jeudi 28 janvier 2021

Phil Spector est mort dans sa prison de Stockton en Californie. Il y purgeait une peine de 19 ans pour le meurtre d'une femme par arme à feu en 2003. C'était son côté américain absolutiste, le deuxième amendement, les flingues, les calibres, the silver bullets et tout ce qui va avec. Pour ça, je le déteste, pour cette violence constitutive de sa personne, je le hais. On the other hand, sans Phil Spector, pas de Ronettes, pas de Crystals, pas de Wall of Sound, pas de Be my baby, ni de Da doo ron ron. Sans not' p'tit Philou, pas d'Instant karma ni d'Imagine, en tout cas pas sous cette forme. Faut y penser, quand même. Et puis il y a Let it be, le dernier album des Fab Four. Craignant la mégalomanie de Spector, Paul ne voulait pas de lui sur ce coup. Mais John avait des arguments, donc ça s'est fait. Paul est un gentil garçon, mais il a ses têtes. Il l'avait gardé en travers et en 2003, il veut refaire Let it be... Naked. Il retire Dig it et Maggie Mae qui ne sont que des gags et rajoute Don't let me down. OK, très bonne idée, mais ce qu'il veut avant tout c'est débarrasser les chansons de leurs arrangements spectoriens. Le problème est que, au lieu de magnifier cet opus sous-estimé, il met en perspective le travail de Phil S. Et force est de constater, comme on dit dans les débats entre gens de bonne compagnie, que le traitement du son créé par le parano du Smith&Wesson en 1970 est parfait. Il ne dénature en aucune manière l'esprit ou la lettre de Here is the Beatles End. Alors va, Phil Spector, je te hais mais je ne te déteste point.

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