mardi 28 mai 2013

Durant l'été 1978, je squattais la maison de mes parents qui étaient partis en vacances. Seul et libre comme l'air, je saisis cette occasion et laissai libre court à mon penchant naturel pour le far pas grand chose, une variante septentrionale du farniente. C'est le moment qu'avait choisi la télévision suisse romande pour rendre hommage à Roland Kirk, mort six mois plus tôt, en diffusant un extrait de son passage à Montreux l'été précédent. Quel choc visuel ! Sur l'écran cathodique imparfait, à l'intérieur du tube devrais-je dire, Rahsaan Roland Kirk suait la musique de tous les pores de sa peau, plus luisant que Jacques Brel à l'Olympia mimant "Ces gens-là", rincé jusqu'à l'os, quatre ou cinq anches à la bouche, un drôle de bonnet sur la tête. Le choc musical, je l'avais eu bien avant. Avec l'album de Mingus OH YEAH dans lequel RK est éblouissant, puis par l'intermédiaire de Ian Anderson et de la fantastique version de Serenade to a cuckcoo sur le premier LP de Jethro Tull. Mais rien à voir avec le fait de le VOIR, en VRAI et en action. Grandiose, inouï.

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