mercredi 11 avril 2018

LA VIE CONJUGUE MAL (4)

Putain de douleur ancestrale qui, se voyant partiellement démasquée dans sa caverne cérébrale (de Cerbère?) - en réalité ma propriété, qu'elle squatte éhontément depuis des décennies -, bat en retraite et occupe le reste du terrain, du thorax jusqu'au bout des doigts de pieds. Intrusions et exactions en tout genre. Si un jour j'arrive à la coincer, ça va faire mal. À elle. D'un autre côté, comment faire mal à une douleur? Que déteste-t-elle par dessus tout ? Ça dépend des douleurs me direz-vous. C'est vrai que depuis le temps, je la connais bien. J'ai appris à mes dépens à la connaître de mieux en mieux. Ou de pire en moins pire. D'une simple plainte en rase campagne, suivie d'un avis de recherche et d'un portrait robot, les mailles du filet se sont resserrées autour d'elle. Si elle était enfin forcée, qu'elle se rende ou que je la capture, comment la mettre hors d'état de nuire, comment la dynamiter dans son coin de cave sans causer de dommages à la maison ? Lui faire subir une douleur dix fois, vingt fois plus violente qu'elle ? Rien n'est moins sûr. Face au renard dans le poulailler, je devrai marcher sur des œufs. Quant à savoir si le meilleur moyen de liquider une vieille souffrance est de lui plonger la tête dans un chaudron de volupté, ou de lui faire respirer le vent frais de la liberté, tout ça demande réflexion. Rien n'est à écarter.

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