vendredi 31 août 2012


Le Sourire de La Murène


Entre chienne et chatte
le marchand d’Angles Blancs K.O.
glisse son tapis de nerfs
sous les pieds de la nuit

À vrai dire un paillasson
usé jusqu’à la corde
qui ne tient couché
que par hypocrisie

Car il n’est pas rare
qu’il ondule d’aise
en me voyant me prendre
les nœuds round sensitifs
dans ses petites franges

Mon tourment nourrit
son sommeil exactement
comme la murène s’empiffre
des charognes marines
qui nagent entre les eaux noires

Et au petit matin
c’est avec le sourire
qu’il ébroue ses cinq sueurs

et me regarde d’un air contrit
aspirer ses miasmes
à pleins poumons

jeudi 30 août 2012


Le Tour de La Question


La question posée - ou la proposition
portait sur le même sujet dans tous les pays
et les dates du scrutin étaient suffisamment
espacées l'une de l'autre pour que chacun
puisse participer à tous les votes qu'il voulait

En effet, tout citoyen européen avait sa
nationalité d'origine, plus cinq autres de
son choix, mais sans procuration possible
avec l’obligation de se déplacer

Je commençai mon périple par l'Allemagne
puis l'Italie, et ainsi de suite dans le sens
des aiguilles d'une montre pour arriver au
Royaume Uni et dans ce cas, terminer
mon tour d’Europe par la France

D - Leben über alles
Und Gott mit uns

I - Non è bella la vita ?
    Un poco ma non troppo

E - Viva la muerte
No mejor

P - A vida é criança  de Lisboa
Obrigado ô meu Deus !

U.K - What kind of life ?
 A still life

F - Elle est pas belle la vie ?
     Et ta sœur ?

mercredi 29 août 2012

LA FIN

"Ce qu'il appelait sa cabane était une sorte de baraque en bois. On avait enlevé la porte, pour faire du feu, ou dans un autre but. La fenêtre n'avait plus de vitre. Le toit s'était effondré à plusieurs endroits. L'intérieur était partagé, par les restes d'une cloison, en deux parties inégales. S'il y avait eu des meubles, il n'y en avait plus. On s'était livré aux actes les plus vils, par terre et contre les murs. Des excréments jonchaient le sol, d'homme, de vache, de chien, ainsi que des préservatifs et des vomissures. Dans une bouse, on avait tracé un cœur percé d'une flèche. Je remarquai des vestiges de bouquets abandonnés. Goulûment cueillis, charriés pendant de longues heures, on avait fini par les jeter, lourds, ou fanés déjà. C'était là l'habitation dont on m'avait offert la clef. Tout autour, la scène était celle familière de grandeur et de désolation. C'était quand même une demeure. Je prenais mon repos sur une couche de fougères que je cueillis moi-même avec peine. Un jour je ne pus me lever. La vache me sauva. Aiguillonnée par le brouillard glacial, elle venait se mettre à l'abri. Ce n'était sans doute pas la première fois. Elle ne devait pas me voir. J'essayai de la têter, sans grand succès. Son pis était couvert de fiente. J'ôtai mon chapeau et me mis à la traire là-dedans, en faisant appel à mes dernières forces. Le lait se répandait par terre, mais je me dis, Cela ne fait rien, c'est gratuit. Elle me traîna à travers le plancher, ne s'arrêtant de temps en temps que pour me décocher un coup de sabot. Je ne savais pas que nos vaches pouvaient être méchantes elles aussi. On avait dû récemment la traire. M'agrippant d'une main au pis, de l'autre je maintenais le chapeau en place. Mais elle finit par avoir le dessus. Car elle me traîna à travers le seuil et jusque dans les fougères géantes et ruisselantes, où force me fut de lâcher prise. En buvant le lait je me reprochai ce que je venais de faire. Je ne pouvais plus compter sur la vache et elle mettrait les autres au courant. Plus maître de moi j'aurais pu en faire une amie. Elle serait venue tous les jours, suivie peut-être par d'autres vaches. J'aurais appris à faire du beurre, du fromage. Mais je me dis, Non, tout est pour le mieux"

crapaud qui s'est fait poser un lapin

mardi 28 août 2012

C'est la rentrée télévisuelle. Pendant qu'un David Pujadas reposé asticotait J.M.Ayrault sur l'urgence de ne plus attendre, Michel Denisot était obligé de se lever pour se faire entendre de J.L.Mélenchon. Il faut dire que le tribun du Front de Gauche a fait des progrès en trois mois : son sourire est encore plus carnassier, son arrogance plus spectaculaire, son égo plus envahissant. Quant à Yves Calvi, sa chemise blanche soulignait son teint hâlé. L'œil vif et la langue rose, il est toujours aussi bon public devant son aréopage de journalistes et d'experts de tout poil. Mention spéciale à Christophe Barbier pour son esprit de synthèse à exposition instantanée.

french wild tuning

lundi 27 août 2012

LA CASSEROLE ROUGE (6) 

Le chef Armand pratiquait une cuisine naturelle, à base de légumes locaux servis avec des œufs pochés ou brouillés, ainsi que sa fameuse omelette aux cèpes. Les clients plus aisés pouvaient commander de la volaille ou du rôti de veau. Très peu de fromages, pas de poisson. Francis était particulièrement sensible à la manière révolutionnaire dont ces plats étaient servis. Pas de cuissons lentes ni à l’étouffée, mais des viandes fricassées, des légumes émincés et poêlés. Oignons et champignons avaient une place de choix dans la cuisine du chef. Quelquefois, Francis s’attardait après dîner et discutait avec Armand qui finissait son service au bar devant un Costanza (une rasade de quinquina dans une bock de bière blanche). La conversation portait très rarement sur les denrées et consommables, mais plutôt sur le canal de Saint-Quentin et la Picardie dont Armand était natif. Un soir pourtant, Francis dit au chef sur le ton du Conventionnel qui a ses entrées au Comité de Salut Public : « Je vais te faire goûter une production exotique ». Quelques jours plus tard, Francis extirpait délicatement de sa poche un sachet contenant une poignée de champignons secs, alvéolés, à la forme de parapluie pour limace et le tendit au Robespierre de la poêle à frire. Il se régala de la surprise du chef devant ces quelques grammes d'une substance sombre et hydrophile, légère comme la plume et parfumée comme l'encens. « Tu es sûr que ça se mange ? À l'odeur, on dirait plutôt que ça se fume »

dimanche 26 août 2012

L'EXPULSÉ

"Je me mis en route. Quelle allure. Raideur des membres inférieurs, comme si la nature m'avait refusé des genoux, écart extraordinaire des pieds de part et d'autre de l'axe de la marche. Le tronc, en revanche, comme par l'effet d'un mécanisme compensatoire, avait la mollesse d'un sac négligemment rempli de chiffes et ballottait éperdument selon les imprévisibles saccades du bassin. J'ai souvent essayé de corriger ces défauts, de raidir le buste, de fléchir le genou et de ramener les pieds les uns devant les autres, mais cela finissait toujours de la même manière, je veux dire par une perte d'équilibre, suivie d'une chute. Il faut marcher sans penser à ce qu'on fait, comme on soupire, et moi quand je marchais sans penser à ce que je faisais je marchais comme je viens de le dire, et quand je commençais à me surveiller je faisais quelques pas d'assez bonne facture et puis je tombais. J'ai pris donc le parti de me laisser aller. Ce port est dû, à mon avis, tout au moins en partie, à certain penchant dont je n'ai jamais pu entièrement me délivrer et dont mes années impressionnables, celles qui président à la confection du caractère, ont naturellement fait les frais, je parle de la période qui s'étend, à perte de vue, entre les premiers trébuchements, derrière une chaise, et la classe de troisième, terme de mes humanités. J'avais donc la fâcheuse habitude, ayant compissé ma culotte, ou l'ayant conchiée, ce qui m'arrivait assez régulièrement au début de la matinée, vers dix heures dix heures et demie, de vouloir absolument continuer et achever ma journée, comme si de rien n'était. La seule idée de me changer, ou de me confier à maman qui ne demandait pourtant qu'à m'aider, m'était intolérable, je ne sais pourquoi, et jusqu'à mon coucher je me traînais, avec entre mes petites cuisses, ou plaqué à mes fesses, brûlant, croustillant et puant, le résultat de mes débordements. D'où ces mouvements précautionneux, raides et largement évasés des jambes et ce balancement désespéré du buste, destiné sans doute à donner le change, à faire croire que j'étais sans soucis, plein de gaîté et d'entrain, et à rendre vraisemblables mes explications au sujet de ma rigidité de base, que je mettais sur le compte de rhumatismes héréditaires. Mon ardeur juvénile, dans la mesure où j'en avais, s'y usa, je devins aigre, méfiant, un peu avant l'heure, fervent de la cachette et de la station horizontale"...

Achevé d'imprimer le 20 janvier 1974 sur les presses de l'imprimerie Floch à Mayenne

jeudi 16 août 2012

ULRICH                                                                       DER MANN


OHNE


EIGEN                                                                         SCHAFTEN
ULRICH                                                                                   THE


MAN


WITHOUT                                                                    QUALITIES
ULRICH                                                                          L'HOMME


><


SANS                                                                            QUALITÉS

mercredi 15 août 2012

Le Fermoir sera fermé du vendredi 17 août au samedi 25 août, pour inventaire et entretien. Réouverture dimanche 26 août. À très bientôt, chers lecteurs !

mardi 14 août 2012

ON ATTEINT LE                                                SEUIL CRITIQUE



C'EST CYCLIQUE



TOUT VA MAL                                                    C'EST NORMAL

C+est+Normal/4esnkQ?src=5

lundi 13 août 2012


HERE IN LONDON >>>>>>>>>>>>>>>> SWEAT AND TEARS


THERE IN ALEP <<<<<<<<<<<<<<<<<< FLESH AND BLOOD
  the step was too big for two of us

dimanche 12 août 2012

ÉTATS-UNIS 107 - ESPAGNE 100 (H)

Sachant que les USA ont battu l'Espagne de 11 points en août 2008, de 7 points en août 2012, calculez en quel mois de quelle année et de combien de points la Roja gagnera un titre contre les États-Unis d'Amérique. Explicitez votre calcul. Vous avez quatre heures. Les calculatrices sont autorisées.
ÉTATS-UNIS 86 - FRANCE 50 (F)

Première défaite pour l'équipe de France après sept victoires consécutives. Les Amé- ricaines font huit sur huit. La logique est respectée. Les Françaises ont gagné le respect.

vendredi 10 août 2012

RUSSIE 64 - FRANCE 81 (F)

Deuxième victoire éclatante des Françaises contre les Russes en cinq jours, mais c'est bien celle-ci qui leur ouvre la porte de la finale olympique. Une victoire articulée autour d'une entame pied au plancher (QT1 : 15-24) et d'un final de feu (QT4 : 13-22). Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 97-60 à l'évaluation collective avec 28/54 aux tirs, 8/14 à trois points, 17/19 aux lancers francs, 17 passes décisives. Rien à ajouter. Elles ont toutes joué, elles ont toutes gagné de haute lutte cette place de rêve, ce ticket qui les autorise à disputer le titre suprême aux Américaines. RDV samedi soir, même lieu, même heure !! ...

  in the sky at noon

  in the tube at midnight