samedi 16 novembre 2013

En 1862 naît Auguste Lumière. En 1864, c'est Louis qui pointe le naît nez. Tous les deux en octobre, tous les deux à Besançon, place Victor Hugo. À vrai dire, cette place ne s'appelait pas encore Victor Hugo, qui n'avait alors que soixante ans, mais c'est un détail. « Un jour, nous prendrons des trains qui partent » disait Blondin. Sacré Antoine, toujours le mot pour rire. Arrivés à la maturité, les frères Lumière, eux, préfèrent ceux qui arrivent. En 1895, ils en choisissent un à la gare de La Ciotat. Il le mettent dans leur boîte à ima- ges et déposent un brevet pour protéger leur invention, qu'ils nomment cinématographe. La projection de ce film de cinquante secondes est un cataclysme. Les quelques dizaines de personnes présentes dans une salle obscure à Paris hurlent devant cette locomotive qui fonce sur eux en crachant son panache de fumée grise. Georges Franju n’exagère pas lorsqu'il considère que ce film est le premier film d'épouvante. Deux guerres mondiales plus tard, Luis Buñuel, Pierre Étaix, Stanley Kubrick et consorts donnent leurs lettres de noblesse au cinématographe. Aujourd’hui, un renard mal rasé nommé Albert Dupontel énerve les bons pervers pépères de famille. Mais pas les cinéphiles, qui font la différence entre septième art et bas art, cette industrie lourde de l'entertainment made in the USA ; .

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