mercredi 8 juin 2016

À partir du mercredi 15 juin, le Fermoir illuminera sa sombre colonne de quelques lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo, à sa sœur Wil, à sa mère, à Paul Gauguin, à d'autres. Arrivé fin mai 1890 à Auvers-sur-Oise pour reprendre ses esprits après la désillusion d'Arles et l'enfermement de Saint-Rémy-de-Provence, Vincent s'installe à l'auberge Ravoux et se jette à corps perdu dans le travail. Pinceaux, couleurs, papier, encre, sueur, larmes et sang mêlés, tout lui est bon pour extirper sa vision dévastatrice, la fixer d'un geste avant qu'elle ne nous saute aux yeux - avec retard - décuplée, centuplée.:
><
Fin juillet, c'est allé trop loin, trop fort. Il a déserté la mansarde de l'auberge Ravoux pour un lit de camp dans le dortoir du ciel étoilé. Son frère décède six mois plus tard et c'est l'épouse de Théo qui tiendra le rôle de légataire universel (un oxymore absolu si on l'ap- plique à la peinture de Vincent) jusqu'à sa mort en 1925. Peu à peu, son œuvre gigan- tesque émergera des ténèbres où son auteur l'a conçue, jusqu'à ce qu'elle éblouisse l'art moderne de son soleil de plomb. En 1890, Anna Boch achetait La Vigne rouge 400 F. Un siècle 1/4 plus tard, on ne peut pas associer le mot "prix" à l'homme qui signait Vincent:.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire