vendredi 3 mai 2013

BODY AND SOUL (2)

4) Kinks : I'm not like everybody else : un bel échantillon de la qualité des produits qui sortaient de la fabrique des frères Davies vers 1966. La perfection du cousu main et le bas prix lié à la production de masse. Plus anglais que la moue et le phrasé de Winston Churchill (si, c'est possible !), ce qui n'est pas rien quand on pense que cet homme du XIXème siècle a poussé l’anachronisme jusqu'à attendre patiemment que la mort le cueille en 1965, en douceur et en pleine beatlemania.
5) Bob Dylan : Everybody must get stoned : bien sûr, j'ai triché, car tout dylanaddict qui se revendique comme tel sait que le titre de cette chanson est Rainy day women. D'un autre coté, ce qu'il nous reste en tête aujourd'hui, c'est ce refrain un brin provocateur, mais beaucoup moins qu'en 1966, et aussi cette fanfare, ce bazar musical indéfinissable qui fait le lien avec la joyeuse bande son des Balkans bricolée depuis par Emir Kusturica. Une confusion météorologique, un arc-en-ciel dans le blizzard.
6) Beatles : Everybody got something to hide except me and my monkey : l'une des manifestations du génie des Fab Four est l'osmose surnaturelle qui existait entre les deux têtes de l'hydre Lennon-McCartney. Si personne ne doutait que The fool on the hill et Let it be soient du Paul pur malt, ou I'm the walrus et Across the universe du John millésimé, je mets au défi quiconque de se coltiner au débotté les six LPs allant de Help à Abbey Road, et de me dire en moins de vingt secondes qui chante et qui compose sans se tromper une fois sur deux, hormis pour les chansons de George et de Ringo, bien entendu. Un bel exemple de cette fusion des styles est Helter Skelter. Ce qu'ignorent tous ceux qui n'ont pas vécu la période active de la carrière des Beatles, c'est que nous, les fans, n'en avions rien à battre de savoir qui de Paul ou de John avait écrit telle chanson ou chantait telle autre. Pour nous, les Beatles était un groupe et non une juxtaposition d'égos. Pour en revenir à Helter Skelter, j'ai découvert tardivement, aux alentours de 1983, et sans test ADM (acide désoxyribomusical) que son géniteur était en vie, alors que l'autre, à qui la chanson ressemblait pourtant à s'y méprendre, n'était plus là pour nous en dire deux mots (en général, c'était ce qu'il consacrait aux chansons de Paul)

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