MONOFACE (3)
On passe ensuite du coq à l'âne avec Prudence's party qui renoue avec
une tradition bien établie dans le groupe, celle de l'instrumental en milieu de
face. Et si celui-ci n'a pas la finesse de Remington ride ni la force de Pony
and trap sur O.K. KEN, il reste un bon exemple de la Webb touch. Un arrangement dépouillé sans être minimaliste, passé dans le gros tamis blues
de la maison, un son usiné vintage avec quelques copeaux qui volent, un piano
bastringue pour agrémenter le tout et l'affaire est dans le sac. À suivre, Too
late to cry, un blues de Lonnie Johnson de derrière les fagots, un
petit échantillon choisi parmi les milliers de complaintes issues de la musique noire des
années 30. Pour le commun des mortels - et nous en sommes tous, non ? - ça paraît facile, mais ça ne l'est pas.
Nombre de musiciens l'ont expérimenté à leurs dépens. La chanson du vieil homme
retrouve une nouvelle jeunesse avec cette version épurée et mélodique, qui se balance sur le fil de la guitare du petit maître
anglais. A real swinging blues. L'enchainement est tout trouvé avec Unlucky boy de Champion Jack Dupree.
Là, c'est l'inverse. Je ne connais pas la version originale, mais je ne
l'imagine pas un instant sur le même tempo que celle-ci. Un coup de chiffon sur
le saxo ténor de Mr Mercer et ça brille comme un sou neuf. Bingo !
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