lundi 13 janvier 2020

HaSoFiN  n° 475  (2)

J'en suis là de mes réflexions, quand soudain la pelouse se met à onduler. Ça se soulève par endroits, ça s'agite. Un bras sort de là-dessous, puis une tête, un autre bras. C'est une femme, en habit de nuit. Elle se débat comme si elle sortait d'un cauchemar. Ses jambes de deux mètres de long repoussent la couverture-pelouse. En dessous, des draps blancs et un grand parapluie replié. Ce n'est pas un modèle ordinaire, mais un parapluie que les photographes utilisent en studio pour l'éclairage. La femme ferme ses yeux en force, son visage est crispé, elle pousse des petits cris stridents. Une Arielle Dombasle gothique. Mais où suis-je ? Je me retourne vers le gardien. Il n'est plus là. Personne alentour. Sous mes pieds, ça se soulève encore. À côté de de la femme en transe, c'est un homme qui émerge, immense et chauve, poilu et pas rasé. C'est aussi un énervé, il fume et émet des borborygmes. Mes oreilles sifflent. Je me sens bien seul, et bien petit, devant ces géants en colère. Je crois comprendre qu'ils ont été réveillés en sursaut et qu'ils vont aller se plaindre auprès de la direction. Mais de quoi parlent-ils ? On est dans un parc, pas dans un hôtel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire