mercredi 7 novembre 2012

LE TON EST DONNÉ

Qu'est-ce qui fait que la magie du cinéma opère, en dehors de celle de l'image et du son ? La mise en scène, la grandeur du décor, le génie des acteurs bien sûr, leurs folies et leurs faiblesses, mais une grande partie du charisme de l'acteur réside dans le ton. Qu'est-ce qui fait que vous décrochez au son de la voix de Roberto Benigni, Brad Pitt ou Marie-Anne Chazel alors qu'écouter Laurent Terzieff, Marie-France Pisier ou Vincent Lindon vous procure une sensation de bien-être ? Le ton. La tonalité, les harmoniques, les infimes ramifications du spectre de la voix humaine qui se perdent dans les arcanes de votre subconscient. Celui de Jean-François Balmer, le commandant Rovère dans Boulevard du Palais, ne fait pas exception à la règle. Quoi de plus banal qu'un flic alcoolique ? On pourrait en dénombrer des centaines, depuis l'arrivée du train en gare de la Ciotat en 1895. La main dans la main, ils pourraient former un cordon sanitaire de Carentan à La Roche- sur-Yon en passant par Pontivy. Des flics qui élucident à haute voix la flasque à la main, avant de piquer un somme sur la moleskine de leur bureau, il y en a déjà beaucoup moins. Quant à ceux qui soliloquent en chanson de gestes pour ne pas perdre le fil de leur écheveau, je n'en connais pas d'autre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire