ON L'AURAIT APPELÉ TATA (1)
En
octobre 1972, on voit apparaître pleine page sur la pochette du nouvel album
une photo en couleur - et en extérieur - du plus illustre des fumeurs de pipe, de
profil, grisonnant du chef, mais pas du cortex cérébral. Les tempes du récent quinquagénaire sont plus argentées que le dos du gorille et son regard est porté sur un ailleurs
qui sort du cadre. Sur le disque, pas de numéro dans la série, et comme
d'habitude, pas de titre. L'ivresse promise au vu du flacon et le portrait
de l'artiste ont semblé suffisants au responsable marketing de Philips France pour attirer le chaland. Assurément ils l'étaient, et ils le restent. Seule erreur d'appréciation à mon sens, la
chanson qui ouvre le bal, Fernande ; un aimable divertissement qui fait
passer trois bonnes minutes et trente-neuf excellentes secondes à l'amateur,
mais qui n'a pas le statut de tête de gondole musicale qu'avait à l'évidence La
supplique dans le vol. IX, et dans une moindre mesure Misogynie à part
dans le suivant. Car la présente galette serre entre ses sillons une montagne,
un continent, un univers à lui tout seul, l'une des plus grandes chansons
de la langue française, Mourir pour des idées. Située à l'origine
en tête de la face 2, elle a conquis depuis ses lettres de noblesse qui la
placent au sommet de la pyramide - spirituelle - qui domine le paysage musical
de la deuxième moitié du vingtième siècle en France, ce qui n'est pas négligeable
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