samedi 18 mars 2017

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vendredi 17 mars 2017

C'est bête à dire, mais une des choses que faisait mon père et qui retenait mon attention était sa signature. Une pirouette du pouce et de l'index, avec de l'amplitude, et de la gueule. Elle faisait feu des 4 fuseaux, la tête pointue du R au Nord, une jambe au Sud, la boucle du P à l'Ouest et ce E imaginaire en forme de N, s’abaissant en direction de l'Est. La cerise sur cette griffe était le point du I, en réalité une sorte d'accent qui battait de l'aile comme un corbeau en vadrouille. D'une circonstance à l'autre, elle faisait preuve d'une étonnante assurance, de la part d'un homme qui n'en avait pas une grande provision. Ce qui m'a intrigué en retrouvant cette signature sur des documents datant des années 40, c'est qu'elle avait très peu changé dans le temps. Ce qui n'est pas le cas de la mienne. Dans les années 70 elle est mal fagotée, en 1980 sans consistance. Ce n'est que vers 1995 qu'elle prend sa forme actuelle, avec ses deux boucles, de plus en plus ventrues, de plus en plus rondes. Aujourd'hui, j'ai l'impression que je signe comme mon père. Le C a remplacé le R, le E est subliminal, mais le geste est ressemblant. Quant au I, son point est de plus en plus gros, de plus en plus , si l'on peut dire ça d'un point, parfois rageur au point de trouer le papier. Oui mais avec l'index sur le smartphone du facteur, ça va pas.

jeudi 16 mars 2017

mercredi 15 mars 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (21)

Lettre à Théo  (24 juillet 1890)

Mon cher frère,
Merci de ta lettre d'aujourd'hui et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Je voudrais peut-être t'écrire sur bien des choses, mais d'abord l'envie m'en a tellement passé, puis j'en sens l'inutilité. J'espère que tu auras retrouvé ces messieurs dans de bonnes dispositions à ton égard.
En ce qui me regarde, je m'applique sur mes toiles avec toute mon attention, je cherche à faire aussi bien que certains peintres que j'ai beaucoup aimés et admirés.
Ce qu'il me semble en revenant, c'est que les peintres eux-mêmes sont de plus en plus aux abois. Bon... mais le moment de chercher à leur faire comprendre l'utilité d'une union n'est-il pas un peu passé déjà ? D'autre part une union, se formerait-elle, sombrerait si le reste doit sombrer.
Alors tu me dirais peut-être que des marchands s'uniraient pour les impressionnistes, ce serait bien passager. Enfin il me semble que l'initiative personnelle demeure inefficace et expérience faite, la recommencerait-on ?
J'ai constaté avec plaisir que le Gauguin de Bretagne, que j'ai vu, était très beau et il me semble que les autres, qu'il a faits là-bas, doivent l'être aussi. (...)
À bientôt, porte-toi bien et bonne chance dans les affaires, etc., bien le bonjour à Jo et poignées de main en pensée.
                                                                                                                    t. à t.
                                                                                                                Vincent.

mardi 14 mars 2017

Dans la bible, on nous raconte que Jésus est mort pour racheter l'homme de ses péchés. Alors péchons, sinon il est mort pour rien.
Jean Yanne

lundi 13 mars 2017

JE SUIS NOMBREUSE (3)

La longue vie d'une rondelle

J’ai passé toute mon enfance dans un atelier.
Quand je dis toute mon enfance, je veux dire toutes ces années lentes, décrivant de larges cercles autour de ma naissance, ancrées dans mes rêves, amarrées à mon port d’apache, enfouies dans mes fibres, gravées sur mon corps. Regardez mon bras. Ici une cicatrice signée par une perceuse, une autre à côté sculptée à la scie, mon père me laissait faire, il était un peu fou.
Quand je dis un peu  fou, je veux dire qu’il avait… franchi des frontières, qu’il avait dépassé les limites du normal. Quel père oserait laisser, s’il n’était pas un peu fou, sa fille de six ou sept ans se servir de sa scie ?
Quand je dis scie, je veux dire scie, marteau, rabot, lime, tournevis, taraudeuse et pied à coulisse, équerre et traceur, poinçon et coupe-net.
Quand je dis coupe-net, je veux dire que tout, le matin du 9 juillet 1975, tout s’est coupé net. Mon père était tourneur. Je voulais faire comme lui. Mais après sa mort, j’ai voulu tout oublier.
Quand je dis tout oublier, je veux dire que plus jamais je ne suis retournée dans son atelier. Ma vie a changé, changé du tout au tout. Il ne me reste de ce temps qu’une petite rondelle, en acier chromé, que je porte au cou. Je l’avais faite moi-même. Et chaque fois que je chante, sur toutes les scènes, dans chaque pays, je la sens brûler sur ma peau. Et je chante, et je chante, jusqu’à avoir la tête qui tourne. Je suis devenue une derviche tourneuse.
Quand je dis tourneuse, je ne veux rien dire de plus.

dimanche 12 mars 2017


DU CHAPEAU





DE LA GAMINE





T ' OCCUPE PAS

samedi 11 mars 2017

vendredi 10 mars 2017

Avant-hier un panneau d'information au bord de la RD 906 s'adresse à moi en ces termes : "Commune d'Abrest. Bonjour ! Nous sommes le 8 mars 2017, il est 12h15". Merci Madame, bien le bonjour aussi, mais pour le reste, parlez pour vous.  Je suis un soir d'été et à la dame de mes pensées toujours je pense.

jeudi 9 mars 2017

mercredi 8 mars 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (20)

Lettre à sa mère et Wil  (entre le 10 et le 14 juillet 1890)

Chères mère et sœur,
Merci de tout cœur pour vos bonnes lettres qui m'ont fait bien plaisir.
En ce moment, je me sens plus calme que l'an dernier, l'inquiétude qui me troublait la tête s'est vraiment apaisée. D'ailleurs, j'étais certain depuis longtemps que me retrouver parmi les miens aurait cet effet.
Je pense souvent à vous deux et j'aimerais vous revoir. C'est très bien que Wil aille travailler à l'hôpital et qu'elle trouve les opérations moins pénibles qu'elle ne l'aurait cru, cela vient de ce qu'elle apprécie la façon dont on allège la souffrance, et de ce que beaucoup de médecins font tout ce qu'ils peuvent, simplement, raisonnablement et avec bonté. Voilà ce que j'appelle prendre les choses comme il faut, avec confiance. Mais, comme vous le dites, il n'est pas moins nécessaire, justement pour la santé, de travailler au jardin et regarder les fleurs pousser.
Quant à moi, je suis entièrement absorbé par cette étendue infinie, vaste comme la mer, des champs de blé qui couvrent les collines, par la beauté des jaunes, la beauté des verts tendres, le bel indigo des terres sarclées et labourées, avec cette marqueterie régulière du vert des plants de pomme de terre en fleur, tout cela dans une belle lumière aux tons bleus, blancs, roses, violets. Je suis tout à fait dans la disposition, presque de trop grand calme, dans la disposition qu'il faut pour peindre cela.
J'espère de tout cœur que vous passez de bonnes journées avec Théo et Jo, que vous les voyez, comme moi, s'occuper si bien de leur petit, et que lui aussi, malgré tout, se porte bien. Les enfants d'Anna doivent être déjà grands. Pour aujourd'hui je vous laisse, il faut que j'aille à mon travail, je vous embrasse tous en pensée.
                                                                                                       Votre affect.
                                                                                                            Vincent.

mardi 7 mars 2017

Q = même allemand, il jappe au nez
R = dogue

lundi 6 mars 2017

JE SUIS NOMBREUSE (2)

La peau d'une autre

De la boue partout. Une terre qui chavire. J’ai glissé. Suis tombée. En bas de la  descente il y avait de l’eau, une mare sombre et crasseuse. Tenté de m’accrocher, de m’agripper aux branches, aux racines, mais en vain. Inexorablement, je descendais, je descendais, je descendais. Et voyais s’approcher, en bas, dans le marais, la gueule ouverte du monstre noir. Ses yeux me fixaient et ses dents brillaient. Il m’attendait. Confiant. Et sûr de lui. Il savait que bientôt, là, dans quelques secondes, ses mâchoires allaient se fermer, en claquant, sur de la chair fraîche. Et moi aussi je le savais. Je me battais de toutes mes forces, j’enfonçais mes ongles dans cette boue  infecte, je refusais l’inévitable,  je griffais la peau des cailloux, je criais, je hurlais, mais rien à faire : je descendais, je descendais, je descendais.
- T'en n'as pas marre d'être solitaire ? Tu voudrais pas jouer un peu ? Profiter de ma compagnie ? Aromatiser ta monotonie ? Je sais faire plein de choses, des spécialités que tu connais pas, qui te donneront un plaisir sans fin... ça te dirait pas ?
Je parlais au monstre sans en avoir peur. Toute entière dans sa gueule, je regardais le bord du gouffre, le trou noir qui menait tout droit à son estomac. Et sans aucune crainte, je dressais des plans, mesurais les risques, calculais mes gestes. Tout en lui parlant, car je me disais que mes mots iraient, même s’il ne comprenait rien, quelque part dans son cervelet et distrairaient ses sens. J’étais convaincue que seule la parole pouvait me sauver. Alors je lui parlais, doucement, gentiment, sans arrêt. Si bien qu’il s’est amadoué. Sa langue s'est ramollie. J’ai eu l’impression qu’il se détendait, qu’il s’attendrissait, qu’il prenait même plaisir à m’écouter parler.
Et je n'ai rien senti quand il m'a avalée.

dimanche 5 mars 2017

FAIRE LE CHIEN





GALANT ?





PLUTOT CREVER !

samedi 4 mars 2017

vendredi 3 mars 2017

Le 1er juin 2017, jour du 50ème anniversaire de Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band, je ferai allégeance aux 4 M : Le Mysticisme de George Harrison, la Myopie de John Lennon, le Moderato Cantabile de Paul McCartney et la Modestie de Ringo Starr. La cérémonie se déroulera rue du Roule à Paris, à 1h00 GMT en compagnie des Six Bandes Blanches d'Abbey Road prêtées gracieusement pour l'occasion par la City of Westminster et d'un ayant-droit de George Martin. Fleurs psychédéliques uniquement, tenue correcte ou négligée (de soi). Après qu'allégeance ait été prononcée par votre serviteur, une frugale collation et d'affectueuses libations seront servies aux invités et aux badauds insom- niaques. État d'urgence oblige, la police voudra peut-être écourter ces frivolités nocturnes, mais rien ne nous empêche de nous revoir dans d'autres circonstances (à un cambrioleur)

jeudi 2 mars 2017

mercredi 1 mars 2017

JOURS INTRANQUILLES À AUVERS (19-fin)

Lettre à Théo et Jo  (vers le 10 juillet 1890)

Chers frère et sœur,
J'espère de tout mon cœur que le voyage projeté puisse vous procurer un peu de distraction. Souvent je pense au petit, je crois que certes c'est mieux d'élever des enfants que de donner toute sa force nerveuse à faire des tableaux, mais que voulez-vous, je suis moi maintenant - au moins me sens - trop vieux pour revenir sur mes pas ou pour avoir envie d'autre chose. Cette envie m'a passé, quoique la douleur morale m'en reste.
Je regrette beaucoup de ne pas avoir revu Guillaumin, mais cela me fait plaisir qu'il ait vu mes toiles. Si je l'avais attendu, je serais probablement resté à causer avec lui de façon à perdre mon train.
Vous souhaitant de la chance et bon courage et prospérité relative, je vous prie de dire une fois à la mère et à la sœur que je pense à elles bien souvent, d'ailleurs j'ai ce matin une lettre d'elles et répondrai sous peu.
Poignées de main en pensée,
                                                                                                                    t. à t.
                                                                                                                Vincent.

Mon argent ne me durera pas bien longtemps cette fois-ci, ayant à mon retour eu à payer les frais des bagages d'Arles. Je garde de ce voyage à Paris de bien bons souvenirs, il y a quelques mois j'osais peu espérer revoir encore les amis. J'ai trouvé bien du talent à cette dame hollandaise. Le tableau de Lautrec, portrait de musicienne, est bien étonnant, je l'ai vu avec émotion.