lundi 30 août 2021

Je crie vive la révolution
 je crie vive les institutions
Je crie vive les manifestations
 je crie vive la collaboration
Non jamais je ne conteste
 ni revendique ni ne proteste
Je ne sais faire qu'un seul geste
 celui de retourner ma veste
de retourner ma veste
 toujours du bon côté
Je l'ai tellement retournée
 qu'elle craque de tous côtés
À la prochaine révolution
 je retourne mon pantalon
 
© Jacques Lanzmann & Anne Segalen
                                                      Jacques Dutronc

mercredi 30 juin 2021


 BELLA 

 CIAO 


mardi 29 juin 2021

C'était une urgence, prioritaire

Faire une expérience, littéraire

Rien de grave, comme Emil l'a dit

Tout est superflu, le vide aurait suffi

lundi 28 juin 2021

dimanche 27 juin 2021

« Je suis née sous Pétain, je ne veux pas mourir sous Le Pen »
 
( parole de manifestante )
 
 
« Je suis né sous Le Pen, je ne veux pas pourrir sous Zemmour »
 
( parole de fils de manifestant )

samedi 26 juin 2021

Après la fermeture au public du championnat de France en mars de l'année dernière, j'ai imaginé un moyen de pratiquer un basket "domestique", le lancer franc d'éponge. C'est un dérivatif, un pis-aller mais c'est mieux que rien. La ligne de lancer franc est matérialisée par le bord de la table de cuisine, la raquette par la plage derrière l'évier, un triangle de 95 x 45cm. Dans la raquette, quatre paniers-récipients : un porte-savon, un petit vase pour la brosse à vaisselle, un seau à champagne Canard-Duchêne (aluminium) plein de bouchons PVC et une verrine vide. La distance est de 5,10m.
Détail des points pour chaque cas de figure :
- évier + bords d'évier = 0 (air ball)
- raquette (triangle) = 0
- seau champagne = 1
- porte-savon = 3
- verrine = 3
- vase = 5
- paroi entre 2 bacs = 10
 
Super bonus (éponge retombée  
sur petite tranche) :
- évier = 13
- raquette = 18
- bords d'évier = 28
- paroi entre 2 bacs = 35
 
Bonus (éponge retombée
 sur grande tranche) :
- évier = 9
- raquette = 16
- bords d'évier = 20
- paroi entre 2 bacs = 30

jeudi 24 juin 2021

mardi 22 juin 2021

lundi 21 juin 2021

C'est le temps d'aujourd'hui

sur les trottinettes électriques

d'anciens  piétons  platoniques

filent droits comme des i, des j

                                             sous les rues sont des réseaux

                                             qui déploient la jolie fibre liberté

                                             et  dans  les  foyers  modernité

                                             flambent mille pugilats sociaux

tout  cela  est  bel  et  bien

oui  mais est-ce que demain

les   consommateurs   finaux

seront de plus en plus finauds?

dimanche 20 juin 2021

L'autre jour, dans la file d'attente devant le bureau de poste, j'ai vu un homme sans barbe. Son petit masque en tissu imprimé à motifs provençaux laissait apparaître son menton. Il attendait son tour, sans manifester de désordre apparent. La femme qui le précédait lui tournait le dos, peut-être n'avait-elle pas remarqué son visage glabre. Il faut dire que le soleil donnait fort et que l'homme était à contre-jour. Quelle chaleur, dis-je à cet homme rasé d'une quarantaine d'années, pour voir s'il allait bien. Oui, me sourit-il, mais on ne va pas se plaindre. Aucun signe de détresse dans son regard, pas de trouble perceptible dans le timbre de sa voix. Malgré tout, j'ai toujours à l'esprit qu'un homme sans barbe peut parfois présenter tous les aspects de la normalité et de la bonne santé, tout en étant gravement atteint. Vous vous sentez bien ? insistai-je en me rapprochant de lui. Oui, m'a-t-il dit, il faut qu'on s'habitue à ces coups de chaud, ça va devenir notre quotidien. Ensuite il est entré dans le bureau et je l'ai observé à sa sortie. Tout paraissait normal dans son comportement. Je m'étais inquiété pour rien.

samedi 19 juin 2021

Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut font la paire.

Bravo pour votre deuxième titre à Roland Garros.

Vous m'avez fait un plaisir immense. Merci !

vendredi 18 juin 2021

jeudi 17 juin 2021

Au bord du sentier, entre la mer et les rochers, il était là, posé verticalement mais sans ostentation, du fait de sa petite taille. Il n'avait l'air de rien, si ce n'est d'un petit morceau du Réel, à son corps défendant. À le voir, on aurait dit qu'il déplorait son statut de petit minéral détaché du Grand Tout, et je l'ai compris. On est sur la même longueur d'ondes me suis-je dit, lui 90 grammes de calcaire ocre brique orange, et moi 70 kilogrammes de protéines animales blafardes. Il m'a plu tout de suite. Je l'ai ramassé et glissé dans ma poche. Un peu plus loin sur le chemin, je l'ai pris dans ma main pour l'observer. J'ai pensé immédiatement à Wilson, le compagnon de Tom Hanks dans Seul au monde (Cast away, le film de Robert Zemeckis). Alors je l'ai baptisé Winston, le deuxième prénom de John. Quelquefois, je le dépose dans le petit thalweg formé par le sternum au niveau du plexus solaire. Winston, pierre de cœur.

mercredi 16 juin 2021

                           Il est au

                           De son silence.

                           Debout sur l'aube qui ordonne les maisons.

                           Il est comme la buée sur la vitre, celui que je te dis.

mardi 15 juin 2021

Son ami Natch l'était depuis l'année de Paris mai, ami. Natch, il l'était devenu plus tard, quand travail prit un sens opposé à profession. Un nom venu tout droit sans droits d'auteur du Natch'l blues de Taj Mahal. Ami n'était plus statut, mais sentiment incarné, sensation physique. Des lunettes invisibles, un sourire sûr, un rire, un blouson comme un spencer, pour sûr le Jeremy de son green Peter.

lundi 14 juin 2021

dimanche 13 juin 2021

vendredi 11 juin 2021

Hier matin, le pigiste a publié par erreur un brouillon. Questionné vers midi au sortir de son "sas de décompensation" (une pièce remplie de carton et de papier kraft, bâtons de colle, adhésifs divers et matériaux d'emballage), il n'a pu donner d'autre explication que "c'était tôt le matin, j'avais pas la jouissance de toute ma faculté". Dont acte. Faut appeler un chiot un chiot, c'est une faute éditoriale. Pas besoin de réunir le bureau pour prendre la sanction qui s'impose, la mise à pied.

jeudi 10 juin 2021

 

X              X

X

X              X


mercredi 9 juin 2021

Alors maintenant, quand un joueur se jette sur le meneur adverse et met les deux mains sur le ballon, l'arbitre se réserve la possibilité de siffler entre-deux et non pas faute. Même à 10 secondes de la fin du match et alors que la volonté d'envoyer l'adversaire sur la ligne de lancer-franc est évidente, revendiquée. C'est bon à savoir. Un point reste à élucider : est-ce une expérimentation ou une recommandation de la Ligue Nationale de Basket ou juste une initiative prise par un arbitre frustré en quête de reconnaissance professionnelle ou d'exposition médiatique ? À voir.

mardi 8 juin 2021

Voir Rafael Nadal sur un court à Roland-Garros est un régal pour les yeux et pour le moral. Pour tous les amoureux de la petite balle jaune, il élève le tennis au niveau de l'art. Ce n'est plus un jeu qui consiste à se renvoyer violemment la balle par dessus un filet, c'est une chorégraphie sur terre battue. Et pour tous les spectateurs qui souffrent de tics et/ou de tocs - j'en suis - regarder le protocole maniaque qui précède chaque service est un soulagement. On se dit qu'on n'est pas seuls au monde. Merci Rafa, tu es des nôtres !

lundi 7 juin 2021

one black heart

dimanche 6 juin 2021

Dans la profession de foi de l'alliance constituée par Génération Climat, La France Insoumise et le Parti Communiste Français pour les élections régionales des 20 et 27 juin, on lit cette phrase (manuscrite) de la candidate Cécile Cukierman : « Je sais savoir compter sur vous, comme vous savez pouvoir compter sur moi, pour que chacune, chacun vivent bien ». En bas de page, les photos des personnalités qui soutiennent Madame Cukierman, à savoir Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain. Ils lui font confiance, mais aucun, aucune de ces hommes et femmes politiques de premier plan ne s'est donné la peine de lire ce tract et d'en relever les coquilles ou les fautes de français. J'écarte cette liste, ce n'est pas sérieux. Rien de grave, il en reste six autres. Je vais bien en trouver une qui répond à mes expirations du moment et à mes désespoirs pour demain. « Au travail ! » comme disait cet adjudant de compagnie, j'ai oublié son nom.

vendredi 4 juin 2021

jeudi 3 juin 2021

LA VIE CONJUGUE MAL  (18)

De tous les repères spatio-temporels issus de l'observation de la "mécanique céleste", appelons-la comme ça, celui des jours de la semaine est particulièrement absurde. Le jour de 24 heures, ça se comprend, c'est le temps que met notre chic planète pour faire un tour sur elle-même. L'année de 365 jours 1/4 aussi, puisque c'est la durée nécessaire pour qu'elle se paie un tour de manège autour de l'astre solaire, mais pour les autres subdivisions du temps, qu'est-ce qui les justifie ? Les mois, on peut comprendre. Quatre mois suffiraient, un par saison, mais après tout pourquoi pas douze, qui peut le plus peut le moins, admettons. Reste les semaines, une subdivision essentielle de la vie humaine. C'est là que je perds le fil. Rien ne justifie de réunir sept jours en une entité baptisée "semaine". Ça n'a pas de sens, sauf à rejoindre le camp des créationnistes qui disent que Dieu a créé le monde en six jours et s'est reposé le septième. Tout ça sous le soleil et ses planètes, d'où le jour de la Lune, celui de Mars, celui de Mercure, etc. C'est une construction sans fondement, un abus de pouvoir religieux. Si on va par là, alors je milite pour un jour dédié à Diogène, un à Dali, un à Michelangelo, un pour Van Gogh, un pour Gershwin, un pour Lou Reed, un pour Beckett. Oui c'est absurde, c'est à l'image du Réel.

mercredi 2 juin 2021

La Fédération Française de Tennis a annulé la rencontre Tsonga-Gaston qui devait se disputer lors du premier tour du tournoi de Roland-Garros 2021. La raison invoquée est qu'un match d'un tournoi du circuit ATP ne peut opposer un joueur à lui-même. Le joueur français déplore cette décision. Il conteste toute manipulation patronymique ou manœuvre antisportive de sa part et demande un match Hugo/Jo-Wilfried au-dessus de tout soupçon.

mardi 1 juin 2021

dimanche 30 mai 2021

 Vade retro, castratrices de tous pays

Vous, castristes je vous comprends

Castrais, Castraises, je vous salue

Cher(e)s guevaristes je vous aime

mardi 25 mai 2021



        Droopy Goldman                        à     :     Monsieur le Directeur des Domaines
        3 rue de l'homme-œuf                              et de la possibilité de Mouvement
        59177 Lenone-sur-Helpe                                             25 Quai Mr Kaplan?
                                                                                        92230 Gennevilliers


                                                                                       Lenone, le 24 mai 2021


          Monsieur le Directeur,


        Je soussigné, Droopy O. Goldman, déclare avoir quitté mon domicile le
        samedi 22 mai sans précipitation mais avec impatience pour rendre visite
        à Claude Nougaro et à son père Pierre Nougaro.
        La raison qui me pousse vers ces deux personnes et qui me fait pousser
        des ailes est la suivante. Monsieur Nougaro père a longtemps été le directeur
        du théâtre de ma ville natale et j'ai habité, pas très longtemps mais très au
        centre, la ville natale de Monsieur Nougaro fils. De plus, je les aime.
        Cette conjonction spatiale et artistique m'autorise donc, n'est-il pas, à faire
        ce déplacement qui en d'autres circonstances eut pu paraître déplacé.
       
          Votre dévoué,
                    DoG
 
         
        P.S. Je profite de cette lettre pour rectifier une erreur relevée lors d'un
                 précédent envoi, dans lequel le nom de ma commune était mal
                 orthographié, Lennone avec trois n au lieu de deux
 


jeudi 20 mai 2021

mardi 18 mai 2021


Je me crois en enfer, donc j’y suis

C’est  l’exécution  du  catéchisme

Je suis  esclave  de mon baptême

-\/-

Arthur Rimbaud

dimanche 16 mai 2021


 
MINISTÈRE DES DATAS DE BASE
---
 Modèle DB11 Spe


       Noms :

       Prénoms :

       Sage-femme :

       Heure de naissance :

       Cicatrices (amygdale) :

       Marcello Maestro :

       Km parcourus (à pied) :

       Rêves et veillées :

       Dur comme fer :

       Échec cuisant :

       Pension apaisante :
 
 
                                                                                                                                 Visé, le DSV  :

 
       


RSU  L'ACENR


INOR  DE  NOS


INSTU  ABCEHLNS


vendredi 14 mai 2021

mercredi 12 mai 2021

L'autre jour, en faisant mon petit tour du pâté de maisons et des champs, j'ai croisé une chauve-souris au pied d'un piquet de pâture. Qu'est-ce que tu fais là en plein jour ? lui ai-je demandé. Rien, tu m'as réveillée. Tu dors à 4 heures de l'après-midi ?... Et pourquoi pas, Mick Jagger prend bien le thé à trois heures... D'où tu sais ça, toi ?... I got nasty habits, I take tea at three. Let it bleed est un disque culte chez les chiroptères... Alors là ma belle, tu me la bailles belle... Oui, je peux te chanter Live with me et Monkey man a cappella, mais j'entrave rien à tes expressions à deux balles... C'est pas une expression à 2 balles, c'est not' tonton Georges. A ciao pipistrello !

lundi 10 mai 2021

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN  (112)

Au bord du chemin était la fidélité. Nichée au creux du fossé, de peur d'être aimantée par le double sens de circulation. Fidèle était-elle, fi d'elle faisait-elle, porteuse si pas sherpa. Muette à ses heures, souvent carpette, elle comprenait l'humarticulé mais s'exprimait en canis sapiens. Elle était fidèle comme une chienne et avait le silence facile. La musique était un col de dentelle autour de son cou de donna mobile. Elle fredonnait ce frêle refrain du fou chantant, fidèle, fidèle, je suis resté fidèle... oui, rien ne la détournait de sa route déclassée, avec son petit délaissé que personne ne connaissait. CR 27, chemin rural vingt-sept, qui fait de Crest un petit faubourg de Delft. Un jour que je venais par l'Est, je l'ai prise par l'assentiment et l'ai couchée dans un bon nid. C'était pour lui changer la nuit, lui ai-je bon nid menti. Elle n'a pas dit non, mais après huit heures dans un grand lit et une demi-matinée au jardin, elle a voulu retrouver son accotement, sa banquette lui manquait. Alors je l'ai reconduite sur son bas-côté. Elle m'a bécoté et sans m'éconduire m'a fait comprendre qu'il fallait la laisser tranquille. Elle est à ré ailes, elle ne sait pas prendre attache, seulement tisser des liens. Avec du fil de bouche bée, fait pour rapprocher, pas pour entraver. Poésie du fossé, passer, prendre congé. Elle m'a tendu sa joue, j'ai respiré.

samedi 8 mai 2021

jeudi 6 mai 2021

MNÉMOTECHNIQUE POUR TOUS  (56)

ECG  :  Électro CardioGramme

ECG  :  Electric Classic Guitar

ECG  :  Ernesto "Che" Guevara

ECG  :  Êtes-vous Certain mon Général ?

ECG  :  Et ça Commence à me Gonfler

mardi 4 mai 2021

 
 
 
 
And
 
I
 
feel
 
just
 
like
 
Jim
 
Morri
 
son's
 
son

dimanche 2 mai 2021

« Oui Madame, le docteur parle aux iguanes, vous pouvez venir avec Iggy »
« Yes Madam, the doctor talks to iguanas, you can come with Iggy »
« Sì signora, il dottore parla con le iguane, può venire con Iggy »
 
(Secrétaire du Dr Carmen Markowski, animal communicator - Broken Flowers, Jim Jarmusch)

vendredi 30 avril 2021

LA VIE CONJUGUE MAL  (17)

La vie est un don du ciel disent les croyants. Pour les non-croyants ou les croyants en "quelque chose de plus grand" elle est l'enfant de la nature, de l'univers, du cosmos, etc. on pourrait faire un inventaire à la Prévert. Mais là n'est pas la question. La question est : À qui s'adresser pour une réclamation ? Où se trouve le bureau du SAD (Service Après Don) ? Si un bénéficiaire, récipiendaire, usufruitier n'est pas satisfait de cet état de "vie", qui va le lui reprendre ? Sûrement pas "Dieu", c'est un pur esprit. La nature et l'univers sûrement pas non plus, ils sont au cœur d'un jeu d'équilibriste et ne s'occupent pas des cas comme ça. Restent les humains. Il faut s'adresser à la bonne personne, militante convertie, ayant du temps et de l'énergie à consacrer à son prochain. Un rêve, à oublier. En réalité, les seuls à être légitimes sont les parents, grands-parents, aïeux. Mais très rares sont ceux qui accèdent à une telle demande. Cette pensée les révulse, ils disent qu'une telle idée n'a aucun sens, que c'est leur faire offense, que ce qui a été donné ne peut pas être repris. Je comprends leurs états d'âme, c'est difficile. Alors que faire de ce cadeau hors d'état hors d'usage qui se tortille comme un ver de terre sur un paillasson ? Le foutr' perdre, comme le faisait ma grand-mère avec les déchets alimentaires ? Ou bien écouter What a wonderful world à l'envers pour y puiser un regain de Lust for life comme on l'a fait en son temps avec Tomorrow never knows ? C'est un peu tiré par l'écheveau, mais pourquoi pas et c'est yeah?

mercredi 28 avril 2021

un songe la nuit était Pieter Stuyvesant

inspirateur d'une cigarette légère

bleue pour l'éther nuitée

lundi 26 avril 2021

Le bureau du journal, réuni en assemblée superordinaire le dimanche 25 avril 2021, a bureaujournalé que chaque 26 avril serait désormais célébré dans la colonne du Fermoir. Ceci à la mémoire de Dominique Laboubée et de Gilles Tandy, chantant ensemble Fier de ne rien faire sur la scène du Palais des Sports de Dijon le 26 avril 1980. Un rappel éclair. Une conjonction particulière des quatre chiffres impairs, plus le zéro. Si l'on écrit la suite 0, 2, 4, 6, 8 et qu'on reconstitue la date du 26.4.80 en faisant naviguer la pointe du crayon selon une trajectoire circulaire, on obtient un colimaçon, une hélice, une pelure, un vortex. Un petit tour de magie pour attardés s'attarder.

samedi 24 avril 2021

jeudi 22 avril 2021

Mais quelle idée bizarre de vouloir parler de la musique avec des mots. Autant faire une sculpture pour rendre compte d'un livre. C'est un exercice qui peut flirter avec le ridicule. La musique est le plus immatériel des arts, elle nous laisse sans armes, sans prise pour la déshabiller. Faut la prendre par surprise, sans préméditation. Un bavardage musical doit être le fruit du hasard. Stop. Une expérimentation dans le champ musical par le biais du champ lexical. Stop. Nouvelle chronique polaroïd. Il faut qu'elle soit brève. Stop. Il faut qu'elle soit dénuée d'affectation et de toute solennité. Start. Frank Zappa, Zoot Allures. Ont participé à cet enregistrement, Terry Bozzio (drums), Roy Estrada (bass), Napoleon Murphy Brock (saxophone), Ruth Underwood (synthesizer), Ruben Ladron de Guevara (background vocals) et quelques autres musiciens triés sur le marché américain. Après deux écoutes, deux chansons (me) sortent de l'ordinaire, ce qui n'est pas rien nowadays, comme chantait Roger Daltrey live at Leeds. The torture never stops, un clin d’œil au Gainsbourg de 69, une sorte de "Je t'aime tellement, moi non plus du tout" et Disco boy, une chanson qui célèbre les épousailles du disco avec le doo-wop. Stop. J'en ai trop dit. Hi Frankie, repose-toi, mais surtout prends du bon temps, si tu es encore dans le temps.

mardi 20 avril 2021

dimanche 18 avril 2021

JE SUIS NOMBREUSE (6)

Aripoma de tropina, vala, carisol etamia
Rapistolar, poto, ni gani tornala, sabu
Nitra. Nitraglisarine. Bo
Alora savati, batigi, potoni terravata, dipustanero tabi si co
Soto ! Soto !
Ma nada. Niene. Fratamo
Depu, jarami, alatacama eto rikiki
Absolument. J'en suis certaine.

vendredi 16 avril 2021

> t'as vu la situation ?
 - oui, je suis pas aveugle
> et alors ?
 - alors quoi ?
> qu'est-ce que tu vas faire ?
 - des coupes
> des coupes de quoi ?
 - de rastiques
> c'est quoi ça ?
 - des coupes de rastiques, tu sais pas ce que c'est ?
> non, désolé, je vois pas
 - c'est couper les dreads d'un rasta
> pour quoi faire ?
 - ça tue ses tiques
> ok doc

mercredi 14 avril 2021

lundi 12 avril 2021

FRAMMENTI DI UN MANIFESTO CANINO  (111)

Contrariamente a quanto si crede, gli anni non passano più velocemente attraverso un cane che attraverso un essere umano. Ma le tracce che lasciano - allineamenti di piccole ossa mistiche, proprio come i ghiacciai accumulavano morene - sono diverse. Cucciolo, non riuscivo a vedere oltre la punta del naso. Se ho capito la complessità del mondo reale, non ho misurato le sue dimensioni. James Purdy è stato fotografato in L'Express per il suo libro "Eustace Chisholm and the Works". C'era anche questo "Saggio di una certa portata sulla sporcizia" di Christian Enzensberger. L'avevo trovato ma non lo leggevo. Illeggibile, lo era, ma infinitamente inferiore alla realtà che si dispiegava in silenzio alle mie spalle. Il numero indicibile, il nome innumerevole. Niente e nessuno può affrontare questi due siamesi che, a loro volta, svelano e coprono il Reale (una R maiuscola, ma senza rispetto, con rabbia). Questo è quello che ho scoperto alla fine dei miei giorni che mi fa impazzire. Se avessi saputo trarne le conseguenze nel fiore degli anni, o se ne avessi la preconoscenza, tutto verrebbe cancellato. Purtroppo questo non è avvenuto. Accecato da non so quale speranza, ho gettato il mio sassolino nella fossa. E ora che l'illusione è messa a nudo, aspiro al nulla. Emil ha detto tutto, a nome suo e di altri : tutto è superfluo, sarebbe bastato il vuoto.

samedi 10 avril 2021

Je les entends rire comme je râle

je les vois danser comme je succombe

je pensais pas qu'on puisse autant

s'amuser autour d'une tombe

                                                                                  Et comme

toutes sont entre elles ressemblantes

quand il les voit venir avec leur gros drapeau

le sage  en hésitant  tourne autour  du tombeau

mourons pour des idées d'accord, mais de mort lente


©  Francis Cab.  et  Georges Bra.

jeudi 8 avril 2021

MNÉMOTECHNIQUE POUR TOUS  (55)
 
Ernest Pignon-Ernest : artiste vitrine-artiste avec pignon sur rue
 
Ernest Renan : une des rues de l'enfance, parallèle à celles de Danton et Mirabeau, deux orateurs hors pair, révolutionnaires raccourcis
 
Ernesto Guevara : théoricien et praticien de la révolution, guérillero asthmatique, médecin de vocation, humaniste de nature, a fait des enfants mais pas d'émules
 
Nestor Combin : footballeur français, d'origine argentine, amateur d'Italie
 
Nénesse : dur au cœur tendre joué par Jess Hahn dans Les grandes gueules, un film de Robert Enrico avec Bourvil, Marie Dubois et Lino Ventura

mardi 6 avril 2021

vendredi 2 avril 2021

Lumière, là au bord de la clairière. Comme la fois avant, et les autres fois parfois au vent d'avant, elle revient voir, luit sa vie et puis faiblit et s'évanouit. Est-ce la même qui renaît ? Sont-elles plusieures à éclairer ma croissance et celle de mes frères de sève ? À guider les petites pousses vers le ciel, à bercer la plainte de mes parents ? Ces rayons me font voir l'écorce de ma mère qui flétrit, les racines de mon père qui grincent quand l'air absent nous étouffe. J'aimerais être avec eux autrement que par le bruissement de mon feuillage. Je ne suis pas le seul être de bois et de feuilles retenu de force. Qu’un frère d'arbre m'entende et parle aux résineux, aux tahires, aux rejets. Les ions nous inondent de leurs bienfaits, mais notre verbe vole au vent. Nous entendons le réel-terre dans sa terre-réalité et aussi le haut-ciel qui couvre nos chefs. Nous captons ces vibrations de toutes nos fibres, elles incrustent notre cœur et ne se libèrent que dans la chute. Hô là, qu'une tête de chêne se dresse nue et parle au nom de nous ! Après ça, nos parents se fracasseront heureux et pourriront en paix auprès de leurs ancêtres. Qui mettra en musique cette symphonie végétale ? Qui la gravera dans l'aubier de nos vies ? Tant de lumières encore s'éveilleront et s'éteindront, toujours pareilles et partoutes différentes. Et toujours une fois sera jour. Jour sera le nom que nous lui donnerons. Et nous saurons dans notre cœur que la fuite de Jour nuit à nous forêt, et nous appellerons ce départ Nuit. Notre parole qui vole d'arbre à arbre sera notre trésor. Ne jamais l'enterrer, il est souffle, nuage, grain. Alors je pourrai tomber au sol, fier de m'y fendre, de m'y fondre, d'être à mon tour sol. Je nourrirai la terre à profusion, jusqu'aux fil-fils de mes filles, rejetons persistants à feuilles caduques, les essences se mêleront. Est-ce l'ionisation de l'air qui me grise, ne suis-je qu'un hêtre tendre de la feuille, un doux rêveur de houx ? Peut-être, mais vous m'entendez car je vous parle. Je vous dis qu'à la lumière d'un jour au gui, j'ai tendu mes basses branches vers la roche noire, dure comme la terre de glace. J'ai usé du vent et brusqué des bourrasques pour caresser sa sueurface. Le bout de mes bras a frôlé sa carapace, mais mon bois est trop tendre. Il ne peut parler à cette paroi, il glisse sans laisser de trace. Comme un fruit qui tombe dans la lumière verte, chaleur verte et s'écrase sur le sol. Ce roc immobile, ce miroir insensible ne veut rien de moi. Cimes du souvenir, ce jour-lumière étrillé par la nuit en plein jour, j’ouïs la terre trembler, moi jeune pouce j'étais si souple, ça m'amusait. Une force grandiose a fendu le front du rocher, il a chuté en grondant. Des frères autour de moi ont été blessés. Un mien frère d'arbre est mort sur pied. C'est inscrit dans un cercle de mon âge, si j'ai bien compris. Et j'ai grandi avec cette marque qui assombrit mon feuillage certains swars de wag halâm.