vendredi 19 mars 2021

Sur scène Mick ne dit pas the next song is, il dit the next number is. Numéro plutôt que morceau ou chanson. La scène c'est un numéro. En 62 la mort de Marilyn le bouleverse, c'est une des rares fois où on le voit bouleversé. Il l'aimait, toute de paillettes, toute image, toute trafiquée, fausse blonde vraie. La même année il monte sur scène pour la première fois. Il n'y a pas de coïncidence.
 

Keith pète un début de plomb, s'approche du bord de scène et désigne du doigt un possible causeur de troubles. Comme si le trouble était le fait d'un seul. Mick le calme, escompte poursuivre, tarde à admettre qu'une foule puisse être méchante et se soustraire à son charisme. Bientôt il ne comprend plus. Il demande : who's fighting and what for ? Et, un morceau plus tard : I don't know what's going on and who's doing what. Lui le fieffé pyromane en appelle au calme. Lui la machine à danser et faire danser demande maintenant qu'on s'assoie. Précise quand même que ce n'est pas une règle. Nomme brothers et sisters ceux que d'ordinaire il exhorte plus ou moins ludiquement à tuer père et mère. N'a à la bouche que le mot peace lui qui dans Sympathy claironnait avoir fomenté toutes les guerres.
© François Bégaudeau

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