mercredi 4 décembre 2013

MONOFACE (3)

On passe ensuite du coq à l'âne avec Prudence's party qui renoue avec une tradition bien établie dans le groupe, celle de l'instrumental en milieu de face. Et si celui-ci n'a pas la finesse de Remington ride ni la force de Pony and trap sur O.K. KEN, il reste un bon exemple de la Webb touch. Un arrangement dépouillé sans être minimaliste, passé dans le gros tamis blues de la maison, un son usiné vintage avec quelques copeaux qui volent, un piano bastringue pour agrémenter le tout et l'affaire est dans le sac. À suivre, Too late to cry, un blues de Lonnie Johnson de derrière les fagots, un petit échantillon choisi parmi les milliers de complaintes issues de la musique noire des années 30. Pour le commun des mortels - et nous en sommes tous, non ? - ça paraît facile, mais ça ne l'est pas. Nombre de musiciens l'ont expérimenté à leurs dépens. La chanson du vieil homme retrouve une nouvelle jeunesse avec cette version épurée et mélodique, qui se balance sur le fil de la guitare du petit maître anglais. A real swinging blues. L'enchainement est tout trouvé avec Unlucky boy de Champion Jack Dupree. Là, c'est l'inverse. Je ne connais pas la version originale, mais je ne l'imagine pas un instant sur le même tempo que celle-ci. Un coup de chiffon sur le saxo ténor de Mr Mercer et ça brille comme un sou neuf. Bingo !

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