lundi 13 janvier 2014

L'autre jour, mon fils m'a dit : « ça t'a fait quoi la mort de Lou Reed ? ». Il m'a cueilli le bougre, il me connait bien, il sait la place que tiennent certains artistes dans ma vie. Et sa question m'a pris de court. Autant la personne physique de Lewis Allan Rabinowitz alias Lou Reed m'est relativement indifférente, autant ses chansons, sa musique, sa vie, me sont indispensables, et en disant ça je le ressens au centuple. Maintenant, je ne vais pas vous refaire le panégyrique du Velvet Und pour la énième fois. Ceux qui partagent mon addiction me comprennent, les autres resteront sur leur position, neutre ou négative. D'un autre coté - on the other hand, comme on dit au Royaume Uni - cette fracture interroge. Comment peut-on être ému aux larmes par une chanson et étrangement calme à l'an- nonce de la mort de son créateur ? Parce que amour et admiration sont deux sentiments différents. Ma mère est morte dans sa 86ème année, mon père dans sa 90ème. Mon fils est né en 86, ma fille en 90. Plus maniaco-numérique que moi, tu meurs. Oserai-je ajouter que le dernier jour de mon père vivant est celui des 64 ans de John Lennon mort ? When I'm sixty-four. Une chanson écrite par Paul adolescent. Oui, nous y voilà. Non, je ne vous dirai pas le fond de ma pensée, car c'est clair à mes yeux mais pas au regard des autres.

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