lundi 4 mars 2013

SI TONTON EN AVAIT PAS EU (1)

En 1966, Georges Brassens a quarante-cinq ans ; ou a eu 45 ans ; ou encore aura 45 ans. Le temps ne fait rien à l'affaire. Où que se trouve le curseur, il n'a aucun effet sur le propos qui est : l'homo erectus au travail. Donc en 66, GB enregistre le volume IX, en chiffres romains car le sétois reste un indéfectible méditerranéen. Onze chansons sur ce numéro neuf, dont une de plus de sept minutes qui compte pour deux. Le leitmotiv est la mort, pas moins de six chansons en font le portrait : La supplique pour être enterré à la plage de Sète, Le fantôme, La fessée, Le bulletin de santé, Le grand chêne, Le moyenâgeux ; deux parlent de l'amour et des proches : Les quatre bacheliers et La non-demande en mariage ; trois enfin sur la vie sociale et les petits métiers : Concurrence déloyale, L'épave et Le pluriel. C'est dans cette dernière qu'on trouve la réponse à la question qu'aucun journaliste n'osa jamais poser à tonton Georges : Beatles ou Rolling Stones ??... « dès qu'on est plus de quatre, on est une bande de cons »... j'crois qu'c'est clair ! Au fil des ans, cet opus a concentré le génie littéraire et musical de son auteur, comme la mer morte siècle après siècle, augmentant inexorablement sa concentration en chlorure de sodium. J'ai écouté ce disque jusqu'à plus soif, dans le but inavoué ( inavouable ? ) d'en trouver le maillon faible, d'isoler la chanson qui dénoterait dans l'environnement artistique constitué par cet assemblage artisanal de mots et de notes, de rythmes et de rimes. J'avoue que je n'en trouve pas et mon sentiment est le même que celui que j'ai éprouvé quand je l'ai découvert à l'origine : une perfection proche de l'absolu, dans les textes et la musique. Autant chercher une anguille dans une boîte de batraciens.

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