mardi 14 janvier 2020

HaSoFiN  n° 475  (1)

C'est un très grand parc avec un golf, ou un immense golf qui peut servir de parc. Il y a des promeneurs, des allées, des bancs, des gardiens. Je marche sur une magnifique pelouse à l'anglaise, ça doit être permis, car le gardien à côté ne dit rien. Devant moi, j'aperçois le haut d'un talus. Vu l'immensité du paysage, ça pourrait être le bord d'un (grand) trou de golf ou le cratère d'un (minuscule) volcan éteint, comme on en voit en Auvergne. Je me rapproche doucement, mais au moment de franchir cette ligne de crête, je vois qu'en réalité c'est un trou très profond, aux parois abruptes. Je m'arrête net, en équilibre au bord du gouffre. Le gardien a tout vu et vient à mon secours. Il me tend la main. Je l'agrippe et je rebascule du bon côté. Ça y est, j'ai les deux pieds sur la pelouse. L'homme sourit, soulagé comme s'il venait d’attraper un enfant qui s'apprêtait à  traverser l'autoroute. « Ça va aller ? » me demande-t-il. « Oui, merci beaucoup. Heureusement que vous étiez là ». Mais comment cet énorme creux, aussi impressionnant qu'imprévisible, peut-il échapper à l'attention du promeneur, même distrait ? Je m'apprête à le questionner, quand je remarque que la pelouse est encore plus verte, plus belle, plus douce. On dirait une moquette toute neuve.

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