mardi 16 novembre 2021

HASARD  INANITÉ  MULTIPLICITÉ  (1)

La multiplicité. Ce mot avait germé dans ma tendre cervelle d'adolescent, sans que j'en aie vérifié le sens exact dans le dictionnaire. Il s'imposait comme une évidence car il nommait cette entité désespérante, ce vieillard indigne, le Réel, avec un R majuscule. Il dépasse l'entendement, il surpasse la réalité. Il est masculin en français, mais féminin ou neutre dans d'autres langues, il n'a pas de genre. On peut dire "ça" ou "Ca" pour en parler, ç(Ç)a ira très bien comme Ç(ç)a. Ça comprend - non ça ne comprend pas - ça recouvre des milliards de milliards de cellules (non, d'atomes... si, de cellules aussi, car au final ce ne sont que des prisons) à la puissance mille milliards de milliards, qui font des petits depuis la nuit des temps. Et ils continuent de m’obséder, plus que ça, ils m'angoissent, car je reconnais en eux l'ADN de ceux de 1969, ceux-là même (les milliards et les atomes) ou celles-là même (les cellules et les prisons) qui m'ont fait péter un plomb dans l'épreuve de philo. Visions of Johanna. Quelle idée saugrenue de citer Bob Dylan. La tentation, oui bien sûr c'est humain, mais pourquoi passer à l'acte ? La probabilité de tomber sur un correcteur que cela intrigue, ou amuse, ou n'irrite pas, était proche de zéro. J'aurais mieux fait de parler de Cioran, mais c'était pas possible, je ne le connaissais pas.

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