mardi 11 décembre 2012

Quelque part dans la campagne. Il fait beau. Devant moi un petit groupe avec un homme qui dépasse. Je m'approche. C'est le général de Gaulle. Il a l'air sonné, un filet de sang sort d'une de ses narines. Il parle avec difficulté, on dirait que sa langue est touchée. Je ne comprends pas le sens de ses paroles. Les personnes présentes l'entourent, essayant de lui prodiguer des soins. Il se dégage et s'éloigne en marchant droit devant lui. Nous le suivons pour voir si tout va bien, tout en nous maintenant à distance. Il est en tenue militaire, tête nue. On entend les bribes d'un monologue. On dirait qu'il se harangue lui-même, pour ne pas s’écrouler. Peu à peu, son pas accélère. Le ton s'est raffermi. J'entends distinctement les mots qui ponctuent les débuts de phrases : Ainsi... D'abord... Ensuite... Nous sommes toujours sur des chemins de champs, des versants de vignes, en légère déclivité. Enfin, le chemin arrive quelque part. Une pancarte indique "rue Freysse". Le général descend la rue à main gauche. Soudain il s'arrête. Il est là, immense et immobile. J'avance jusqu'à sa hauteur. Vous avez besoin de quelque chose, mon général ? Il me remarque à peine, son regard planté sur quelque horizon que je ne perçois pas. Oui, il me faut une table, un stylo et du papier. Je le guide jusqu'à la porte d'un jardin au fond duquel se trouve une petite maison. Il s'engage dans l'allée. Je le vois frapper à la porte et entrer dans la maison. Je descends la rue Freysse jusqu'à une avenue bordée de platanes. Derrière, des pavillons et des immeubles bas. C'est la ville. Je me retourne. Devant la porte du jardin, chacun attend de voir.

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