lundi 17 juin 2013

FRAGMENTS D'UN MANIFESTE CANIN (29)

Depuis la création de cette chronique et même avant puisque mon engagement ne date pas d'hier, maint chien me questionne sur tel aspect du quotidien. Qui au sujet d'une agressivité dont il entend parler ici et là, mais dont il ne décèle chez lui aucun écho et qu'il voudrait bien pouvoir cultiver, a minima dans un premier temps, pour la domestiquer. Qui, à l'inverse, s'inquiète de ne pas pouvoir se départir d'une méchanceté voire d'une sauvagerie dont il sent confusément qu'elles ne sont pas innées, mais acquises. Évidemment, aucun ne vient me dire qu'il est bien dans sa peau de chien. Il en est des chiens comme des trains, on ne parle que de ceux qui arrivent en retard, tombent en panne ou déraillent. Mais qui suis-je pour me poser en chien sage, en chien sachant ? Personne. J'ai acquis le langage écrit par mon grand-père, puis le langage parlé plus tardivement à l'école de la république et enfin un certain goût des arts par mes parents et mon frère. Partant de là, je conseille à chacun de cultiver sa différence et surtout de se placer dans la lignée qui est la sienne. Si votre père était un toutou parisien, ne rêvez pas de chasse à courre ou de patios en Toscane. S'il était gardien dans un domaine du bordelais, ne vous projetez pas dans la bohème d'un maquis révolutionnaire. Je parle du père car l'hérédité canine est très prégnante, plus encore que l'humaine. Je suis un chien parlant mâle parmi les chiens mâles, parlants ou non, et conséquemment je ne peux par- ler qu'en mon nom. Enfin, pour clore ce chapitre, je m'abstiens de conseiller les chiennes.

1 commentaire:

  1. Qu'en est-il des chiens errants et justement des " chiens de ma chienne" qu'on garde sous le coude ?

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