deux pères décédés. Oui, c'est un peu borderline comme subterfuge, mais je vous le dis tout net, il se trouve que, nullement lassé d'être en butte aux lazzi, je ne me résoudrai pas à l'exil, trois fois non. *mettre les pieds dans le plat serait déplacé, eu égard à la solennité de la démarche.

1 commentaire:

  1. Par le fait, nous deviendrions " frangins " ou " frères d'armes " c'est selon...

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