vendredi 6 juillet 2012

LITTLE WHITE WONDER (1)

19h40 sur le boulevard des Capucines. Devant l'entrée de l’Olympia, certains font de la retape, mais pas pour vendre. Ils sont demandeurs. Comme le groom dans La mort aux trousses avec sa pancarte "Mr Kaplan", ils sont à la recherche de billets surnuméraires. La cote de Jack White serait-elle en hausse en ces années de vaches pas grasses ? Bon, tout le monde est là. On y va. Une fois passés le service d'ordre et les guichets, on pénètre dans un large vestibule vitré, tapissé de velours rouge qui donne accès à un vaste patio circulaire, plus que ça, un atrium, un forum, je ne sais pas comment l'appeler. C'est tout en escaliers et perspectives, ça sent l'ordre et un peu le luxe, mais ni le calme ni la volupté. On entre dans la salle comme dans un cinéma, sur les cotés par des portes à battants peintes en noir. À l'intérieur, je ne reconnais pas les lieux. Je n'y suis venu qu'une fois, pour voir Mink DeVille en 1982. Je n'ai pas de souvenir de ce concert. Le grand Willy était bien là, mais hélas bien las. Aujourd'hui, la vénérable salle classée a été mise en mode "rock dur". Les fauteuils ont été déposés pour la circonstance. Le sol est équipé de grilles de climatisation et le plancher descend vers la scène. Ou monte vers le fond, c'est selon. Comme dans n'importe quel cinéma ou théâtre. Une idée pourtant simple que les organisateurs de concerts ont toujours royalement ignorée et qui permet aux moins de 1,70m de prendre du recul pour voir ce qui se passe sur la scène. En première partie, First Aid Kit. Deux blondes scandinaves en robe des mers du sud, l'une aux claviers, l'autre à la guitare acoustique, plus un barbu à la batterie qui ressemble à Julien Doré. Les deux suédoises sont grandes, leurs cheveux sont longs et leur addiction au country folk américain sans limite. Elles rendent hommage à plusieurs de leurs maîtres, dont Johnny Cash et June Carter, Gram Parsons et Emmylou Harris à laquelle elles ont dédié une chanson. Leur musique a de la force, mais pas d'amplitude. J'attendais qu'elles nous fassent une belle reprise bien sentie, un morceau de bravoure qui nous scotche. Ring of fire par exemple, puisqu'elles ont cité June Carter, ou In my hour of darkness de Gram Parsons. Non, pas de vertige revisité, mais un ballet de chevelures agitées en mesure. J'ai cru revoir l'image des guitaristes de Status Quo, Fender sur la cuisse, balançant leurs tignasses au rythme de leurs riffs lourds du derche. Bon, c'est pas tout ça, mais on est venus pour notre Pierrot lunaire, notre gros Jack qui tache. Où reste-t-il, comme dit Milou quand il a perdu son maître ? Ah, le voilà !..

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire