Le lieu, un petit bureau impersonnel, une table et trois chaises. L'animateur, un vieux briscard au physique et à la voix de Raymond Soubie, énonce la règle du jeu. À sa gauche, mon oncle, en face de lui, mon père. « Je vais donner un nouveau prénom à l'un de vous deux. Il devra l'adopter sans contestation, ni discussion d'aucune sorte. Seule échappatoire, celui de vous deux qui ne sera pas concerné pourra, s'il le souhaite, se l'approprier pour sauver son acolyte de l'embarras, du ridicule, ou d'une incongruité, d'un handicap social assuré. À voir entre vous. Vous pourrez vous concerter pendant trente secondes avant de prendre votre décision. Voilà. Êtes-vous prêts à jouer sur la base des règles que je viens d'énoncer ? » Papa et tonton opinent du chef, amusés. Le Soubie du suspense se rembrunit (comme Carla), retient son souffle, ses yeux humides de poisson fraîchement pêché le rendent presque émouvant. Il se fige, puis tonne en fixant mon père d'un regard de glace brisée : « Roger ! » Mon père sursaute, puis il sourit, mon oncle pouffe. « Alors, ça vous va ? » lâche Raymond le brochet. Oui, glousse mon daron, tandis que tonton s'étrangle et s'écrevisse d'une quinte de toux. Raymond se demande si c'est du hard ou du locomotion, il a peur qu'on se paye sa fiole. Hey Ray, it's a gas, gas, gas !!
vendredi 25 mai 2018
mercredi 23 mai 2018
L'édition américaine de RUBBER SOUL ne comportait pas Drive my car, Nowhere man, If I needed someone et What goes on. À la place, Capitol Records rajouta I've just seen a face et It's only love, issus de HELP ! Les titres écartés sortirent sur l’album américain suivant, YESTERDAY AND TODAY. Pourquoi, Dieu des chiens marins et des oiseaux de chasse, pourquoi ? En janvier 66, avec mon copain Didier Lempreinte, nous faisions partie des fans de la première heure. Il avait même classé les chansons, en attribuant à chacune une note. De 1 pour sa préférée à 14 pour la moins bonne. Il me semble que Think for yourself était n°1 et Michelle n°14. C'est loin tout ça. Mais aujourd'hui, l'eau a coulé sous les ponts de la river Thames, et je vais écrire à Capitol Records USA pour solliciter un RDV avec un membre du staff de la direction commerciale de l'époque afin de lui poser deux questions. 1) Si c'était juste pour passer au format US classique de 12 titres, pourquoi retirer 4 morceaux originaux pour aller en repêcher deux sur le LP précédent ? 2) Est-ce que le fait d'avoir soustrait une chanson de chaque Beatle (Paul : Drive my car, John : Nowhere man, George : If I needed someone, Ringo : What goes on) est le fruit d'une réflexion ou le fruit du hasard? P.S. Mais reste-t-il un commercial en vie?
lundi 21 mai 2018
À l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dis
ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueil
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dis
ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueil
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
À chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un p'tit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux
À chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un p'tit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux
© Jacques Prévert
jeudi 17 mai 2018
dimanche 13 mai 2018
LA VIE CONJUGUE MAL (5)
Dans la constellation des chromosomes humains, j'ai vite été attiré par les plus brillants. La raison pure voulut que j'assumasse en priorité l'héritage de mes ascendants, dont les caractères dits masculins, car malgré mon penchant précoce pour un Mick Jagger lip- putassier ou un David Bowie diaphane, je voulais garder une apparence sociale neutre. Je laissai donc passer toutes les occasions de me surprendre moi-même, n'osant pas me mouiller, nager à contre-courant du mainstream bourgeois, conformiste, timoré de cette époque faux-cul pompidol-giscardiaque. De la place, il y en avait, mais je n'ai rien tenté. Dommage, car des lustres après, à l'âge où la raison se fait bouffer le foie par un cœur en rupture d'esclavage, tel un Prométhée de carnaval de province, je fis le constat douloureux du vide qui se creuse brutalement, de l'absurde qui triomphe. Je n'ai eu que ce que je méritais, la rançon de la peur et de l'immobilisme. Les brins dorés de l'ADN paternel et grand-paternel étaient si fins que le tamis grossier de mon œil de mouche ne les avait ni vus passer, ni retenus. Restaient la plume rapace de Samuel Beckett, l'onde vibratoire de Martin L.King, la parole cristalline de René Daumal. Et soudain l'autre jour, c'est le cœur brisé de ma mère qui a scandé quatre vers inédits de MÉMORABLES* dans ma poitrine.
lundi 7 mai 2018
samedi 5 mai 2018
lundi 23 avril 2018
Contrairement à notre cher président, j'ai des amis, même s'il ne se comptent pas par centaines. Et en même temps, comme notre président, Bernard Arnault
n'en fait pas partie. Pas besoin d'être ami avec M.Arnault pour visiter
la fondation LVMH. C'est ça qui est bien. D'un autre côté, je
n'ai pas d'amis sur le réseau social créé par M.Zuckerberg. Rien de
plus normal, étant donné que je ne suis pas, n'ai jamais été, membre de la grande communauté Facebook. Par conséquent, aucun de ses deux milliards et quelques millions d'adhérents n'a pu me choisir comme ami. Je ne suis donc pas sous la menace d'une manipulation électronique de mon cerveau et d'un merchandising de mes data par des grands merchants merchandisers qui ont pour ami Mr.Zuckerberg. C'est déjà énorme.
samedi 21 avril 2018
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jeudi 19 avril 2018
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mardi 17 avril 2018
LIBERTÉ ÉGALITÉ SORORITÉ (13)
Daniel Cohn-Bendit a fait mai 68, comme mon frère. DCB est né en 45, comme mon frère. Tous deux ont été traités de rouquins, de juifs allemands, d'extrémistes. Ils ont passé le plus clair de leur temps à mettre en pratique leurs idéaux, l'un dans la lumière, l'autre non. Il leur est arrivé, comme tout un chacun, d'enrager, de vitupérer, de se contredire, de se tromper. Ils veillent à ce que leur vécu n'obère pas leur présent, que leurs combats passés ne viennent pas dénaturer leurs projets en gestation. Leur préoccupation réside dans leur quotidien. Pour DCB c'est 2018, voire 2019 à cause des élections européennes. Pour mon frère, c'est avril mai 2018, car une année est un long temps, difficile à appréhender. DCB aime le foot, comme mon frère. La dramaturgie de ce sport de plein air inventé par des anglais bien élevés et pratiqué par les bras cassés de la terre entière leur fait ressentir des émotions à la fois physiques et spirituelles, un joli patchwork de l'âme humaine. Le cerveau gauche de DCB est plutôt germain, son cerveau droit plutôt franc celte. C'est un juif allemand politique français. Mais en foot, c'est du brutal. Il soutient toujours la France contre l'Allemagne. Ça me fait un peu pareil avec l'Italie. Depuis que j'ai découvert ma part italienne de lumière, j'ai envie qu'elle ventile mon vieux souvenir français. Je la laisse faire.
dimanche 15 avril 2018
vendredi 13 avril 2018
mercredi 11 avril 2018
LA VIE CONJUGUE MAL (4)
Putain de douleur ancestrale qui, se voyant partiellement démasquée dans sa caverne cérébrale (de Cerbère?) - en réalité ma propriété, qu'elle squatte éhontément depuis des décennies -, bat en retraite et occupe le reste du terrain, du thorax jusqu'au bout des doigts de pieds. Intrusions et exactions en tout genre. Si un jour j'arrive à la coincer, ça va faire mal. À elle. D'un autre côté, comment faire mal à une douleur? Que déteste-t-elle par dessus tout ? Ça dépend des douleurs me direz-vous. C'est vrai que depuis le temps, je la connais bien. J'ai appris à mes dépens à la connaître de mieux en mieux. Ou de pire en moins pire. D'une simple plainte en rase campagne, suivie d'un avis de recherche et d'un portrait robot, les mailles du filet se sont resserrées autour d'elle. Si elle était enfin forcée, qu'elle se rende ou que je la capture, comment la mettre hors d'état de nuire, comment la dynamiter dans son coin de cave sans causer de dommages à la maison ? Lui faire subir une douleur dix fois, vingt fois plus violente qu'elle ? Rien n'est moins sûr. Face au renard dans le poulailler, je devrai marcher sur des œufs. Quant à savoir si le meilleur moyen de liquider une vieille souffrance est de lui plonger la tête dans un chaudron de volupté, ou de lui faire respirer le vent frais de la liberté, tout ça demande réflexion. Rien n'est à écarter.
lundi 9 avril 2018
samedi 7 avril 2018
jeudi 5 avril 2018
FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (93)
dimanche 1 avril 2018
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