lundi 30 mars 2020

LA VIE CONJUGUE MAL  (12)

Dans un vieil article, le 12 novembre 2012, je vous entretenais d'une de mes nombreuses lubies temporelles, le Dad Double Day. Par là, je désignais le jour de votre vie où votre père atteint le double de votre âge. Quelle importance, et quel intérêt ? Aucune, aucun. Mais c'est précisément le fait que ce calcul soit à la fois inutile et désuet, en plus de faire perdre un temps qu'on dit précieux, qui me le rend attachant. J'ai donc gardé le souvenir ému de ce matin ensoleillé du mardi 7 juin 1988 où je quittai le quartier des Olympiades pour la rue Pierre Rigaud à Ivry, empli d'une sensation inédite, celle de renaître. Plus tard, je me posai la question du GDD, le Grandad Double Day, que je touchai le 9 janvier 2014, mais sans émotion particulière. J'étais allé trop loin dans mon délire. Cette nuit, lundi 30 mars 2020 à 2h00, je reviens à la raison en jouissant du HSD de mon fils, le Half Son Day. Le jour où mon fils a la moitié de mon âge. En menant à bien ce calcul, je réussis un pari insensé, celui de me glisser dans sa peau, à son insu, car il ignore tout de cette arithmétique de débile mental. Je suis d'autant plus heureux que j'ai affiné mon calcul à l'heure près, chose que je n'avais pas faite en juin 1988, car la maladie en était encore au stade embryonnaire. Faudrait que je me soigne, mais la volonté n'est pas au rendez-vous, je lui ai posé trop de lapins.

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